On a bien cru qu'on avait définitivement perdu Obscura avec l'écroulement de son line-up dit "classique" (celui de Cosmogenesis finalement) ces dernières années, avec les départs de Hannes Grossmann et de Christian Münzner partis fonder Alkaloid, il aura fallu quelques temps pour que Steffen Kummerer ne reconstruise un line-up qui tienne la route, le tout en bossant en parallèle sur Thulcandra.
Bref, toujours accompagné de son bassiste depuis cinq ans Linus Klausenitzer, Kummerer nous présente les nouveaux arrivants, Sebastian Lanser à la batterie, et le très jeune Rafael Trujillo à la guitare, surement arrivé un peu trop tard puisqu'il ne joue d'ailleurs pas sur ce nouveau disque, vu que c'est Tom Geldschläger qui y est crédité, mais passons, voilà le nouveau Obscura bien décidé à redresser la barre après un Omnivium qui en avait laissé plus d'un, dont moi, dubitatif quant à la tournure des événements, le tout enrobé d'une grosse hype dans les médias bien décidés à nous jouer le coup du grand retour des titans du Prog/Tech-Death...
Le problème est qu'une fois la hype dissipée après quelques écoutes, le résultat est plutôt mi-figue mi raisin, c'est con...
Si vous pensiez qu'Obscura s'était, avec Omnivium, quelque peu perdu dans le Prog qui commençait à devenir bien abscons, accrochez-vous, c'est pire...
Enfin non, pas pire, je me suis mal exprimé, disons simplement que la musique d'Obscura va encore devenir plus cryptique avec Akróasis, je ne pensais pas que c'était possible, mais c'est malheureusement le cas la plupart du temps sur cet album, un Tech-Death qui donne de plus en plus l'impression de se perdre en ramifications et en bifurcations, certains tenteront de se convaincre que c'est de la Diversité, j'ai un autre avis sur la question, c'est comme ça.
Il est plutôt marrant de remarquer que ce qui faisait la force du groupe auparavant, avec bien sûr Cosmogenesis, cette capacité à encapsuler toute la technique dithyrambique au sein de vraies chansons aux riffs directeurs très forts avec une remarquable fluidité, se retrouve désormais dilué dans un déluge de plans et d'idées qui ne vont pas nécessairement ensemble, Obscura penche de plus en plus vers le Prog, et Akróasis va s'avérer être encore plus décousu qu'Omnivium, ce qu'Obscura gagne en complexité inutile, il le perd immanquablement en fluidité et en lisibilité.
On ne va pas revenir sur la technique éblouissante d'Obscura, on sait déjà que chaque membre du projet est un maître de son instrument, et comme Kummerer sait très bien s'entourer, les nouveaux venus seront au diapason, il va de soi que les prestations individuelles seront ici stratosphériques et largement au dessus du lot, seulement voilà, Obscura a quelque peu oublié comment composer des chansons et se contente désormais de sa complexité, une tendance qui empire au fur et à mesure qu'il glisse vers le progressif à tout prix, je n'ai rien contre la complexité, mais quand il ne reste plus que ça et des démonstrations techniques ébouriffantes, on commence à avoir un problème, Obscura est de plus en plus illisible et se regarde désormais jouer.
Obscura se disperse de plus en plus et semble incapable de donner du liant à sa tambouille, le groupe à des tonnes d'idées, mais vraiment beaucoup, et les jette dans les morceaux de façon presque aléatoire, un titre comme Ode to the Sun est assez révélateur de cet état de fait, ce morceau semble tout à fait composer d'idées à l'état embryonnaires, il y a plein d'idées dans ce titre, mais jamais une seule qui ne soit convenablement développée jusqu'au bout, chaque partie est bonne, on touche même à l'excellence, mais mises bout à bout, on obtient un morceau tout ce qu'il y a de plus hétéroclite et un peu bancal, et ce sera plus ou moins le cas sur toutes les pistes de la galette.
Malgré toutes les qualités du groupe, notamment sur le plan technique, c'est le manque de direction qui va irrémédiablement plomber l'album, et pas seulement le fait que Kummerer ait récupéré le vocodeur de Cynic et qu'il semble bien s'amuser avec puisqu'il en a mis un peu partout, je ne sais pas trop, peut-être que ce genre de Tech-Death a besoin d'un concept fort pour pouvoir fonctionner correctement, le fait d'avoir un concept aurait peut-être permis à Obscura de donner à chaque titre un sens et un but précis, et à défaut, il vagabonde un peu partout, assemblant des plans complètement fous encore et encore, sans réelle cohésion, The Monist est composé de plans géniaux, mais part dans tous les sens, sans objectif défini, alors qu'un morceau comme le titre éponyme Akróasis, pourtant porteur d'une approche très progressive, parvient malgré tout à conserver un certain sens du groove le rendant étrangement catchy malgré les digressions techniques, pour le coup, la fluidité et un caractère rentre-dedans guidé par un riff central auquel le groupe peut se raccrocher sont au rendez-vous, ce ne sera que trop peu le cas sur l'album en général.
Akróasis a plutôt tendance à tomber dans le créneau de la technique pour la technique, alors que la technique devrait davantage être au service d'une vision d'ensemble, partant de là, les morceaux seront souvent agrémentés d'éléments superflus et il faut bien l'avouer plutôt prétentieux, comme si on était face à une démonstration technique plutôt qu'à un véritable album, comme cette avalanche de leads jusqu'à l'indigestion sur un Sermon of the Seven Suns inutilement long, encore une fois, ça part très bien et le groupe se disperse complètement et part dans des délires incompréhensibles pour le commun des mortels, ce caractère hétéroclite culminera évidemment avec les quinze minutes de Weltseele, le gros pavé épico-tech-progressif du disque, où le groupe semble passer d'une idée à une autre toutes les dix secondes sans jamais prendre le temps d'en développer une seule, c'est vous dire le bordel du truc, alors ouais, c'est über-technique à mort, y'a des orchestrations, il y a d'ailleurs absolument de tout dans ce titre, mais jamais une ligne directrice, Obscura joue pour jouer, et cela donne un bordel complètement hermétique du début à la fin.
Bref, toujours accompagné de son bassiste depuis cinq ans Linus Klausenitzer, Kummerer nous présente les nouveaux arrivants, Sebastian Lanser à la batterie, et le très jeune Rafael Trujillo à la guitare, surement arrivé un peu trop tard puisqu'il ne joue d'ailleurs pas sur ce nouveau disque, vu que c'est Tom Geldschläger qui y est crédité, mais passons, voilà le nouveau Obscura bien décidé à redresser la barre après un Omnivium qui en avait laissé plus d'un, dont moi, dubitatif quant à la tournure des événements, le tout enrobé d'une grosse hype dans les médias bien décidés à nous jouer le coup du grand retour des titans du Prog/Tech-Death...
Le problème est qu'une fois la hype dissipée après quelques écoutes, le résultat est plutôt mi-figue mi raisin, c'est con...
Si vous pensiez qu'Obscura s'était, avec Omnivium, quelque peu perdu dans le Prog qui commençait à devenir bien abscons, accrochez-vous, c'est pire...
Enfin non, pas pire, je me suis mal exprimé, disons simplement que la musique d'Obscura va encore devenir plus cryptique avec Akróasis, je ne pensais pas que c'était possible, mais c'est malheureusement le cas la plupart du temps sur cet album, un Tech-Death qui donne de plus en plus l'impression de se perdre en ramifications et en bifurcations, certains tenteront de se convaincre que c'est de la Diversité, j'ai un autre avis sur la question, c'est comme ça.
Il est plutôt marrant de remarquer que ce qui faisait la force du groupe auparavant, avec bien sûr Cosmogenesis, cette capacité à encapsuler toute la technique dithyrambique au sein de vraies chansons aux riffs directeurs très forts avec une remarquable fluidité, se retrouve désormais dilué dans un déluge de plans et d'idées qui ne vont pas nécessairement ensemble, Obscura penche de plus en plus vers le Prog, et Akróasis va s'avérer être encore plus décousu qu'Omnivium, ce qu'Obscura gagne en complexité inutile, il le perd immanquablement en fluidité et en lisibilité.
On ne va pas revenir sur la technique éblouissante d'Obscura, on sait déjà que chaque membre du projet est un maître de son instrument, et comme Kummerer sait très bien s'entourer, les nouveaux venus seront au diapason, il va de soi que les prestations individuelles seront ici stratosphériques et largement au dessus du lot, seulement voilà, Obscura a quelque peu oublié comment composer des chansons et se contente désormais de sa complexité, une tendance qui empire au fur et à mesure qu'il glisse vers le progressif à tout prix, je n'ai rien contre la complexité, mais quand il ne reste plus que ça et des démonstrations techniques ébouriffantes, on commence à avoir un problème, Obscura est de plus en plus illisible et se regarde désormais jouer.
Obscura se disperse de plus en plus et semble incapable de donner du liant à sa tambouille, le groupe à des tonnes d'idées, mais vraiment beaucoup, et les jette dans les morceaux de façon presque aléatoire, un titre comme Ode to the Sun est assez révélateur de cet état de fait, ce morceau semble tout à fait composer d'idées à l'état embryonnaires, il y a plein d'idées dans ce titre, mais jamais une seule qui ne soit convenablement développée jusqu'au bout, chaque partie est bonne, on touche même à l'excellence, mais mises bout à bout, on obtient un morceau tout ce qu'il y a de plus hétéroclite et un peu bancal, et ce sera plus ou moins le cas sur toutes les pistes de la galette.
Malgré toutes les qualités du groupe, notamment sur le plan technique, c'est le manque de direction qui va irrémédiablement plomber l'album, et pas seulement le fait que Kummerer ait récupéré le vocodeur de Cynic et qu'il semble bien s'amuser avec puisqu'il en a mis un peu partout, je ne sais pas trop, peut-être que ce genre de Tech-Death a besoin d'un concept fort pour pouvoir fonctionner correctement, le fait d'avoir un concept aurait peut-être permis à Obscura de donner à chaque titre un sens et un but précis, et à défaut, il vagabonde un peu partout, assemblant des plans complètement fous encore et encore, sans réelle cohésion, The Monist est composé de plans géniaux, mais part dans tous les sens, sans objectif défini, alors qu'un morceau comme le titre éponyme Akróasis, pourtant porteur d'une approche très progressive, parvient malgré tout à conserver un certain sens du groove le rendant étrangement catchy malgré les digressions techniques, pour le coup, la fluidité et un caractère rentre-dedans guidé par un riff central auquel le groupe peut se raccrocher sont au rendez-vous, ce ne sera que trop peu le cas sur l'album en général.
Akróasis a plutôt tendance à tomber dans le créneau de la technique pour la technique, alors que la technique devrait davantage être au service d'une vision d'ensemble, partant de là, les morceaux seront souvent agrémentés d'éléments superflus et il faut bien l'avouer plutôt prétentieux, comme si on était face à une démonstration technique plutôt qu'à un véritable album, comme cette avalanche de leads jusqu'à l'indigestion sur un Sermon of the Seven Suns inutilement long, encore une fois, ça part très bien et le groupe se disperse complètement et part dans des délires incompréhensibles pour le commun des mortels, ce caractère hétéroclite culminera évidemment avec les quinze minutes de Weltseele, le gros pavé épico-tech-progressif du disque, où le groupe semble passer d'une idée à une autre toutes les dix secondes sans jamais prendre le temps d'en développer une seule, c'est vous dire le bordel du truc, alors ouais, c'est über-technique à mort, y'a des orchestrations, il y a d'ailleurs absolument de tout dans ce titre, mais jamais une ligne directrice, Obscura joue pour jouer, et cela donne un bordel complètement hermétique du début à la fin.
Je ne pense pas qu'Obscura franchira un jour la ligne jaune en empruntant la direction Jazz/Prog d'un Cynic, le groupe semble destiné à demeurer fermement ancré dans le giron du Death, seulement voilà, à l'image d'Akroasis, Obscura ne semble pas véritablement savoir où il va et navigue à vue sans plan précis,
L'album est plein de qualités (notamment une production de V. Santura qui, bien que très compressée comme toute la production le Death Metal actuelle, rend justice à chaque instrument, permettant surtout à la basse virevoltante de briller), mais au final se définit davantage par ses manques plutôt que par ses points forts, le manquement principal étant bien évidemment l'absence relative de cohésion dans ce que fait Obscura aujourd'hui, Akróasis semble être davantage un album de transition, le problème étant que même le groupe ne semble pas savoir dans quel direction tout ça va aller à l'avenir.
Akróasis est un disque fourre-tout et hétéroclite, surchargé d'une sur-complexité inutile, surtout, si le groupe avait su développer ne serait-ce qu'un dixième de toutes les idées qu'il a eu sur cet album, on aurait surement eu affaire à un très grand disque, ce qu'il n'est pas, malheureusement, pris indépendamment, chaque passage progressif et spasme technique est exceptionnel, mais de manière invraisemblable, l'ensemble ne tient pas vraiment la route, et en fin de compte, le mieux est l’ennemi du bien...
L'album est plein de qualités (notamment une production de V. Santura qui, bien que très compressée comme toute la production le Death Metal actuelle, rend justice à chaque instrument, permettant surtout à la basse virevoltante de briller), mais au final se définit davantage par ses manques plutôt que par ses points forts, le manquement principal étant bien évidemment l'absence relative de cohésion dans ce que fait Obscura aujourd'hui, Akróasis semble être davantage un album de transition, le problème étant que même le groupe ne semble pas savoir dans quel direction tout ça va aller à l'avenir.
Akróasis est un disque fourre-tout et hétéroclite, surchargé d'une sur-complexité inutile, surtout, si le groupe avait su développer ne serait-ce qu'un dixième de toutes les idées qu'il a eu sur cet album, on aurait surement eu affaire à un très grand disque, ce qu'il n'est pas, malheureusement, pris indépendamment, chaque passage progressif et spasme technique est exceptionnel, mais de manière invraisemblable, l'ensemble ne tient pas vraiment la route, et en fin de compte, le mieux est l’ennemi du bien...