Si le nom de Marsh Dweller vous dit quelque chose, félicitations, vous êtes un lecteur assidu de ces pages et vous savez déjà que ce one-man band de l'américain John Owen Kerr avait sorti il y a deux ans avec The Weight of Sunlight un premier album particulièrement croustillant œuvrant dans un Black/Folk très référencé et largement influencé par Panopticon, peut-être un peu trop d'ailleurs, car ma chronique de cet album se terminait par ses mots: "dommage cependant qu'il n'est pas suffisamment aventureux pour se détacher complètement de ses influences parfois trop pesantes."
Partant de là, si vous suivez un peu ce qui se passe ici, vous vous doutez probablement que si je prends le temps de vous parler de ce second album de Marsh Dweller, c'est qu'on va avoir affaire avec Wanderer à une bestiole radicalement différente de son prédécesseur, à tel point qu'il va désormais être difficile de classer ça dans la case Black Metal...
Si vous attendiez du violon au coin du feu par une nuit pluvieuse accompagnant un subtil mais vigoureux Black/Folk, vous allez être servi, car Wanderer ne va pas DU TOUT proposer le même genre d'expérience qu'il y a deux ans, Marsh Dweller a laissé le Black derrière lui afin d'aller explorer le Sludge/Post-Metal atmosphérique progressif teinté de Death avec quelques références Black par-ci par-là, en terme de référence on serait largement plus proche d'un Cult of Luna que d'un Panopticon, et même si cette influence sera très présente, John Owen Kerr va avoir la bonne idée d'intégrer tout ça dans son background black mélodique pour nous livrer une tambouille particulièrement goûtue et riche de saveurs.
C'est donc bien par un bon gros morceau de post-Metal chargé de Sludge que va s'ouvrir l'album, Wander I est particulièrement bien charpenté, hargneux, Heavy, et tranche avec ce à quoi le groupe nous avez habitué avec son premier album, pourtant, malgré sa propension au sludge, le morceau conservera une certaine sensibilité Black atmosphérique, notamment par de multiples harmoniques et une large plage centrale rêveuse et mélancolique, cette connexion au Black sera d'ailleurs plus présente sur le dernier tiers d'un morceau qui monte en intensité progressivement, malgré cela, on n'assiste pas vraiment à une expansion du son du premier album vers autre chose, Wanderer est bel et bien marqué par une rupture profonde, l'expérience étant complètement différente.
Différent, certes, mais sans fondamentalement modifier l'identité de ce qu'était Marsh Dweller il y a deux ans, les éléments mélodiques présents sur The Weight of Sunlight feront partie de l'ADN de cette métamorphose, bien évidemment utilisée de façon différente, dans des morceaux aux structures beaucoup moins conventionnelles que par le passé, l'orientation post-Metal du projet se ressentira par un songwritting plus ouvert et enclin aux vagabondages sonores, il faut dire qussi que Kerr va très vite se lancer, dès le second morceau, dans une longue épopée post-Metal de dix-sept minutes, un morceau pavé à la redoutable intensité qui serpente dans les contrées du sludge et du progressif formant une pérégrination hantée par la présence presque continue des trémolo qui répondent à des riffs superbement plombés.
Plus court mais peut-être encore plus surprenant, Coalesce développera dans une première partie une sensibilité presque gothique à la Paradise Lost avant de s'aventurer assez vite vers du tripatouillage progressif, Fall apparaîtra comme un morceau de transition pas des plus inoubliables vers l'autre grosse pièce de l'album, Wander III, et c'est un authentique win que ce morceau empreint de Doom funèbre et de mélodies délicates où se mêleront le growl de Kerr, du chant clair et du chant féminin, un voyage de onze minutes dans un post-Metal aventureux qui intègre finement des éléments acoustiques, d'autres électroniques, ainsi que des références au Black atmosphérique, un long et merveilleux build-up qui culminera sur un dernier tiers furieux et mouvementé à l'intensité redoublé.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Marsh Dweller a accouché d'un album surprenant, et alors que l'on pouvait reprocher à Kerr de l'avoir joué un peu trop safe et d'avoir appliqué certaines formules faciles il y a deux ans, ce n'est plus du tout la même histoire avec un Wanderer qui réussit le tour de force de presque tout changer tout en conservant une certaine part de l'identité développée sur le premier album.
Il n'est certes plus question de Black/Folk ou de Death/Black mélodique ici, mais on sent un Kerr moins à l'étroit désormais qu'il oeuvre dans le post-Metal et le Sludge où il a toute latitude pour expérimenter, vagabonder, et intégrer tout un tas d'influences et de références à d'autres genres dans une base bien plus flexible qu'avant, et même si tout n'est pas parfait, notamment les courts morceaux centraux un peu déconnectés du reste, il n'en reste pas moins que Marsh Dweller a accouché d'un disque aussi heavy que subtil, tout en rupture et en continuité.
Partant de là, si vous suivez un peu ce qui se passe ici, vous vous doutez probablement que si je prends le temps de vous parler de ce second album de Marsh Dweller, c'est qu'on va avoir affaire avec Wanderer à une bestiole radicalement différente de son prédécesseur, à tel point qu'il va désormais être difficile de classer ça dans la case Black Metal...
Si vous attendiez du violon au coin du feu par une nuit pluvieuse accompagnant un subtil mais vigoureux Black/Folk, vous allez être servi, car Wanderer ne va pas DU TOUT proposer le même genre d'expérience qu'il y a deux ans, Marsh Dweller a laissé le Black derrière lui afin d'aller explorer le Sludge/Post-Metal atmosphérique progressif teinté de Death avec quelques références Black par-ci par-là, en terme de référence on serait largement plus proche d'un Cult of Luna que d'un Panopticon, et même si cette influence sera très présente, John Owen Kerr va avoir la bonne idée d'intégrer tout ça dans son background black mélodique pour nous livrer une tambouille particulièrement goûtue et riche de saveurs.
C'est donc bien par un bon gros morceau de post-Metal chargé de Sludge que va s'ouvrir l'album, Wander I est particulièrement bien charpenté, hargneux, Heavy, et tranche avec ce à quoi le groupe nous avez habitué avec son premier album, pourtant, malgré sa propension au sludge, le morceau conservera une certaine sensibilité Black atmosphérique, notamment par de multiples harmoniques et une large plage centrale rêveuse et mélancolique, cette connexion au Black sera d'ailleurs plus présente sur le dernier tiers d'un morceau qui monte en intensité progressivement, malgré cela, on n'assiste pas vraiment à une expansion du son du premier album vers autre chose, Wanderer est bel et bien marqué par une rupture profonde, l'expérience étant complètement différente.
Différent, certes, mais sans fondamentalement modifier l'identité de ce qu'était Marsh Dweller il y a deux ans, les éléments mélodiques présents sur The Weight of Sunlight feront partie de l'ADN de cette métamorphose, bien évidemment utilisée de façon différente, dans des morceaux aux structures beaucoup moins conventionnelles que par le passé, l'orientation post-Metal du projet se ressentira par un songwritting plus ouvert et enclin aux vagabondages sonores, il faut dire qussi que Kerr va très vite se lancer, dès le second morceau, dans une longue épopée post-Metal de dix-sept minutes, un morceau pavé à la redoutable intensité qui serpente dans les contrées du sludge et du progressif formant une pérégrination hantée par la présence presque continue des trémolo qui répondent à des riffs superbement plombés.
Plus court mais peut-être encore plus surprenant, Coalesce développera dans une première partie une sensibilité presque gothique à la Paradise Lost avant de s'aventurer assez vite vers du tripatouillage progressif, Fall apparaîtra comme un morceau de transition pas des plus inoubliables vers l'autre grosse pièce de l'album, Wander III, et c'est un authentique win que ce morceau empreint de Doom funèbre et de mélodies délicates où se mêleront le growl de Kerr, du chant clair et du chant féminin, un voyage de onze minutes dans un post-Metal aventureux qui intègre finement des éléments acoustiques, d'autres électroniques, ainsi que des références au Black atmosphérique, un long et merveilleux build-up qui culminera sur un dernier tiers furieux et mouvementé à l'intensité redoublé.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Marsh Dweller a accouché d'un album surprenant, et alors que l'on pouvait reprocher à Kerr de l'avoir joué un peu trop safe et d'avoir appliqué certaines formules faciles il y a deux ans, ce n'est plus du tout la même histoire avec un Wanderer qui réussit le tour de force de presque tout changer tout en conservant une certaine part de l'identité développée sur le premier album.
Il n'est certes plus question de Black/Folk ou de Death/Black mélodique ici, mais on sent un Kerr moins à l'étroit désormais qu'il oeuvre dans le post-Metal et le Sludge où il a toute latitude pour expérimenter, vagabonder, et intégrer tout un tas d'influences et de références à d'autres genres dans une base bien plus flexible qu'avant, et même si tout n'est pas parfait, notamment les courts morceaux centraux un peu déconnectés du reste, il n'en reste pas moins que Marsh Dweller a accouché d'un disque aussi heavy que subtil, tout en rupture et en continuité.