C'est marrant comment on peut faire des parallèles entre la franchise Terminator et la discographie de Fear Factory, Soul of a New Machine, c'est un peu le premier Terminator de 1984, Demanufacture est clairement le Terminator 2 du groupe, Obsolete étant une continuation agréable ne souffrant pas la comparaison avec ses aînés, et comme avec la franchise cinématographique, c'est avec les années 2000 que tout est parti en couilles pour Fear Factory, le médiocre Digimortal, suivi du départ de Dino et les problèmes de line-up avec des albums plutôt quelconque, il aura fallu attendre le retour de son guitariste en surpoids pour que Fear Factory fasse exactement ce que veut faire la franchise Terminator, revenir à son âge d'or.
La même année où sort Genisys, voilà que Fear Factory sort un album intitulé Genexus, avouez que le parallèle est troublant, retour aux sources dans les deux cas, Genisys veut revenir à Terminator 2 et se veut comme une vraie suite, Genexus veut exactement la même chose pour Fear Factory, revenir à son Terminator à lui, Demanufacture.
Bon, vu comment Genisys est un film incompréhensible que l'on peut qualifier sans peine de gros bordel foiré, il est aujourd'hui temps de savoir si Fear Factory va lui aussi foutre la merde dans le continuum espace-temps et nous pondre une merde, car historiquement, les groupes en quête de retour aux sources se sont toujours immanquablement vautrés, Genexus va-t-il nous prouver qu'il est possible de se rappeler deux lignes temporelles quand tu pénètres le champ quantique pendant un moment nexus?
La même année où sort Genisys, voilà que Fear Factory sort un album intitulé Genexus, avouez que le parallèle est troublant, retour aux sources dans les deux cas, Genisys veut revenir à Terminator 2 et se veut comme une vraie suite, Genexus veut exactement la même chose pour Fear Factory, revenir à son Terminator à lui, Demanufacture.
Bon, vu comment Genisys est un film incompréhensible que l'on peut qualifier sans peine de gros bordel foiré, il est aujourd'hui temps de savoir si Fear Factory va lui aussi foutre la merde dans le continuum espace-temps et nous pondre une merde, car historiquement, les groupes en quête de retour aux sources se sont toujours immanquablement vautrés, Genexus va-t-il nous prouver qu'il est possible de se rappeler deux lignes temporelles quand tu pénètres le champ quantique pendant un moment nexus?
Autant le dire tout de suite, Genexus n'est pas un ratage intégral comme on pouvait s'y attendre, Fear Factory a bien envoyé le T-800 vingt ans en arrière pour tenter de reproduire Demanufacture et sauver sa carrière, mais malheureusement, le T-800 s'est fait dégommer avant d'accomplir sa mission et l'usine à peur se contentera comme plan B d'utiliser une imprimante 3D pour reproduire son album de 1995, et comme il s'agit plus ou moins d'une copie, Genexus ne va pas atteindre le niveau du Fear Factory des années 90, mais il échoue de peu, Genexus est peut-être le meilleur album de Fear Factory depuis Obsolete, et c'est aussi le disque qui se rapproche le plus de Demanufacture.
Le problème étant toujours le même quand on a affaire à un groupe qui repart dans le passé, le contexte a changé en on est plus en 1995, Fear Factory a été un groupe influent, sur le mouvement Neo-Metal, mais aussi sur le Metalcore, à une époque où le "Metal de demain" (ça a foiré) était encore à inventer, on se retrouve en 2015 avec un groupe qui pratique le même Cyber Metal(-core) dystopique qu'il y a vingt, je ne dirai pas que ça fait un peu has-been, mais le genre très particulier et (du moins à l'époque) original de Fear Factory est un peu daté aujourd'hui, il faut dire aussi que le groupe fait toujours grosso-modo la même chose et n'a que très peu modifié la formule, du gros riff de mammouth qui groove, surtout pas de solo, une rythmique inhumaine et industrielle, des tonnes d'effets électroniques que l'on doit à y Rhys Fulber qui peine à se renouveler, et le chant de Burton C.Bell mélangeant hurlements et refrains en chant clair à l'autotune qu'il sera bien évidemment incapable de reproduire en live.
D'ailleurs en parlant du groupe, Fear Factory évolue toujours en duo depuis l'album précédent, Dino et Burton sont les seuls maîtres à bord, même si contrairement à The Industrialist, la batterie programmée a été abandonnée, et ce sont Mike Heller, le nouveau batteur titulaire, et l'invité Deen Castronovo (ouais, le batteur de Journey) qui se partagent la tâche sur Genexus, l'ancien Soulfly Tony Campos n'a pas été convié à la fête, la basse étant tenue par les gros doigts boudinés de Dino.
Vous l'aurez compris, il n'y aura pas grand chose de neuf à attendre de ce nouvel album de Fear Factory, tout ce que vous allez entendre ici, vous l'avez déjà entendu, en mieux, dans les années 90, mais pas forcément dans les années 2000, et c'est ainsi que l'on aura droit avec Genexus au meilleur album de Fear Factory depuis quinze ans, on peut résumer l'album de cette façon, c'est exactement pareil que d'habitude, mais cette fois-ci c'est plutôt pas mal, non pas que The Industrialist soit un mauvais disque, après tout c'est un album que j'apprécie beaucoup, mais Genexus est ce qui se rapproche le plus du Fear Factory de la grande époque, même si je le répète, sans atteindre le niveau de ses trois premiers efforts des nineties.
Cependant, même si de facture très classique, il faut bien admettre que l'opener Autonomous Combat System est le genre de morceau vraiment pas vilain, un bon titre avec zéro surprise où l'on retrouve un Fear Factory en bonne forme qui passe son temps à cloner la formule Zero Signal, c'est comme ça, Genexus est avant tout une gigantesque entreprise de clonage chargée de références aux vieux albums, Anodized et Dielectric seront sur le même modèle, et ce trio d'ouverture va nous montrer un Fear Factory en bonne forme, appliquant certes une formule usé jusqu'à la corde, mais ça fonctionne pas trop mal que l'envie est là, c'est toujours aussi martial, et en parlant de ça, on ne voit pas trop la différence entre un batteur humain et une boite à rythme tant le son de batterie est toujours aussi froid et chirurgical, même le chant de Burton est plutôt correct, on sait que le mec est un vocaliste particulièrement limité, mais il gueule ici avec un surplus de conviction qui fait toute la différence, concernant le chant clair, c'est le chant bidouillé habituel, ce qui veut dire que le Burton va massacrer tout ça quand il faudra reproduire ces morceaux en live, ça ne change pas.
Malgré tout, il faut se rendre à l'évidence, Fear Factory a tiré ses meilleures cartouches avec ses trois premiers titres, la suite ne sera pas franchement du même niveau, même si quelques petits trucs apporteront un peu de variété appréciable, Soul Hacker est un gros morceau groovy habituel, un tout petit peu plat quand même, mais il y aura une lead mélodique pendant une trentaine de seconde, n'en demandez pas plus à Dino, il est au max là.
On notera également un Regenerate dont l'approche assez easy-listening pourra surprendre, mais le morceau s'écoute assez bien, le refrain est intéressant, les samples électroniques sont assez calmes et aériens, c'est un peu la facette la plus pop de Fear Factory, et ça fonctionne, du moins sur ce titre là, ça va être carrément pourri sur le médiocre Church of Execution, morceau qui n'a aucun flot particulier, bien trop saccadé et brinquebalant pour que ça puisse donner un truc sympa,
Comme d'habitude avec Fear Factory, on va aussi se manger tout un tas de fillers sans intérêt, ce qui est le problème récurrent du groupe, proposer des morceaux interchangeables qui ne servent qu'à faire du remplissage, Protomech, Genexus, et Battle for Utopia sont de bons exemples de morceaux qui se laissent vaguement écouter sans que l'on puisse y trouver ne serait-ce qu'un seul truc intéressant, surtout Battle for Utopia qui est une grosse daube que l'on croirait échappé du dégueulasse Digimortal
L'autre truc habituel, sur presque tous les albums de Fear Factory, et c'était encore le cas sur The Industrialist, c'est que ça part toujours en couilles vers la fin de l'album, Genexus ne va pas faire exception, avec un long Expiration Date de presque neuf minute qui sera un mélange d'Electro-Goth et de Rock New-Wave, euh, j'entends bien que le groupe voulait peut-être expérimenter des trucs, mais là, on est face à une espèce d'outro un peu plus ambiante qui a au moins six minutes de trop, vous prenez ces neuf minutes plus les quatre de Battle for Utupia, et on se retrouve quand même avec treize minutes complètement nulles glissées en fin d'album, c'est dommage, mais habituel, Fear Factory sera toujours incapable de conclure un album correctement.
Fear Factory ne change pas, mais après tout, quand on a quasiment créé un genre et une niche à part dans le Metal, comme c'est le cas, il serait idiot de tout changer, le groupe a ses fans qui veulent entendre encore aujourd'hui du Fear Factory d'il y a vingt ans, et c'est globalement ce que fait le groupe avec Genexus, une nouvelle tentative de faire revivre Demanufacture, la différence étant que cette fois-ci, ils y arrivent presque, et c'est la première fois depuis quinze ans que le groupe s'approche autant de son âge d'or.
Bien sûr, on pourra toujours dire que c'est toujours la même chose et que ça en devient trop monotone à la longue, que pas mal de morceaux sont interchangeables et font figure de remplissage, que dès que le groupe veut changer la formule, ça part toujours en vrille, comme c'est une fois encore le cas sur la fin de l'album, mais malgré tous ses défauts, Fear Factory joue également sur ses forces, et continue de proposer quelques morceaux vraiment très bons par moment.
Genexus n'est pas un grand disque, ni même une complète réussite dans son entreprise de voyage dans le temps, Genexus est juste un bon petit disque sympa dans la discographie de Fear Factory, dont il n'a pas à avoir honte, vous savez, le genre d'album cool mais limité dont le but est de dire aux fans: hey on est toujours vivants et plutôt en forme, venez nous voir en concert et acheter du merch, rien de vraiment honteux dans Genexus, Fear Factory fait du bon Fear Factory, après si vous êtes réfractaire au genre, ça ne risque pas de vous faire changer d'avis, même si soyons réalistes, Genexus est l'occasion de fêter les vingt ans de Demanufacture avec un sous-Demanufacture, un clone un peu bancal, mais suffisamment proche de l'original pour faire illusion.
Le problème étant toujours le même quand on a affaire à un groupe qui repart dans le passé, le contexte a changé en on est plus en 1995, Fear Factory a été un groupe influent, sur le mouvement Neo-Metal, mais aussi sur le Metalcore, à une époque où le "Metal de demain" (ça a foiré) était encore à inventer, on se retrouve en 2015 avec un groupe qui pratique le même Cyber Metal(-core) dystopique qu'il y a vingt, je ne dirai pas que ça fait un peu has-been, mais le genre très particulier et (du moins à l'époque) original de Fear Factory est un peu daté aujourd'hui, il faut dire aussi que le groupe fait toujours grosso-modo la même chose et n'a que très peu modifié la formule, du gros riff de mammouth qui groove, surtout pas de solo, une rythmique inhumaine et industrielle, des tonnes d'effets électroniques que l'on doit à y Rhys Fulber qui peine à se renouveler, et le chant de Burton C.Bell mélangeant hurlements et refrains en chant clair à l'autotune qu'il sera bien évidemment incapable de reproduire en live.
D'ailleurs en parlant du groupe, Fear Factory évolue toujours en duo depuis l'album précédent, Dino et Burton sont les seuls maîtres à bord, même si contrairement à The Industrialist, la batterie programmée a été abandonnée, et ce sont Mike Heller, le nouveau batteur titulaire, et l'invité Deen Castronovo (ouais, le batteur de Journey) qui se partagent la tâche sur Genexus, l'ancien Soulfly Tony Campos n'a pas été convié à la fête, la basse étant tenue par les gros doigts boudinés de Dino.
Vous l'aurez compris, il n'y aura pas grand chose de neuf à attendre de ce nouvel album de Fear Factory, tout ce que vous allez entendre ici, vous l'avez déjà entendu, en mieux, dans les années 90, mais pas forcément dans les années 2000, et c'est ainsi que l'on aura droit avec Genexus au meilleur album de Fear Factory depuis quinze ans, on peut résumer l'album de cette façon, c'est exactement pareil que d'habitude, mais cette fois-ci c'est plutôt pas mal, non pas que The Industrialist soit un mauvais disque, après tout c'est un album que j'apprécie beaucoup, mais Genexus est ce qui se rapproche le plus du Fear Factory de la grande époque, même si je le répète, sans atteindre le niveau de ses trois premiers efforts des nineties.
Cependant, même si de facture très classique, il faut bien admettre que l'opener Autonomous Combat System est le genre de morceau vraiment pas vilain, un bon titre avec zéro surprise où l'on retrouve un Fear Factory en bonne forme qui passe son temps à cloner la formule Zero Signal, c'est comme ça, Genexus est avant tout une gigantesque entreprise de clonage chargée de références aux vieux albums, Anodized et Dielectric seront sur le même modèle, et ce trio d'ouverture va nous montrer un Fear Factory en bonne forme, appliquant certes une formule usé jusqu'à la corde, mais ça fonctionne pas trop mal que l'envie est là, c'est toujours aussi martial, et en parlant de ça, on ne voit pas trop la différence entre un batteur humain et une boite à rythme tant le son de batterie est toujours aussi froid et chirurgical, même le chant de Burton est plutôt correct, on sait que le mec est un vocaliste particulièrement limité, mais il gueule ici avec un surplus de conviction qui fait toute la différence, concernant le chant clair, c'est le chant bidouillé habituel, ce qui veut dire que le Burton va massacrer tout ça quand il faudra reproduire ces morceaux en live, ça ne change pas.
Malgré tout, il faut se rendre à l'évidence, Fear Factory a tiré ses meilleures cartouches avec ses trois premiers titres, la suite ne sera pas franchement du même niveau, même si quelques petits trucs apporteront un peu de variété appréciable, Soul Hacker est un gros morceau groovy habituel, un tout petit peu plat quand même, mais il y aura une lead mélodique pendant une trentaine de seconde, n'en demandez pas plus à Dino, il est au max là.
On notera également un Regenerate dont l'approche assez easy-listening pourra surprendre, mais le morceau s'écoute assez bien, le refrain est intéressant, les samples électroniques sont assez calmes et aériens, c'est un peu la facette la plus pop de Fear Factory, et ça fonctionne, du moins sur ce titre là, ça va être carrément pourri sur le médiocre Church of Execution, morceau qui n'a aucun flot particulier, bien trop saccadé et brinquebalant pour que ça puisse donner un truc sympa,
Comme d'habitude avec Fear Factory, on va aussi se manger tout un tas de fillers sans intérêt, ce qui est le problème récurrent du groupe, proposer des morceaux interchangeables qui ne servent qu'à faire du remplissage, Protomech, Genexus, et Battle for Utopia sont de bons exemples de morceaux qui se laissent vaguement écouter sans que l'on puisse y trouver ne serait-ce qu'un seul truc intéressant, surtout Battle for Utopia qui est une grosse daube que l'on croirait échappé du dégueulasse Digimortal
L'autre truc habituel, sur presque tous les albums de Fear Factory, et c'était encore le cas sur The Industrialist, c'est que ça part toujours en couilles vers la fin de l'album, Genexus ne va pas faire exception, avec un long Expiration Date de presque neuf minute qui sera un mélange d'Electro-Goth et de Rock New-Wave, euh, j'entends bien que le groupe voulait peut-être expérimenter des trucs, mais là, on est face à une espèce d'outro un peu plus ambiante qui a au moins six minutes de trop, vous prenez ces neuf minutes plus les quatre de Battle for Utupia, et on se retrouve quand même avec treize minutes complètement nulles glissées en fin d'album, c'est dommage, mais habituel, Fear Factory sera toujours incapable de conclure un album correctement.
Fear Factory ne change pas, mais après tout, quand on a quasiment créé un genre et une niche à part dans le Metal, comme c'est le cas, il serait idiot de tout changer, le groupe a ses fans qui veulent entendre encore aujourd'hui du Fear Factory d'il y a vingt ans, et c'est globalement ce que fait le groupe avec Genexus, une nouvelle tentative de faire revivre Demanufacture, la différence étant que cette fois-ci, ils y arrivent presque, et c'est la première fois depuis quinze ans que le groupe s'approche autant de son âge d'or.
Bien sûr, on pourra toujours dire que c'est toujours la même chose et que ça en devient trop monotone à la longue, que pas mal de morceaux sont interchangeables et font figure de remplissage, que dès que le groupe veut changer la formule, ça part toujours en vrille, comme c'est une fois encore le cas sur la fin de l'album, mais malgré tous ses défauts, Fear Factory joue également sur ses forces, et continue de proposer quelques morceaux vraiment très bons par moment.
Genexus n'est pas un grand disque, ni même une complète réussite dans son entreprise de voyage dans le temps, Genexus est juste un bon petit disque sympa dans la discographie de Fear Factory, dont il n'a pas à avoir honte, vous savez, le genre d'album cool mais limité dont le but est de dire aux fans: hey on est toujours vivants et plutôt en forme, venez nous voir en concert et acheter du merch, rien de vraiment honteux dans Genexus, Fear Factory fait du bon Fear Factory, après si vous êtes réfractaire au genre, ça ne risque pas de vous faire changer d'avis, même si soyons réalistes, Genexus est l'occasion de fêter les vingt ans de Demanufacture avec un sous-Demanufacture, un clone un peu bancal, mais suffisamment proche de l'original pour faire illusion.
Vieux, mais pas encore obsolète
Track Listing:
1. Autonomous Combat System 05:28
2. Anodized 04:47
3. Dielectric 04:19
4. Soul Hacker 03:11
5. Protomech 04:56
6. Genexus 04:48
7. Church of Execution 03:21
8. Regenerate 04:02
9. Battle for Utopia 04:14
10. Expiration Date 08:48