Il y a des évolutions qui sont plus naturelles que d'autres.
Même si le premier album de Sólstafir, Í Blóði og Anda, est étiqueté Black Metal, la Black des islandais n'avait franchement rien de conventionnel, et ce sont justement les conventions que Sólstafir s'est employé à bousculer tout au long de sa carrière, se servant du Metal comme base pour partir vers une autre direction, conservant des bribes métalliques comme fil conducteur à leur évolution, car même si Sólstafir en 2014 n'a plus rien à voir avec le Sólstafir de 2002, les cow-boys islandais ont su conserver leur personnalité et leur identité.
Sólstafir ne fait aujourd'hui plus de Metal mais en conserve l'esprit et toute son essence, on parle aujourd'hui de Post-Rock, d'atmosphérique, de Post-Metal, ou que sais-je encore pour qualifier la musique des islandais, mais malgré sa mutation, Sólstafir ne sonne comme personne d'autre, Sólstafir n'est pas Katatonia, pas Pink Floyd non plus, et encore moins un énième Sigur Ros, non, Sólstafir est Sólstafir, droit dans ses santiags, et Ótta, cinquième album, est une preuve supplémentaire de la brillance des islandais, bien décidés à nous démontrer qu'ils n'avaient pas atteints les limites de leur évolution avec Svartir Sandar...