mercredi 28 février 2018

[Chroniques en rafale] Février 2018

Je vous avais annoncé le mois dernier que les Chroniques en Rafale™ allaient probablement changer de nom, bah ce ne sera pas encore ce mois-ci, j'ai pas eu le temps d'y réfléchir parce que putain que février est passé vite et qu'on est déjà le dernier jour du mois et que je suis complètement à la bourre, en parlant de février d'ailleurs, il semble que ce soit devenu le mois le plus creux de l'année en terme de sorties, les groupes occupent désormais le terrain en janvier histoire de faire charter haut leurs daubes, bref, février c'est congelé et on espère que le printemps apportera son lot de bons disques.
Je rappelle le principe des Chroniques en Rafale™, comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, je vous propose chaque mois un bloc de mini-chroniques où je donnerai mon avis à l'arrache en survolant quelques albums, sans aller en profondeur, en tâchant d'être concis et précis sur ce que j'en pense, il n'en reste pas moins que ce seront des jugements à l'emporte-pièce où l'on sortira souvent le sulfateuse.

Pestilence - Hadeon (Hammerheart Records)
Cinq ans après le bien médiocre Obsideo, qui faisait déjà suite au dégueulasse Doctrine, et après un micro split qui a vu Patrick Mameli globalement virer tout le monde pour recruter de nouveaux intérimaires, Pestilence revient avec une nouvelle livraison de Tech/Death Thrashy à l'ancienne avec de la branlette jazzy par-dessus, autant le dire tout de suite, c'est moins mauvais que les deux derniers disques, Hadeon est un petit disque acceptable qui ne risque malgré tout pas de devenir un classique, loin de là, Mameli est le genre de gars à toujours vouloir refaire Testimony of the Ancients sans jamais y arriver, et spoiler alert, il n'y réussira jamais, Mameli "chante" toujours comme une patate et l'album contient quelques bons moments, deux-trois bons titres qui sortent du lot, il y a également pas mal de platitudes et de banalités, mais il y a du mieux et Mameli s'est un peu plus bougé le cul qu'à l'ordinaire cette fois-ci, bref, rien de honteux là-dedans, c'est moyen-plus quoi...
(En écoute sur Youtube)
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Therion - Beloved Antichrist (Nuclear Blast)
Un TRIPLE album conceptuel de TROIS heures et PAS un seul bon titre!? Mais c'est quoi cette enculade? Therion est revenu avec un gargantuesque Opéra Metal qui a oublié le Metal en route, enfin, il y a peut-être du Metal quelque part, sauf qu'il est enseveli sous cent tonnes d'orchestrations et d'arrangements symphoniques, putain que c'est chiant, c'est incroyable tellement c'est chiant, et pompeux aussi, et pédant, mais ça aurait pu être pire, Christofer Johnsson aurait pu nous sortir le bouzin en un seul morceau pour encore plus d'élitisme, bref, Beloved antichrist est aussi triste que sa pochette, trois heures putain!!!
(En écoute: Theme for Antichrist)
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Harakiri for the Sky - Arson (Art of Propaganda)
Post-Hardcore à trémolo avec le nouvel album des autrichiens d'Harakiri for the Sky, appeler ça du Black Metal est profondément injurieux pour le genre, Arson est fondamentalement un groupe de post-Hardcore où on aurait plaqué un type qui gueule et quelques trémolo pour faire Trve, en injectant une dose d'Insomnium sans aucune raison, c'est chiant, c'est long, ça en fait des caisses et c'est tout le temps surjoué et ampoulé, et ça devient même embarrassant quant t'as un morceau comme Stillborn qui semble être sorti d'un disque de Korpiklaani, bref, à moins d'avoir un tatouage d'oiseau sur le cou, des écarteurs d'oreille, et d'écrire pour Pitchfork, c'est d'la merde.
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Saxon - Thunderbolt (Silver Lining Music)
Ce qui me trouble vraiment avec cet album, c'est cet aigle qui n'est pas centré sur la pochette, c'est fou quand même! ... A part ça, c'est un album de Saxon, le groupe a dépassé les quarante ans de carrière mais semble inoxydable, Biff Byford a toujours une voix correcte et le groupe envoie toujours du bon vieux Heavy Metal classique et efficace, et surtout ça joue toujours encore dur, Saxon ne semble pas se ramollir et c'est tout à leur honneur, après, évidemment, Thunderbolt est un album tout à fait dispensable qui à le mérite de faire le boulot et de rassurer sur l'état de santé du groupe.
(En écoute: Thunderbolt)
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Ektomorf - Fury (AFM)
L'année dernière, Zoltán Farkas a dégagé tous les membres de son groupe pour recruter une nouvelle bande d'intérimaires surement moins chère que la précédente, ce qui n'a absolument rien changé à ce qu'est Ektomorf, une contrefaçon hongroise de Soulfly, Fury est conforme à ce que vous pouvez attendre d'un album du groupe, un mix de Groove/Thrash/Nü Metal, ça fait quand même plus de vingt ans que le groupe fait la même chose et Fury ressemble à n'importe quel album du groupe avec ses morceaux interchangeables et aucune innovation ni tentative d'évolution, les mecs ont le cul dans la merde mais ils sont habitués à l'odeur et trouvent la chaleur agréable...
(En écoute: The Prophet of Doom)
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Royal Hunt - Cast in Stone (Indépendant)
Je dois bien vous avouer que je suis presque tomber de ma chaise quand j'ai vu ce mois-ci que Royal Hunt existait encore et qu'ils sortaient un nouveau disque, c'est dingue, j'étais sûr qu'ils avaient mis la clé sous la porte il y a au moins dix ans, mais passons, j'ai écouté Cast in Stone, et y'a pas à chier, c'est un disque cool, Royal Hunt est toujours ce groupe de Power/Prog accessible et efficace aux mélodies sucrées, dominé par le chant extraordinaire de DC Cooper, qui joue énormément dans le côté catchy de compositions parfois un peu trop longues malgré tout, Cast in Stone est un bon petit disque de la part d'un bon petit groupe, sympathique donc.
(En écoute: A Million Ways to Die)
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Manigance - Machine Nation (Verycords)
Le meilleur groupe de Power/Prog français est de retour après quatre ans d'absence, c'est toujours un petit événement tant le groupe à tendance à se faire discret entre ses albums, et sachez que Machine Nation ne déçoit pas, proposant exactement ce dont on est en droit d'attendre d'un album du groupe, un Power/Heavy classieux, efficace, solide, légèrement progressif mais pas trop, énergique, toujours chanté en français par l'excellent Didier Delsaux, dont c'est, catastrophe, le dernier album, il vient d'être remplacé par une chanteuse d'ailleurs, ce qui est assez curieux mais pourquoi pas, bref, à défaut d'évolution majeure, Machine Nation étant très codifié et ne sort pas vraiment de sa formule habituelle, Manigance sort un album classique qui joue sur les forces du groupe sans trop de prises de risque, c'est certes prévisible mais ça reste du tout bon.
(En écoute: Machination)
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Crescent - The Order of Amenti (Listenable)
Si je vous dis Death Metal et Egypte, vous allez immédiatement penser à Nile, et pas du tout à Crescent, c'est con, parce que dans le business du Death égyptien Crescent jouit d'une vraie street cred dans la mesure où eux sont vraiment égyptiens, Nile a peut-être lu des papyrus, mais Crescent descend directement des gars qui les ont écrits, bref, si vous aimez votre Death avec une petite touche de Black, des leads qui font couleur locale et quelques orchestrations bien senties à la Septic Flesh sans trop tomber dans le symphonique, The Order of Amenti fait le boulot et le fait foutrement bien, le bouzin est massif et écrasant avec juste ce qu'il faut de subtilités, du très bon donc.
(En écoute sur Bandcamp)
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The Atlas Moth - Coma Noir (Prosthetic Records)
C'est la grosse claque du mois, et il sera difficile de les éviter dans les listes de fin d'année, après avoir un peu plafonner avec The Old Believer il y a quatre ans, The Atlas Moth s'est mis un bon gros coup de pied au cul avec Coma Noir, qui semble être le couronnement de la carrière des américains, jamais le Sludge/Stoner/Doom atmophérique post-Metal psychédélique (ouais tout ça) du groupe n'avait été aussi diversifié et maîtrisé de bout en bout, en terme d'ambiance, d'intensité, de force de frappe, The Atlas Moth est au sommet du genre, avec un nouveau batteur qui ne plaisante pas du tout et offre au groupe un nouveau sens du rythme qui lui permet d'articuler ses morceaux de manière bien plus dynamique, The Atlas Moth n'hésite pas non plus à expérimenter avec de nouvelles sonorités et Coma Noir est un authentique win, atmosphérique, Heavy, aventureux, c'est une tuerie, point barre.