A une époque où trouver du bon Death Metal pertinent devient de plus en plus compliqué, Sulphur Aeon est sorti des abysses en 2013 avec en guise de premier album l'un des disques de Death parmi les plus impressionnants de ces dix dernières années, ouais, Swallowed By The Ocean's Tide, c'était bon à ce point là, et pour le coup, on pouvait réellement parler avec les allemands de Lovecraftian Death Metal, cet album, c'était Chtulu Cthuhlu Ctuluh merde, le gros poulpe là, qui débarquait dans votre salon pour vous défoncer la gueule avec ses tentacules sans aucune forme de pitié.
Du coup, vous imaginez bien que les attentes étaient particulièrement élevées à l'annonce de la sortie de ce second disque, et l'on attendait que Sulphur Aeon enfonce le clou avec Gateway to the Antisphere, et comme vous venez de subtilement remarquer que je viens d'employer le passé, c'est que ça ne s'est pas passé comme prévu, stupeur, tristesse (un peu), damnation, Gateway to the antisphere est largement moins bon que le coup de maître Swallowed By The Ocean's Tide, ce qui n'en fait pas un mauvais disque pour autant, mais ceux qui attendait un disque au moins aussi bon, voir meilleur, en seront pour leurs frais...
Ce qui faisait fonctionner le premier album des allemands, c'est cette capacité à parvenir à mélanger un Death à l'ancienne, très fortement influencé par le Death américain, et un Death/Black plutôt suédois, avec une production brumeuse qui collait parfaitement au concept du groupe, et c'est cet ensemble qui permettait à Sulphur Aeon de proposer une musique en forme de cauchemar mystique et terrifiant, le bourrinage, les leads empruntés au Black/Death suédois, l'atmosphère angoissante et constamment menaçante, cet enchevêtrement de saveurs... vous pouvez l'oublier avec Gateway to the Antisphere, et ça fait un peu mal au cul.
Dès la première écoute, après la toujours trop longue introduction mais qui a l'avantage de mettre dans l'ambiance, déboule ...To Drown This world, un morceau auquel ma première réaction fut de tout de suite vérifier si je ne m'étais pas trompé en mettant un album de Behemoth, pas de bol, c'était bien le nouveau Sulphur Aeon, le son est clair, la musique est ultra massive, la rythmique assez massive, avec des leads exotiques vaguement orientales comme du Behemoth, et là c'est le drame, Sulphur Aeon donne ici l'impression d'avoir cédé aux sirènes du modernisme, avec un production à la limite du Brickwall et une batterie un peu en plastique, surement l'élément qui souffre le plus de cette orientation sonore.
Ah bien sûr, c'est massif, très très massif même, mais les atmosphères brumeuses ont disparu de la circulation, Gateway to the Antisphere est plus simplifié, et les allemands font all-in sur le death in your face, globalement, on a affaire ici à un mélange absolument pas subtil entre du Behemoth et du Immolation, du gros Death de méchant, et ce ne sont pas des morceaux comme Titans et Calls from Below qui vont changer la donne, ça bourre toujours aussi vainement en utilisant la même formule, du gros riff de mammouth, de la rythmique massive, et quelques ralentissements plus ambiancés pour la forme, Nergal sort de ce corps!
Il faudra attendre le cinquième titre pour que l'on retrouve un peu ce qui faisait le charme du premier album avec Abysshex, où, enfin, les leads minimalistes mais diablement emphatiques empruntés au Death/Black à la froideur glaciale scandinave, pas seulement sur ce titre d'ailleurs, car pendant un bloc de trois morceaux à partir d'Abysshex, Sulphur Aeon va se montrer impérial et conforme à ce que l'on attendait de lui, Abysshex ayant une délicieuse tendance à se rapprocher d'un bon vieux Hypocrisy.
Il faut bien sûr faire abstraction de la production moderne et bien trop claire pour l'exercice, mais c'est plus que correct, He is the Gate n'est peut-être pas le morceau le plus réussi de Sulphur Aeon, il n'aurait d'ailleurs surement pas passé le cut s'il avait été composé pour le premier album, mais il a cette violence et ce petit côté mystérieux qui ne manque pas de piquant, quant à Diluvial Ascension - Gateway to the Antisphere, c'est le seul morceau du disque que l'on retiendra, avec un Death ravageur pleinement imprégné de Black mélodique suédois, fun fact, c'est également le morceau choisi par le label pour attirer le chaland lors des précommandes de l'album, et je me suis fait niqué puisque après écoute de ce titre j'avais immédiatement commandé le bouzin sans me méfier, nulle doute que je ne l'aurais pas fait si le label avait choisi de baser sa promo avec les premiers titres du disque ou un horrible Seventy Steps une fois encore en mode Behemoth-like, et il n'y a d'ailleurs pas grand chose à tirer des derniers morceaux de la galette, à part peut-être la longue outro que l'on qualifiera de sympa.
Il faut malgré tout relativiser, même si Sulphur Aeon fait du Behemoth, il fait ici du très bon Behemoth, même de meilleur qualité que les polonais actuellement, le problème étant que j'était là pour écouter du Sulphur Aeon, et de ce point de vu là, Gateway to the Antisphere est une soupe à la grimace.
C'est un peu comme si Sulphur Aeon avait enlevé le voile de mystère qui enrobait sa musique, son Death est désormais clair, massif, simplifié aussi, sans les multiples leads Black qui donnaient tout son panache au premier album, le côté brumeux et malfaisant passe à la trappe, de même que les atmosphères occultes, Gateway to the Antisphere s'avère un peu trop bas-de-plafond et souvent pas trop inspiré, et sa production massive apparaît comme étant un simple artifice sonore pour en mettre plein les yeux, sauf qu'il n'y a rien derrière, ce second album fait dans le bourrinage vain et peu subtil, où l'on ne retrouve plus vraiment les mélodies accrocheuses ni les breaks efficaces, remplacer le mystère par la dévastation et la force brute n'était pas une très bonne idée dans le cas de Sulphur Aeon...
Du coup, vous imaginez bien que les attentes étaient particulièrement élevées à l'annonce de la sortie de ce second disque, et l'on attendait que Sulphur Aeon enfonce le clou avec Gateway to the Antisphere, et comme vous venez de subtilement remarquer que je viens d'employer le passé, c'est que ça ne s'est pas passé comme prévu, stupeur, tristesse (un peu), damnation, Gateway to the antisphere est largement moins bon que le coup de maître Swallowed By The Ocean's Tide, ce qui n'en fait pas un mauvais disque pour autant, mais ceux qui attendait un disque au moins aussi bon, voir meilleur, en seront pour leurs frais...
Ce qui faisait fonctionner le premier album des allemands, c'est cette capacité à parvenir à mélanger un Death à l'ancienne, très fortement influencé par le Death américain, et un Death/Black plutôt suédois, avec une production brumeuse qui collait parfaitement au concept du groupe, et c'est cet ensemble qui permettait à Sulphur Aeon de proposer une musique en forme de cauchemar mystique et terrifiant, le bourrinage, les leads empruntés au Black/Death suédois, l'atmosphère angoissante et constamment menaçante, cet enchevêtrement de saveurs... vous pouvez l'oublier avec Gateway to the Antisphere, et ça fait un peu mal au cul.
Dès la première écoute, après la toujours trop longue introduction mais qui a l'avantage de mettre dans l'ambiance, déboule ...To Drown This world, un morceau auquel ma première réaction fut de tout de suite vérifier si je ne m'étais pas trompé en mettant un album de Behemoth, pas de bol, c'était bien le nouveau Sulphur Aeon, le son est clair, la musique est ultra massive, la rythmique assez massive, avec des leads exotiques vaguement orientales comme du Behemoth, et là c'est le drame, Sulphur Aeon donne ici l'impression d'avoir cédé aux sirènes du modernisme, avec un production à la limite du Brickwall et une batterie un peu en plastique, surement l'élément qui souffre le plus de cette orientation sonore.
Ah bien sûr, c'est massif, très très massif même, mais les atmosphères brumeuses ont disparu de la circulation, Gateway to the Antisphere est plus simplifié, et les allemands font all-in sur le death in your face, globalement, on a affaire ici à un mélange absolument pas subtil entre du Behemoth et du Immolation, du gros Death de méchant, et ce ne sont pas des morceaux comme Titans et Calls from Below qui vont changer la donne, ça bourre toujours aussi vainement en utilisant la même formule, du gros riff de mammouth, de la rythmique massive, et quelques ralentissements plus ambiancés pour la forme, Nergal sort de ce corps!
Il faudra attendre le cinquième titre pour que l'on retrouve un peu ce qui faisait le charme du premier album avec Abysshex, où, enfin, les leads minimalistes mais diablement emphatiques empruntés au Death/Black à la froideur glaciale scandinave, pas seulement sur ce titre d'ailleurs, car pendant un bloc de trois morceaux à partir d'Abysshex, Sulphur Aeon va se montrer impérial et conforme à ce que l'on attendait de lui, Abysshex ayant une délicieuse tendance à se rapprocher d'un bon vieux Hypocrisy.
Il faut bien sûr faire abstraction de la production moderne et bien trop claire pour l'exercice, mais c'est plus que correct, He is the Gate n'est peut-être pas le morceau le plus réussi de Sulphur Aeon, il n'aurait d'ailleurs surement pas passé le cut s'il avait été composé pour le premier album, mais il a cette violence et ce petit côté mystérieux qui ne manque pas de piquant, quant à Diluvial Ascension - Gateway to the Antisphere, c'est le seul morceau du disque que l'on retiendra, avec un Death ravageur pleinement imprégné de Black mélodique suédois, fun fact, c'est également le morceau choisi par le label pour attirer le chaland lors des précommandes de l'album, et je me suis fait niqué puisque après écoute de ce titre j'avais immédiatement commandé le bouzin sans me méfier, nulle doute que je ne l'aurais pas fait si le label avait choisi de baser sa promo avec les premiers titres du disque ou un horrible Seventy Steps une fois encore en mode Behemoth-like, et il n'y a d'ailleurs pas grand chose à tirer des derniers morceaux de la galette, à part peut-être la longue outro que l'on qualifiera de sympa.
Il faut malgré tout relativiser, même si Sulphur Aeon fait du Behemoth, il fait ici du très bon Behemoth, même de meilleur qualité que les polonais actuellement, le problème étant que j'était là pour écouter du Sulphur Aeon, et de ce point de vu là, Gateway to the Antisphere est une soupe à la grimace.
C'est un peu comme si Sulphur Aeon avait enlevé le voile de mystère qui enrobait sa musique, son Death est désormais clair, massif, simplifié aussi, sans les multiples leads Black qui donnaient tout son panache au premier album, le côté brumeux et malfaisant passe à la trappe, de même que les atmosphères occultes, Gateway to the Antisphere s'avère un peu trop bas-de-plafond et souvent pas trop inspiré, et sa production massive apparaît comme étant un simple artifice sonore pour en mettre plein les yeux, sauf qu'il n'y a rien derrière, ce second album fait dans le bourrinage vain et peu subtil, où l'on ne retrouve plus vraiment les mélodies accrocheuses ni les breaks efficaces, remplacer le mystère par la dévastation et la force brute n'était pas une très bonne idée dans le cas de Sulphur Aeon...
C'est très la déception ce nouveau Sulphur Aeon, certes, Gateway to the Antisphere est loin d'être mauvais, vu qu'il plaira surement aux fans de Behemoth, mais si vous attendiez un tour de force du niveau de Swallowed By The Ocean's Tide, vous risquez de tomber de très haut.
Sulphur Aeon succombe au modernisme et au bourrinage facile, avec des effets de styles factices et une grosse production en plastique, c'est massif, très massif, ce second album est complètement direct et in your face, mais carrément moins intéressant et passionnant que son aîné, une fois passée l'onde de choc, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent, Sulphur Aeon se met à poil dès la première écoute, et l'on a pas franchement envie d'y revenir, c'est un peu Cthulhu qui se prend les pieds dans ses tentacules et qui se vautre comme un con, et du coup ça le rend un peu moins terrifiant...
Sulphur Aeon succombe au modernisme et au bourrinage facile, avec des effets de styles factices et une grosse production en plastique, c'est massif, très massif, ce second album est complètement direct et in your face, mais carrément moins intéressant et passionnant que son aîné, une fois passée l'onde de choc, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent, Sulphur Aeon se met à poil dès la première écoute, et l'on a pas franchement envie d'y revenir, c'est un peu Cthulhu qui se prend les pieds dans ses tentacules et qui se vautre comme un con, et du coup ça le rend un peu moins terrifiant...
Track Listing:
1. ... to Drown This World 01:56
2. Devotion to the Cosmic Chaos 05:40
3. Titans 05:00
4. Calls from Below 04:22
5. Abysshex 05:25
6. Diluvial Ascension - Gateway to the Antisphere 05:52
7. He Is the Gate 05:34
8. Seventy Steps 05:20
9. Onwards... Towards Kadath 05:50
10. Into the Courts of Azathoth 04:18
11. Conclusion 02:30