Arnaque:
(Argot) Escroquerie, tromperie, l’œuvre d'un filou.
(Par extension) Offre commerciale disproportionnée ou inéquitable, à l'avantage majoritaire du vendeur.
Ouais, cette chronique commence foutrement bien, mais le terme résume assez bien la situation, et le pourquoi du comment de l'existence même de ce troisième album de Wintersun, The Forest Seasons n'est pas la suite de Time I, il n'est pas ce fameux disque trop complexe à produire qui révolutionnera l'industrie du disque (sic), non, The Forest Seasons est juste un produit destiné a faire les poches des pigeons fan de Jari Mäenpää, bien sûr que c'est une merde, mais une merde du grand génie visionnaire (sic) Jari Mäenpää, alors que le fan s'estime heureux que le grand Jari choisisse sa bouche pour lui pisser dedans pendant qu'il lui vide son portefeuille.
2004, Jari Mäenpää sort avec Wintersun un putain de disque de Melodeath symphonique, pas révolutionnaire, juste un disque qui se pose comme le sommet du genre, ce qui est déjà beaucoup, cet album éponyme est en quelque sorte le pêché original de Jari Mäenpää, car cette brillante galette est tout simplement insurpassable, le finlandais peut faire ce qu'il veut, chercher autant qu'il le veut, un coup de génie est autant le fruit de la chance que du hasard ou que de circonstances favorables, un bon alignement planétaire en conjonction d'un certain talent, tellement de variables incontrôlables qu'il devient impossible de rééditer l'expérience, c'est pourtant ce qu'a essayé de faire Jari et son nom de famille avec tellement de trémas que ça me saoule de l'écrire une fois de plus, c'est surement aussi ce qui lui a fait prendre la grosse tête, car le gaillard ne passe aujourd'hui plus aux portes, vivement le crowdfunding pour faire des travaux et élargir le passage...
Bref, Wintersun ne fera jamais aussi bien que son premier album, mais ça ne va pas empêcher Jari d'essayer et de se vautrer avec le maximum de fracas possible, comme en 2012 quand il a sorti Time I, des années d'attentes, des problèmes de studio, des pannes d'inspiration dues au stress ou encore un ordinateur pas assez puissant qui manquait de Ram (lol), Time I, c'était un peu le Chinese Democracy du Metal finlandais, et comme Chinese Democracy, il s'est avéré que le disque était tout pourri et ne tenait pas la comparaison avec ce qui était la source de la hype, un album légendaire et insurpassable, la suite Time II était supposé sortir l'année suivante mais il n'en fut rien, car Jari annonçait fièrement que Time II sortirait quand il aurait enfin les moyens de produire, selon lui, son album révolutionnaire qui va changer le monde et notre perception de la musique, prends ça Nuclear Blast qui avait déjà investi à perte des tonnes d'argent dans la production du bouzin, on a donc eu droit à des ultimatums en public de Jari à son label, des rabibochages, pour enfin arriver au fameux crowdfunding de Wintersun, car puisque le projet a des fans nombreux, pourquoi ne pas les prendre pour les pigeons qu'ils sont et leur piquer de l'argent sans vergogne, ils verront surement rien ces cons, et c'est le cas, ils ont rien vu, c'est con un fan.
La justification de l'existence de The Forest Seasons est simple, c'est une arnaque en règle, qui consiste à faire miroiter aux fans un Time II en leur refourguant un disque intermédiaire dont les revenus serviront justement à enregistrer correctement l'objet du désire, ce Time II fantasmé et idéalisé à mort... ouais, c'est d'la merde, The Forest Seasons est juste un moyen de faire vite-fait de l'argent via le crowdfunding, et on parle ici de dizaines de milliers d'euros (750000 pour être précis), afin de financer non pas un disque mais un studio personnel dont la seule utilité réelle sera de satisfaire l'ego surdimensionné de Jari, paie ton chantage affectif, si j'ai pas mon studio je sors pas Time II, et on pourrait même aller plus loin en imaginant que le fait que le groupe n'ait pas de studio personnel pour travailler correctement soit la justification au son plutôt dégueulasse de The Forest Seasons, parce que ouais, non seulement le disque est médiocre mais en plus il sonne vilain, avec ses claviers qui puent l'amateurisme et le cheap, ses guitares embourbées dans un marasme sonore qui n'a aucun sens, et une batterie curieusement surmixée, on pourrait aussi ajouté un Jari qui en fait des tonnes pour sonner mélodramatique au point de casser les couilles plus qu'autre chose.
The Forest Seasons est donc un concept album basé sur *spoiler alert* les quatre saisons! ouais, il est malin le Jari, il aime bien les trucs originaux qui n'ont jamais été fait avant, on sera donc ébahi et époustouflé devant l'audace qui consiste à sortir un album de quatre chansons, chacune étant basée sur une saison, oh putain c'est fou! mais accrochez-vous, en plus les saisons sont dans le bon ordre, printemps, été, automne, hiver, Jari, le génial génie grand maître de tous les génies a vraiment pensé à tout pour subjuguer l'auditeur par son talent et son attention portée au moindre détail... dommage que composer quatre bons morceaux n'était pas au programme de Jari... mais c'est de votre faute, fallait donner plus d'argent pendant le crowdfunding.
C'est quand même un peu con qu'un disque au concept aussi fort que les quatre saisons (mdr) soit aussi passionnant que la lecture du calendrier de la poste, au moins sur ce dernier y'a des chatons, sur ce disque vous aurez quatre morceaux chiants à crever où si vous n'êtes pas au courant du concept il va être bien difficile de réaliser qu'il y en a un, enfin bon, même quand on le sait, c'est pas évident, pour simplifier, le concept c'est du flan et Jari nous a chié quatre longs morceaux random enrobés dans un concept inutile, quel génie.
Awaken from the Dark Slumber, qui est donc Spring, va nous embarquer dans un curieux voyage de presque quinze minutes ultra répétitives avec des claviers bontempi cheap à mort et une batterie en plastique ignoble, et après avoir cherché un peu afin de confirmer mes doutes, aucun batteur n'est crédité et c'est bien une batterie programmée qui a été utilisée, ça sonne comme de la merde et c'est mixé bien en avant, un choix audacieux afin que seuls les vrais fans fassent abstraction de ce son dégueulasse et poursuivent l'aventure, où alors plus probablement l'album a été torché en quatrième vitesse et il a été mixé avec les pieds, ce qui est quand même bien plus plausible, et dire que la marque de fabrique de Wintersun était justement les compositions épiques et pleines de panache, c'est tout le contraire ici, Wintersun tente d'être épique mais ne va faire qu'enchaîner les lieux communs et les gimmicks foireux.
Il y a malgré tout une différence majeure avec Time I, c'est l'approche un peu plus old-school et raw de The Forest Seasons, on a affaire à deux albums médiocres, tout deux surchargés inutilement d'orchestrations, qui foirent et se vautrent pour des raisons différentes mais identiques, et dans les deux cas, c'est l'excès qui est en cause, après l'excès d'orchestrations dans un univers bien trop plat et policé de Time I, voici la surcharge orchestrale dans un univers où Jari veut tellement en faire dans le Dark et la violence qu'il en devient ridicule, et casse-couille aussi, ça expliquerait surement le son de merde, du raw qui sonne fabriqué en studio et qui fait donc fake, ce qui représente une expérience auditive plutôt désagréable.
The Forest Seasons ne fait pas que s'écrouler sous le poids de ses contraintes sonores, c'est surtout un album dont les morceaux sont effroyablement mal construits, ceux-ci ne sont que des assemblages de sections qui alternent entre le bon et le carrément mauvais, Summer est un patchwork où l'on enchaîne les tableaux sans véritablement de cohérence, un riff bourrin très orchestré à la Dimmu Borgir va plonger vers un passage Folk à la con sans aucune justification ni transition, avant de repartir sur du mauvais Ensiferum, Autumn est au début un morceau plutôt cool, principalement par la vibe dark et sinistre qui s'en dégage, Jari montrera la facette la plus Black Metal symphonique du projet sur ce titre, mais très vite, les motifs vont se mettre à se répéter et on va vite se rendre compte que Jari n'a rien à dire à part pomper des pans entiers dans la discographie de Dimmu Borgir, sérieusement, rien sur ce morceau ne justifie d'étirer la sauce sur quatorze putain de minutes, c'est pourtant ce que fait Jari, il va étirer ses riffs, les répéter, ainsi que les motifs sonores et les orchestrations, inutile de dire que plus rien ne retient l'attention et que la musique devient un bruit de fond ignoble, même quand Jari se lance dans une sorte de long solo de Guitar Hero ça n'a aucun putain de sens, le mec se tape un délire et se lance dans un solo sans raison, c'est jeter dans le morceau à l'arrache et advienne que pourra, et que dire de Winter, palme d'or de l'ennui et de la platitude abyssale, treize minutes de ce qui aurait probablement pu être une interlude ou un filler entre deux morceaux, mais tu peux pas balancer un morceau de treize minutes alors que t'a un riff et demi et un refrain que tu vas répéter, c'est juste pas possible, mais Jari ça le dérange pas du tout, le mec s'en bat les couilles.
The Forest Seasons est un disque foireux, avec un Jari qui met son chant en avant au détriment du reste, qui choisit de surmixer une boîte à rythmes en plastique en noyant ses guitares dans une tonne d'orchestrations cheaps et pompeuses à mort, les morceaux sont trop longs, se répètent constamment, sont sur-orchestrés et bancals, cet album est un tas de bordel qui n'a aucun sens, qui s'appuie sur un concept foireux qui ne sert que de justification à un découpage au hasard.
Il faut remettre les choses dans leur contexte, The Forest Seasons est un cash-grab, une arnaque, un produit dérivé vite torché pour vendre un truc aux fans et ramasser le magot pour construire un studio dont Jari n'a pas vraiment besoin mais qui satisfera son ego, qui sait quand sortira Time II, peut-être dans un an, peut-être dans dix, mais Jari est un malin qui sait créer l'attente et jouer avec la crédulité de ses fans, il est tout à fait possible qu'avant Time II (qui est déjà terminé puisque le groupe joue des morceaux en live) il nous ressorte un crowdfunding pour nous re-balancer un disque médiocre comme celui-ci, tant que ses fans suivent et lui jettent de l'argent le mec a raison, en attendant, la méthode est plus que douteuse, et limite insultante pour les fans, n'achetez pas ce truc, sincèrement, et je vous conseille même de rester éloigné à l'avenir des produits portant l'étiquette Wintersun, ça n'en vaut pas la peine.
