Qu'il est dur de ressusciter sa carrière quand on est un groupe qui s'est suicidé aux yeux de ses fans en commettant l'irréparable, à savoir dans le cas présent, un album de Deathcore.
C'est pourtant ce qu'essaie de faire Cryptopsy depuis quelques années, se faire pardonner, relancer la machine, faire oublier un The Unspoken King qui avait valu au groupe de subir de la part de ses fans un des plus gros shitstorm de l'histoire, ouais, Cryptopsy en a pris plein la gueule, mais Flo Mounier est du genre obstiné et ne lâche pas l'affaire, en 2012, avec son album éponyme, les québécois avaient relevé la tête et entamé l'opération reconquête, retro-pédalage et retour aux sources en tentant de manière assez correcte de retrouver l'allant de ses premiers albums, on l'a bien compris, le groupe, où plutôt ce qu'il reste du groupe sachant que Mounier est le seul membre original restant, veut à tout prix revenir à la recette bénie de None so Vile ou Whisper Supremacy, c'est précisément là où veut nous emmener ce premier tome de The Book of Suffering, premier EP d'une série à suivre, et même si le groupe ne parviendra sans doute plus jamais à nous pondre un album définitif qui mette tout le monde d'accord, on s'en rapproche quand même pas mal.
C'est pourtant ce qu'essaie de faire Cryptopsy depuis quelques années, se faire pardonner, relancer la machine, faire oublier un The Unspoken King qui avait valu au groupe de subir de la part de ses fans un des plus gros shitstorm de l'histoire, ouais, Cryptopsy en a pris plein la gueule, mais Flo Mounier est du genre obstiné et ne lâche pas l'affaire, en 2012, avec son album éponyme, les québécois avaient relevé la tête et entamé l'opération reconquête, retro-pédalage et retour aux sources en tentant de manière assez correcte de retrouver l'allant de ses premiers albums, on l'a bien compris, le groupe, où plutôt ce qu'il reste du groupe sachant que Mounier est le seul membre original restant, veut à tout prix revenir à la recette bénie de None so Vile ou Whisper Supremacy, c'est précisément là où veut nous emmener ce premier tome de The Book of Suffering, premier EP d'une série à suivre, et même si le groupe ne parviendra sans doute plus jamais à nous pondre un album définitif qui mette tout le monde d'accord, on s'en rapproche quand même pas mal.
Jon Levasseur est une nouvelle fois parti et ne reviendra surement plus, laissant le très compétent Christian Donaldson seul pour s'occuper des guitares, Olivier Pinard va continuer sa mission consistant à faire oublier le bassiste Eric Langlois, et bien sûr, le hurleur détesté de tous pour son chant clair sur Unspoken King Matt McGachy est toujours là, mais rassurez-vous, retour en arrière oblige, pas de conneries en chant clair ici, c'est du bourrin, du growl frénétique et sauvage, comme d'habitude, certains regretteront Lord Worm, mais qu'ils aillent se faire foutre, le McGachy va assurer et on ne peut rien lui reprocher ici.
Signe des temps troublés, Cryptopsy est encore sans label et utilise désormais le crowdfunding pour continuer sa route, et vendent l'album eux-même sur bandcamp, de même que les traditionnels T-shirts et bundle divers, m'est avis qu'un groupe comme ça n'a de toute façon pas besoin d'une maison de disque et qu'il vaut mieux que Mounier et ses potes gèrent leur business eux-même, instaurant de fait une certaine relation de confiance avec ses fans donateurs, vous voulez de l'old-school? vous allez en bouffer!
On ne va pas y aller par quatre chemins, The Book of Suffering est ce que Cryptopsy a fait de mieux depuis And then you'll Beg, et de très loin, surclassant volontiers son effort éponyme précédent, cet EP est bien plus sauvage, plus brutal, et surtout ce format EP quatre titres convient particulièrement bien à ce genre de musique, personnellement dans le Tech-Death à tendance über-Brootal, j'ai tendance à m'emmerder au bout d'une vingtaine de minutes, ici, l'EP en fait seize, la lassitude ne va jamais s'installer et mieux encore, signe d'un bon EP, une fois l'assaut implacable achevé, on en reprendrait bien une petite louche supplémentaire.
Je vous parle de lassitude, elle est due à certaines contraintes sonores dans ce genre de musique en général, et chez Cryptopsy en particulier, car tout ça sera bien évidemment assez brickwallé, pas trop, mais au final, heureusement que ça dure moins de vingt minutes, il est également à noter que malgré le léger Brickwall, le son est assez clair, laissant pas mal d'espace pour que s'exprime la basse gouleyante de Pinard, ce qui est toujours une bonne chose, et cette basse combinée à la force de frappe toujours hallucinante de Mounier va poser les bases d'un Cryptopsy désormais sûr de lui et de sa capacité à proposer un mix entre modernité et velléités old-school.
Detritus (the one they kept) va sonner comme une redoutable déclaration d'intention pour les québécois, rythmique d'une sauvagerie extrême, riffing frénétique, chant chaotique, on va naviguer de cassure en cassure sur un océan tourmenté en pleine tempête, haute technicité, ultra violence et très peu de moments de répit, si ce n'est ce breakdown central particulièrement groovy développant l'étrange sensation de dériver vers des sonorités industrielles.
Les quatre morceaux de l'EP seront de la même qualité, de la brutalité vicieuse, du chaos, mais également un peu trop semblables au niveau de la construction, avec à chaque fois un passage central un peu plus heavy et ambiancé, Halothane Glow aura lui aussi cette dimension industrielle et martiale par moment lors de son breakdown brise-nuque, mais il n'en reste pas moins que tout ça est diaboliquement efficace et addictif de part cette ultra-violence exacerbée, sérieusement, cela faisait bien longtemps qu'on avait pas eu un Cryptopsy aussi impressionnant de virtuosité et brutalité, l'EP se terminera d'ailleurs par un Frame by Blood d'une intensité dévastatrice, pas exempte de quelques incartades mélodiques par le biais de leads astucieuses, peut-être le meilleur titre des quatre proposés ici, la batterie est toujours aussi impressionnante mais ce sont bien les performances de Donaldson et de Pinard qui retiendront vraiment l'intention, ce morceau à véritablement une alchimie particulière, qui laisse augurer du très bon pour la suite si le groupe continue sur cette voie.
Si vous n'en aviez plus rien à foutre de Cryptopsy depuis une dizaine d'années, il serait peut-être temps de s'intéresser sérieusement à The Book of Suffering, qui risque de faire changer d'avis certains détracteurs qui avaient quitté le navire au milieu des années 2000.
Cryptopsy propose ici son meilleur matériel depuis au moins quinze ans, l'album de 2012 était déjà un pas dans la bonne direction, ce premier tome de The Book of Suffering le surpasse en tout point, ce qui n'était pas gagné d'avance, et l'air de rien, les québécois sont en train de réussir petit à petit leur retour au premier plan, après la résurrection, débute ici l'ère de la rédemption...
Signe des temps troublés, Cryptopsy est encore sans label et utilise désormais le crowdfunding pour continuer sa route, et vendent l'album eux-même sur bandcamp, de même que les traditionnels T-shirts et bundle divers, m'est avis qu'un groupe comme ça n'a de toute façon pas besoin d'une maison de disque et qu'il vaut mieux que Mounier et ses potes gèrent leur business eux-même, instaurant de fait une certaine relation de confiance avec ses fans donateurs, vous voulez de l'old-school? vous allez en bouffer!
On ne va pas y aller par quatre chemins, The Book of Suffering est ce que Cryptopsy a fait de mieux depuis And then you'll Beg, et de très loin, surclassant volontiers son effort éponyme précédent, cet EP est bien plus sauvage, plus brutal, et surtout ce format EP quatre titres convient particulièrement bien à ce genre de musique, personnellement dans le Tech-Death à tendance über-Brootal, j'ai tendance à m'emmerder au bout d'une vingtaine de minutes, ici, l'EP en fait seize, la lassitude ne va jamais s'installer et mieux encore, signe d'un bon EP, une fois l'assaut implacable achevé, on en reprendrait bien une petite louche supplémentaire.
Je vous parle de lassitude, elle est due à certaines contraintes sonores dans ce genre de musique en général, et chez Cryptopsy en particulier, car tout ça sera bien évidemment assez brickwallé, pas trop, mais au final, heureusement que ça dure moins de vingt minutes, il est également à noter que malgré le léger Brickwall, le son est assez clair, laissant pas mal d'espace pour que s'exprime la basse gouleyante de Pinard, ce qui est toujours une bonne chose, et cette basse combinée à la force de frappe toujours hallucinante de Mounier va poser les bases d'un Cryptopsy désormais sûr de lui et de sa capacité à proposer un mix entre modernité et velléités old-school.
Les quatre morceaux de l'EP seront de la même qualité, de la brutalité vicieuse, du chaos, mais également un peu trop semblables au niveau de la construction, avec à chaque fois un passage central un peu plus heavy et ambiancé, Halothane Glow aura lui aussi cette dimension industrielle et martiale par moment lors de son breakdown brise-nuque, mais il n'en reste pas moins que tout ça est diaboliquement efficace et addictif de part cette ultra-violence exacerbée, sérieusement, cela faisait bien longtemps qu'on avait pas eu un Cryptopsy aussi impressionnant de virtuosité et brutalité, l'EP se terminera d'ailleurs par un Frame by Blood d'une intensité dévastatrice, pas exempte de quelques incartades mélodiques par le biais de leads astucieuses, peut-être le meilleur titre des quatre proposés ici, la batterie est toujours aussi impressionnante mais ce sont bien les performances de Donaldson et de Pinard qui retiendront vraiment l'intention, ce morceau à véritablement une alchimie particulière, qui laisse augurer du très bon pour la suite si le groupe continue sur cette voie.
Si vous n'en aviez plus rien à foutre de Cryptopsy depuis une dizaine d'années, il serait peut-être temps de s'intéresser sérieusement à The Book of Suffering, qui risque de faire changer d'avis certains détracteurs qui avaient quitté le navire au milieu des années 2000.
Cryptopsy propose ici son meilleur matériel depuis au moins quinze ans, l'album de 2012 était déjà un pas dans la bonne direction, ce premier tome de The Book of Suffering le surpasse en tout point, ce qui n'était pas gagné d'avance, et l'air de rien, les québécois sont en train de réussir petit à petit leur retour au premier plan, après la résurrection, débute ici l'ère de la rédemption...