En même pas dix ans d'existence, le duo norvégien Iskald (formé en 2005, dont Aage André Krekling et Simon Larsen sont les seuls membres permanents) s'est hissé dans le haut du panier de la scène Black mélodique, un peu faute de concurrence, mais surtout avec trois excellents albums, dont un très bon The sun I carried alone sorti il y a trois ans déjà.
Iskald n'est pas forcement le nom le plus connu de la scène scandinave, mais il faut croire que le duo ait décidé de passer à la vitesse supérieure depuis quelques temps, notamment en tournant plus qu'avant, et en annonçant que ce nouvel album Nedom Og Nord serait le plus ambitieux et le plus épique de leur carrière, ouais, ni plus ni moins autant dire que les attentes étaient élevées, et qu'une fois de plus, on va rester un peu sur notre faim...
Pourtant c'est pas mal Iskald, un Black mélodique racé, aux riffs cinglant comme un souffle glacial, et aux magnifiques atmosphères hivernales, le tout traversé de somptueuses fulgurances mélodiques, difficile de nier l'influence énorme d'un Dissection ou d'un Immortal (période At the Heart of winter) pour le petit côté Thrashy de leur Black permettant de maintenir un certain équilibre entre les aspirations mélodiques et la force brute inhérente au genre.
Bref, Nedom og Nord, littéralement Balade dans le nord selon Google translate, se veut épique... mouais, vous savez ce que c'est épique pour Iskald? bah juste ajouter deux-trois minutes supplémentaires à leurs titres oscillants habituellement entre cinq et six minutes, et c'est à peu près tout, ben ouais quoi, c'est plus long, donc c'est épique (facepalm...), de ce fait, on a seulement six titres, c'est pas beaucoup, me direz-vous, mais le plus court fait sept minutes, et le plus long flirte avec les dix minutes.
C'est donc "épique", l'autre "évolution", c'est le parti-pris mélodique et atmosphérique de l'album, après tout, vous vous imaginez bien que se taper des parpaings de dix minutes en mode strictement bourrin, cela n'aurait aucun intérêt, Iskald va donc avoir la bonne mauvaise idée de s'enfermer dans une alternance classique entre les passages ultra rapides à grand coup de trémolo dans ta face à la vitesse du son avec une batterie au diapason et les parties un peu plus ambiancées, ce qui va rendre cette balade dans le nord un peu laborieuse et confuse, ennuyeuse aussi, car bien qu'Iskald soit un groupe qui adore la musique surchargée aux nombreux riffs intriqués et aux innombrables leads mélodiques, ce qu'il maîtrise d'ailleurs à la perfection, on a pas vraiment affaire à un groupe de prog ayant les moyens de tenir la distance, surtout que tout cela manque de surprise et de moments accrocheurs, et cette inclinaison un poil plus atmosphérique à tendance à rapprocher le groupe d'un Dimmu Borgir, ce qui n'est pas vraiment une bonne chose, même si c'est moins marqué que sur l'album précédent.
Moins agressif, moins catchy, Iskald va donc nous proposer de très longues chevauchées dans le grand nord, bien trop longues malheureusement, avec un paysage qui défile sans que l'on y retienne grand chose, car malgré le côté complexe de la musique du duo, c'est la monotonie qui s'installe assez rapidement dans les structures des morceaux, et il ne faudra pas compter sur des ambiances très diversifiées, car deux seuls options sont disponibles dans les atmosphères, glaciale ou hivernale, et c'est tout.
C'est presque sans surprise que l'album démarre... mal, avec A Fading Horizon et Underworldly, qui sont deux titres typiques du Black mélodique d'obédience Iskaldienne fonctionnant sur la même structure, d'abord vif et très rapide, avant d'aboutir à un plus ou moins long passage atmosphérique, où l'on navigue par la suite entre les variations de tempo, les accélérations abruptes et efficaces et les quelques ralentissements mélodiques, la production est énorme et rend justice à tous les instruments, notamment de jolies lignes de basse, le tout est surchargé de leads et de riffs, mais à aucun moment on se sent véritablement porté par la musique, ni véritablement concerné par ce qu'il s'y passe.
Heureusement, et presque miraculeusement, Iskald va réussir à proposer un truc différent avec le titre Iskald, qui est quasiment une redéfinition de leur son, car pour le coup, on se croirait souvent dans un album de Borknagar, surtout les passages plus mélodiques et aériens où les claviers semblent gagner du terrain sans que cela sonne forcement comme du Black symphonique, ce morceau, dans un esprit plus Rock et bien plus mélodique, est surement le meilleur de la galette, le plus surprenant aussi, car malgré l'orientation mélodique, Iskald n'oublie pas d'accélérer quand il le faut, pour un résultat racé et diablement équilibré, avec une délicate conclusion où les claviers éthérés laissent progressivement place à la guitare acoustique, c'est à partir de ce titre que nos joyeux drilles norvégiens vont enfin se mettre au boulot et nous proposer des trucs sympa, comme The Silence, titre plutôt classique mais dont la partie centrale est le seul moment de l'album qui puisse être considéré comme véritablement épique, mélange de violence et de mélodies planantes, le titre prend aux tripes et joue sur une large palette d'émotion, dommage que Nidingsdåd fasse retomber la sauce de part sa banalité certaine, où l'on ne retiendra que le final en chant clair surprenant et admirablement maîtrisé, et ce n'est pas le titre éponyme final et ses presque dix minutes au compteur qui vont relancer la machine, le titre étant bien trop long pour un contenu qui se retrouve étiré à l'extrême et où l'efficace s'étiole de plus en plus, heureusement qu'un petit break acoustique viendra nous empêcher de piquer du nez, tout cela est quand même dommage dans la mesure où la musique d'Iskald est surement plus détaillé et riche que jamais, mais cette complexité et cet enchevêtrement de textures souffrent du manque de refrains accrocheurs ou de riffs entraînants, les norvégiens ont essayé, mais non pas vraiment trouvé la bonne formule, pour un album vraiment inégal et parfois difficilement digeste et assimilable, et même si l'influence d'un Dimmu Borgir se fait un peu moins présente, on a parfois l'impression qu'Iskald se rapproche de plus en plus d'un Old Man's Child, la froideur en plus, et ce n'est pas vraiment ce que j'attends du groupe.
Pas toujours cohérent ce quatrième album d'Iskald, les quelques moments flirtant avec le grandiose ne feront pas oublier un album, certes ambitieux, mais trop hétérogène dans son ensemble, malgré ses défauts, Iskald reste quand même dans le haut du panier du Black mélodique, les ambiances glaciales sont toujours sublimes, et le groupe a toujours cette capacité a proposer une musique incroyablement riche et détaillée sans que cela ne soit un gros bordel, malgré tout, Nedom og Nord n'est pas franchement un disque qui marquera les esprits tant les moments véritablement ébouriffants se font rares, en dehors de deux titres vraiment excellents, on a juste quelques bribes et quelques fulgurances qui surgissent brutalement, ce qui apparaît assez vite insuffisant pour permettre aux norvégiens de tenir la durée sur des titres aussi longs et volumineux.
Iskald n'est pas forcement le nom le plus connu de la scène scandinave, mais il faut croire que le duo ait décidé de passer à la vitesse supérieure depuis quelques temps, notamment en tournant plus qu'avant, et en annonçant que ce nouvel album Nedom Og Nord serait le plus ambitieux et le plus épique de leur carrière, ouais, ni plus ni moins autant dire que les attentes étaient élevées, et qu'une fois de plus, on va rester un peu sur notre faim...
Pourtant c'est pas mal Iskald, un Black mélodique racé, aux riffs cinglant comme un souffle glacial, et aux magnifiques atmosphères hivernales, le tout traversé de somptueuses fulgurances mélodiques, difficile de nier l'influence énorme d'un Dissection ou d'un Immortal (période At the Heart of winter) pour le petit côté Thrashy de leur Black permettant de maintenir un certain équilibre entre les aspirations mélodiques et la force brute inhérente au genre.
Bref, Nedom og Nord, littéralement Balade dans le nord selon Google translate, se veut épique... mouais, vous savez ce que c'est épique pour Iskald? bah juste ajouter deux-trois minutes supplémentaires à leurs titres oscillants habituellement entre cinq et six minutes, et c'est à peu près tout, ben ouais quoi, c'est plus long, donc c'est épique (facepalm...), de ce fait, on a seulement six titres, c'est pas beaucoup, me direz-vous, mais le plus court fait sept minutes, et le plus long flirte avec les dix minutes.
C'est donc "épique", l'autre "évolution", c'est le parti-pris mélodique et atmosphérique de l'album, après tout, vous vous imaginez bien que se taper des parpaings de dix minutes en mode strictement bourrin, cela n'aurait aucun intérêt, Iskald va donc avoir la bonne mauvaise idée de s'enfermer dans une alternance classique entre les passages ultra rapides à grand coup de trémolo dans ta face à la vitesse du son avec une batterie au diapason et les parties un peu plus ambiancées, ce qui va rendre cette balade dans le nord un peu laborieuse et confuse, ennuyeuse aussi, car bien qu'Iskald soit un groupe qui adore la musique surchargée aux nombreux riffs intriqués et aux innombrables leads mélodiques, ce qu'il maîtrise d'ailleurs à la perfection, on a pas vraiment affaire à un groupe de prog ayant les moyens de tenir la distance, surtout que tout cela manque de surprise et de moments accrocheurs, et cette inclinaison un poil plus atmosphérique à tendance à rapprocher le groupe d'un Dimmu Borgir, ce qui n'est pas vraiment une bonne chose, même si c'est moins marqué que sur l'album précédent.
Moins agressif, moins catchy, Iskald va donc nous proposer de très longues chevauchées dans le grand nord, bien trop longues malheureusement, avec un paysage qui défile sans que l'on y retienne grand chose, car malgré le côté complexe de la musique du duo, c'est la monotonie qui s'installe assez rapidement dans les structures des morceaux, et il ne faudra pas compter sur des ambiances très diversifiées, car deux seuls options sont disponibles dans les atmosphères, glaciale ou hivernale, et c'est tout.
C'est presque sans surprise que l'album démarre... mal, avec A Fading Horizon et Underworldly, qui sont deux titres typiques du Black mélodique d'obédience Iskaldienne fonctionnant sur la même structure, d'abord vif et très rapide, avant d'aboutir à un plus ou moins long passage atmosphérique, où l'on navigue par la suite entre les variations de tempo, les accélérations abruptes et efficaces et les quelques ralentissements mélodiques, la production est énorme et rend justice à tous les instruments, notamment de jolies lignes de basse, le tout est surchargé de leads et de riffs, mais à aucun moment on se sent véritablement porté par la musique, ni véritablement concerné par ce qu'il s'y passe.
Heureusement, et presque miraculeusement, Iskald va réussir à proposer un truc différent avec le titre Iskald, qui est quasiment une redéfinition de leur son, car pour le coup, on se croirait souvent dans un album de Borknagar, surtout les passages plus mélodiques et aériens où les claviers semblent gagner du terrain sans que cela sonne forcement comme du Black symphonique, ce morceau, dans un esprit plus Rock et bien plus mélodique, est surement le meilleur de la galette, le plus surprenant aussi, car malgré l'orientation mélodique, Iskald n'oublie pas d'accélérer quand il le faut, pour un résultat racé et diablement équilibré, avec une délicate conclusion où les claviers éthérés laissent progressivement place à la guitare acoustique, c'est à partir de ce titre que nos joyeux drilles norvégiens vont enfin se mettre au boulot et nous proposer des trucs sympa, comme The Silence, titre plutôt classique mais dont la partie centrale est le seul moment de l'album qui puisse être considéré comme véritablement épique, mélange de violence et de mélodies planantes, le titre prend aux tripes et joue sur une large palette d'émotion, dommage que Nidingsdåd fasse retomber la sauce de part sa banalité certaine, où l'on ne retiendra que le final en chant clair surprenant et admirablement maîtrisé, et ce n'est pas le titre éponyme final et ses presque dix minutes au compteur qui vont relancer la machine, le titre étant bien trop long pour un contenu qui se retrouve étiré à l'extrême et où l'efficace s'étiole de plus en plus, heureusement qu'un petit break acoustique viendra nous empêcher de piquer du nez, tout cela est quand même dommage dans la mesure où la musique d'Iskald est surement plus détaillé et riche que jamais, mais cette complexité et cet enchevêtrement de textures souffrent du manque de refrains accrocheurs ou de riffs entraînants, les norvégiens ont essayé, mais non pas vraiment trouvé la bonne formule, pour un album vraiment inégal et parfois difficilement digeste et assimilable, et même si l'influence d'un Dimmu Borgir se fait un peu moins présente, on a parfois l'impression qu'Iskald se rapproche de plus en plus d'un Old Man's Child, la froideur en plus, et ce n'est pas vraiment ce que j'attends du groupe.
Pas toujours cohérent ce quatrième album d'Iskald, les quelques moments flirtant avec le grandiose ne feront pas oublier un album, certes ambitieux, mais trop hétérogène dans son ensemble, malgré ses défauts, Iskald reste quand même dans le haut du panier du Black mélodique, les ambiances glaciales sont toujours sublimes, et le groupe a toujours cette capacité a proposer une musique incroyablement riche et détaillée sans que cela ne soit un gros bordel, malgré tout, Nedom og Nord n'est pas franchement un disque qui marquera les esprits tant les moments véritablement ébouriffants se font rares, en dehors de deux titres vraiment excellents, on a juste quelques bribes et quelques fulgurances qui surgissent brutalement, ce qui apparaît assez vite insuffisant pour permettre aux norvégiens de tenir la durée sur des titres aussi longs et volumineux.
Track Listing:
1. A Fading Horizon
2. Underworldly
3. Iskald
4. The Silence
5. Nidingsdåd
6. Nedom og Nord