mardi 30 juin 2015

[Chroniques en Rafale] Juin 2015

Comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, j'ai choisi de vous proposer tous les mois ces Chroniques en rafale, où je vous donnerai mon avis sur les albums que je n'ai justement pas eu le temps de chroniquer, bien sûr, je n'irai pas en profondeur comme je peux le faire lors des chroniques classiques, et je me contenterai d'un survol général, en tâchant d'être à la fois concis et précis, un paquet de mini-chroniques si vous voulez.
Encore un mois où j'ai chroniqué plein d'albums nuls, je ne pensais pas écrire ça, mais Paradise Lost m'a brisé le cœur avec son Plague Within qui m'a plombé le moral tout le mois de juin, en dehors de ça, le fait qu'Helloween ait sorti un album pas très bon n'est pas une surprise, et on a pu rigoler avec des Gifs quand je vous ai parlé d'Iwrestledabearonce et surtout Lindemann.
On a eu des trucs pas trop mal aussi, The Night Flight Orchestra a sorti le disque parfait pour l'été, et Armored Saint a encore de beaux restes, et en parlant de bons trucs, il y en a quelques uns dans ces chroniques en rafale, y'a surtout de la daube, mais y'a des truc bien, si si, j'vous jure, continuez votre lecture et vous verrez...

Gorgoroth - Instinctus Bestialis (Soulseller Records)
Cela faisait bien longtemps qu'on avait plus de nouvelles de Gorgoroth, six ans si l'on occulte l'injurieux réenregistrement d'Under the sign of Hell en 2011, et vu le niveau de Quantos Possunt ad Satanitatem Trahunt, on ne peut pas dire que le groupe manquait à grand monde, d'ailleurs en parlant de cet album, Instinctus Bestialis sera plus ou moins le même disque, en moins bien, et avec un nouveau chanteur studio, Infernus ne s'est pas fait chier pour nous sortir de disque, très classique, sans aucune surprise, carburant une fois de plus dans une espèce de mid-tempo bourrin à la production à chier, ouais, une fois encore, c'est compression et batterie en plastique au programme, ce qui va nuire complètement à l'atmosphère noire voulue par le groupe, difficile de faire plus aseptisé, Instinctus Bestialis est un nouvel album bien ennuyeux de la part d'un ancien groupe culte à la ramasse depuis déjà bien longtemps, c'est con, parce que le premier morceau est pas vilain du tout, mais ce ne sera qu'un feu de paille, le reste de l'album n'étant vraiment pas au niveau.
(En écoute: Ad Omnipotens Aeterne Diabolus)
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Vattnet Viskar - Settler (Century Media)
Aucun doute avec sa pochette moche, on a bien entre les mains un album de Hipster Black Metal destiné à faire mouiller les lecteurs de Pitchfork, une sorte de version Black de The Ocean pour simplifier, et avec Settler, la mayonnaise ne va jamais réussir à prendre, on va se retrouver avec du Black et du post-Hardcore qui ne vont jamais parvenir à se mélanger pour former un truc cohérent, surtout, qualifier Vattnet Viskar de Black Metal est une gageure tant le combo ricain est bien plus proche du Post-Hardcore que du Black, même au niveau du son, on a du mal à imaginer où le groupe veut en venir, surtout les passages "Black" complètement saturés avec une batterie qui sonne bien dégueulasse, Settler est un peu un fourre-tout qui ne fait jamais l'amalgame, et Vattnet Viskar finit immanquablement par passer à côté, quand je pense que Century Media nous vend le truc comme le renouveau du Black, c'est juste du vent en fait, et ce n'est jamais à la hauteur de la hype...
(En écoute: Settler)
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Dew-Scented - Intermination (Prosthetic Records)
Dew-Scented, c'est la Kronenbourg du Thrash/Death, la bière très moyenne-gamme pas géniale mais qui fait le boulot, inlassablement, les teutons sortent le même disque moyen de Thrash/Death punitif et bas-de-plafond, et à ce stade-là de leur carrière, on sait qu'ils ne sortiront jamais un bon disque, ni même un qui soit réellement mauvais, Dew-Scented ne décevra jamais, et est condamné à traîner dans la seconde division et à faire les premières parties d'un plus gros poisson, c'est la dixième fois que le groupe sort un album commençant par la lettre I, c'est la dixième fois que c'est la même chose, le genre d'album qu'on écoute une fois et qu'on oublie assez vite, c'est solide, certes, mais ce ne sera jamais une bière d'abbaye, Dew-Scented sera toujours cette Kronenbourg oubliée au fond du frigo...
(En écoute: On a Collision Course)
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Virgin Steele - Nocturnes of Hellfire & Damnation (SPV)
Il y a des groupes de Heavy Metal qui vieillissent mieux que d'autres, et qui parviennent à maintenir un certain niveau de qualité malgré une carrière s'étalant sur plus de trente ans... Virgin Steele n'appartient pas à cette catégorie, malheureusement.
On ne peut pas dire que l'orientation symphonique et opéra à partir de Visions of Eden ait été couronnée de succès, surtout le bien médiocre The Black Light Bacchanalia sorti il y a déjà cinq ans, et Nocturnes of Hellfire & Damnation ne sera pas l'album du renouveau pour le groupe du toujours (trop) ambitieux David DeFeis, qui nous propose ici un véritable pot-pourri de tout et n'importe quoi, du Heavy vaguement épique en passant par le Rock symphonique et le Power guimauve orchestral, DeFeis va vocalement en faire des tonnes jusqu'à en devenir insupportable, c'est surement sa pire performance, où on a parfois l'impression qu'il miaule, où qu'il tente d'imiter une fillette, je dois vous avouer que c'est assez perturbant, bref, Nocturnes of Hellfire & Damnation est un bordel qui part dans tous les sens, avec des chansons qui traînent inutilement en longueur, l'album donne le sentiment d'être une sorte de best-of où DeFeis pique un peu partout dans la discographie du groupe, difficile de faire moins cohérent, c'est lent, c'est pénible, chiant, bien évidemment ampoulé et prétentieux, et ça commence à sérieusement sentir la fin de course pour Virgin Steele...
(En écoute: Lucifer's Hammer)
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High On Fire - Luminiferous (eOne Music)
Personne n'empêchera High on fire de sortir de bons disques, personne, jamais, et vous savez quoi? Luminiferous est bon, comme d'habitude en fait, High on Fire ne déçoit pas et ce nouveau méfait de Sludge/Doom se classe même dans le haut du panier de sa discographie, le groupe ne fera surement jamais mieux que Surrounded by Thieves, mais Luminiferous se place pas loin derrière, au menu, comme d'hab, du riff, de la poussière, de la rage, de la sueur, et du riff, du riff, et encore du riff, ouais, c'est simple High on fire, mais ça fonctionne toujours, on regrettera bien évidemment que certains morceaux s'étirent un peu trop en longueur, mais rien de dramatique, High on Fire fait du bon High on Fire, et on en demande pas plus, même si l'on pourra reprocher l'absence d'évolution notables ou d'une quelconque nouveauté, et une compression parfois casse-couille, ce qui est toujours bizarre pour ce genre de groupe de Doom/Sludge influencé par le vintage, quoi qu'il en soit, y'a du bon dans ce nouveau High on Fire, et ça reste plutôt jouissif.
(En écoute: The Black Plot)
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Autokrator - Autokrator (Indépendant)
Je chronique plein d'albums de merde en ce moment, et peu de français, mais ce n'est pas pour autant qu'on a pas de grosses merdes qui sortent dans l'hexagone, la preuve avec ce premier album d'Autokrator subtilement intitulé Autokrator, et je crois qu'on tient le pire album de l'année tout court, Autokrator fait du "Drone-Death", c'est eux qui le disent, pour un groupe dont le seul exploit est de transcender le concept même d'album de merde, il faudrait une catégorie au-delà de la merde pour qualifier ce que fait Autokrator, un "Drone-Death" d'une hallucinante pauvreté, chiant, répétitif, jusqu'aux confins de l'ennui, et histoire d'ajouter l'injure à l'infamie, c'est un immonde DR2, un brickwall bien dégueulasse et l'album a surement était produit par un autiste, il n'y a pas d'autre explication, Autokrator est un naufrage où il n'y a rien à sauver, un album tellement nul qu'il en devient comique.
(N'écoutez pas ce truc sur Bandcamp)
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Chaos Magic - Chaos Magic (Frontiers Records)
L'apparition de la chanteuse chilienne Caterina Nix sur le second album de Timo Tolkki's Avalon, a donné une idée à Frontiers Records: "Mais elle est bonne la meuf, y'a surement moyen de faire du blé sur ses miches, allez Timo, torche un disque vite-fait avec elle pour qu'on fasse un peu de blé facilement", et Hop, voilà Chaos Magic, un disque de pur Pop guimauve avec aussi peu de Metal que sur un album de Within Temptation, d'ailleurs c'est un peu ça Chaos Magic, un Within Temptation du pauvre, c'est facile d'accès, pas agressif pour un sou avec des riffs en mousse, un mélange de Pop, de Rock et de Gothique à la Sirenia, sirupeux et dégoulinant de bons sentiments, seule bonne surprise, Caterina Nix n'est pas qu'un physique, elle sait chanter, à peu près bien, enfin, disons que ce n'est pas désagréable, il faut dire aussi qu'elle est bien mise en valeur par une musique qui n'est qu'un fond sonore ne servant que de support à sa voix, bref, une bonne grosse daube pour ménagère...
(En écoute: I'm alive)
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Abyssal - Antikatastaseis (Profound Lore)
Deux ans après le très bon Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius, revoilà déjà Abyssal avec un nouvel album, son troisième, cette fois-ci signé chez Profound Lore, j'imagine que le label ayant déjà signé toutes les merdes Doom/Sludge de l'Oregon, il fallait bien passer à autre chose, et pourquoi pas Abyssal, ce qui permettra à Profound Lore de sortir au moins un bon disque cette année, car Antikatastaseis est bon, moins bon que le précédent, mais suffisamment bon pour attirer l'attention, la recette n'a pas trop changé à la base, une déferlante Death Blackisée occulte qui manie la dissonance comme Deathspell Omega, qui est la référence principale de tous les groupes du genre et on pourrait name-dropper Ulcerate et Portal pour la forme, mais cette fois-ci, c'est moins raw, moins caverneux, moins obscur aussi, et Abyssal se montre presque en pleine lumière, bien plus atmosphérique que la dernière fois, et c'est du coup un peu plus classique, cet album me touche moins, l'atmosphère y est plus policée, c'est moins chaotique, moins hargneux, et la dimension atmosphérique m'ennuie un petit peu, ce qui n'empêche pas que Antikatastaseis soit surement l'un des meilleurs albums de Death abstrait occulte qui sortira cette année, ce qui est déjà pas mal, mais je lui préfère un Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius bien plus cauchemardesque et hargneux.
(En écoute sur Bandcamp)
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Blaze of Perdition - Near Death Revelations (Agonia Records)
On a bien failli perdre Blaze of Perdition en 2013 lors d'un accident de la route qui a pris la vie du bassiste et sévèrement blessé le chanteur et le batteur, mais le polonais est persistant et ne se laisse pas facilement abattre, le temps de panser ses plaies et revoilà le groupe avec son troisième album, un Near Death Reveleations qui, comme l'indique son titre, sera une sorte de catharsis pour le groupe.
Blaze of Perdition officie avec brio dans un Black très typé suédois qui bifurque souvent vers le Black/Death à la grecque en incorporant également une petite dose de modernité plutôt appréciable, je dis avec brio parce que... ça bute! ouais, c'est comme ça, Blaze of Perdition propose des morceaux variés, bourrins, atmosphériques, avec juste ce qu'il faut de mélodie, et surtout une rage et intensité qui fait toute la différence, même si ce n'est pas exempt de tout reproche, notamment certains titres un peu trop longuets qui auraient gagné à être un peu plus concis, quoi qu'il en soit, ça reste pas mal, et pour un groupe qui revient d'aussi loin, c'est presque miraculeux.
(Ecoute intégrale sur Bandcamp)
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Jungle rot - Order Shall Prevail (Victory Records)
Chronique en Haïku (à peu près, car je suis une merde en poésie)
Mange ton caca
Jungle Rot c'est de la merde
Va te faire foutre
(En écoute: Paralyzed Prey)
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LE GRINDCORNER!!!!!!!
Comme tous les mois, je suis allé sur Bandcamp pour vous trouver un peu de Grindcore, le plus dégénéré possible, je vous pose tout ça en vrac ici, vous en faites ce que vous voulez, et je me dégage de toute responsabilité concernant d'éventuelles séquelles cérébrales.


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