Il y a des choses bizarres dans ce monde, à une époque où signer un deal avec un gros label indé n'a jamais été aussi facile, où ces mêmes labels signent un peu n'importe quoi en suivant les modes et en espérant tomber sur la next big thing du Metalcore, du ReThrash, du Rock vintage ou que sais-je encore, il existe encore des groupes indépendants qui évoluent un peu en marge du système alors qu'ils mériteraient bien mieux, surtout, certains sont parfois largement supérieurs à pas mal de leurs collègues jouissant de la force de frappe médiatique d'un label, nous sommes en 2015 et le groupe américain Trials est toujours en mode DIY, surement par choix, car je n'imagine pas un seul instant que le groupe n'ait jamais reçu de proposition de contrat digne de ce nom, c'est ainsi, Trials préfère tout faire lui-même, et tant pis s'il ne sera jamais reconnu à sa juste valeur par le grand public.
Mais passons, car après deux albums, les très bons Witness to the downfall en 2011 et In the Shadow of Swords il y a deux ans, voilà que déboule déjà le troisième album, et on sent bien que les natifs de Chicago sont bien décidée à frapper un grand coup, tout du moins pour ceux qui en ont quelque chose à faire, car ne tournons pas autour du pot, This Ruined World est le meilleur album du groupe, dans un style à la fois très accessible et difficile à définir.
Mais passons, car après deux albums, les très bons Witness to the downfall en 2011 et In the Shadow of Swords il y a deux ans, voilà que déboule déjà le troisième album, et on sent bien que les natifs de Chicago sont bien décidée à frapper un grand coup, tout du moins pour ceux qui en ont quelque chose à faire, car ne tournons pas autour du pot, This Ruined World est le meilleur album du groupe, dans un style à la fois très accessible et difficile à définir.
Du Thrash, Du Heavy Metal, du Power, du Groove, certaines sonorités extrêmes, difficile de définir le son de Trials, appelons ça du Modern Power Thrash, ça ne veut pas dire grand chose, mais ça vous situe un peu le truc; Ce qui importe véritablement avec Trials et The Ruined World, c'est que nous avons affaire en 2015 au meilleur album de cette New Wave of American Heavy Metal qui a rapidement fait pschitt il y a une dizaine d'années, et peut-être qu'avec un label derrière lui, Trials serait aujourd'hui en course pour concurrencer Machine Head sur le territoire nord-américain.
Machine Head justement, la référence est claire, Trials est dans le même créneau du Power Thrash, sauf que Trials n'a jamais fait de Nü Metal pourri ni même sorti des albums de merde, Trials, c'est un peu le plaisir de retrouver le Machine des années 90 qui aurait su passer le cap des années 2000 sans flinguer sa carrière par le Nü Metal, on retrouve chez Trials ce Thrash fougueux mélangé au Groove d'un Pantera au top de sa forme, à ce mélange venant se mêler les influences plus extrêmes et du Heavy à l'ancienne, l'impression que l'on a à l'écoute de This Ruined World, c'est qu'à Chicago se rejoignent le Groove sudiste, le Thrash de la Bay Area, et les mélodies de Göteborg, bref, c'est l'heure de la séquence name-dropping, Trials parvient à faire fonctionner un mélange de Machine Head, Testament, Death, Pantera avec une toute petite touche d'In Flames, ouais, tout ça.
Ce mélange des genres n'est pas une nouveauté chez Trials, ils le pratiquent depuis le premier album, mais à chaque nouveau disque, le groupe progresse et semble affiner de plus en plus sa formule, en prenant de plus en plus confiance en lui également, avec des twists et des nouveautés parsemés allègrement au sein des morceaux sans que ce soit choquant, ou sans que ne soit qu'un simple assemblage d'emprunts très référencés pour plaire au plus grand nombre, This Ruined World constitue une nouvelle progression de Trials, avec un songwritting encore plus solide que par le passé.
Malgré sa violence assumée, Trials pratique malgré tout une musique accessible, mais sans jamais tomber dans le easy-listening, car au niveau de la production, c'est une autre histoire, This Ruined World jouit d'une production particulièrement raw et brute de décoffrage, les riffs sont un peu crades, la basse suinte de groove qui tâche, la batterie a un son très naturel, et ce son quelque peu à l'ancienne va contribuer à rendre ce nouvel album vindicatif et assez sauvage, sans aucun compromis, This Ruined World est raw, dur, heavy, très dense, parfois même volontairement dissonant, mais en conservant toujours quelques attraits mélodiques.
Truth Defiled va être le premier uppercut de la galette, et pour un titre d'ouverture, ça va faire mal, très mal même, on pensera bien évidemment à Pantera sur ce premier titre, d'ailleurs le chanteur/guitariste Mark Sugar nous délivrera sa meilleure interprétation de Phil Anselmo, mais un Pantera plus rapide, plus véloce, un Thrash Groove in your face qui prendra une coloration plus extrême dans la seconde moitié, contrebalancée par un duo de leads plutôt harmonieuses, et ce n'est que lé début, car le but de Trials sur le titre suivant Don't Believe the Word sera de vous décrocher les cervicales avec un Groove ultra lourd et lancinant, le chant clair rappellera Robb Flynn, les leads sont particulièrement catchy, mais il y a un petit twist en cours de route, une fois encore une petite touche extrême qui sonne un peu comme le Testament des années 90.
Alors que Digging my Own Grave sera un harnachement de Thrash mélodique et de passages ultra véloces et brutaux, avec un Mark Sugar toujours aussi à l'aise vocalement dans les différents types de chant qu'il utilise, Trials va ralentir le tempo sur Disgraced and Erased très très lourd et étouffant, chargé de Groove, quelques passages rappelleront un Gojira qui aura copulé avec Machine Head, le titre est lourd et très porté sur les atmosphères, prouvant que le groupe peut changer de registre tout en conservant toute sa hargne, et de hargne, il en sera également question par la suite, Blink of an Eye sent bon le In flames des années 90 avec ses délicieuses mélodies et son petit break que l'on pourrait presque qualifier de progressif, et vous vous imaginez bien qu'un morceau du nom de Beat the System to Death ne va pas trop s'aventurer sur le terrain de l'emo-pop, c'est du bon gros Thrash dans ta gueule avec une énergie Punk, vindicatif, mais avec suffisamment de mélodie pour rendre le morceau catchy, et quel riff putain, ce qui est d'ailleurs récurrent sur tout l'album, le riffing est de tout premier ordre, c'est agressif, rugueux, souvent agrémenté de leads qui offrent à This ruined world une densité peu commune, tout ce que fait Trials transpire l'intégrité et la rage, même quand le tempo se ralenti et que le groupe explore davantage du côté des atmosphères (They Hide Behind the Law), la tension est toujours présente, la violence ne demande qu'à jaillir pour vous défoncer vos faces.
Machine Head justement, la référence est claire, Trials est dans le même créneau du Power Thrash, sauf que Trials n'a jamais fait de Nü Metal pourri ni même sorti des albums de merde, Trials, c'est un peu le plaisir de retrouver le Machine des années 90 qui aurait su passer le cap des années 2000 sans flinguer sa carrière par le Nü Metal, on retrouve chez Trials ce Thrash fougueux mélangé au Groove d'un Pantera au top de sa forme, à ce mélange venant se mêler les influences plus extrêmes et du Heavy à l'ancienne, l'impression que l'on a à l'écoute de This Ruined World, c'est qu'à Chicago se rejoignent le Groove sudiste, le Thrash de la Bay Area, et les mélodies de Göteborg, bref, c'est l'heure de la séquence name-dropping, Trials parvient à faire fonctionner un mélange de Machine Head, Testament, Death, Pantera avec une toute petite touche d'In Flames, ouais, tout ça.
Ce mélange des genres n'est pas une nouveauté chez Trials, ils le pratiquent depuis le premier album, mais à chaque nouveau disque, le groupe progresse et semble affiner de plus en plus sa formule, en prenant de plus en plus confiance en lui également, avec des twists et des nouveautés parsemés allègrement au sein des morceaux sans que ce soit choquant, ou sans que ne soit qu'un simple assemblage d'emprunts très référencés pour plaire au plus grand nombre, This Ruined World constitue une nouvelle progression de Trials, avec un songwritting encore plus solide que par le passé.
Malgré sa violence assumée, Trials pratique malgré tout une musique accessible, mais sans jamais tomber dans le easy-listening, car au niveau de la production, c'est une autre histoire, This Ruined World jouit d'une production particulièrement raw et brute de décoffrage, les riffs sont un peu crades, la basse suinte de groove qui tâche, la batterie a un son très naturel, et ce son quelque peu à l'ancienne va contribuer à rendre ce nouvel album vindicatif et assez sauvage, sans aucun compromis, This Ruined World est raw, dur, heavy, très dense, parfois même volontairement dissonant, mais en conservant toujours quelques attraits mélodiques.
Truth Defiled va être le premier uppercut de la galette, et pour un titre d'ouverture, ça va faire mal, très mal même, on pensera bien évidemment à Pantera sur ce premier titre, d'ailleurs le chanteur/guitariste Mark Sugar nous délivrera sa meilleure interprétation de Phil Anselmo, mais un Pantera plus rapide, plus véloce, un Thrash Groove in your face qui prendra une coloration plus extrême dans la seconde moitié, contrebalancée par un duo de leads plutôt harmonieuses, et ce n'est que lé début, car le but de Trials sur le titre suivant Don't Believe the Word sera de vous décrocher les cervicales avec un Groove ultra lourd et lancinant, le chant clair rappellera Robb Flynn, les leads sont particulièrement catchy, mais il y a un petit twist en cours de route, une fois encore une petite touche extrême qui sonne un peu comme le Testament des années 90.
Alors que Digging my Own Grave sera un harnachement de Thrash mélodique et de passages ultra véloces et brutaux, avec un Mark Sugar toujours aussi à l'aise vocalement dans les différents types de chant qu'il utilise, Trials va ralentir le tempo sur Disgraced and Erased très très lourd et étouffant, chargé de Groove, quelques passages rappelleront un Gojira qui aura copulé avec Machine Head, le titre est lourd et très porté sur les atmosphères, prouvant que le groupe peut changer de registre tout en conservant toute sa hargne, et de hargne, il en sera également question par la suite, Blink of an Eye sent bon le In flames des années 90 avec ses délicieuses mélodies et son petit break que l'on pourrait presque qualifier de progressif, et vous vous imaginez bien qu'un morceau du nom de Beat the System to Death ne va pas trop s'aventurer sur le terrain de l'emo-pop, c'est du bon gros Thrash dans ta gueule avec une énergie Punk, vindicatif, mais avec suffisamment de mélodie pour rendre le morceau catchy, et quel riff putain, ce qui est d'ailleurs récurrent sur tout l'album, le riffing est de tout premier ordre, c'est agressif, rugueux, souvent agrémenté de leads qui offrent à This ruined world une densité peu commune, tout ce que fait Trials transpire l'intégrité et la rage, même quand le tempo se ralenti et que le groupe explore davantage du côté des atmosphères (They Hide Behind the Law), la tension est toujours présente, la violence ne demande qu'à jaillir pour vous défoncer vos faces.
C'est bien simple, This Ruined World est le meilleur album de Machine Head depuis 2007, en fait, l'album que ces derniers auraient dû sortir en guise de troisième album vers la fin des années 2000, c'est vous dire le niveau qu'atteint Trials avec This Ruined World, qui est d'ores et déjà le meilleur album de Power Thrash Groove de l'année, voir même le meilleur album de Thrash de 2015, vu qu'après tout, malgré sa propension au mélange des genres, Trials reste fondamentalement un groupe de Thrash, même si plus moderne et versatile que tous les groupes de la vague ReThrash réunis.
La production sera peut-être pour certains un point d'achoppement, surtout pour ceux habitués aux productions modernes et aseptisées, mais avec sa prod Raw et rugueuse, le son de This Ruined World a une âme, qui rend l'album assez unique, surtout, ce son particulier fonctionne admirablement bien vu le genre pratiqué.
Efficacité, harmonies, dissonances, violence, intensité redoutable, versatilité à tous les niveaux, technicité, et un songwritting de tout premier ordre, Trials a presque tout bon avec son troisième album, le groupe a encore progressé et nous délivre des mandales dans la gueule pendant quarante-cinq minutes, l'album est d'ailleurs tellement varié et bien foutu qu'on en aurait bien repris une petite louche supplémentaire.
(Discographie disponible sur Bandcamp)
La production sera peut-être pour certains un point d'achoppement, surtout pour ceux habitués aux productions modernes et aseptisées, mais avec sa prod Raw et rugueuse, le son de This Ruined World a une âme, qui rend l'album assez unique, surtout, ce son particulier fonctionne admirablement bien vu le genre pratiqué.
Efficacité, harmonies, dissonances, violence, intensité redoutable, versatilité à tous les niveaux, technicité, et un songwritting de tout premier ordre, Trials a presque tout bon avec son troisième album, le groupe a encore progressé et nous délivre des mandales dans la gueule pendant quarante-cinq minutes, l'album est d'ailleurs tellement varié et bien foutu qu'on en aurait bien repris une petite louche supplémentaire.
(Discographie disponible sur Bandcamp)