mercredi 13 juin 2012

[Live] Les Métallurgicales 2012


Denain, sympathique petite bourgade du nord de la France, ayant pour particularité d'être l'une des villes les plus pauvres de France, commence heureusement à se faire connaitre autrement que par son triste taux de chômage, par le biais de son festival Metal, créé par feu Patrick Roy, dont la quatrième édition avait lieu samedi dernier, et pour laquelle je me suis donc déplacé.
Vous savez que je déteste faire des live reports, mais comme l'actu est très faible en ce moment, il faut bien que je remplisse un peu ce blog (bon, il y aura quand même deux chroniques cette semaine), bref, je vais vous conter mes aventures à Denain, avec en prime de magnifique photos prises à l'arrache au téléphone...

Il faut quand même avouer que l'affiche cette année n'est pas vraiment géniale, ok, il y a Anthrax (qui a dû pomper tout le budget?) et Meshuggah, le reste, Loudblast inclus, c'est quand même moyen, alors quand on m'a proposé de me véhiculer malgré un départ tardif vers 15h30, je n'ai pas trop hésité (faut dire aussi que lorsqu'on a un chauffeur, on peut picoler), alors tant pis pour SOH, Collapse, Noise Emission Control, et Revoker, si vous êtes déçu de ne pas savoir ce que je pense de ces groupes, adressez vos réprimandes à Mr Pépin, c'est de sa faute...
On arrive donc sur le site du festival vachement tard, un peu avant 17h, c'est plutôt bien foutu, la partie extérieure est accessible gratuitement, comprenant une scène, la baraque à frite, le bar, et le gros stand de merch, avec comme d'habitude EMP qui attend le chaland afin de le sodomiser joyeusement en lui soutirant son argent avec ses cds et son merch à des prix absolument honteux.
Le temps de passer à la banque du fest pour échanger nos euros contre des billets de monopoly et de prendre une bière, on pénètre donc dans la grande salle, dans laquelle on ne peut d'ailleurs pas entrer avec sa bière (sic), où Loudblast est déjà au boulot...

Ça doit faire un an que les nordistes squattent à peu près tous les festivals de l'hexagone, autant dire que je les avais vu un paquet de fois avant, bizarrement sans jamais avoir payer un billet spécialement pour eux, et rien n'a changé, leur prestation est comme sur album, c'est solide, c'est massif, mais ça ne sert à rien, en gros, ben ouais, c'est chiant et assommant, et il ne se passe pas grand chose sur scène.
Globalement, Loudblast, c'est le genre de concert où tu peux sortir de la salle, boire une bière, fumer une clope, et revenir en étant sûr de n'avoir rien raté, les gars n'ont pas bougé d'un poil et musicalement c'est toujours aussi écrasant, bref, une prestation très professionnelle, mais avec cette violence assez vaine, où le spectateur dodeline gentiment de la tête par politesse, parce que c'est Loudblast, et que le groupe à un statut vaguement culte dans le coin...


On décide d'aller manger, il est tôt, mais faut dire qu'il n'y a qu'une seule friterie pour tout le festival, ce qui est très très peu, on a attendu une grosse demi-heure, mais après le temps d'attente était encore pire.
Après, ben ça reste de la bouffe de friterie, avec un hamburger composé principalement de pain, avec un petit bout de viande surgelé pas trop cuit qui se ballade dedans avec sa tranche de fromage et son bout de salade, les frites étaient assez correctes, c'est déjà ça.
De la même manière, au niveau du bar, c'était la guerre d'attente pour pouvoir toucher le saint Graal, un seul bar, deux pompes, et donc seulement deux personnes pour abreuver tout le monde, heureusement que le vendeur de pop-corn et la friterie te lâchaient de la bière en cannette, de la bonne vieille kro infecte.
Bref, pour bouffer et picoler, c'était vraiment la merde...

Pendant ce temps-là, alors que nous mangions, Prime Sinister avait pris d'assaut la scène extérieure devant un public clairsemé absolument pas concerné qui faisait la queue pour manger et boire, et il faut bien avouer qu'il n'y a pas grand chose à retenir de leur prestation, où seul le chanteur/guitariste semble se bouger le cul avec une bonne imitation vocale de Lemmy...


Retour dans la salle pour assister au tant attendu concert des vétérans d'Anthrax, et je vais pas vous mentir, c'était une putain de tuerie, malgré un son pas exceptionnel, mais pas non plus dégueulasse.
Les vieux ricains, emmenés par un Joey Belladonna très en verve et particulièrement communicatif, vont mettre une branlée à tout le monde, avec une setlist mêlant les classiques et les trois seuls bons titres du dernier album. (Setlist)
Le concert démarre fort avec donc deux titres du nouvel album, Earth on Hell et Fight 'em til you can't, histoire de chauffer la fosse avant les deux tueries légendaires Caught in a Mosh et Antisocial.
Les titres s’enchaînent à toute vitesse, Joey est très en voix ce soir, les autres ne sont pas en reste, à commencer par un Scott Ian très sautillant, le groupe balance ses classiques, de Indians a Among the living, sans oublier Madhouse et I am the Law en rappel, bref, c'était de la folie, de la bonne humeur, et donc un grand moment de Metal et LA grosse tarte dans la gueule du festival.

Il faut également noter que pendant les concerts, les gars de la sécu intervenaient dans la foule pour empêcher les gens de prendre des photos, j'avoue ne pas trop comprendre pourquoi et c'est un peu débile en fin de compte.
Alors quoi? faut laisser l'exclu des photos à tous les blaireaux accrédités pour qu'ils fassent de jolis reports sur le webzine foireux ou qu'ils publient leurs photos sur leurs sites de photos Metal qui n’intéressent personne? (putain quoi, Metal-pix.com? sérieusement?)
Surtout que ces gars (vraiment trop nombreux, faudrait arrêter de distribuer des pass photo à tout le monde hein...) te pourrissent la vue sans vergogne quand t'es dans les premiers rangs...

Retour sur la scène extérieure en attendant Meshuggah, ou le public à dû se farcir la prestation absolument atroce de Sarah Jezebel Deva, qui n'avait vraiment rien à foutre là.
C'était déjà le cas l'année dernière à Chaulnes, où la pauvre avait joué devant une salle quasiment vide alors que le public était dehors en train de manger et de profiter du soleil, mais cette fois-ci, pas d’échappatoire pour le malheureux public qui va devoir supporter ce massacre en faisant la queue pour bouffer/acheter une bière.
Je me demande bien comment une personne normale peut avoir l'idée de booker la demoiselle, hein, pourquoi? elle paye pour jouer ou quoi? j'avoue que ça me dépasse, et en tout cas, elle va nous rappeler tout au long du set du groupe pourquoi elle n'était qu'une choriste dans Cradle of Filth, son chant est atroce (souvent faux), et elle passe son temps à faire des vocalises insupportables, sur fond de gros riffs médiocres et d'une bande symphonique kitschissime à souhait, c'est pas compliqué, ça sonne comme un clavier bontempi, le résultat est tout simplement odieux, avec un son qui fut une véritable bouillie sonore...
Pitié, plus jamais ça...


Suite à un soucis logistique qui a vu Anthrax jouer donc assez tôt, c'est à Meshuggah que revient le privilège de clôturer cette quatrième édition des Métallurgicales, et ce fut une grosse tarte dans la gueule, dans une ambiance particulièrement hypnotique.
Dans une brume qui perdurera pendant tout le concert et avec de très jolis lights, Meshuggah va envoyer du très très lourd, visuellement et surtout musicalement.
L'atmosphère était étouffante, chaotique, les musiciens n'apparaissaient presque qu'en ombres chinoises, pas d'échanges avec le public, les types sont arrivés et ont envoyé le pâté pendant plus d'une heure, achevant les festivaliers avec une setlist assez bien équilibrée mêlant titres rapides et bourrins, et les titres hypnotiques plus alambiqués. (setlist).
J'adore Meshuggah, mais à chaque fois que je les avais vu, leur set durait 45-50 minutes, le problème ici, c'est avec ce show rallongé, quasiment 1h20, j'ai quand même lâché prise au bout d'une heure, dégageant des premiers rangs pour aller me poser au bout de la salle, et je n'étais pas le seul car pas mal de personnes se sont barrées dans les dernières vingt minutes.
Malgré tout, ça n'enlève rien à la prestation dantesque et apocalyptique des suédois ce soir-là, c'était juste un poil trop long...

Bref, malgré une affiche pas top qui ne proposait en fin de compte que deux très gros groupes, ces Metallurgicales furent un très bon moment, dans une très bonne ambiance, Anthrax et Meshuggah ont assuré grave et c'est bien là l'essentiel.
Le public était au rendez-vous, comme quoi même avec une affiche pas géniale, la présence d'une vieillerie culte est suffisante pour attirer du monde.
Dommage que l'accès à la nourriture et à la bière (pas trop chère heureusement) fut aussi chaotique, c'est bien le seul point noir de ce festival au demeurant fort sympathique...
(Un grand bravo à Ben qui a récupéré la baguette de Tomas Haake, et merci à Clément pour le trajet dans la Pépin-mobile)