Sons of Crom est un jeune duo scandinave composé du suédois Janne Posti et du finlandais Iiro Sarkki, deux gaillards bien décidés à vous démontrer avec leur premier album que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes, car c'est bien de cela qu'il s'agit, pas de modernité ici, Sons of Crom se pose en héritier direct de la période viking de Bathory, en même temps, avec un nom pareil, difficile d'imaginer autre chose.
J'ai toujours eu un problème avec ce genre de projet, de même qu'en général avec toute cette vague actuelle de groupes Neo-Vintage, qui est que généralement, on ne dépasse jamais vraiment le cadre de l'hommage trop appuyé et respectueux au point de n'être plus qu'un gros repompage modernisé, et les groupes qui parviennent à renouer avec succès avec l'esprit des grands anciens, en apportant des choses nouvelles et une certaine fraîcheur, se comptent sur les doigts de la main.
Si je vous parle de Sons of Crom, vous devez bien imaginer que ce jeune groupe fait partie de cette catégorie de groupes qui puisent directement leur inspiration dans le passé sans pour autant se contenter d'appliquer à la lettre les vieilles recettes, en dépassant le simple cadre de l'hommage appuyé; C'est précisément ce que réussit Riddle of Steel, proposer une musique qui rappellera directement Bathory, tout en y apportant une petite touche personnelle qui lui donnera une plus-value appréciable... et y'a de la grosse baston et de l'hymne guerrier aussi, histoire de rendre tout ça bien Badass...
Ce n'est pas la première fois qu'un groupe tente de prendre la relève du grand Bathory et s'inspire de l'oeuvre du légendaire Quorthon, dans le genre viking Metal épique, on citera bien volontiers Moonsorrow, Falkenbach, Atlantean Kodex, ou plus proche de nous le all-stars band Twilight of the Gods, qui n'avait pas hésité à emmener Bathory en plein territoire Manowarien.
Ce que parvient à faire Sons of Crom, c'est de proposer une relecture de Bathory en évitant le simple trip nostalgique, certes, le duo en reprend tous les codes, le chant chargé d'émotion est une parfaite émulation du chant clair de Quorthon, les riffs et les rythmiques son très simples, les mélodies font également preuve de simplicité et parviennent à être très accrocheuses, mais Sons of Crom apporte une certaine dimension cinématographique à sa musique, avec, même si ce n'est pas vraiment un concept à proprement parler, l'histoire d'un guerrier qui va servir de lien aux sept morceaux de l'album, une réflexion philosophique sur la solitude du guerrier, son rapport aux batailles, et ses réactions face à l'adversité, que cette adversité vienne de l’ennemi ou de ses propres démons, Riddle of Steel va donc nous faire naviguer entre séquences guerrières brutales et contemplation existentielle sur la propre nature de son personnage principal.
Ce cheminement intérieur va donc se faire sentir sur chaque titre de l'album, lui apportant une réelle cohérence ainsi qu'une diversité bienvenue, surtout que Sons of Crom va démontrer un réel sens de la dramaturgie et de la maîtrise des atmosphères.
Le titre d'ouverture laisse peu de place au doute concernant les intentions des Fils de Crom, Myrkrarfar marche directement sur les pas de Bathory, pour un morceau concis et mélodramatique, le chant reprenant d'ailleurs le même phrasé de Quorthon, mais le duo y apporte un petit quelque chose en plus, notamment ces claviers qui font penser à du Arcturus, la musique de sons of Crom s'avère d'emblée très riche, avec de multiples textures, notamment au niveau du chant, souvent soutenu par des chœurs, les orchestrations grandioses et épiques, et soulignons ce merveilleux solo qui transperce le chant de bataille sur la fin du titre, cette dramaturgie se retrouvera décuplée sur un Master of Shadows plus consistant encore en forme de longue chevauchée épique, Sons of Crom démontre ici tout son talent dans la construction d'une longue pièce qui tient la route du début à la fin avec une musique constamment en mouvement, la richesse de ses arrangements, de même qu'un bon passage acoustique, du Metal classique et efficace qui contient malgré tout certaines ouvertures, qui culminera avec un curieux Call of the Black Mountain, curieux car évoluant à la croisée de diverses influences, un riff Heavy et Thrashy très lourd, une inclinaison black sur le chant qui joue sur l'alternance avec le chant clair et les chœurs, et un petit côté classic Rock qui à tendance à lorgner quelque peu du côté de Ghost, un morceau particulièrement étrange et bien foutu, très riche, qui parvient à être à la fois atmosphérique, avec des claviers mystérieux, et très Heavy dans son approche.
Je vous parlais de la dimension presque cinématographique de la musique de Sons of Crom, elle passe par une utilisation de passages acoustiques au sein des morceaux et de l'inclusion de claviers plutôt épiques, mais le concept se ressent également par des morceaux faisant le lien entre les pièces plus massives, la ballade acoustique mélancolique au coin du feu (Golden Gates), du piano surprenant sur la merveilleuse outro Seven Spells, le Folk Metal viking très dansant et pêchu sur l'instrumental Cimmerian Dance, qui précède le titre fleuve Victory, un pavé de douze minutes très mélancolique, atmosphérique, et particulièrement contemplatif, réflexion philosophique du guerrier solitaire sur sa propre condition et le sens de sa quête pour la gloire, sur un texte qui mêle satisfaction du devoir accompli et une certaine amertume.
L'album fonctionne vraiment sur des dynamismes particuliers, le fait d'avoir un concept permet de faire le liant entre les morceaux et de former un tout racontant une véritable histoire, Riddle of Steel a également pour lui d'être très concis, quarante-deux minutes seulement au compteur, d'où il n'y a pas grand chose à jeter, Sons of Crom ne se disperse pas trop dans les descriptions inutiles et préfère aller directement à l'essentiel, ce qui est plutôt une bonne chose, l'album étant suffisamment riche pour que l'on ait envie d'y revenir assez régulièrement.
Pour un premier album, Sons of Crom signe avec Riddle of Steel une oeuvre étrangement mature pour un groupe aussi récent, le duo scandinave fait preuve d'une grande maîtrise dans la construction de ses morceaux, en alliant la simplicité des structures avec des arrangements particulièrement riches et fouillés, en y incorporant une réelle dimension cinématographique, et en jouant également sur le registre de l'émotion.
Riddle of Steel est à prendre comme il est, pas une révolution, car soyons sérieux, rien n'est vraiment novateur ici, on pourrait également les critiquer sur le manque d'originalité de leur musique et l'influence trop présente de Bathory, mais il n'en reste pas moins un excellent album de Metal, et c'est finalement tout ce qui importe, de bonnes chansons, d'excellentes atmosphères épiques ou mélancoliques, des hymnes guerriers, de l'introspection, ce jeune duo connait le secret de l'acier et nous forge un Heavy Metal épique qui saura satisfaire vos instincts guerriers...
J'ai toujours eu un problème avec ce genre de projet, de même qu'en général avec toute cette vague actuelle de groupes Neo-Vintage, qui est que généralement, on ne dépasse jamais vraiment le cadre de l'hommage trop appuyé et respectueux au point de n'être plus qu'un gros repompage modernisé, et les groupes qui parviennent à renouer avec succès avec l'esprit des grands anciens, en apportant des choses nouvelles et une certaine fraîcheur, se comptent sur les doigts de la main.
Si je vous parle de Sons of Crom, vous devez bien imaginer que ce jeune groupe fait partie de cette catégorie de groupes qui puisent directement leur inspiration dans le passé sans pour autant se contenter d'appliquer à la lettre les vieilles recettes, en dépassant le simple cadre de l'hommage appuyé; C'est précisément ce que réussit Riddle of Steel, proposer une musique qui rappellera directement Bathory, tout en y apportant une petite touche personnelle qui lui donnera une plus-value appréciable... et y'a de la grosse baston et de l'hymne guerrier aussi, histoire de rendre tout ça bien Badass...
Ce n'est pas la première fois qu'un groupe tente de prendre la relève du grand Bathory et s'inspire de l'oeuvre du légendaire Quorthon, dans le genre viking Metal épique, on citera bien volontiers Moonsorrow, Falkenbach, Atlantean Kodex, ou plus proche de nous le all-stars band Twilight of the Gods, qui n'avait pas hésité à emmener Bathory en plein territoire Manowarien.
Ce que parvient à faire Sons of Crom, c'est de proposer une relecture de Bathory en évitant le simple trip nostalgique, certes, le duo en reprend tous les codes, le chant chargé d'émotion est une parfaite émulation du chant clair de Quorthon, les riffs et les rythmiques son très simples, les mélodies font également preuve de simplicité et parviennent à être très accrocheuses, mais Sons of Crom apporte une certaine dimension cinématographique à sa musique, avec, même si ce n'est pas vraiment un concept à proprement parler, l'histoire d'un guerrier qui va servir de lien aux sept morceaux de l'album, une réflexion philosophique sur la solitude du guerrier, son rapport aux batailles, et ses réactions face à l'adversité, que cette adversité vienne de l’ennemi ou de ses propres démons, Riddle of Steel va donc nous faire naviguer entre séquences guerrières brutales et contemplation existentielle sur la propre nature de son personnage principal.
Ce cheminement intérieur va donc se faire sentir sur chaque titre de l'album, lui apportant une réelle cohérence ainsi qu'une diversité bienvenue, surtout que Sons of Crom va démontrer un réel sens de la dramaturgie et de la maîtrise des atmosphères.
Le titre d'ouverture laisse peu de place au doute concernant les intentions des Fils de Crom, Myrkrarfar marche directement sur les pas de Bathory, pour un morceau concis et mélodramatique, le chant reprenant d'ailleurs le même phrasé de Quorthon, mais le duo y apporte un petit quelque chose en plus, notamment ces claviers qui font penser à du Arcturus, la musique de sons of Crom s'avère d'emblée très riche, avec de multiples textures, notamment au niveau du chant, souvent soutenu par des chœurs, les orchestrations grandioses et épiques, et soulignons ce merveilleux solo qui transperce le chant de bataille sur la fin du titre, cette dramaturgie se retrouvera décuplée sur un Master of Shadows plus consistant encore en forme de longue chevauchée épique, Sons of Crom démontre ici tout son talent dans la construction d'une longue pièce qui tient la route du début à la fin avec une musique constamment en mouvement, la richesse de ses arrangements, de même qu'un bon passage acoustique, du Metal classique et efficace qui contient malgré tout certaines ouvertures, qui culminera avec un curieux Call of the Black Mountain, curieux car évoluant à la croisée de diverses influences, un riff Heavy et Thrashy très lourd, une inclinaison black sur le chant qui joue sur l'alternance avec le chant clair et les chœurs, et un petit côté classic Rock qui à tendance à lorgner quelque peu du côté de Ghost, un morceau particulièrement étrange et bien foutu, très riche, qui parvient à être à la fois atmosphérique, avec des claviers mystérieux, et très Heavy dans son approche.
Je vous parlais de la dimension presque cinématographique de la musique de Sons of Crom, elle passe par une utilisation de passages acoustiques au sein des morceaux et de l'inclusion de claviers plutôt épiques, mais le concept se ressent également par des morceaux faisant le lien entre les pièces plus massives, la ballade acoustique mélancolique au coin du feu (Golden Gates), du piano surprenant sur la merveilleuse outro Seven Spells, le Folk Metal viking très dansant et pêchu sur l'instrumental Cimmerian Dance, qui précède le titre fleuve Victory, un pavé de douze minutes très mélancolique, atmosphérique, et particulièrement contemplatif, réflexion philosophique du guerrier solitaire sur sa propre condition et le sens de sa quête pour la gloire, sur un texte qui mêle satisfaction du devoir accompli et une certaine amertume.
L'album fonctionne vraiment sur des dynamismes particuliers, le fait d'avoir un concept permet de faire le liant entre les morceaux et de former un tout racontant une véritable histoire, Riddle of Steel a également pour lui d'être très concis, quarante-deux minutes seulement au compteur, d'où il n'y a pas grand chose à jeter, Sons of Crom ne se disperse pas trop dans les descriptions inutiles et préfère aller directement à l'essentiel, ce qui est plutôt une bonne chose, l'album étant suffisamment riche pour que l'on ait envie d'y revenir assez régulièrement.
Pour un premier album, Sons of Crom signe avec Riddle of Steel une oeuvre étrangement mature pour un groupe aussi récent, le duo scandinave fait preuve d'une grande maîtrise dans la construction de ses morceaux, en alliant la simplicité des structures avec des arrangements particulièrement riches et fouillés, en y incorporant une réelle dimension cinématographique, et en jouant également sur le registre de l'émotion.
Riddle of Steel est à prendre comme il est, pas une révolution, car soyons sérieux, rien n'est vraiment novateur ici, on pourrait également les critiquer sur le manque d'originalité de leur musique et l'influence trop présente de Bathory, mais il n'en reste pas moins un excellent album de Metal, et c'est finalement tout ce qui importe, de bonnes chansons, d'excellentes atmosphères épiques ou mélancoliques, des hymnes guerriers, de l'introspection, ce jeune duo connait le secret de l'acier et nous forge un Heavy Metal épique qui saura satisfaire vos instincts guerriers...