Pourquoi une telle distinction entre les français et les autres? Aucune idée, je suppose que le but est de proposer un éclairage sur la scène nationale, on a pas énormément de groupes qui parviennent à s'exporter, on est absent des médias grand public, mais on a quand même quelques groupes dont la qualité des albums n'a rien à envier à leurs homologues étrangers, d'ailleurs, contrairement à l'année dernière, c'est un Top 10 qui vous est proposé, parce qu'un Top 10, c'est à l'aise deux fois mieux qu'un Top 5, c'est moi qui vous le dit.
Alors c'est parti, qui va succéder à Ad Patres cette année?
And the Winner is...
1 - Pryapisme - Hyperblast Super Collider (Apathia Records)
Je n'avais aucun doute, la première place devait revenir à Pryapisme, le groupe est loin devant, vers l'infini et l'au-delà, carrément dans le futur, Hyperblast Super Collider (Chronique) est un disque cinglé, chaotique, jubilatoire, extrême, pulvérisant toutes les règles et ne respectant aucune norme, Pryapisme franchit toutes les frontières et nous emmène dans son monde délirant où à tout moment on risque de se faire percuter par un lolcat volant vomissant des arcs-en-ciel sur votre vie triste et monotone, le voyage est fascinant, cauchemardesque, malsain, et surtout incroyablement fun, LE disque français de l'année, point barre.
2 - Blockheads - This World is Dead (Relapse Records)
En Lorraine on prend son temps, et Blockheads en a pris beaucoup avant de sortir son cinquième album, 7 ans putain! Le résultat? This World is Dead (Chronique) est une gigantesque mandale de Grindcore en pleine gueule, brutal, engagé, dévastateur, un monstre d'efficacité et d'intensité...
(Ecoutez: Follow the Bombs)
3 - Svart Crown - Profane (Listenable Records)
Un Death Metal vicieux, tortueux, plein de haine, et toute en dissonance, Svart Crown se rapproche un peu du Black avec ce nouvel album, tout en demeurant profondément ancré dans le Death, Profane (Chronique) est une oeuvre noire, tout en soubresauts et en tension, de fulgurances brutales en plongées au cœur de la folie, une réussite en tout point...
(Ecoutez: In Utero: A Place Of Hatred And Threat)
4 - Christicide - Upheaval of the Soul (Those Opposed Records)
Encore un groupe qui aime bien prendre son temps, car ce sont six longues années qui séparent le premier album éponyme de cet Upheaval of the Soul absolument démoniaque, un monument d'art noir, car c'est de Black Metal dont il est question ici, ni compromis ni concession, Christicide parvient même à surpasser son excellent premier album, l'album de Black français, c'est celui-ci.
(Ecoutez: Upheaval of the Soul)
5 - Idensity - Chronicles (Send the wood music)
Idensity n'est pas une copie de Septic Flesh, il y a bien sûr du Death et de nombreux arrangements symphonique, mais les français proposent une mixture plutôt unique, du Ethno-Death Prog Épique Symphonique si vous voulez, et Chronicles (Chronique) est un album ambitieux, bande originale d'un film d'aventure épique divisée en onze chapitres tous aussi prenant les uns que les autres, de la classe, de l'émotion, de l'intensité, et un certain sens de la dramaturgie et du romantisme.
(Ecoutez: Sekhmet)
6 - Aosoth - IV: An Arrow in Heart (Agonia Records)
Aosoth, c'est un peu l'autre facette du Black franchouillard, moins direct, plus ambiancé, surement plus proche d'un Deathspell Omega, en plus structuré cependant, Aosoth est malsain, tortueux, et évite la redite avec les albums précédents.
(Ecoutez: Tout l'album sur Bandcamp)
7 - Supuration - Cube 3 (Listenable Records)
Des cubes, des sphères, des thèmes métaphysiques difficilement compréhensibles, yep, Supuration est revenu, 20 ans après The Cube, et 10 ans après Incubation, afin de conclure sa trilogie cubique, comme d'habitude, le Death des nordistes est... à part, unique, bizarre, surement aussi étrange que le thème de sa trilogie, la grande force de Cube 3 est de s'insérer pleinement dans l'histoire débutée en 1993, et c'était pas gagné; un excellent album pour un groupe qui n'a jamais eu la carrière qu'il aurait du avoir.
(Ecoutez: Synergy Awakes)
8 - Nolentia - May the Hand That Holds the Match That Will Set This World on Fire Be Blessed Above All (Kaotoxin Records)
La grosse surprise de l'année avec Nolentia et son album au titre trop long, une avalanche de parpaings qui vous tombe sur le coin de la gueule, 30 minutes de Grindcore ultra brutal, un déluge Sludge/Grind insensé de fureur en forme de terrorisme sonore.
(Ecoutez: Tout l'album sur Bandcamp)
9 - Celeste - Animale(s) (Denovali Records)
Après avoir sorti 3 albums en 3 ans, et s'être un peu loupé avec Morte(s) Née(s), les lyonnais de Celeste, dont la grande passion est de mettre des S entre parenthèses, ont sagement patienté trois ans avant de sortir Animale(s), et ça valait le coup d'attendre, car cet album est largement au niveau des deux premiers albums, bien sûr, ce n'est pas la révolution, Celeste nous envoie toujours son Sludge/Post-Hardcore teinté de Black, particulièrement sombre et torturé, mais avec ce supplément d'intensité qui fait toute la différence.
(Ecoutez: Tout l'album chez Denovali)
10 - Otargos - Apex Terror (Listenable Records)
Terminé le Black pur et dur, Otargos version 2.0 est devenu un groupe de Black/Death, production moderne, ambiance de fin du monde, Apex Terror (Chronique) rapproche les français des sonorités d'un Behemoth, et ce n'est pas forcement une mauvaise chose, diablement efficace en tout cas...
(Ecoutez: Apex Terror)
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Un EP:
Hyperdump - Syncretism (Chronique)
Je vous avais déjà parlé d'Hyperdump l'année dernière dans la catégorie groupe à suivre, il n'aura pas fallu attendre longtemps pour avoir confirmation du talent des picards, avec cet excellent EP aux compositions groovy et catchy, pour une musique toujours aussi originale, également plus mature, une réussite...
(Ecoutez: HyperDump)
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La découverte sympa:
Karas - Creuse (Chronique)
Un premier EP plutôt sympathique et prometteur de la part de Karas, ce n'est pas parfait, mais les gars tiennent le début de quelque chose, un groupe à suivre, et Creuse s'écoute en intégralité sur Bandcamp.
