C'est bien gentil de parler des bons disques, mais parler des grosses bouses de l'année, c'est surement plus rigolo.
Comme d'habitude, nous avons eu droit à notre fournée annuelle de daubes, de catastrophes, de sorties de route, et de déceptions, je ne vous en ai sélectionné que dix, mais j'aurais pu vous en sortir un bonne vingtaine, à l'aise, et ceci sans les groupes en -core, Emocore, Deathcore, Electronicore, Weshcore, Metalcore, exclu d'office de par leur médiocrité abyssale.
Des déceptions, il y en a eu, à des degrés divers, Stratovarius, Helloween, Sodom, Children of Bodom, voir même Hail of Bullets, Hypocrisy, ou carrement Amon Amarth, mais des albums pas suffisamment mauvais pour mériter l'outrage de se retrouver dans ce Flop 10.
Darkthrone a sorti un disque globalement moisi, mais c'est surtout un certaine scène Death qui a déçu, enlisé dans l'immobilisme et ses propres clichés, Deicide en tête, mais que dire de la vacuité d'un Broken Hope ou d'un Jungle Rot.
La France n'est pas exempte de sorties foireuses, Misanthrope par exemple, qui n'en finit plus de s'embourber dans son MeloDeath sans âme et sans saveur, Dagoba confirme son statut de fer de lance du Metal français avec un album une fois de plus bien fade, comme quoi être un sous-Devildriver couplé à un sous-Fear Factory peut être payant, Noein a bénéficié d'une complaisance plus que suspecte des webzines français avec son premier album pourtant médiocre, et l'on passera poliment sous silence le cas Black Rain.
Bref, qui pour succéder à Morbid Angel et à Wintersun?
Le titre d'album le plus pourri/décevant de l'année est attribué à...
Megadeth - Super Collider
Le Super Disaster de Megadeth mérite bien le titre de plus grosse bouse de l'année, Megadave s'est encore planté dans les grandes largeurs, on attendait du Thrash, on a eu Risk part II, et c'est moche, une véritable catastrophe du début à la fin, pour un médiocre album de Heavy/Rock sans couilles...
Avenged Sevenfold - Hail to the King
Si Fisher-Price devait sortir un jour "Mon premier album de Hard Rock", ce serait surement ce Hail to the King, un disque inoffensif, tout mou, fait pour ne pas blesser les enfants ni heurter la sensibilité des parents, jamais Avenged Sevenfold n'avait atteint un tel niveau de nullité dans ses compositions.
Hail to the King est fainéant, plat, linéaire au possible, sans aucune saveur ni aspérités, une musique lisse, un pur produit de consommation courante qui s'achète au supermarché du coin entre les paquets de lessive, mais c'est surtout une immonde entreprise de recyclage, et on est souvent largement au delà de la simple référence tant les emprunts sont ici nombreux et flagrants, du Metal? non, quasiment de l'anti-Metal tant ce truc est honteux, Hail to the posers!
Queensryche (Geoff Tate) - Frequency Unknown
On a eu deux albums de Queensryche cette année, un bon, et celui-ci, une pure daube.
Un échec prévisible? surement quand on regarde un peu la carrière du bonhomme, il ne fallait pas s'attendre à grand chose, surtout que ce Queensryche n'est pas un groupe, il s'agit juste de Geoff Tate et une joyeuse bande de mercenaires nous balançant un disque sans intérêt et complètement vide de sens, qui semble bricolé avec des restes venant des derniers disques de Tate, en solo ou pas, c'est moche, pénible, lourdingue et aussi agréable à écouter que de courir un marathon avec une fissure annale.
Butcher Babies - Goliath
Ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à la naissance d'un genre, et avec Butcher Babies, le Slutcore est né d'une truie qu'on égorge, Carla et Heidi ont tellement de classe et de finesse qu'elles feraient passer Maria Brink pour une princesse Disney, c'est vous dire le niveau de vulgarité qu'on atteint ici.
Goliath est une partouze grotesque entre Lamb of God, Emmure, In This Moment et Kittie, un amas de chair qui gigote dans le sang et les excréments d'un gonzo trash tourné dans une cave glauque d’Europe de l'Est, et à moins d'être un pervers scatophile, ça ne devrait pas intéresser grand monde, à part bien sûr l'ado américain de base en quête de musique br00tal débile et de gros nichons, puisque ce produit lui est destiné.
Trivium - Vengeance Falls
David Draiman a collaboré au dernier Megadeth et a produit ce nouveau Trivium, résultat, deux grosses bouses, coïncidence? je ne pense pas.
Trivium est donc devenu Disturbium, un Metal calibré, lisse, facilement consommable, assimilable sans effort dès la première écoute, Vengeance Falls est un admirable produit de consommation courante, vide de sens, mou, qui applique tranquillement la recette Draiman du Hit single facile et factice, tout ça est bien médiocre...
Ghost - Infestissuman
Pour son deuxième album, le buzz band suédois a choisi de virer tout ce qui marchait sur son premier album, au revoir la simplicité et l’immédiateté qui rendait sa musique catchy et efficace, au profit d'une musique ampoulée et boursouflée au possible.
Infestissumam est l'album du plus, ou tout est poussé à l'extrême, et donc l'album du trop, avec un groupe qui se perd totalement dans ses gimmicks et ses effets tape-à-l'oeil, l'ensemble se révèle très mollasson, avec un songwriting de grosse feignasse qui ne se repose plus trop sur ses riffs, d'ailleurs, on a souvent l'impression d'entendre de la basse-batterie noyée d'orgue avec les guitares qui jouent dans le fond, et tout ça manque vraiment de couilles pour être acceptable.
Après un excellent premier album, Ghost se prend les pieds dans le tapis et se vautre dans le vin de messe sur la plage avec les beach boys, et on ne va pas se mentir, c'est plutôt moche.
Soulfly - Savages
Cela fait donc la troisième année de suite que le gros Max place un album dans le Flop 10, une effroyable constance dans la médiocrité pour un Max toujours aussi rincé et à la ramasse, idole décrépie qui n'est plus que l'ombre du frontman qu'il a été dans le passé, Savages est lamentable, l'inspiration approche dangereusement du zéro absolu, et c'est quasiment embarrassant à écouter tellement tout est foiré, une mélasse de Nü Metal Deathcore honteuse et indigeste.
Newsted - Heavy Metal Music
Un premier album à l'image du EP paru en début d'année, avec un Newsted qui fait dans le sous-Metallica débile et lourdingue influencé par du motorhead, ne cherchez pas de Thrash ici, Jason fait dans le Heavy/Hard rock de feignasse, pataud, pénible, bien trop long, bancal, les qualificatifs ne manquent pas, malheureusement tous négatifs, Shitty Metal Music.
Amaranthe - The Nexus
Autant je peux vaguement imaginer que certaines personnes aient pu se laisser avoir par le premier album, après tout, même s'il était ultra superficiel, le mélange des genres pouvait sembler un peu original, autant avec The Nexus, Amaranthe est pris en flagrant-délit de racolage actif avec sa musique daubée qui n'a plus aucun sens et qui s'enfonce dans un océan de grand n'importe quoi, un véritable naufrage qui laisse pantois.
The Nexus est encore plus superficiel, et chaque effet sonore n'est qu'un artifice servant de poudre aux yeux, transformant des titres déjà pas franchement intéressants en bordel son nom, la musique d'Amaranthe montre toutes ses limites dès la première écoute en n'étant qu'une coquille vide, de la musique consommable rapidement comme un vulgaire burger fadasse, sauf que cette fois le bouzin vous donnera à coup sûr la chiasse.
Fleshgod Apocalypse - Labyrinth
Over the top, pompeux, tout y est, le bourrinage, les orchestrations omniprésentes qui prennent tout l'espace, des riffs qu'on devine à peine, des choeurs, du growl, du chant de soprano qui se balade là-dedans, ça pète dans tous les sens, brutal, violent, incroyablement bordélique, mais surtout épuisant, l'impression d'être une fillette de huit ans se faisant défoncer le cul dans un gangbang, se faire massacrer sans aucune forme de pitié, sans finesse, Fleshgod Apocalypse est un gonzo musical, pas de scénario, juste de l'action non-stop pendant presque une heure, parce que bien sûr, c'est long en plus.
Labyrinth est un empilement de couches successives, un véritable maelstrom sonore chaotique qui ressemble souvent à de la bouillie, riffs massifs et directs, batterie bêtement à fond et on compte sur les orchestrations pour faire le boulot, le tout est pompeux et ultra prétentieux, car malgré sa volonté de devenir un groupe d'opéra Death baroque, Fleshgod Apocalypse est un gros tâcheron qui n'a aucune finesse.