Il n'est pas évident d'être un groupe de Death mélodique en 2016, principalement car le pic de popularité du genre remonte globalement au début des années 2000, depuis, le genre vivote avec des groupes en constante baisse de popularité, un état des lieux plutôt triste, mais cela n'a pas empêché l'apparition de groupes plutôt intéressants, principalement du côté de la Finlande, et parmi tous ses groupes, on voit se dessiner un schéma identique, ces groupes ont du mal une fois passée la barre des dix ans de carrière, lassitude, routine, manque de reconnaissance, font que les groupes de Death mélodique sont confrontés au défi de se renouveler pour continuer d'exister, dans le meilleur des cas, car la plupart du temps, on ne change rien et on bricole toujours la même tambouille pour ne pas perde les auditeurs en route, ce qui n'est jamais une bonne idée, stagnation ou évolution, deux chemins possibles, tous deux risqués...
Passer le cap des dix ans de carrière, Be'lakor est en plein dedans, le plus finlandais des groupes australiens se doit de réussir, surtout qu'il part avec un petit handicap par rapport aux autres, sa localisation géographique, j'entends bien que les distances ne veulent plus trop dire grand chose dans notre univers globalisé, mais développer un groupe depuis l'Australie dans un genre typiquement européen n'est pas une tâche des plus aisées, car l'argent, il est sur la route, en concert, et des concerts de Be'lakor en Europe, ça ne doit pas arriver tous les jours, mais la signature chez un label européen, Napalm Records, démontre au moins que les australiens ne veulent pas lâcher l'affaire et continuer d'avancer coûte que coûte.
S'ajoute à cela la nécessité de renouvellement d'un groupe qui au cours de ses dix premières années de carrière nous a délivré trois excellents disques de Death mélodique à tendance progressive, davantage du côté d'un Omnium Gatherum (et donc par extension, également d'un Dark Tranquillity) que d'un Opeth, même si de nombreux rapprochements pouvaient être faits avec ce dernier, excellents, certes, mais le troisième album Of Breath and Bone semblait se satisfaire d'un certain statu quo, et plus qu'une évolution, on avait davantage affaire à un groupe qui se reposait sur ses acquis, ce qui n'empêche pas que l'album est véritablement très bon, car Be'lakor demeure un maître qui déroule son Death mélodique avec une classe folle et un certain panache.
Cette volonté de renouvellement explique surement les quatre ans d'attente, le groupe était surement conscient qu'il allait devoir changer des trucs, et comme la majorité des groupes du genre, Be'lakor a choisi de s'aventurer encore davantage en territoire progressif, c'est ainsi, cela semble être inéluctable pour les groupe de Death mélodique, s'orienter vers de plus en plus de prog au fur et à mesure des albums, ce qui implique que Vessels va encore plus se rapprocher d'Opeth, mais un Opeth à l'ancienne, et surtout sans chant clair, faut pas déconner, le groupe se respecte encore trop pour ne pas tomber dans ce genre de facilités mercantiles.
Partant de là, Be'lakor a plutôt réussi son pari avec Vessels, celui de vagabonder plus librement en terre progressive tout en maintenant un certain niveau d'agressivité, malgré tout, le changement demeure léger, et plutôt que de faire bêtement du Opeth-like, Be'lakor va plutôt nous développer un Death mélodique comme une sorte de déclinaison progressive d'un Dark Tranquillity, car Vessels va contenir son quota de riffs melodeath typée école de Göteborg comme il y a vingt ans, d'ailleurs en parlant de ça, les australiens ont toujours ce son à l'ancienne, qui n'a pas trop changé depuis le premier disque, comme une sorte de marque de fabrique, dommage que la production manque d'un certain dynamisme et ne fait pas grand chose pour développer certains contrastes qui auraient mérités meilleur traitement; Malheureusement, même si l'agressivité sera parfois présente, ce sera parfois sous forme d'exception et d'effet de style.
L'album débute de bien curieuse manière, Luma est trop long pour être une intro, mais aussi trop court pour être un véritable morceau, deux minutes d'une micro-chanson posée là au début de l'album, qui ne débouche sur rien de concert, qui ne sert pas de rampe de lancement au titre suivant, et qui ne sert donc pas à grand chose, l'album commencera donc sérieusement avec An Ember's Arc et son introduction acoustique qui va lancer un long build-up progressif de trois minutes qui débouchera sur une bonne décharge de Death mélodique in your face, malgré cela, les huit minutes du morceau seront davantage versées dans l'atmosphérique et le progressif, la guitare acoustique reviendra souvent, de discrètes orchestrations souligneront certains passages plus émotionnels.
La plupart des morceaux sera d'ailleurs construit sur le même principe, une dimension atmosphérique plus mise en avant qu'habituellement, et pour tenter de contrer l'ennui, Be'lakor va constamment essayer de relancer la machine avec des riffs et des passages agressifs plutôt accrocheurs et rentre-dedans, le très long Withering Strands développera des atmosphères à la fois mélancoliques et menaçantes avec de multiples transitions et changements de rythme, Roots to Sever aura une délicate vibe à la Dark Tranquillity, on regrettera quand même qu'à l'image du premier morceau, l'instrumental A Thread Dissolves ne serve absolument à rien, ce qui est quand même plutôt gênant, il semble être une rampe de lancement pour le titre suivant Grasping Light, mais s'achève brutalement, je dois bien vous avouer ne pas comprendre le sens de la démarche.
S'ajoute à cela la nécessité de renouvellement d'un groupe qui au cours de ses dix premières années de carrière nous a délivré trois excellents disques de Death mélodique à tendance progressive, davantage du côté d'un Omnium Gatherum (et donc par extension, également d'un Dark Tranquillity) que d'un Opeth, même si de nombreux rapprochements pouvaient être faits avec ce dernier, excellents, certes, mais le troisième album Of Breath and Bone semblait se satisfaire d'un certain statu quo, et plus qu'une évolution, on avait davantage affaire à un groupe qui se reposait sur ses acquis, ce qui n'empêche pas que l'album est véritablement très bon, car Be'lakor demeure un maître qui déroule son Death mélodique avec une classe folle et un certain panache.
Cette volonté de renouvellement explique surement les quatre ans d'attente, le groupe était surement conscient qu'il allait devoir changer des trucs, et comme la majorité des groupes du genre, Be'lakor a choisi de s'aventurer encore davantage en territoire progressif, c'est ainsi, cela semble être inéluctable pour les groupe de Death mélodique, s'orienter vers de plus en plus de prog au fur et à mesure des albums, ce qui implique que Vessels va encore plus se rapprocher d'Opeth, mais un Opeth à l'ancienne, et surtout sans chant clair, faut pas déconner, le groupe se respecte encore trop pour ne pas tomber dans ce genre de facilités mercantiles.
Partant de là, Be'lakor a plutôt réussi son pari avec Vessels, celui de vagabonder plus librement en terre progressive tout en maintenant un certain niveau d'agressivité, malgré tout, le changement demeure léger, et plutôt que de faire bêtement du Opeth-like, Be'lakor va plutôt nous développer un Death mélodique comme une sorte de déclinaison progressive d'un Dark Tranquillity, car Vessels va contenir son quota de riffs melodeath typée école de Göteborg comme il y a vingt ans, d'ailleurs en parlant de ça, les australiens ont toujours ce son à l'ancienne, qui n'a pas trop changé depuis le premier disque, comme une sorte de marque de fabrique, dommage que la production manque d'un certain dynamisme et ne fait pas grand chose pour développer certains contrastes qui auraient mérités meilleur traitement; Malheureusement, même si l'agressivité sera parfois présente, ce sera parfois sous forme d'exception et d'effet de style.
L'album débute de bien curieuse manière, Luma est trop long pour être une intro, mais aussi trop court pour être un véritable morceau, deux minutes d'une micro-chanson posée là au début de l'album, qui ne débouche sur rien de concert, qui ne sert pas de rampe de lancement au titre suivant, et qui ne sert donc pas à grand chose, l'album commencera donc sérieusement avec An Ember's Arc et son introduction acoustique qui va lancer un long build-up progressif de trois minutes qui débouchera sur une bonne décharge de Death mélodique in your face, malgré cela, les huit minutes du morceau seront davantage versées dans l'atmosphérique et le progressif, la guitare acoustique reviendra souvent, de discrètes orchestrations souligneront certains passages plus émotionnels.
La plupart des morceaux sera d'ailleurs construit sur le même principe, une dimension atmosphérique plus mise en avant qu'habituellement, et pour tenter de contrer l'ennui, Be'lakor va constamment essayer de relancer la machine avec des riffs et des passages agressifs plutôt accrocheurs et rentre-dedans, le très long Withering Strands développera des atmosphères à la fois mélancoliques et menaçantes avec de multiples transitions et changements de rythme, Roots to Sever aura une délicate vibe à la Dark Tranquillity, on regrettera quand même qu'à l'image du premier morceau, l'instrumental A Thread Dissolves ne serve absolument à rien, ce qui est quand même plutôt gênant, il semble être une rampe de lancement pour le titre suivant Grasping Light, mais s'achève brutalement, je dois bien vous avouer ne pas comprendre le sens de la démarche.
Malgré toutes ses qualités, j'ai un peu de mal à accrocher à Vessels, contrairement aux trois albums précédents, on a le sentiment que Be'lakor a tendance à oublier le punch en cours de route, les morceaux sont longs, comme d'habitude, extrêmement texturés, mais ces longs paysages sonores ne parviennent pas tout le temps à captiver sur la durée, je vous parlais de la production, je pense qu'un son plus dynamique aurait surement permis d'accentuer les contrastes dans leur musique, ainsi que les variations d'ambiances, le problème est que Vessels manque de patate et de puissance par moment, et on est jamais vraiment absorber pas les longs morceaux que proposent le groupe, par ailleurs, les australiens s'égarent un peu par moment, c'est flagrant sur le dernier titre The Smoke of Many Fires, où les différents mouvements semblent déconnectés les uns des autres, il faut dire aussi que les petites touches électroniques flirtent avec le mauvais goût...
Un peu déçu par cette nouvelle livraison des australiens, dont j'attendais il faut dire beaucoup après trois premiers albums aussi convaincants, Vessels est une tentative d'évolution qui n'est pas franchement une réussite, l'orientation progressive et atmosphérique était surement un peu trop évidente et prévisible pour le groupe, et Be'lakor se contente de décliner tout un tas de lieux communs, sans la hargne des albums précédents, Vessels est certes classieux, très beau, et par moment une vraie réussite, mais les digressions atmosphériques couplé à un manque de punch généralisé vont entraîner l'album vers un certain ennui auquel on aura du mal à s’intéresser, il est vraiment difficile d'être un groupe de Death mélodique en 2016...
Track Listing:
1. Luma 01:59
2. An Ember's Arc 08:28
3. Withering Strands 10:56
4. Roots to Sever 07:05
5. Whelm 07:19
6. A Thread Dissolves 02:58
7. Grasping Light 06:51
8. The Smoke of Many Fires 09:29