Je vous en parlais lors de ma dernière chronique, ce que l'on reproche à Thulcandra, le fait d'être un "clone de", on ne le reproche pas vraiment à d'autres genres ni à d'autres groupes, que ce soit la résurgence du Heavy Doom ou ou Rock occulte vintage, du ReThrash, ou donc du Death à l'ancienne, personne ne flingue vraiment ces groupes pour n'être que d'habiles recycleurs, tout ça pour dire que malgré le fait que Heaving Earth soit, globalement, un clone d'Immolation, je n'ai jamais vraiment entendu quelqu'un le leur reprocher, après tout, ce n'est pas dans ce genre de Death Metal que l'on recherchera l'originalité, non, ce qu'on veut, c'est de la violence, de la bidoche, du sang et de la brutalité jouée à une vitesse supersonique, ou quand, plus que l'originalité, ce sont la compétence et l'efficacité qui sont recherchées.
Partant de là, après un Diabolic Prophecies très remarqué en 2010, on attend pas des tchèques d'Heaving Earth de venir révolutionner quoi que ce soit dans le Death Br00tal, après tout, ceux qui ont écouté le premier album connaissent déjà le contenu de Denouncing the Holy Throne avant même de l'avoir entendu, le but d'Heaving Earth est finalement assez simple, confirmer l'essai et asseoir sa position dans le haut du panier du Death underground, on ne va tortiller du cul longtemps, c'est mission réussie, mais sans apporter grand chose de neuf, comme prévu en somme...
Clone d'Immolation, j'admets, c'est un peu réducteur, car, comme presque l'intégralité des groupes de Br00tal Death à l'ancienne à tendance technique, une autre référence vient se greffer au Death des tchèques, Morbid Angel (Quelle putain de surprise!), mais bon, quand on sait que le nom du groupe vient d'un morceau de Formulas Fatal to the Flesh, qui est l'un des albums les plus bourrins et speedés des ricains (ouais, c'était avant de faire des reprises de Rob Zombie), ça vous place un peu le combo tchèque sur l'échiquier du Death.
Vous l'aurez compris, chez Heaving Earth, on en a absolument rien à branler d'être original, ce n'est pas le but de l'exercice, ce qui compte ici, c'est de vous en coller plein la gueule, The Final Crowning va mettre dans l'ambiance avec une petite introduction intégrée en forme de gradation avant que le morceau ne prenne son rythme de croisière, et ça va défourailler sec en se rapprochant d'un Blackened Death à la Svart Crown, déluge de riffs et de tremolo in your face, batterie complètement monstrueuse et gros growl de méchant tchèque des cavernes, le cahiers des charges est appliqué à la lettre, rien ne dépasse, c'est gavé de solos qui précèdent des solos qui annoncent d'autres solos, ce qui donne une ambiance toute particulière à cette entrée en matière, car on est pas si loin que ça d'un Gorguts en ce qui concerne la débauche d'effets techniques en tout genre, Nailed to Perpetual Anguish va monter d'un cran dans la vélocité, et il va falloir ensuite se carrer un Doomed Before Inception en forme de croisement entre Immolation et Morbid Angel, subtil alliage d'atmosphères lourdes et malsaines et de brutalité dissonante, à moins que vous n’ayez pas de cœur et que vous n'aimiez pas le Death, je ne vois pas comment on ne peut pas aimer ça, bien sûr ça recycle, bien sûr on pourrait faire du name-dropping à n'en plus finir pour caractériser le son des tchèques, mais putain ce que ça fait correctement le boulot, ce sera notamment le cas sur les pièces Forging Arcane Heresy et Into the Depths of Abomination, de la violence dissonance d'où émerge le plus naturellement du monde des parties Heavy as fuck à la lourdeur effroyable, Heaving Earth a cette capacité à allier surpuissance supersonique et ralentissements sinueux, agrémentant le tout d'ambiances occultes et menaçantes, tout en maintenant constamment le même niveau d'agression, peu importe la durée du titre, toute cette subtilité de l'artisanat local tchèque pourrait être résumer par le brillant I am Nothing, qui a la bonne idée d'ajouter une bonne dose de Groove brise-nuque entre deux tornades de riffs et de tremolos, peut-être le morceau le plus destructeur de toute la galette.
Histoire de varier les plaisirs, deux très longues pièces bien plus ambiancées vous seront proposés au rayon atmosphère et brutalité de cet boucherie-charcuterie tchèque, longues puisqu'elles incluent à chaque fois une intro et une outro, c'est ainsi que coincé entre And the Mighty Shall Fall... et ...into the Sea of Fire on trouve le morceau le plus Morbid Angelien du disque, Worms of Rusted Congregation, qui est également une tentative de composer le morceau le plus lourd de l'univers, et l'annihilation est totale sur un morceau qui parvient à mêler brutalité sauvage et groove dantesque, tant en ne lésinant pas sur les atmosphères.
Vaguement introduit par un ...Where the Purified Essence Descends Ablaze tout ce qu'il y a de plus inutile, on trouve le très long, plus de sept minutes quand même, Jesus Died, partagé entre brutalité dissonante et groove rampant, pour vous donner une idée, c'est un peu comme si un morceau de Morbid Angel période Domination était joué par Gorguts, en quelque sorte le climax du disque, comme si tout l'album convergeait vers ce morceau, comme un aboutissement du style Heaving Earth, le titre plonge dans le final Endless Procession of the Holy Martyrs / Final Termination qui n'est en fin de compte qu'une bête outro instrumental que l'on oubliera assez vite.
Voilà le petit problème de Denouncing the Holy Throne, il y a quatre morceaux instrumentaux atmosphériques qui ne servent globalement à rien, car dès la seconde écoute, pour éviter de me faire niquer, je les ai toujours sauté, ça n'a l'air de rien comme ça, mais ces interludes ont tendance à rallonger le disque inutilement et en quelque sorte à casser le rythme de l'album, on arrive à quasiment cinquante minutes, ce qui est surement trop pour un Death Metal aussi dense, cette longueur excessive le rend un petit peu indigeste et je pense qu'ils auraient largement plus s'en tenir à une quarantaine de minutes, l'album aurait peut-être été plus impactant plutôt que de casser le rythme avec des interludes inutiles et souvent redondantes, notons quand même une production plutôt bonne pour le genre, c'est certes très compressé (DR5), mais ça aurait pu être pire avec une production moins bonne, même si la basse est envoyé aux fins fonds des oubliettes de l'oubli, inexistante dans ce déluge de riff, de leads, de growl et de gros blasts, ce qui est toujours dommage mais malheureusement récurrent dans ce genre de production massive, dense, et volontairement à la limite du brickwall.
Malgré son originalité proche du zéro absolu et une longueur excessive, difficile de reprocher quoi que ce soit aux tchèques d'Heaving Earth, Denouncing the Throne of Disease dispose de tous les atouts pour séduire le fan de Br00tal Death technique et dissonant, riche, très très dense, sauvage, solide et efficace, ainsi que toujours extrêmement référencé.
Heaving Earth n'invente rien et s'impose que d'excellents recycleurs du Death, pas de quoi grimper sur le trône, mais largement suffisant pour se rapprocher de leurs glorieux aînés, sans pour autant les surpasser...
(Disponible en physique chez Lavadome Productions, et en digital sur Bandcamp)
Partant de là, après un Diabolic Prophecies très remarqué en 2010, on attend pas des tchèques d'Heaving Earth de venir révolutionner quoi que ce soit dans le Death Br00tal, après tout, ceux qui ont écouté le premier album connaissent déjà le contenu de Denouncing the Holy Throne avant même de l'avoir entendu, le but d'Heaving Earth est finalement assez simple, confirmer l'essai et asseoir sa position dans le haut du panier du Death underground, on ne va tortiller du cul longtemps, c'est mission réussie, mais sans apporter grand chose de neuf, comme prévu en somme...
Clone d'Immolation, j'admets, c'est un peu réducteur, car, comme presque l'intégralité des groupes de Br00tal Death à l'ancienne à tendance technique, une autre référence vient se greffer au Death des tchèques, Morbid Angel (Quelle putain de surprise!), mais bon, quand on sait que le nom du groupe vient d'un morceau de Formulas Fatal to the Flesh, qui est l'un des albums les plus bourrins et speedés des ricains (ouais, c'était avant de faire des reprises de Rob Zombie), ça vous place un peu le combo tchèque sur l'échiquier du Death.
Vous l'aurez compris, chez Heaving Earth, on en a absolument rien à branler d'être original, ce n'est pas le but de l'exercice, ce qui compte ici, c'est de vous en coller plein la gueule, The Final Crowning va mettre dans l'ambiance avec une petite introduction intégrée en forme de gradation avant que le morceau ne prenne son rythme de croisière, et ça va défourailler sec en se rapprochant d'un Blackened Death à la Svart Crown, déluge de riffs et de tremolo in your face, batterie complètement monstrueuse et gros growl de méchant tchèque des cavernes, le cahiers des charges est appliqué à la lettre, rien ne dépasse, c'est gavé de solos qui précèdent des solos qui annoncent d'autres solos, ce qui donne une ambiance toute particulière à cette entrée en matière, car on est pas si loin que ça d'un Gorguts en ce qui concerne la débauche d'effets techniques en tout genre, Nailed to Perpetual Anguish va monter d'un cran dans la vélocité, et il va falloir ensuite se carrer un Doomed Before Inception en forme de croisement entre Immolation et Morbid Angel, subtil alliage d'atmosphères lourdes et malsaines et de brutalité dissonante, à moins que vous n’ayez pas de cœur et que vous n'aimiez pas le Death, je ne vois pas comment on ne peut pas aimer ça, bien sûr ça recycle, bien sûr on pourrait faire du name-dropping à n'en plus finir pour caractériser le son des tchèques, mais putain ce que ça fait correctement le boulot, ce sera notamment le cas sur les pièces Forging Arcane Heresy et Into the Depths of Abomination, de la violence dissonance d'où émerge le plus naturellement du monde des parties Heavy as fuck à la lourdeur effroyable, Heaving Earth a cette capacité à allier surpuissance supersonique et ralentissements sinueux, agrémentant le tout d'ambiances occultes et menaçantes, tout en maintenant constamment le même niveau d'agression, peu importe la durée du titre, toute cette subtilité de l'artisanat local tchèque pourrait être résumer par le brillant I am Nothing, qui a la bonne idée d'ajouter une bonne dose de Groove brise-nuque entre deux tornades de riffs et de tremolos, peut-être le morceau le plus destructeur de toute la galette.
Histoire de varier les plaisirs, deux très longues pièces bien plus ambiancées vous seront proposés au rayon atmosphère et brutalité de cet boucherie-charcuterie tchèque, longues puisqu'elles incluent à chaque fois une intro et une outro, c'est ainsi que coincé entre And the Mighty Shall Fall... et ...into the Sea of Fire on trouve le morceau le plus Morbid Angelien du disque, Worms of Rusted Congregation, qui est également une tentative de composer le morceau le plus lourd de l'univers, et l'annihilation est totale sur un morceau qui parvient à mêler brutalité sauvage et groove dantesque, tant en ne lésinant pas sur les atmosphères.
Vaguement introduit par un ...Where the Purified Essence Descends Ablaze tout ce qu'il y a de plus inutile, on trouve le très long, plus de sept minutes quand même, Jesus Died, partagé entre brutalité dissonante et groove rampant, pour vous donner une idée, c'est un peu comme si un morceau de Morbid Angel période Domination était joué par Gorguts, en quelque sorte le climax du disque, comme si tout l'album convergeait vers ce morceau, comme un aboutissement du style Heaving Earth, le titre plonge dans le final Endless Procession of the Holy Martyrs / Final Termination qui n'est en fin de compte qu'une bête outro instrumental que l'on oubliera assez vite.
Voilà le petit problème de Denouncing the Holy Throne, il y a quatre morceaux instrumentaux atmosphériques qui ne servent globalement à rien, car dès la seconde écoute, pour éviter de me faire niquer, je les ai toujours sauté, ça n'a l'air de rien comme ça, mais ces interludes ont tendance à rallonger le disque inutilement et en quelque sorte à casser le rythme de l'album, on arrive à quasiment cinquante minutes, ce qui est surement trop pour un Death Metal aussi dense, cette longueur excessive le rend un petit peu indigeste et je pense qu'ils auraient largement plus s'en tenir à une quarantaine de minutes, l'album aurait peut-être été plus impactant plutôt que de casser le rythme avec des interludes inutiles et souvent redondantes, notons quand même une production plutôt bonne pour le genre, c'est certes très compressé (DR5), mais ça aurait pu être pire avec une production moins bonne, même si la basse est envoyé aux fins fonds des oubliettes de l'oubli, inexistante dans ce déluge de riff, de leads, de growl et de gros blasts, ce qui est toujours dommage mais malheureusement récurrent dans ce genre de production massive, dense, et volontairement à la limite du brickwall.
Malgré son originalité proche du zéro absolu et une longueur excessive, difficile de reprocher quoi que ce soit aux tchèques d'Heaving Earth, Denouncing the Throne of Disease dispose de tous les atouts pour séduire le fan de Br00tal Death technique et dissonant, riche, très très dense, sauvage, solide et efficace, ainsi que toujours extrêmement référencé.
Heaving Earth n'invente rien et s'impose que d'excellents recycleurs du Death, pas de quoi grimper sur le trône, mais largement suffisant pour se rapprocher de leurs glorieux aînés, sans pour autant les surpasser...
(Disponible en physique chez Lavadome Productions, et en digital sur Bandcamp)