mercredi 4 janvier 2012

Paradise Lost - Draconian Times MMXI








Aaaah putain, Draconian Times, ce disque a eu un impact considérable sur moi quand j'étais ado en 1995, c'était la première fois que je tombais amoureux d'un album, et 15 ans plus tard, je ne m'en suis jamais lassé.
Draconian Times, je le connais par coeur, chaque riff, chaque arrangement, les paroles, tout est encore gravé dans ma mémoire, la pochette a un peu morflé, le cd est un peu rayé aussi, mais ce disque fait partie de mon histoire et de mon cheminement dans le Metal.
Certains vous diront, le meilleur PL, c'est Icon, voir même Gothic, fuck it! C'est Draconian Times et puis c'est tout, car las anglais y avaient trouvé la formule magique, plus commercial? surement, une formule plus évidente, plus facile certes, mais qui fonctionnait, et qui fonctionne toujours plus de quinze ans après.
J'ai toujours suivi Paradise Lost depuis, même pendant leur traversée du désert post One Second (Heureusement, celle-ci s'est terminée avec In Requiem), alors quand j'apprends que les anglais sortent un DVD Live sur lequel ils jouent l'intégralité de Draconian Times, je me jette dessus...
(Notons que je devais écrire une chronique de ce Dvd en décembre, mais que La Poste a honteusement merdé, le colis, venant d'Angleterre alors que j'habite pas loin dans le nord de la France, a mis 28 jours pour arriver, La poste française, c'est vraiment de la merde...)


J'avais déjà bien aimé le DVD précédent, The Anatomy of Melancholy, qui nous présentait un Paradise Lost conquérant, même s'il faut être honnête, ce n'est pas vraiment le groupe le plus excitant à voir en concert, la faute à des prestations assez statiques, et il faut dire aussi que ce n'est pas le genre de musique qui vous donne envie de mosher, ajoutons encore que Nick Holmes n'a pas toujours été exempt de tout reproche en Live, voir même carrément médiocre quand il a commencé à ne faire que du chant clair, heureusement, ce bon vieux Nick s'est grandement amélioré depuis...
Paradise Lost en live, c'est donc, classe, sérieux, pas d’esbroufe, et ça s'écoute tranquillement une bière à la main, alors vous vous doutez bien que le public potentiel pour un Dvd live des anglais est assez restreint, un objet globalement réservé aux fans les plus hardcore du groupe, dont je fais partie.

Live at the Forum, London, donc, pour cette captation Live, 3 disques, un Dvd pour le concert (environ 85 minutes), un autre pour les bonus, et le traditionnel Cd live, le tout dans un Packaging assez sobre, joli, mais sans plus, accompagné d'un livret contenant des articles/interviews de l'époque, rien en français, quelques pages en anglais, et comme je ne parle pas polonais ou Allemand, l'intérêt est plus que limité.
Au menu du concert, l'intégralité de Draconian Times, soit 12 titres, plus 6 titres en rappel, dont le choix est assez satisfaisant, comme d'habitude, le Cd live est amputé de 4 des chansons joués en rappel, mais heureusement, un code vous est fourni pour télécharger les titres manquants... sauf que non, il n'y en a que 3 a télécharger, et c'est donc le mythique As I die qui passe à la trappe!! Vraiment un choix de merde...

Bon, le concert...
Le décor est sobre, juste un backdrop avec la pochette de Draconian Times, point barre, n’espérez pas d'écran géant ou de pyrotechnie, comme d'habitude, les positions sur scène sont immuables, Greg Mackintosh à gauche, Nick Holmes au centre, et à droite le transparent Steve Edmondson et Aaron Aedy, ils ne bougeront pas de là jusqu'à la fin du show.
Par contre, surprise, un claviériste (enfin bon, surprise pour moi, la dernière fois que j'ai vu Paradise Lost, c'était à Denain en 2010), Milly Evans, qui va s'occuper également des backing vocals, ce qui n'est pas une mauvaise idée.
En gros, la réussite d'un concert de PL tient à la prestation de Nick Holmes, va-t-il être complètement à la rue ou va-t-il s'en sortir? Surtout qu'il va enchaîner 12 vieux titres (dont la plupart peu ou pas du tout joué live) et que sa voix a considérablement changé depuis 1995.
J'ai craint le pire dès le premier titre, Enchantment, où Nick ne semble pas trouver le bon équilibre vocal, son chant est un peu mou, et ne colle pas trop au titre, heureusement Milly Evans donne un peu de profondeur à tout ça.
Bizarrement, Holmes se montre beaucoup plus à son avantage dès le titre suivant, Hallowed Land, avec un chant qui se fait plus pêchu, comme s'il avait trouvé le bon type de chant utiliser après avoir tâtonner quelque peu au début, sa prestation ne connaîtra d'ailleurs que peu de baisse de régime par la suite.
Un mot sur le batteur, Adrian Erlandsson (ancien d'At the gates et de Cradle of Filth, qui a rejoint le groupe en 2009), qui s'en sort finalement très bien ici, dans un style assez différent, beaucoup plus physique que ses prédécesseurs, le gars frappe fort, et ça rend plutôt bien, une bonne addition au son du groupe.
The Last Time passe bien, et nous voici déjà aux deux titres que tout le monde attend, le monumental Forever Failure, sur lequel Nick Holmes pousse un peu plus, mais ça passe, et surtout le très rapide Once Solemn, où Nick appelle au Moshpit!
Parlons un peu de l'ambiance, là aussi, c'est assez sobre, Nick Holmes ne parle pas beaucoup, se contentant juste la plupart du temps d'annoncer les morceaux, le public est assez réceptif malgré tout, mais bon, ça reste un concert de Paradise Lost, donc c'est statique, le groupe est en place sur scène, techniquement impeccable, Mackintosh headbang en se planquant derrière ses cheveux, le bassiste Steve Edmondson est toujours aussi transparent, ce type à le charisme d'un poulpe mort, quand à Aaron Aedy, heureusement qu'il est là, c'est le seul a se bouger un peu le cul... enfin bon, en restant sur place, à croire que les types sont dans des cages invisibles desquels ils ne peuvent pas sortir.
Les titres s'enchaînent vite, Shadowkings, Elusive Cure, Yearn for change, sur ces deux-là d'ailleurs, Nick chante un peu plus haut, et assez bien, mais ça ne passe pas trop sur Shades of God, de même que sur Hands of Reason, c'est pas mauvais, mais largement moins bon que le chant sur l'album.
I see your face est de ce côté là bien meilleur, Jaded également, Holmes se reprenant bien après son petit coup de mou.
Vient le moment des rappels, avec dans l'ordre Faith divides us, Death unites us, True Belief, One Second, Say just words, Rise of denial, et pour conclure, le mythique As I Die, du classique en somme, mais c'est toujours efficace.

Un mot sur les bonus maintenant, et là, c'est un peu la déception.
Un documentaire de 26 minutes au cours duquel il ne se passe vraiment pas grand chose, surtout les passages en salle de répétition, et les petites tranches de vie sur la route pendant la tournée ne sont pas super intéressantes.
On a ensuite droit à une partie Interview, avec Andy Farrow, le manager du groupe, qui parle seul, et les 4 membres originaux accompagné de Simon Efemy, le producteur de Draconian Times, le souci,  c'est qu'on assiste à une sorte de réunions de potes s'échangeant de vieilles histoires entre eux, et toi, tu regardes comme un con.
On passe sur les interviews de fans présents au concert, d'un intérêt assez limité, et on arrive sur deux clips vidéos, issus du dernier album...
Ok, pourquoi pas, mais bon, le DVD s'appelle quand même Draconian Times MMXI et on a même pas droit au clip de Forever Failure?
Mouais, la partie bonus est vraiment faiblarde, là ou on aurait pu espérer des images d'archives, un truc consistant, on se retrouve avec des bonus basiques et assez inintéressants qui font un peu tâche.
De la même manière, on peu se demander pourquoi sortir ça maintenant, alors que ce n'est pas un anniversaire, du genre, les 10 ou 20 ans de l'album, non, on fête les 16 ans de Draconian Times, ce qui est assez étrange...

En conclusion, la partie concert est vraiment bonne, Nick Holmes chante correctement, les gars sont en place, l'ambiance est correcte, sachant que la musique du groupe n'étant pas vraiment festive, c'est plutôt pas mal, sans retrouver la magie de l'album, Paradise Lost délivre une très bonne prestation scénique.
La seule déception, ce sont donc ces bonus, vraiment très pauvres voir inutiles.
Ce DVD vaut-il le coup? Si vous êtes un fan, pourquoi pas, sinon, si vous voulez vous faire une idée de ce que donne Paradise Lost sur scène, investissez plutôt dans The Anatomy of Melancholy, au contenu plus consistant...

Pour Fans Seulement...
3 / 5