lundi 31 août 2015

[Chroniques en Rafale] Août 2015

Comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, j'ai choisi de vous proposer tous les mois ces Chroniques en rafale, où je vous donnerai mon avis sur les albums que je n'ai justement pas eu le temps de chroniquer, bien sûr, je n'irai pas en profondeur comme je peux le faire lors des chroniques classiques, et je me contenterai d'un survol général, en tâchant d'être à la fois concis et précis, un paquet de mini-chroniques si vous voulez.
Heureusement que Trials a sorti un bon disque, parce que le mois fut encore une fois assez pauvre, ok, le nouveau Fear Factory était étrangement pas mauvais, même si Soilwork m'a déçu, l'album n'est pas complètement médiocre, le nouveau Krisiun était moyenBlack Fast n'a pas réussi à renouveler l'exploit de son premier album, il y a eu un nouvel échec pour les hommes masqués de Ghost, et la grosse purge annuelle de notre sac-poubelle brésilien préféré, chose rare, je vous ai balancé un Report de festival, ça a eu l'air de vous plaire, peut-être que j'en ferais davantage à l'avenir.
Bref, normalement le mois de septembre sera de meilleur qualité, j'espère, mais en attendant, on évacue les albums que je n'ai pas eu le temps de chroniquer proprement avec une nouvelle session de Chroniques à l'arrache, et je vous conseille le Grindcorner, il est plutôt gouleyant ce mois-ci.

Hate Eternal - Infernus (Season of Mist)
Cela faisait quatre ans qu'on avait plus de nouvelles du Hate Eternal d'Erik Rutan, l'ancien Morbid Angel a trouvé le temps dans ses activités de producteur pour nous pondre un nouvel album et recruter un nouveau batteur à la salle de muscu du coin pour assurer le rythme insensé de ses compositions, pas trop de surprises avec Infernus, c'est du Death compétent de vieux briscard, compétent, mais comme à l'accoutumée, jamais franchement bluffant ou bandant, c'est du solide, il y a suffisamment de variations entre les titres joués à mille à l'heure et les morceaux plus lourds flirtant avec le Doom et certaines leads Black pour qu'on ne s'y ennuie pas trop malgré une production un poil trop compressée, mais pas de nouveautés majeures à signaler, Hate Eternal fait du bon Death correct, qu'on a tendance à trop vite oublier juste après l'avoir écouté.
(En ecoute: The Stygian Deep)
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Nile - What Should Not Be Unearthed (Nuclear blast)
On avait quitté Nile il y a trois ans avec un At the Gate of Sethu complètement foiré et même carrément nul par moment, et c'est avec une certaine surprise qu'il faut bien avouer que ce nouvel album est... plutôt bon, ouais, pas génial ni révolutionnaire, mais Nile a su se remobiliser et se remettre, un peu, en question pour nous pondre ce genre d'album qui redresse la barre après un gadin, What should not be Unearthed est donc assez rassurant, retrouvant même un certain allant qu'on avait plus connu chez le groupe depuis Annihilation of the Wicked, le Br00tal Death technique des américains apparaît ici plus inspiré, plus véloce, plus dense aussi, et même si tout cela est sans trop de surprises, les sonorités égyptiennes sont toujours de la partie, ce Nile cuvée 2015 est un bon cru plutôt gouleyant qui nous rassure sur la capacité du groupe à rebondir après un échec, bon, ça ne sera jamais plus du niveau de ses quatre premiers disques, qu'on soit bien d'accord là-dessus, mais cette nouvelle livraison apporte son lot de bons morceaux à ajouter à la setlist, c'est toujours mieux que rien.
(En écoute: Call to Destruction)
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Motorhead - Black Magic (UDR Music)
Lemmy est toujours vivant, et ce nouvel album de Motorhead est à l'image de l'état de santé de son légendaire frontman, déclinant, ce Bad Magic est à l'image de Lemmy, vieux, usé, fatigué, ça fait à peu près vingt ans que le groupe est en pilotage automatique et ne propose rien d'intéressant, Black Magic continue la série, un nouveau disque quelconque et sans intérêt, juste de quoi avoir un truc à vendre en tournée à condition que le groupe n'annule pas le concert à la dernière minute car Lemmy est trop mal en point, le genre d'album qu'achètera le fan par réflexe, les autres passeront respectueusement leur chemin en ignorant cet album qui pourrait être le dernier, Motorhead n'a plus rien à dire depuis longtemps et se contente de recyclage bas de gamme, tout ce que vous allez entendre ici, vous l'avez déjà entendu en largement mieux il y a trente ans...
(En écoute: Electricity)
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Act of Defiance - Birth and the Burial (Metal Blade)
Les parias Chris Broderick et Shawn Drover n'ont pas tardé à se remettre en selle après la grande lessive opéré par Mustaine dans Megadeth, les revoilà déjà dans un nouveau groupe avec le bassiste de Shadows Fall et l'ancien chanteur de Scar the Martyr, et on imagine bien que le but de la manœuvre était de prendre le contre-pied du lamentable Super Collider, bref, c'est du Thrash de bourrin, avec un Broderick qui va en faire des caisses avec des leads supersoniques, et pour la variété, on aura droit à des morceaux plus mélodiques et mid-tempo pour un résultat plutôt mitigé, tout ça donne le sentiment que l'album a été un peu précipité et que le groupe ne sait pas vraiment où il va, Birth and the Burial est un peu confus, n'a pas de direction précise, et perd l'auditeur en cours de route, qui se demande parfois ce qu'il est en train d'écouter, Act of Defiance délivre un premier album bancal qui ne sait pas où il va, ça pourrait être bien, ça l'est par moment, mais il y a toujours un petit truc qui foire, dommage, car le groupe a pourtant du potentiel sur le papier.
(En écoute: Throwback)
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Rivers of Nihil - Monarchy (Metal Blade)
Encore un groupe de Modern Tech-Death qui n'a aucune putain d'idée de comment composer une chanson mais qui croit que la haute technicité du bouzin donnera le change, bon, ben c'est pas le cas, Rivers of Nihil est votre album mensuel de Tech-Death über-technico-technique qui n'a aucun sens mais qui convaincra surement les fans du genre, ouais, les mêmes qui achètent tous les disques sortant chez Unique Leader, Rivers of Nihil ne fait rien d'autre que ses nombreux contemporains du genre, ça branle à n'en plus finir, c'est de la démonstration technique, et c'est complètement générique et con au final, le groupe a beaucoup écouté Fallujah, Cynic, et Beyond Creation et va vous recracher tout ça sur sa galette, l'album est clairement référencé, les ricains piquent à droite à gauche sans trop se faire chier à composer un vrai morceau qui soit personnel, allez hop, poubelle, marre de ces conneries...
(En écoute: Perpetual Growth Machine)
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Myrkur - M (Relapse)
Après son premier EP sorti l'année dernière (Chronique), le buzz-one-woman-band Myrkur passe le cap du premier album avec M, et autant, on pouvait douter de l'authenticité du truc sur l'EP, autant là, plus aucun doute, la demoiselle passe dans la catégorie arnaque du siècle, Myrkur est un buzz sur-marketé dont la musique n'est pas du tout à la hauteur, au menu de la galette, du recyclage honteux de vieux Burzum et de Mayhem, et surtout de la pompe intégrale d'Alcest, d'ailleurs le Black s'est un peu dilué dans l'atmosphérique putassier depuis l'année dernière (à part sur deux-trois morceaux plus agressifs pompés sur Mayhem), on est face à une belle merde vendue au rayon lessive de votre grande surface, et pour la caution trve, l'américano-danoise s'est offert les services de Garm pour le mixage, et de quelques guests dont Teloch et Christopher Amott (Euh...), il va de soi que tout ça est vendu par le label sous l'étiquette "renouveau du Black" pour ce qui est du Hipster Black Atmo de bas-étage, pas une oeuvre artistique, un produit manufacturé par des pro du marketing où tout sonne faux et prétentieux, cet album est à vomir...
(En écoute sur Bandcamp)
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Cattle Decapitation - The Anthropocene Extinction (Metal Blade)
Death/Grind/Prog végétarien avec Cattle Decapitation (prog mais pas trop hein, ça reste du bourrin), vous avez aimé Monolith of Inhumanity? Cool, car The Anthropocene Extinction aurait tout à fait pu s'appeler Monolith of Inhumanity Part II, après tout, le groupe ayant trouvé une formule fonctionnant correctement, il est bien légitime de la répéter encore, surtout que la formule en question n'est pas encore usée, les deux disques sont relativement identiques, Cattle Decapitation employant peut-être davantage d'éléments mélodiques cette fois-ci, ainsi que certains relents Black pas vilains du tout, et y'a même Phil Anselmo qui vient faire une apparition sur le second titre, et on peut résumer la chose ainsi, si Gojira se mettait à faire du Grind, ça ressemblait surement à du Cattle Decapitation, on a affaire à un disque plutôt bon malgré la filiation évidente avec l'album précédent, on imagine facilement que le but du groupe était surement ici d'enfoncer le clou et de pérenniser son statut de valeur sûre du Death/Grind moderne, dommage aussi que le groupe ait toujours un son de batterie complètement à chier, mais dans l'ensemble, The Anthropocene Extinction est sympa et constitue une addition de choix à la discographie du groupe, sans faire malgré tout autre chose que ce qu'on attendait de lui.
(En écoute sur Bandcamp)
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Wolfheart - Shadow World (Spinefarm)
Quand Tuomas Saukkonen a décidé de mettre fin à tous ses groupes pour se concentrer sur le seul Wolfheart, la manœuvre pouvait se résumer ainsi, prendre le Death mélodique de Before the Dawn, le Doom mélodique de Black Sun Aeon, et fusionner tout ça en une seule et même entité, le premier album du projet (soit-disant devenu un vrai groupe depuis, même si on sait que Saukkonen est capable de virer tout le monde du jour au lendemain), Winterborn (Chronique) était donc un mix des deux groupes principaux du finlandais, c'était sympa, mais très prévisible et très classique du bonhomme, Shadow World sera-t-il différent? non, c'est la même tambouille, et même si les standards de qualité sont assez élevés, et que ça reste particulièrement classieux et bien foutu, on est dans le Death/Doom mélodique classique à la Tuomas Saukkonen comme il le pratique depuis une dizaine d'années, partant de là, il n'y a rien de neuf à l'horizon, huit bons titres, certes, mais ultra prévisibles, il est grand temps que le finlandais se mettent en danger et fasse autre chose, car ça commence à devenir un peu trop répétitif, quoi qu'il en soit, si vous ne connaissait pas les travaux précédents de Saukkonen, Shadow World est une porte d'entrée idéale, car après tout, même s'il se répète, il est toujours capable de non pondre d'excellentes pièces de Doom/Death mélodique à la finlandaise.
(En écoute: Aeon of Cold)
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Royal Hunt - Devil's Dozen (Frontiers Records)
Attention, je vais dire du bien d'un album de Frontiers Records, bah ouais, après tout, Royal Hunt a beau être un groupe qui a 25 ans de carrière derrière lui, les danois ont encore pas mal de choses à dire, il faut dire aussi que le retour de D.C. Cooper en 2011 à sérieusement relancé l'intérêt autour du groupe, Devil's Dozen, treizième album en tout et troisième depuis le retour de Cooper, va parvenir à être encore meilleur que son prédécesseur A Life to Die For, avec un Cooper au top du top vocalement, et un subtil mélange de Hard FM et de Metal progressif teinté de symphonique, Royal Hunt ne réinvente rien, mais navigue entre les genres avec un talent indéniable, les titres sont catchy à mort (May you Never (Walk alone)), et même si c'est ultra pompeux et grandiloquent, c'est comme ça qu'on aime les mélodies d'André Andersen, Royal Hunt est quand même un sacré groupe de prog peut-être un peut trop sous-estimé, et Devil's dozen, bien que pas exempt de quelques défauts (un côté un peu fourre-tout notamment), montre que le groupe a encore de l'essence dans le réservoir.
(En écoute: So right so Wrong et Until the Day)
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LE GRINDCORNER!
Comme tous les mois, je suis allé sur Bandcamp pour vous trouver un peu de Grindcore, le plus dégénéré possible, je vous pose tout ça en vrac ici, vous en faites ce que vous voulez, et je me dégage de toute responsabilité concernant d'éventuelles séquelles cérébrales.


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