Vous vous souvenez de Shaarimoth, ce groupe norvégien inconnu qui avait sorti en 2005 un curieux disque de Death ésotérique bizarre avec Current 11? Non? rassurez-vous, vous n'êtes pas seul, presque personne ne s'en souvient de ce disque, c'est con, il était bien, je le sais parce que je me le suis tapé en préambule de l'écoute de ce second album de Shaarimoth qui arrive donc, si vous avez bien suivi et que vous avez les fonctions cognitives suffisantes à une soustraction rudimentaire, douze ans après le premier, on peut dire que ce mystérieux gang norvégien a pris tout son temps pour nous construire son Temple of the Adversarial Fire.
Du death ésotérique chargé de machins sumériens et de références sataniques anti-cosmiques et autres joyeusetés de ce genre, et comme on est en Norvège, on ne sera pas surpris que tout ça sera très largement Blackisé histoire de rendre l'expérience la plus extrême possible, et j'insiste bien sur le terme expérience, car Shaarimoth va s'enfoncer très loin dans le trip transcendantal multi-dimensionnel, ce sera brutal, certes, très brutal même, mais aussi sinueux, malfaisant et parfois à la limite de l'avant-garde.
Après la courte introduction étrange et incantatoire où l'on se doute bien qu'il se passe des trucs super bizarres dans une crypte, voilà que débarque un premier vrai morceau The Hungry Omega qui ressemble quand même vachement à un Septic Flesh bien old-school, notamment pour l'utilisation des quelques orchestrations, d'un Growl caverneux à mort, avec ses guitares très massives qui côtoient des leads plutôt distordues, ce n'est que le premier titre et on atteint déjà un niveau de bizarrerie plutôt élevé, avec un délicieux sentiment de malaise qui s'installe.
Partant de là, Shaarimoth va nous embarquer dans un sacré trip sous acide avec un mélange qui ressemble à un mix de Septic Flesh, Nile, Morbid Angel voir même Absu, avec la grosse louche de Black par dessus et une propension à utiliser quelques arrangements orchestraux et des bruitages pour rendre leur musique la plus menaçante et la plus cryptique possible, ouais, c'est un peu hermétique au premier abord, mais les norvégiens vont quand même réussir à se montrer curieusement catchy en multipliant les morceaux très cohérents qui semblent s'imbriquer les uns à la suite des autres mais qui demeurent chacun très différents.
D'ailleurs le chanteur R (ouais, ils utilisent des lettres, en dehors de R au chant et à la programmation, on trouve J à la batterie et F pour tout le reste) va nous montrer tout l'étendu de son répertoire vocal en alternant entre le Growl, le hurlement Black, les invocations indéchiffrables et même une sorte de chant clair super thrashy, comme sur un Lord of Putrefaction plutôt direct qui va parfois emprunter à la scène Tech-Death abstraite nord-américaine, avec de manière plutôt exotique une lead très Morbid-Angelienne,il est à noter que même les morceaux les plus directs et frontaux contiennent leur lot de bifurcations et d'explorations sonores, Fires of Molok en étant un sacré exemple, et encore une fois, on pense immanquablement à un Septic Flesh période Sumerian Daemons, et je dois vous avouez que ça fait du bien à mon petit cœur d'entendre ça, un autre titre bourrin comme Beast Of Lawlessness aura lui tendance à explorer le Brutal Death à la Nile.
Shaarimoth est quand même une bestiole curieuse qui ne se laisse pas approcher facilement, semblant prendre à malin plaisir à multiplier les changements de directions et parfois de styles, en restant bien sûr fermement en territoire Death, les norvégiens proposent constamment des plans différents, des atmosphères étranges, bidouillent avec de l'électronique en toute décontraction, sans que cela ne nuise à la force de frappe des morceaux, bien entendu tout cela est diablement ésotérique, ils ont même ouvert le même bouquin de conneries sumériennes que Jon Nödtveidt puisqu'ils nous ressortent sur Faceless Queen Of Bloodstained Dreams l'invocation "Ishet Zenunim Taninsam Ama Lilith, Liftoach Kliffot" que l'on trouvait sur le Reinkaos de dissection, c'est le plus flagrant, mais l'album contiendra encore pas mal de références obscures à Lilith, Sitra Ahra ou autres dragons anti-cosmiques destructeurs d'univers, la seconde moitié de l'album sera d'ailleurs bien plus portée sur l'occultisme, Ascension of the Blind Dragon conjuguera brutalité et lourdeur avec des invocations et des chants mystiques, que l'on retrouvera davantage sur le dernier morceau Point of Egress, qui joue pleinement son rôle d'outro flippante avec un chant féminin surprenant qui rend le titre particulièrement grandiloquent.
Un petit mot sur la production, qui est tout simplement exemplaire, on a affaire à un DR8 très dynamique, c'est Thomas Tannenberger d'Abigor qui s'est occupé de tout ça, et il a fait un boulot remarquable car malgré les nombreuses textures qu'utilisent Shaarimoth, jamais Temple of the Adversarial Fire n’apparaît comme surchargé ou fatiguant, la production est très organique, avec une emphase particulière sur une section rythmique ultra massive qui ne bouffe pas tout l'espace, laissant s'exprimer les différents types de chants, les orchestrations, le petit côté fanfare déglingué, et les leads dissonantes.
Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour se prendre la première vraie grosse claque de 2017, Shaarimoth vient de frapper un grand coup pour son retour aux affaires que personne n'attendait vraiment.
Shaarimoth joue du Death blackisé de manière tout à fait exotique, souvent extravagante, sans jamais en faire trop, le groupe part évidemment dans de nombreux délires occultes, mais parvient à conserver une ligne directrice rendant l'album très cohérent et fluide, on se laisse vite embarquer dans l'aventure sans jamais savoir ce qui va nous tomber sur le coin de la gueule le titre suivant.
Vous prenez du Behemoth sans son Brickwall que vous mélangez avec du Septic Flesh, du Nile, du Morbid angel, du Black Metal, une louche d'avant-garde, et vous obtenez un édifice étrange et menaçant, distordu, qui parvient miraculeusement à tenir debout, Temple of the Adversarial Fire est un disque tout simplement monstrueux, montrant un groupe qui est bien décidé à ne rien faire comme tout le monde pour nous faire partager sa vision cauchemardesque du Death, il reste juste à espérer maintenant que Shaarimoth ne nous fasse pas attendre douze ans pour un nouvel album.
Après la courte introduction étrange et incantatoire où l'on se doute bien qu'il se passe des trucs super bizarres dans une crypte, voilà que débarque un premier vrai morceau The Hungry Omega qui ressemble quand même vachement à un Septic Flesh bien old-school, notamment pour l'utilisation des quelques orchestrations, d'un Growl caverneux à mort, avec ses guitares très massives qui côtoient des leads plutôt distordues, ce n'est que le premier titre et on atteint déjà un niveau de bizarrerie plutôt élevé, avec un délicieux sentiment de malaise qui s'installe.
Partant de là, Shaarimoth va nous embarquer dans un sacré trip sous acide avec un mélange qui ressemble à un mix de Septic Flesh, Nile, Morbid Angel voir même Absu, avec la grosse louche de Black par dessus et une propension à utiliser quelques arrangements orchestraux et des bruitages pour rendre leur musique la plus menaçante et la plus cryptique possible, ouais, c'est un peu hermétique au premier abord, mais les norvégiens vont quand même réussir à se montrer curieusement catchy en multipliant les morceaux très cohérents qui semblent s'imbriquer les uns à la suite des autres mais qui demeurent chacun très différents.
D'ailleurs le chanteur R (ouais, ils utilisent des lettres, en dehors de R au chant et à la programmation, on trouve J à la batterie et F pour tout le reste) va nous montrer tout l'étendu de son répertoire vocal en alternant entre le Growl, le hurlement Black, les invocations indéchiffrables et même une sorte de chant clair super thrashy, comme sur un Lord of Putrefaction plutôt direct qui va parfois emprunter à la scène Tech-Death abstraite nord-américaine, avec de manière plutôt exotique une lead très Morbid-Angelienne,il est à noter que même les morceaux les plus directs et frontaux contiennent leur lot de bifurcations et d'explorations sonores, Fires of Molok en étant un sacré exemple, et encore une fois, on pense immanquablement à un Septic Flesh période Sumerian Daemons, et je dois vous avouez que ça fait du bien à mon petit cœur d'entendre ça, un autre titre bourrin comme Beast Of Lawlessness aura lui tendance à explorer le Brutal Death à la Nile.
Shaarimoth est quand même une bestiole curieuse qui ne se laisse pas approcher facilement, semblant prendre à malin plaisir à multiplier les changements de directions et parfois de styles, en restant bien sûr fermement en territoire Death, les norvégiens proposent constamment des plans différents, des atmosphères étranges, bidouillent avec de l'électronique en toute décontraction, sans que cela ne nuise à la force de frappe des morceaux, bien entendu tout cela est diablement ésotérique, ils ont même ouvert le même bouquin de conneries sumériennes que Jon Nödtveidt puisqu'ils nous ressortent sur Faceless Queen Of Bloodstained Dreams l'invocation "Ishet Zenunim Taninsam Ama Lilith, Liftoach Kliffot" que l'on trouvait sur le Reinkaos de dissection, c'est le plus flagrant, mais l'album contiendra encore pas mal de références obscures à Lilith, Sitra Ahra ou autres dragons anti-cosmiques destructeurs d'univers, la seconde moitié de l'album sera d'ailleurs bien plus portée sur l'occultisme, Ascension of the Blind Dragon conjuguera brutalité et lourdeur avec des invocations et des chants mystiques, que l'on retrouvera davantage sur le dernier morceau Point of Egress, qui joue pleinement son rôle d'outro flippante avec un chant féminin surprenant qui rend le titre particulièrement grandiloquent.
Un petit mot sur la production, qui est tout simplement exemplaire, on a affaire à un DR8 très dynamique, c'est Thomas Tannenberger d'Abigor qui s'est occupé de tout ça, et il a fait un boulot remarquable car malgré les nombreuses textures qu'utilisent Shaarimoth, jamais Temple of the Adversarial Fire n’apparaît comme surchargé ou fatiguant, la production est très organique, avec une emphase particulière sur une section rythmique ultra massive qui ne bouffe pas tout l'espace, laissant s'exprimer les différents types de chants, les orchestrations, le petit côté fanfare déglingué, et les leads dissonantes.
Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour se prendre la première vraie grosse claque de 2017, Shaarimoth vient de frapper un grand coup pour son retour aux affaires que personne n'attendait vraiment.
Shaarimoth joue du Death blackisé de manière tout à fait exotique, souvent extravagante, sans jamais en faire trop, le groupe part évidemment dans de nombreux délires occultes, mais parvient à conserver une ligne directrice rendant l'album très cohérent et fluide, on se laisse vite embarquer dans l'aventure sans jamais savoir ce qui va nous tomber sur le coin de la gueule le titre suivant.
Vous prenez du Behemoth sans son Brickwall que vous mélangez avec du Septic Flesh, du Nile, du Morbid angel, du Black Metal, une louche d'avant-garde, et vous obtenez un édifice étrange et menaçant, distordu, qui parvient miraculeusement à tenir debout, Temple of the Adversarial Fire est un disque tout simplement monstrueux, montrant un groupe qui est bien décidé à ne rien faire comme tout le monde pour nous faire partager sa vision cauchemardesque du Death, il reste juste à espérer maintenant que Shaarimoth ne nous fasse pas attendre douze ans pour un nouvel album.