Dans un univers métallique où les chanteuses sont, généralement, de mauvaises growleuses (mais avoir un chanteuse dans un groupe de Death ou de MeloDeath est assez vendeur), des princesses qui pètent dans la soie dans un univers symphonique niais et rose-bonbon, où des attention whore Trash, difficile pour une front-woman de se faire une place en tant que véritable artiste.
Rares sont les exceptions, la MILF teutonne Doro peut-être, on encore la très virile Floor Jansen (qui a surement plus de testostérone que tous les "mecs" de Nightwish réunis), voir quelques chanteuses de Heavy plus traditionnel dont les groupes sont un peu plus confidentiels (A sound of Thunder).
Et puis vient le cas de Triosphere, le groupe d'Ida Haukland, qui, sans montrer ses boobs ni tenter d’apparaître dans le calendrier des Hottest Rock chicks de Revolver, galère à faire sortir son groupe d'un certain anonymat et de son statut de groupe de première partie sur des tournées de gros poissons (Arch enemy, Kamelot, Jorn...).
Pourtant, Triosphere est peut-être l'un des groupes de Power Metal à l'européenne le plus intéressant a être apparu ces dix dernières années, et après un Onwards perfectible en 2006, The Road less Travelled montrait en 2010 un groupe en progression et sûr de son fait, de quoi susciter une certaine attente pour ce nouvel album, tout du moins chez ceux qui ont en quelque chose à faire...
Bien sûr, la star de Triosphere, c'est Ida Haukland, figure de proue du navire norvégien, mais pas pour des critères physiques ni pour son tour de poitrine, la norvégienne est tout simplement l'une des meilleures vocalistes du genre actuellement, le genre de gonzesse qui met à l'amende tout un tas de vocalistes masculins, la reine du Power/Prog Game, c'est elle.
Ida Haukland est une sorte de Jorn Lande au féminin, qui en plus jouerait de la basse histoire d'être encore plus badass, son chant est impressionnant et illumine les composition de Triosphere, particulièrement versatile, alternant entre un chant pop très girly et un chant plus agressif aux tonalités plus granuleuses, rappelant parfois Doro.
Un chant que l'on pourrait presque qualifier d'androgyne, même si l'adjectif perd quelque peu de sa substance avec ce nouvel album, où Ida explore davantage le côté plus féminin de son chant, il faut dire aussi que The Heart of the Matter est un album surement un peu plus émotionnel que les deux précédents, ce qui ne veut pas dire que le groupe à mis ses velléités offensives de côté, quelques incursions dans le Power très direct seront de la partie, et d'une certaine manière, ce nouvel album sera un peu plus Heavy et remuant que son prédécesseur.
The Heart of the Matter est en quelque sorte l'évolution assez logique de The Road Less Travelled, le genre d'album que l'on pourrait qualifier de manière très cliché, d'album de la maturité, très réfléchi, travaillé, aux compositions maîtrisées, et survolant une grande partie du spectre Power métallique européen, ce qui va permettre aux norvégiens de proposer un album plutôt diversifié, jusqu'à une certaine limite, car tout cela demeure encore perfectible.
Perfectible car même si The Heart of the Matter est un excellent disque, il donne un peu l'impression que Triosphere, ne voulant surtout pas foirer le cap du troisième album, ait décidé de rester un peu trop en territoire connu, et alors qu'on aurait aimé que les norvégiens embrassent définitivement leur dimension progressive, en explorant davantage et en proposant de nouvelles choses, ils ont plutôt choisi de se la jouer un peu safe et de revisiter la recette classique du Power Metal à tendance progressive mais pas trop.
C'est bien la seule petite chose que l'on peu reprocher à Triosphere, car The Heart of the Matter comporte toute une tripotée de titres tous plus catchy les uns des autres, après tout, c'est bien là où le groupe est impressionnant, la capacité d'Ida Haukland à pondre inlassablement des refrains accrocheurs qui touchent constamment leurs cibles, sans oublier le très bon niveau technique des musiciens, notamment les soli incisifs et inspirés de Marius Silver Bergesen.
La diversité sera la grande force de The Heart of the Matter, le titre d'ouverture My Fortress s'ouvre de manière plutôt agressive sur un riff bien Thrashy, le chant d'Ida est percutant, et évoluera de manière très girly sur un refrain imparable, le titre, de même qu'une majeure partie de l'album, sera secoué de spasmes et de léger changement de direction, qui me rappelle ce que faisait Revamp sur son dernier album, Steal Away the Light est quasiment un morceau de Death mélodique où viendrait se superposer un chant féminin catchy à souhait.
Triosphere va survoler pas mal de genres différents, Breathless joue son rôle de Power Ballade qui fait monter le niveau d'émotion, avec une petite vibe à la Tristania pas désagréable, As I Call est un morceau dans un esprit plus rock, c'est un peu comme si Within Temptation savait écrire de bons hymnes rock à la fois direct et accrocheur, alors que The Heart's Dominion nous emmène du côté de Rhapsody avec des choeurs glorieux et un Power symphonique où le chant d'Ida Haukland va se faire très agressif, encore une fois, difficile de résister au refrain qui vous infecte comme une drogue dure.
Ce qui est bien chez Triosphere, c'est que même quand il s'agit d'un album plus émotionnel, comme c'est le cas ici, les norvégiens n'oublient jamais l'agressivité en route, ce qui fait que leur musique n'est jamais dans le pathos à deux balles ou les niaiseries habituelles du genre, les riffs savent se faire incisifs au bon moment, avec une rythmique plutôt massive même si l'on aimerait que la basse soit un peu plus galopante, mais j'imagine que le fait qu'Haukland soit également bassiste l'oblige à rester dans des plans un peu plus simples qui lui permettent de rester concentrée sur son chant.
Même les habituels fillers sont de très bonne qualité, Relentless repose sur un riffing agressif avec une grosse rythmique et des leads très techniques, pour un morceau flirtant avec un Heavy traditionnel direct, le petit break progressif va donner une plus-value intéressante à un The Sphere très correct, Storyteller, bien qu'un peu décousu, comporte malgré tout de bons moments et quelques lignes de chant assez agressives et granuleuses, et de progressif il en sera encore question avec un Departure assez sinueux qui parvient à mêler finesse technique et émotion avec une classe imparable, les orchestrations seront d'ailleurs très présentes sur un bon passage progressif, le titre laissant pas mal de place aux parties instrumentales, c'est exactement le genre de morceau qui me laisse penser que Triosphere doit fouiller dans le côté progressif de sa musique afin de sortir des sentiers battus, car même si l'album est assez diversifié, certaines structures se ressemblent un peu trop, surtout en fin d'album, de la même manière, Triosphere aurait pu nous épargner le petit cliché de la ballade avec Virgin Ground, même si c'est glissé en tout fin d'album et qu'il faille plutôt considérer cela comme une sorte d'outro améliorée...
L'air de rien, Triosphere vient peut-être de nous balancer l'un des meilleurs albums de Power Metal de l'année, Heavy, sombre, dynamique, The Heart of the Matter est un album plutôt convaincant dans le genre, qui parvient à maintenir l'équilibre entre les aspirations progressives et sa dimension catchy avec ses excellents refrains, Triosphere propose un Power/Prog très accessible mais suffisamment sinueux et diversifié pour ne pas lasser sur la durée, avec une fois encore une prestation imparable de la vocaliste Ida Haukland, qui n'en finit plus d'impressionner.
Malgré tout, on reste peut-être un peu trop dans le classique à mon goût, ce qui semble être un choix du groupe avec ce troisième album, peut-être manque-t-il aussi un véritable tube, le genre de morceau définitif que l'on retiendrait plus que les autres; Quoi qu'il en soit, The Heart of the Matter est un excellent disque de Power/Prog qui mêle émotion et agressivité avec classe et panache, peut-être pas un game-changer pour Triosphere, mais largement suffisant pour se maintenir haut la main au dessus de la mêlée du Metal mélodique européen, en attendant mieux, peut-être...
Rares sont les exceptions, la MILF teutonne Doro peut-être, on encore la très virile Floor Jansen (qui a surement plus de testostérone que tous les "mecs" de Nightwish réunis), voir quelques chanteuses de Heavy plus traditionnel dont les groupes sont un peu plus confidentiels (A sound of Thunder).
Et puis vient le cas de Triosphere, le groupe d'Ida Haukland, qui, sans montrer ses boobs ni tenter d’apparaître dans le calendrier des Hottest Rock chicks de Revolver, galère à faire sortir son groupe d'un certain anonymat et de son statut de groupe de première partie sur des tournées de gros poissons (Arch enemy, Kamelot, Jorn...).
Pourtant, Triosphere est peut-être l'un des groupes de Power Metal à l'européenne le plus intéressant a être apparu ces dix dernières années, et après un Onwards perfectible en 2006, The Road less Travelled montrait en 2010 un groupe en progression et sûr de son fait, de quoi susciter une certaine attente pour ce nouvel album, tout du moins chez ceux qui ont en quelque chose à faire...
Bien sûr, la star de Triosphere, c'est Ida Haukland, figure de proue du navire norvégien, mais pas pour des critères physiques ni pour son tour de poitrine, la norvégienne est tout simplement l'une des meilleures vocalistes du genre actuellement, le genre de gonzesse qui met à l'amende tout un tas de vocalistes masculins, la reine du Power/Prog Game, c'est elle.
Ida Haukland est une sorte de Jorn Lande au féminin, qui en plus jouerait de la basse histoire d'être encore plus badass, son chant est impressionnant et illumine les composition de Triosphere, particulièrement versatile, alternant entre un chant pop très girly et un chant plus agressif aux tonalités plus granuleuses, rappelant parfois Doro.
Un chant que l'on pourrait presque qualifier d'androgyne, même si l'adjectif perd quelque peu de sa substance avec ce nouvel album, où Ida explore davantage le côté plus féminin de son chant, il faut dire aussi que The Heart of the Matter est un album surement un peu plus émotionnel que les deux précédents, ce qui ne veut pas dire que le groupe à mis ses velléités offensives de côté, quelques incursions dans le Power très direct seront de la partie, et d'une certaine manière, ce nouvel album sera un peu plus Heavy et remuant que son prédécesseur.
The Heart of the Matter est en quelque sorte l'évolution assez logique de The Road Less Travelled, le genre d'album que l'on pourrait qualifier de manière très cliché, d'album de la maturité, très réfléchi, travaillé, aux compositions maîtrisées, et survolant une grande partie du spectre Power métallique européen, ce qui va permettre aux norvégiens de proposer un album plutôt diversifié, jusqu'à une certaine limite, car tout cela demeure encore perfectible.
Perfectible car même si The Heart of the Matter est un excellent disque, il donne un peu l'impression que Triosphere, ne voulant surtout pas foirer le cap du troisième album, ait décidé de rester un peu trop en territoire connu, et alors qu'on aurait aimé que les norvégiens embrassent définitivement leur dimension progressive, en explorant davantage et en proposant de nouvelles choses, ils ont plutôt choisi de se la jouer un peu safe et de revisiter la recette classique du Power Metal à tendance progressive mais pas trop.
C'est bien la seule petite chose que l'on peu reprocher à Triosphere, car The Heart of the Matter comporte toute une tripotée de titres tous plus catchy les uns des autres, après tout, c'est bien là où le groupe est impressionnant, la capacité d'Ida Haukland à pondre inlassablement des refrains accrocheurs qui touchent constamment leurs cibles, sans oublier le très bon niveau technique des musiciens, notamment les soli incisifs et inspirés de Marius Silver Bergesen.
La diversité sera la grande force de The Heart of the Matter, le titre d'ouverture My Fortress s'ouvre de manière plutôt agressive sur un riff bien Thrashy, le chant d'Ida est percutant, et évoluera de manière très girly sur un refrain imparable, le titre, de même qu'une majeure partie de l'album, sera secoué de spasmes et de léger changement de direction, qui me rappelle ce que faisait Revamp sur son dernier album, Steal Away the Light est quasiment un morceau de Death mélodique où viendrait se superposer un chant féminin catchy à souhait.
Triosphere va survoler pas mal de genres différents, Breathless joue son rôle de Power Ballade qui fait monter le niveau d'émotion, avec une petite vibe à la Tristania pas désagréable, As I Call est un morceau dans un esprit plus rock, c'est un peu comme si Within Temptation savait écrire de bons hymnes rock à la fois direct et accrocheur, alors que The Heart's Dominion nous emmène du côté de Rhapsody avec des choeurs glorieux et un Power symphonique où le chant d'Ida Haukland va se faire très agressif, encore une fois, difficile de résister au refrain qui vous infecte comme une drogue dure.
Ce qui est bien chez Triosphere, c'est que même quand il s'agit d'un album plus émotionnel, comme c'est le cas ici, les norvégiens n'oublient jamais l'agressivité en route, ce qui fait que leur musique n'est jamais dans le pathos à deux balles ou les niaiseries habituelles du genre, les riffs savent se faire incisifs au bon moment, avec une rythmique plutôt massive même si l'on aimerait que la basse soit un peu plus galopante, mais j'imagine que le fait qu'Haukland soit également bassiste l'oblige à rester dans des plans un peu plus simples qui lui permettent de rester concentrée sur son chant.
Même les habituels fillers sont de très bonne qualité, Relentless repose sur un riffing agressif avec une grosse rythmique et des leads très techniques, pour un morceau flirtant avec un Heavy traditionnel direct, le petit break progressif va donner une plus-value intéressante à un The Sphere très correct, Storyteller, bien qu'un peu décousu, comporte malgré tout de bons moments et quelques lignes de chant assez agressives et granuleuses, et de progressif il en sera encore question avec un Departure assez sinueux qui parvient à mêler finesse technique et émotion avec une classe imparable, les orchestrations seront d'ailleurs très présentes sur un bon passage progressif, le titre laissant pas mal de place aux parties instrumentales, c'est exactement le genre de morceau qui me laisse penser que Triosphere doit fouiller dans le côté progressif de sa musique afin de sortir des sentiers battus, car même si l'album est assez diversifié, certaines structures se ressemblent un peu trop, surtout en fin d'album, de la même manière, Triosphere aurait pu nous épargner le petit cliché de la ballade avec Virgin Ground, même si c'est glissé en tout fin d'album et qu'il faille plutôt considérer cela comme une sorte d'outro améliorée...
L'air de rien, Triosphere vient peut-être de nous balancer l'un des meilleurs albums de Power Metal de l'année, Heavy, sombre, dynamique, The Heart of the Matter est un album plutôt convaincant dans le genre, qui parvient à maintenir l'équilibre entre les aspirations progressives et sa dimension catchy avec ses excellents refrains, Triosphere propose un Power/Prog très accessible mais suffisamment sinueux et diversifié pour ne pas lasser sur la durée, avec une fois encore une prestation imparable de la vocaliste Ida Haukland, qui n'en finit plus d'impressionner.
Malgré tout, on reste peut-être un peu trop dans le classique à mon goût, ce qui semble être un choix du groupe avec ce troisième album, peut-être manque-t-il aussi un véritable tube, le genre de morceau définitif que l'on retiendrait plus que les autres; Quoi qu'il en soit, The Heart of the Matter est un excellent disque de Power/Prog qui mêle émotion et agressivité avec classe et panache, peut-être pas un game-changer pour Triosphere, mais largement suffisant pour se maintenir haut la main au dessus de la mêlée du Metal mélodique européen, en attendant mieux, peut-être...
Track Listing:
1. My Fortress
2. Steal Away the Light
3. The Sentinel
4. Breathless
5. Departure
6. The Heart's Dominion
7. As I Call
8. Relentless
9. The Sphere
10. Remedy
11. Storyteller
12. Virgin Ground