L'Avant-garde, ce genre merveilleux qu'il est impossible de définir clairement tant il rassemble un peu tout et n'importe quoi, globalement, on a tendance à classer sous cette étiquette tout ce qui sort de l'ordinaire dans le Metal, tous les groupes qui repoussent les limites et explorent de nouvelles contrées sonores se retrouvent sous cet étendard qui veut à la fois tout et rien dire, l'Avant-Garde étant tellement hétéroclite qu'il ne peut pas vraiment être considéré comme un genre à part entière, comme un univers bien trop vaste pour être correctement cartographié.
A Forest of Stars est donc indéfinissable, et c'est sans peine qu'on le classe dans cette catégorie fourre-tout, le septuor anglais fait partie de cette caste de groupes mystérieux et diablement originaux, uniques, dont la vision de leur art n'appartient à personne d'autre, évoluant dans un style inimitable, que ce soit musicalement ou au niveau de l'imagerie, A Forest of Stars, ou plutôt, comme ils aiment à le rappeler, The Gentleman's Club of A Forest of Stars, évolue comme une société secrète de l'époque victorienne, cultivant le mystère et le mysticisme, bref, pour parler prosaïquement, une belle bande de cinglés qui ne fait rien comme tout le monde, et c'est tout naturellement que Beware the Sword you Cannot See, quatrième album de l'orchestre de la perfide Albion, sera radicalement différent de ses trois prédécesseurs, tout en en étant une continuation logique, l'identité et la personnalité du groupe demeurent trop fortes pour se diluer malgré la nouvelle évolution stylistique...
Le fait que la musique d'A Forest of Stars soit impossible à définir précisément ne va pas m'empêcher de tenter de vous expliquer de quoi il retourne, après tout, j'imagine bien que des profanes liront cette chronique et qu'il faut bien en passer par là, bref, A Forest of Stars fait du Black avant-Gardiste expérimental psychédélique théâtralisé à l'extrême, avec un fort penchant pour le Folk période Angleterre victorienne, et c'est le moment d'inventer un genre rien que pour eux, le Steampunk Black Metal, ça ne veut rien dire, mais avouez que ça en jette pas mal comme étiquette.
Il faut dire qu'après les expérimentations drastiques du troisième album A Shadowplay for Yesterdays, il va être difficile de nier que le Black Metal fait son grand retour au premier plan de la musique des anglais, sans pour autant mettre de côté les expérimentations récentes, comme si le groupe souhaitait ici faire la synthèse de ses trois premiers albums.
Beware the Sword you cannot See est l'oeuvre la plus violente de la discographie des anglais, surpassant Opportunistic Thieves of Spring qui était en quelque sorte la référence du point de vue de la violence, mais cette violence ne va pas empêcher les anglais de continuer à repousser les frontières, et c'est ce retour en force du Black mêlé aux expérimentations sonores qui va faire de ce quatrième album l'oeuvre la plus aboutie des britanniques.
Cette orientation plus rentre-dedans (toute proportion gardée) rapproche quelque peu A Forest of Stars de leurs compatriotes de The Meads Of Asphodel, c'est un fait, on pourrait continuer dans le name-dropping en résumant que ce quatrième album est un mix entre The Meads Of Asphodel et Hail Spirit Noir mais ça n'aurait que très peu de sens et serait bien sûr trop réducteur, car A Forest of Stars a conservé toutes les composantes qui rendent le groupe unique et original, avec un style, malgré la violence menaçante de l'ensemble, toujours aussi théâtral et burlesque, pour un ensemble incroyablement riche de textures et de trouvailles sonores, Beware The Sword You Cannot See est à la fois un album menaçant et profondément bizarre, que ce soit musicalement ou au niveau des thèmes abordés, avec une prose poétique difficilement compréhensible même avec les paroles sous les yeux, mais j'imagine qu'en prenant de la drogue les paroles deviendraient un peu plus claires.
A Forest of Stars est donc indéfinissable, et c'est sans peine qu'on le classe dans cette catégorie fourre-tout, le septuor anglais fait partie de cette caste de groupes mystérieux et diablement originaux, uniques, dont la vision de leur art n'appartient à personne d'autre, évoluant dans un style inimitable, que ce soit musicalement ou au niveau de l'imagerie, A Forest of Stars, ou plutôt, comme ils aiment à le rappeler, The Gentleman's Club of A Forest of Stars, évolue comme une société secrète de l'époque victorienne, cultivant le mystère et le mysticisme, bref, pour parler prosaïquement, une belle bande de cinglés qui ne fait rien comme tout le monde, et c'est tout naturellement que Beware the Sword you Cannot See, quatrième album de l'orchestre de la perfide Albion, sera radicalement différent de ses trois prédécesseurs, tout en en étant une continuation logique, l'identité et la personnalité du groupe demeurent trop fortes pour se diluer malgré la nouvelle évolution stylistique...
Le fait que la musique d'A Forest of Stars soit impossible à définir précisément ne va pas m'empêcher de tenter de vous expliquer de quoi il retourne, après tout, j'imagine bien que des profanes liront cette chronique et qu'il faut bien en passer par là, bref, A Forest of Stars fait du Black avant-Gardiste expérimental psychédélique théâtralisé à l'extrême, avec un fort penchant pour le Folk période Angleterre victorienne, et c'est le moment d'inventer un genre rien que pour eux, le Steampunk Black Metal, ça ne veut rien dire, mais avouez que ça en jette pas mal comme étiquette.
Il faut dire qu'après les expérimentations drastiques du troisième album A Shadowplay for Yesterdays, il va être difficile de nier que le Black Metal fait son grand retour au premier plan de la musique des anglais, sans pour autant mettre de côté les expérimentations récentes, comme si le groupe souhaitait ici faire la synthèse de ses trois premiers albums.
Beware the Sword you cannot See est l'oeuvre la plus violente de la discographie des anglais, surpassant Opportunistic Thieves of Spring qui était en quelque sorte la référence du point de vue de la violence, mais cette violence ne va pas empêcher les anglais de continuer à repousser les frontières, et c'est ce retour en force du Black mêlé aux expérimentations sonores qui va faire de ce quatrième album l'oeuvre la plus aboutie des britanniques.
Cette orientation plus rentre-dedans (toute proportion gardée) rapproche quelque peu A Forest of Stars de leurs compatriotes de The Meads Of Asphodel, c'est un fait, on pourrait continuer dans le name-dropping en résumant que ce quatrième album est un mix entre The Meads Of Asphodel et Hail Spirit Noir mais ça n'aurait que très peu de sens et serait bien sûr trop réducteur, car A Forest of Stars a conservé toutes les composantes qui rendent le groupe unique et original, avec un style, malgré la violence menaçante de l'ensemble, toujours aussi théâtral et burlesque, pour un ensemble incroyablement riche de textures et de trouvailles sonores, Beware The Sword You Cannot See est à la fois un album menaçant et profondément bizarre, que ce soit musicalement ou au niveau des thèmes abordés, avec une prose poétique difficilement compréhensible même avec les paroles sous les yeux, mais j'imagine qu'en prenant de la drogue les paroles deviendraient un peu plus claires.
Drawing Down the Rain va parfaitement jouer son rôle d'opener dont le but est de nous introduire au style pratiqué par A Forest of Stars sur cet album, et ça va envoyer du gros dans les cages à miel tout en faisant preuve d'une redoutable complexité et surtout d'une propension à synthétiser tous les genres pratiqués par le septuor, c'est ainsi que l'on va naviguer entre passages Black furieux avec Blast beats et chant ultra violent et les moments de Folk de toute beauté avec un violon mélodramatique omniprésent, le chant féminin mélancolique de Katheryne, Queen of the Ghosts, également responsable du violon et de la flûte, un morceau qui sera marqué par la facilité avec laquelle A Forest of Stars navigue entre les styles, avec une force de frappe conséquente, et de somptueux arrangements théâtraux, avec une bonne utilisation de l'orgue notamment, mais aussi un univers vocal toujours aussi riche, car entre le chant Black rageur et le chant féminin éthéré, vient se greffer une forme de narration typique du groupe, quasiment un spoken word de psychopathe sous opium en direct d'un asile londonien, tout ça rend la musique des anglais flippante et menaçante, multi-texturée mais jamais surchargée, Hive Mindness jouera sur la même dichotomie et le mélange des genres avec une approche un poil plus progressive qui n'est pas sans rappeler ce que faisait Opeth il y a bien longtemps, avec un délicieux passage ritualiste à base de flûte et de percussion, après seulement deux titres, A Forest of Stars vient de démontrer de manière éclatante que son songwritting s'est encore amélioré et qu'ils maîtrisent désormais leur art avec aisance, A Blaze of Hammers n'hésitera pas à calmer le jeu le temps d'une longue plage contemplative et narrative, c'est d'ailleurs ce type de chant qui sera privilégié à partir de ce troisième morceau jusqu'à la fin de la première partie du disque, trois morceaux plus contemplatifs, qui incite à une certaine rêverie et qui a une forte propension à se transformer en cauchemar éveillé, notamment un Proboscis Master Versus the Powdered Seraphs qui ajoute pas mal d'éléments acoustiques dans la tambouille burlesque théâtral des anglais, ce premier bloc de cinq morceaux est réellement impressionnant, les titres sont longs, entre six et neuf minutes, c'est très riche, très dense aussi, mais le groupe n'en fait jamais trop, apportant toujours un contrepoint plus atmosphérique aux folles cavalcades typées Black Metal.
La seconde partie de l'album sera un peu plus courte, mais c'est également la plus ambitieuse, puisqu'il s'agit d'un seul morceau, intitulé Pawn on the Universal Chessboard, divisé en six chapitres, un très longue construction qui rappellera un peu les longs titres que composait A Forest of Stars sur son premier album, mais encore une fois, ce sera beaucoup plus abouti et plus travaillé ici, on a affaire au meilleur morceau jamais composé par le groupe, ce qui n'est pas rien, c'est ici où tout le talent de conteur d'histoires d'A Forest of Stars va carburer à plein régime et nous faire passer par toutes les émotions, c'est un peu comme si le groupe avait réuni en un très long titre-fleuve l'intégralité de ses influences, l’électronique atmosphérique qui sert d'introduction, la narration qui provoque le malaise et suscite l'intérêt de par sa bizarrerie, flirtant parfois avec le Doom atmosphérique que n'aurait pas renié un My Dying Bride sur la quatrième partie An Automaton Adrift, qui amène le climax brutal et inattendu Lowly Worm, monument de violence insensé précédent une conclusion mélodramatique et stellaire dominé par le violon et le chant féminin, du très grand art pendant plus de vingt minutes, et quasiment une redéfinition du terme "épique" dans le Metal, rien de moins, mélodique, violent, rêveur, théâtral, assez révélateur d'un groupe ici au sommet de son art qui éclabousse l'auditeur de sa classe et de son panache...
On est qu'en Mars et l'on tient avec Beware the Sword you Cannot See un sérieux candidat au titre d'album de l'année, tout genre confondu, c'est dire à quel point A Forest of Stars s'est surpassé pour nous proposer son oeuvre la plus cohérente et la plus aboutie.
Beware The Sword You Cannot See est une oeuvre-somme de la carrière des anglais, comme si toutes les expérimentations passées convergeaient vers ce moment de gloire unique, plus qu'un album, A Forest of Stars nous propose une véritable expérience totale, avec une musique incroyablement riche et dense, chiadée à l'extrême, où chaque détail a son importance, où chaque nouvelle écoute dévoile des choses nouvelles qu'on avait pas nécessairement remarqué avant, Beware The Sword You Cannot See est une épopée victorienne, angoissante, atmosphérique, violente aussi, dans un style toujours aussi indéfinissable et personnel, tout simplement magique...
La seconde partie de l'album sera un peu plus courte, mais c'est également la plus ambitieuse, puisqu'il s'agit d'un seul morceau, intitulé Pawn on the Universal Chessboard, divisé en six chapitres, un très longue construction qui rappellera un peu les longs titres que composait A Forest of Stars sur son premier album, mais encore une fois, ce sera beaucoup plus abouti et plus travaillé ici, on a affaire au meilleur morceau jamais composé par le groupe, ce qui n'est pas rien, c'est ici où tout le talent de conteur d'histoires d'A Forest of Stars va carburer à plein régime et nous faire passer par toutes les émotions, c'est un peu comme si le groupe avait réuni en un très long titre-fleuve l'intégralité de ses influences, l’électronique atmosphérique qui sert d'introduction, la narration qui provoque le malaise et suscite l'intérêt de par sa bizarrerie, flirtant parfois avec le Doom atmosphérique que n'aurait pas renié un My Dying Bride sur la quatrième partie An Automaton Adrift, qui amène le climax brutal et inattendu Lowly Worm, monument de violence insensé précédent une conclusion mélodramatique et stellaire dominé par le violon et le chant féminin, du très grand art pendant plus de vingt minutes, et quasiment une redéfinition du terme "épique" dans le Metal, rien de moins, mélodique, violent, rêveur, théâtral, assez révélateur d'un groupe ici au sommet de son art qui éclabousse l'auditeur de sa classe et de son panache...
On est qu'en Mars et l'on tient avec Beware the Sword you Cannot See un sérieux candidat au titre d'album de l'année, tout genre confondu, c'est dire à quel point A Forest of Stars s'est surpassé pour nous proposer son oeuvre la plus cohérente et la plus aboutie.
Beware The Sword You Cannot See est une oeuvre-somme de la carrière des anglais, comme si toutes les expérimentations passées convergeaient vers ce moment de gloire unique, plus qu'un album, A Forest of Stars nous propose une véritable expérience totale, avec une musique incroyablement riche et dense, chiadée à l'extrême, où chaque détail a son importance, où chaque nouvelle écoute dévoile des choses nouvelles qu'on avait pas nécessairement remarqué avant, Beware The Sword You Cannot See est une épopée victorienne, angoissante, atmosphérique, violente aussi, dans un style toujours aussi indéfinissable et personnel, tout simplement magique...
Chef-d'œuvre