Après avoir passé un peu de temps à cachetonner avec Emperor en live, les poches bien remplies, ce bon vieux Ihsahn peut enfin revenir à sa carrière solo, une carrière plutôt difficile à suivre par moment tant le gaillard passe son temps à brouiller les pistes, étant souvent là où on ne l'attend pas forcément.
Globalement, le pic de la carrière solo d'Ihsahn se situe à son troisième album, After, l'aboutissement du développement entrepris lors de ses deux premières tentatives, la suite fut un peu plus bizarre, avec un gros coup de moins bien lors d'un Eremita tout ce qu'il y avait de plus confus, et puis il y a eu Das Seelenbrechen, un disque vraiment à part puisque constituant en quelque sorte une pause expérimentale pour le norvégien, qui avait décidé de sortir de sa zone de confort pour s'essayer à plein de nouvelles choses, pour ce qui était presque son album le plus intéressant, fait d'improvisations et d'expérimentations en tout genre, cette parenthèse terminée, voici Arktis, déjà le sixième solo d'Ihsahn, qui sera bien plus convenu dans son approche, non dénué de surprises, évidemment, car après tout, le norvégien expérimente toujours plus ou moins, mais l'ensemble va s'avérer une nouvelle fois plutôt confus et hétéroclite...
Pourtant, cet album est bien différent de ce à quoi Ihsahn nous avait habitué ces dernières années, comme si Ihsahn était en quelque sorte frappé par le syndrome Åkerfeldt, on sent bien que l'extrême ne l'intéresse plus vraiment et qu'il est temps de passer à autre chose, et même si le changement est moins drastique que le revirement de situation opéré chez Opeth, c'est bien pour sa dimension progressive que se fera remarquer Arktis, donc voilà, on va faire simple, c'est souvent mou et très chiant.
Le ton est donné dès le premier titre, le Black, c'est du passé, Ihsahn fait presque une croix sur l'héritage Peccatum et Emperor qui imbibait la plupart de ses albums solo, avec Disassembled, si ce n'était le premier riff d'ouverture réminiscence d'un Angl, on se croirait véritablement chez Leprous, le chant clair est omniprésent, dont un refrain, il faut bien l'avouer, particulièrement efficace, une basse chaleureuse sert de fil conducteur à un bon petit morceau sympathique mais pas forcément des plus intéressants, le Black Metal n'est plus qu'un lointain souvenir et est presque devenu un passage obligé auquel il faut revenir de temps en temps pour ne pas perdre totalement le fan en cours de route, même sur un morceau au tempo plus soutenu comme Mass Darkness, où Matt Heafy de Trivium viendra faire une apparition complètement inutile, on se demande où Ihsahn veut en venir tant ce morceau n'est au final qu'un condensé de tout ses gimmicks amassés depuis une dizaine d'années.
Malgré tout, on ne peut pas lui enlever une chose, Ihsahn est quand même un sacré bosseur quand il s'agit de gaver ses compositions de détails et de textures diverses, ce qui fait que même quand c'est très moyen, comme c'est le cas ici, ça reste malgré tout plutôt bon, ce sont les détails et le travail titanesque accompli sur les arrangements qui sauvent l'album, ce qui ne va pas empêcher Arktis d'être souvent très confus, comme si Ihsahn, par moment, ne savait pas vraiment quoi faire et décidait de tout foutre dans un seul et même morceau, c'est un peu ce qu'il se passe sur My Heart is of the North, on retrouve bien un riff plutôt Heavy d'un Ihsahn qui doit surement recycler des parties de guitares non utilisées d'Eremita avant de bifurquer vers du progressif pur et dur à la Opeth teinté de sonorités et de claviers 70's, ouais, c'est le bordel, un très beau bordel puisque miraculeusement Ihsahn parvient à faire tenir le bouzin debout car le bougre sait composer, mais ça reste d'une extrême confusion malgré tout.
Partant de là, on peut considérer Arktis comme une véritable collection de hit & miss avec de très bons moments, quelques passages Wtf, mais aussi des moments où l'on se demande ce qu'est en train de foutre Ihsahn sur ce disque, qui a toujours finalement le même problème, vouloir à tout prix être très accessible tout en développant un univers extrêmement hermétique aux concepts abscons, en quelque sorte, Ihsahn tente de refaire Eremita dans un genre différent, puisque c'est de Progressif qu'il s'agit ici, sauf que le résultat est un peu le même, Arktis est un fourre-tout artistique, paradoxalement accessible tout en étant incompréhensible.
On avait déjà eu droit à de l’électronique expérimentale il y a trois ans, Ihsahn remet le couvert avec South Winds, de l'électronique minimaliste paresseuse et pas des plus inspirés, pour un build-up qui abouti... sur rien, que dalle, cette dimension électro bancale sera également présente sur un Frail dont on se demande encore pourquoi Ihsahn gueule dessus tant son chant Black sonne ici hors de propos, Pressure renvoie directement au mix prog/Emperor/Peccatum de the Adversary en toute décontraction, alors qu'un In the Vaults propose la meilleure prestation vocale de tout l'album, avec un enchevêtrement de texture vocale conférant au titre une ambiance toute particulière.
Comme on est plus à un revirement de situation près, avec Until I Too Dissolve, Ihsahn va explorer les années 80 avec un gros riff Arena Rock qui rappellera le Van Halen ou le whitesnake de la bonne époque, bravo Ihsahn, t'as réussi à composer un mauvais titre d'Eclipse, je te bien t'avouer que je ne m'attendais pas à ça, heureusement il y a mieux, c'est planqué à la toute fin du disque, mais Celestial Violence, ça bute, car là, pour le coup, la sauce prend tout de suite et on retrouve un Ihsahn empathique qui sait mixé avec finesse du Black et du progressif en demeurant accessible malgré sa dimension expérimentale, titre où l'on retrouve d'ailleurs, comme d'habitude, le chanteur de Leprous Einar Solberg, mais bon, comme c'est ton beau-frère, ça doit pas coûter cher, autre guest, on retrouve une fois encore Jørgen Munkeby, qui doit être le seul joueur de saxophone de la planète, ou Ihsahn ne doit connaitre que lui en fait, sur un Crooked Red Line chiant comme un dimanche pluvieux, ah, pendant que j'y suis, je vous disais que Celestial Violence était le dernier morceau de la galette, sauf qu'il existe une version limitée où on a un bonus track, Til Tor Ulven (Søppelsolen), et je ne sais pas trop quoi en dire, si vous voulez écouter un long machin de neuf minutes où un vieux parle en norvégien, c'est le moment, j'ai rien compris au truc...
Bon, on ne va pas se mentir, je n'ai pas particulièrement été charmé par cette nouvelle livraison solo d'Ihsahn, Arktis est un bordel, un fourre-tout, vous allez me dire que c'était déjà le cas avec Das Seelenbrechen, mais au moins on était prévenu que l'album n'était pas vraiment un album mais juste une collection d'expérimentations, et dans une certaine mesure, je préfère encore quand Ihsahn expérimente librement en dehors de tout concept plutôt qu'au sein d'un disque qui en regorge.
Arktis est un album de progressif abscons et hermétique qui se veut accessible, mais qui échoue sur ces deux points précis, on se retrouve avec un fourre-tout conceptuel carrément bancal, c'est certes beau et admirablement produit, l'album fourmille de détails, de textures, d'ambiances, mais les morceaux ne fonctionnent pas vraiment, on passe du coq à l'âne sans vraiment de transition, sans justification, juste parce qu'Ihsahn peut le faire, il se perd toujours autant dans une vision artistique que lui seul semble comprendre désormais, et que son public hipster fera semblant de comprendre en le qualifiant de génie, parce que c'est bien connu, quand c'est incompréhensible, c'est toujours génial, non?
Globalement, le pic de la carrière solo d'Ihsahn se situe à son troisième album, After, l'aboutissement du développement entrepris lors de ses deux premières tentatives, la suite fut un peu plus bizarre, avec un gros coup de moins bien lors d'un Eremita tout ce qu'il y avait de plus confus, et puis il y a eu Das Seelenbrechen, un disque vraiment à part puisque constituant en quelque sorte une pause expérimentale pour le norvégien, qui avait décidé de sortir de sa zone de confort pour s'essayer à plein de nouvelles choses, pour ce qui était presque son album le plus intéressant, fait d'improvisations et d'expérimentations en tout genre, cette parenthèse terminée, voici Arktis, déjà le sixième solo d'Ihsahn, qui sera bien plus convenu dans son approche, non dénué de surprises, évidemment, car après tout, le norvégien expérimente toujours plus ou moins, mais l'ensemble va s'avérer une nouvelle fois plutôt confus et hétéroclite...
Pourtant, cet album est bien différent de ce à quoi Ihsahn nous avait habitué ces dernières années, comme si Ihsahn était en quelque sorte frappé par le syndrome Åkerfeldt, on sent bien que l'extrême ne l'intéresse plus vraiment et qu'il est temps de passer à autre chose, et même si le changement est moins drastique que le revirement de situation opéré chez Opeth, c'est bien pour sa dimension progressive que se fera remarquer Arktis, donc voilà, on va faire simple, c'est souvent mou et très chiant.
Le ton est donné dès le premier titre, le Black, c'est du passé, Ihsahn fait presque une croix sur l'héritage Peccatum et Emperor qui imbibait la plupart de ses albums solo, avec Disassembled, si ce n'était le premier riff d'ouverture réminiscence d'un Angl, on se croirait véritablement chez Leprous, le chant clair est omniprésent, dont un refrain, il faut bien l'avouer, particulièrement efficace, une basse chaleureuse sert de fil conducteur à un bon petit morceau sympathique mais pas forcément des plus intéressants, le Black Metal n'est plus qu'un lointain souvenir et est presque devenu un passage obligé auquel il faut revenir de temps en temps pour ne pas perdre totalement le fan en cours de route, même sur un morceau au tempo plus soutenu comme Mass Darkness, où Matt Heafy de Trivium viendra faire une apparition complètement inutile, on se demande où Ihsahn veut en venir tant ce morceau n'est au final qu'un condensé de tout ses gimmicks amassés depuis une dizaine d'années.
Malgré tout, on ne peut pas lui enlever une chose, Ihsahn est quand même un sacré bosseur quand il s'agit de gaver ses compositions de détails et de textures diverses, ce qui fait que même quand c'est très moyen, comme c'est le cas ici, ça reste malgré tout plutôt bon, ce sont les détails et le travail titanesque accompli sur les arrangements qui sauvent l'album, ce qui ne va pas empêcher Arktis d'être souvent très confus, comme si Ihsahn, par moment, ne savait pas vraiment quoi faire et décidait de tout foutre dans un seul et même morceau, c'est un peu ce qu'il se passe sur My Heart is of the North, on retrouve bien un riff plutôt Heavy d'un Ihsahn qui doit surement recycler des parties de guitares non utilisées d'Eremita avant de bifurquer vers du progressif pur et dur à la Opeth teinté de sonorités et de claviers 70's, ouais, c'est le bordel, un très beau bordel puisque miraculeusement Ihsahn parvient à faire tenir le bouzin debout car le bougre sait composer, mais ça reste d'une extrême confusion malgré tout.
Partant de là, on peut considérer Arktis comme une véritable collection de hit & miss avec de très bons moments, quelques passages Wtf, mais aussi des moments où l'on se demande ce qu'est en train de foutre Ihsahn sur ce disque, qui a toujours finalement le même problème, vouloir à tout prix être très accessible tout en développant un univers extrêmement hermétique aux concepts abscons, en quelque sorte, Ihsahn tente de refaire Eremita dans un genre différent, puisque c'est de Progressif qu'il s'agit ici, sauf que le résultat est un peu le même, Arktis est un fourre-tout artistique, paradoxalement accessible tout en étant incompréhensible.
On avait déjà eu droit à de l’électronique expérimentale il y a trois ans, Ihsahn remet le couvert avec South Winds, de l'électronique minimaliste paresseuse et pas des plus inspirés, pour un build-up qui abouti... sur rien, que dalle, cette dimension électro bancale sera également présente sur un Frail dont on se demande encore pourquoi Ihsahn gueule dessus tant son chant Black sonne ici hors de propos, Pressure renvoie directement au mix prog/Emperor/Peccatum de the Adversary en toute décontraction, alors qu'un In the Vaults propose la meilleure prestation vocale de tout l'album, avec un enchevêtrement de texture vocale conférant au titre une ambiance toute particulière.
Comme on est plus à un revirement de situation près, avec Until I Too Dissolve, Ihsahn va explorer les années 80 avec un gros riff Arena Rock qui rappellera le Van Halen ou le whitesnake de la bonne époque, bravo Ihsahn, t'as réussi à composer un mauvais titre d'Eclipse, je te bien t'avouer que je ne m'attendais pas à ça, heureusement il y a mieux, c'est planqué à la toute fin du disque, mais Celestial Violence, ça bute, car là, pour le coup, la sauce prend tout de suite et on retrouve un Ihsahn empathique qui sait mixé avec finesse du Black et du progressif en demeurant accessible malgré sa dimension expérimentale, titre où l'on retrouve d'ailleurs, comme d'habitude, le chanteur de Leprous Einar Solberg, mais bon, comme c'est ton beau-frère, ça doit pas coûter cher, autre guest, on retrouve une fois encore Jørgen Munkeby, qui doit être le seul joueur de saxophone de la planète, ou Ihsahn ne doit connaitre que lui en fait, sur un Crooked Red Line chiant comme un dimanche pluvieux, ah, pendant que j'y suis, je vous disais que Celestial Violence était le dernier morceau de la galette, sauf qu'il existe une version limitée où on a un bonus track, Til Tor Ulven (Søppelsolen), et je ne sais pas trop quoi en dire, si vous voulez écouter un long machin de neuf minutes où un vieux parle en norvégien, c'est le moment, j'ai rien compris au truc...
Bon, on ne va pas se mentir, je n'ai pas particulièrement été charmé par cette nouvelle livraison solo d'Ihsahn, Arktis est un bordel, un fourre-tout, vous allez me dire que c'était déjà le cas avec Das Seelenbrechen, mais au moins on était prévenu que l'album n'était pas vraiment un album mais juste une collection d'expérimentations, et dans une certaine mesure, je préfère encore quand Ihsahn expérimente librement en dehors de tout concept plutôt qu'au sein d'un disque qui en regorge.
Arktis est un album de progressif abscons et hermétique qui se veut accessible, mais qui échoue sur ces deux points précis, on se retrouve avec un fourre-tout conceptuel carrément bancal, c'est certes beau et admirablement produit, l'album fourmille de détails, de textures, d'ambiances, mais les morceaux ne fonctionnent pas vraiment, on passe du coq à l'âne sans vraiment de transition, sans justification, juste parce qu'Ihsahn peut le faire, il se perd toujours autant dans une vision artistique que lui seul semble comprendre désormais, et que son public hipster fera semblant de comprendre en le qualifiant de génie, parce que c'est bien connu, quand c'est incompréhensible, c'est toujours génial, non?
Track Listing:
1. Disassembled 05:02
2. Mass Darkness 03:52
3. My Heart Is of the North 04:43
4. South Winds 05:34
5. In the Vaults 04:09
6. Until I Too Dissolve 05:24
7. Pressure 06:04
8. Frail 03:39
9. Crooked Red Line 04:16
10. Celestial Violence 05:24