Je dois bien avouer que cela faisait longtemps que je n'avais pas écouté un album de Primal Fear en entier, j'avais un peu zappé le groupe après Nuclear Fire, et je m'étais contenté d'écouter vaguement les suivants d'une oreille distraite, avec un certain constat, Primal Fear évoluait de plus en plus vers un Heavy Metal de plus en plus mélodique.
Une évolution, mais pas une révolution, Primal Fear évolue toujours dans un Heavy Metal aux influences JudasPriestiennes très marquées, mais l'ensemble est beaucoup moins agressif que par le passé et se rapproche en fait de la scène Speed-Melo allemande, Gamma Ray en tête.
Malgré tout, on reste toujours en terrain connu, l'aigle est toujours présent sur la pochette, et l'ambiance cuir/bécane/Brothers of Metal est toujours là...
Le combo de Ralf Scheepers et de Matt Sinner propose donc un Heavy Metal dans la plus grande tradition allemande, c'est carré, solide, une bonne base de Judas Priest, une louche d'Accept, et depuis quelques temps, donc, des aspirations mélodiques histoire de varier la tambouille.
Le programme de ce Unbreakable, on le connait déjà, des gros titres de Heavy couillus qui déboîtent ta face, des lyrics clichés Brothers of Metal qui font un peu happy Metal, et donc désormais, des titres plus mélodiques, avec bien sûr de la bonne grosse power balade pour faire chialer dans les chaumières, le hic ici, c'est que justement les titres mous de genou prennent une place énorme, et ce n'est pas vraiment ce que j'attends de Primal Fear...
Bien sûr, les teutons ne sont pas des perdreaux de l'année, et conservent un certains savoir-faire, en effet, aucun titre n'est réellement mauvais, mais l'album patauge malgré tout souvent dans la guimauve, et je regrette l'ambiance des premiers albums, plus agressive, sombre, violente, je veux que Primal Fear me défonce la tête, et pas écouter du Bisounours Metal...
Pourtant, ça commence plutôt bien, après une intro inutile, avec le très solide Strike, qui est un titre de Primal Fear classique, à l'ancienne, qui sonne comme du Judas Priest, auquel il manque juste un petit quelque chose pour en faire un classique, un refrain plus accrocheur peut être, ce que possède justement Give Em Hell, le titre suivant, plus accrocheur, rapide et rentre-dedans.
L'album commence donc plutôt bien, le single, Bad guys wear black est plutôt pas mal, avec ses rythmiques à la Accept, le refrain est bon, c'est solide, et c'est juste après que ça se gâte un peu pour les allemands, qui vont aligner une série de titres vraiment mous voir même parfois pénibles.
Ça commence par un And there was silent, qui n'est pas mauvais en soi, mais qui sonne vraiment comme du Gamma Ray, oubliez les influences Judas Priest, Primal Fear se vautre dans un Speed Mélo à la teutonne qui a dépassé la date limite de consommation depuis bien longtemps.
Metal Nation relève un peu la barre, mais se montre pénible sur la longueur, avec encore ses refrains bien mièvres, et niveau mièvrerie, vous n'avait encore rien entendu, car juste derrière, on se bouffe la power balade Where Angels die avec son refrain minable, mais malgré tout un passage sympa dans la seconde partie de la chanson, avec de très jolies orchestrations... enfin bon, ne vous excitez pas, ce titre est vraiment chiant, et ça dure 8 minutes en plus...
A la suite de ce truc, Unbreakable (Part 2) fait presque figure de bon titre, il est juste vraiment trop long, et tourne un peu en rond, quant à Marching Again, on dirait vraiment que c'est Kai Hansen qui l'a composé, c'est rapide, mais complètement inoffensif, une sorte de Happy Metal assez vain avec un gros break symphonique qui rend plutôt bien.
Si vous aimez les balades, Primal Fear vous en sert une deuxième, vaguement moins médiocre que la première, mais le refrain de ce Born Again est vraiment pénible.
Heureusement, l'album se conclut par deux titres plus classiques avec des couilles, avec Blaze of Glory et Conviction, ou l'on retrouve enfin des riffs acérés, et un chant beaucoup plus agressif, enfin je retrouve le Primal Fear que j'avais envie d'écouter, à la Judas Priest quoi...
Unbreakable nous présente donc une facette beaucoup plus mélodique de Primal Fear, et franchement, pour moi, c'est quand même une mauvaise nouvelle.
Le Heavy des teutons manquent vraiment de couilles la plupart du temps, on se retrouve avec un bisounours Metal surproduit qui ne m'intéresse absolument pas et qui m'emmerde, les titres agressifs étant ici trop peu nombreux.
L'album n'est pas mauvais en soit, et fournit un paquet d'hymnes bien composés, mais je trouve l'ensemble bien trop lisse et parfois poussif, assez rapidement oubliable.
Si vous aimez les Speed Melodique à l'allemande, pourquoi pas, Unbreakable est surement un produit plus que correct, mais si comme moi vous appréciiez le côté bourrin des débuts, et bien passez votre chemin, Primal Fear est ici totalement inoffensif...
Ça manque de couilles...
2.5 / 5