Il n'est pas évident pour un groupe de Death Metal de se faire un nom dans un genre aussi saturé, surtout quand on est français, difficile de sortir de la masse et de n'être autre chose qu'un second couteau, les français d'Impureza avait trouvé un truc pour se faire remarquer, se faire passer pour des espagnols en chantant en castillan et en foutant du Flamenco dans leur Death à la Nile, genre Rodrigo y Gabriela avec des blast beats et des grosses couilles ou un Flametal sauce Death Metal, ça avait donné un premier album, La Iglesia del Odio, plutôt correct même si le Flamenco apparaissait davantage comme un gimmick plutôt qu'un truc pleinement intégré à leur musique, il n'empêche que ça restait cool quand même, il faut dire que les groupes à gimmicks sont souvent sympathiques même quand c'est pas exceptionnel, ce premier album, c'était il y déjà sept ans l'air de rien, et il s'est passé beaucoup de trucs dans l'intervalle, le temps de passer du Paella Death Metal au Tamales Death Metal, vamos...
Du changement il y en a eu depuis 2010, Lionelito et Guillermo ont depuis recruté un nouveau bassiste et l'ancien vocaliste de Como Muertos qui était déjà présent sur le petit EP deux titres sorti en 2013 (ces morceaux, Leyenda negra et El nuevo reino de los ahorcados, sont d'ailleurs inclues ici dans des versions retravaillées), et récemment un second guitariste s'est ajouté à la formation, Impureza en a également profité pour signer avec Season of Mist, le label qui semble signer absolument tous les groupes qui passent depuis quelques années, l'intérêt de signer un groupe à Gimmick, c'est aussi l'assurance d'avoir un truc facilement marketable, car il est évident que vendre un truc sous l'étiquette Death Metal meets flamenco, ça va forcément attirer l'attention, fort heureusement, il y a un autre changement, qui nous intéresse davantage ici, Impureza à vraiment progressé en sept ans, au point que désormais le flamenco et les autres saveurs hispaniques étant tellement intégrées à leur musique qu'il va devenir compliquer de traiter ça comme un simple gimmick, ce qui est réellement appréciable.
J'espère cependant que les gars d'Impureza ont demandé une subvention ou un financement à l'office du tourisme du Tenochtitlan car le groupe a quitté l'Espagne et son Inquisition™ pour traverser l'Atlantique (à la rame peut-être, ce qui expliquerait le délai entre les deux albums) et s'établir en plein territoire Méso-américain pour nous raconter, comme l'indique subtilement le titre de l'album, la chute de Tonatiuh, alias le dieu du soleil chez les aztèques, l'album débute donc comme attendu par le gros cliché de l'introduction Folk/ethnique avec du flamenco qui fait couleur locale avec ses gros relents de guacamole, heureusement arrivent les gros blast beats et les riffs de bûcherons pour vraiment lancer l'album sur un Sangre Para Los Dioses qui sonne quand même vachement comme un Nile qui aurait remplacé son délire moyen-oriental/égyptien par des sonorités hispaniques, et vous savez quoi, c'est loin d'être une mauvaise chose car ça envoie du lourd et on va vite se complaire à suivre les tribulations et les bifurcations d'un Death Metal frénétique sacrément volubile et varié, y'a de l'énergie, ça bourre, c'est dynamique, avec en bonus une basse fretless qui apporte une réelle dimension technique et presque progressive en complément de toutes les colorations folk ritualistes qui amène ce petit côté mystique, il n'y a pas seulement que des breaks acoustiques flamenco qui tombent comme un cheveu sur la soupe comme sur le premier album, ici tout est intégré, pensé, presque comme un groupe de Death symphonique à la Septic Flesh.
Il faut dire que la mythologie aztèque avec ses dieux et ses délires de sacrifices humains colle parfaitement avec le Death Metal pratiqué par Impureza, ce qui va donner à La Caída de Tonatiuh une saveur particulière et presque unique, l'avantage de l'orientation Folk, c'est d'offrir une aération plutôt appréciable à un album où on a un groupe qui emploi souvent un gros barrage de Death sauvage qui rentre dans le lard malgré toutes les inclinaisons techniques amenant de nombreux soubresauts et bifurcations, avec une telle intensité, on accueillera avec plaisir les petites interludes acoustiques instrumentales, dont un Corazon al Cielo qui est un hommage à Paco de Lucía, mais c'est bien au cœur même des morceaux que cela va s'avérer le plus intéressant, Impureza allant bien au-delà du Break flamenco facile qui n'est là que par pur gimmick, les éléments acoustiques sont désormais pleinement intégrés, et le groupe se permet aussi d'insérer pas mal de chœurs ritualistes voir même un peu de narration pour la forme, Abre-Aguas (En la Tormenta de Tialoc) rassemble un peu tout ce qu'Impureza essaie d'accomplir sur l'album, un death fondamentalement brutal qui essaie d'aller un peu plus loin que ça, ce qui nous donne presque un album de Death progressif au sens premier du terme, l'orientation folk du disque rappellera également ce qu'est capable parfois d'accomplir un Melechesh en bonne forme, en bien plus Death Metal évidemment, mais ce rapprochement se fait plus net lors des passages les plus teintés de Folk déployés par Impureza.
Il faut dire que la mythologie aztèque avec ses dieux et ses délires de sacrifices humains colle parfaitement avec le Death Metal pratiqué par Impureza, ce qui va donner à La Caída de Tonatiuh une saveur particulière et presque unique, l'avantage de l'orientation Folk, c'est d'offrir une aération plutôt appréciable à un album où on a un groupe qui emploi souvent un gros barrage de Death sauvage qui rentre dans le lard malgré toutes les inclinaisons techniques amenant de nombreux soubresauts et bifurcations, avec une telle intensité, on accueillera avec plaisir les petites interludes acoustiques instrumentales, dont un Corazon al Cielo qui est un hommage à Paco de Lucía, mais c'est bien au cœur même des morceaux que cela va s'avérer le plus intéressant, Impureza allant bien au-delà du Break flamenco facile qui n'est là que par pur gimmick, les éléments acoustiques sont désormais pleinement intégrés, et le groupe se permet aussi d'insérer pas mal de chœurs ritualistes voir même un peu de narration pour la forme, Abre-Aguas (En la Tormenta de Tialoc) rassemble un peu tout ce qu'Impureza essaie d'accomplir sur l'album, un death fondamentalement brutal qui essaie d'aller un peu plus loin que ça, ce qui nous donne presque un album de Death progressif au sens premier du terme, l'orientation folk du disque rappellera également ce qu'est capable parfois d'accomplir un Melechesh en bonne forme, en bien plus Death Metal évidemment, mais ce rapprochement se fait plus net lors des passages les plus teintés de Folk déployés par Impureza.
Petite cerise sur le temple aztèque, on a droit à une production particulièrement dynamique avec un très joli DR9, et c'est un son plutôt old school qui nous est proposé, ce qui change quelque peu des productions aseptisées au son clinique et ultra compressé de votre Death d'obédience tech et prog habituel, le son est granuleux, délicieusement sale, et pour un album qui mélange autant de choses il est plutôt équilibré et ne souffre pas d'une surcharge qui serait rédhibitoire, ce qui est souvent le cas avec les groupes ajoutant énormément d'éléments folk/orchestraux, l'accent est mis sur les guitares et les riffs, ce qui donne un son de batterie un peu lointain que compense quelque peu une basse fretless particulièrement volubile et omniprésente, ce n'est pas non plus parfait puisque dans la violence et le caractère frénétiquement brutal de l'album, on perd quelques détails en cours de route, ce qui est un peu dommage vu la qualité des arrangements, certains sont perdus dans le mix, quoi qu'il en soit, c'est également un progrès par rapport au premier album.
Evidemment que c'est vendu comme un groupe à gimmick, mais Impureza prouve avec son second album qu'il faut bien mieux que ça, le groupe a vraiment fait un pas de géant en sept ans, que ce soit dans l'exécution et le songwritting, Impureza intègre désormais pleinement ses éléments flamenco et sonorités folk/ethniques pour nous balancer un Death Metal un peu tech et prog sur les bords, mais qui heureusement n'oublie jamais d'être bourrin, Impureza parvient également à développer d'excellentes ambiances ritualistes qui nous emmènent au coeur des légendes méso-américaines, de ce point de vue là, c'est davantage Apocalypto que Kuzco l'empereur mégalo, La Caída de Tonatiuh est tout simplement un bon disque de Death Metal qui transcende son gimmick original pour nous offrir un truc qui sonne frais et plutôt unique en son genre.
Evidemment que c'est vendu comme un groupe à gimmick, mais Impureza prouve avec son second album qu'il faut bien mieux que ça, le groupe a vraiment fait un pas de géant en sept ans, que ce soit dans l'exécution et le songwritting, Impureza intègre désormais pleinement ses éléments flamenco et sonorités folk/ethniques pour nous balancer un Death Metal un peu tech et prog sur les bords, mais qui heureusement n'oublie jamais d'être bourrin, Impureza parvient également à développer d'excellentes ambiances ritualistes qui nous emmènent au coeur des légendes méso-américaines, de ce point de vue là, c'est davantage Apocalypto que Kuzco l'empereur mégalo, La Caída de Tonatiuh est tout simplement un bon disque de Death Metal qui transcende son gimmick original pour nous offrir un truc qui sonne frais et plutôt unique en son genre.