Foscor est un groupe catalan (certains rageux diront espagnol) qui à l'origine faisait dans le Black Metal raw et rugueux très influencé par la scène norvégienne, qui ne laissait pas forcément présager de la tournure des événements, car ouais, le Black Metal c'est désormais terminé pour Foscor, et il aura fallu un grosse dizaine d'années et cinq albums pour s'en débarrassé.
Ce changement ne sera pas une surprise pour qui a quelque peu suivi la trajectoire du groupe, déjà il y a trois ans Those Horrors Wither introduisait une dose massive de chant clair dans un Black qui était déjà principalement tourné vers le Post-Black, et Les Irreals Visions ne fait qu'entériner le choix du groupe d'aller ailleurs, du côté de chez Solstafir et de Katatonia, même si prévisible, le changement n'en reste pas moins particulièrement drastique.
Ce changement ne sera pas une surprise pour qui a quelque peu suivi la trajectoire du groupe, déjà il y a trois ans Those Horrors Wither introduisait une dose massive de chant clair dans un Black qui était déjà principalement tourné vers le Post-Black, et Les Irreals Visions ne fait qu'entériner le choix du groupe d'aller ailleurs, du côté de chez Solstafir et de Katatonia, même si prévisible, le changement n'en reste pas moins particulièrement drastique.
Dès le premier morceau ça va être le choc, oubliez les hurlements et les trémolo nébuleux, Instants s'ouvre sur un chant clair lumineux et un post-Rock progressif de très bonne facture où les catalans démontrent leur caractère plus mélancolique avec une musique bien plus texturée que par le passé, malgré l'utilisation unique du chant clair, Foscor va parvenir à créer une atmosphère particulièrement ambivalente où la notion de danger n'est jamais véritablement absente, le morceau a un flot étrange et éthéré, même quand le groupe accélère le rythme, il le fait avec une délicatesse presque primale, avec un certain sens de la retenue malgré tout, et dès le morceau suivant, Ciutat tràgica, Foscor dévoilera une volonté certaine d'explorer du côté du post-Rock tout en maintenant un haut niveau de tension, pas d'agressivité, ce n'est pas de ça qu'il s'agit, mais les catalans parviennent à conserver une légère inclinaison heavy dans un univers plus aérien et atmosphérique, plus riche aussi, comme cet inclusion du piano qui conclura le morceau avec une certaine émotion.
Evidemment, difficile désormais de classer ça dans le Metal, mais Foscor s'en cogne, et surtout, ils utilisent tellement de références métalliques qu'on en est jamais très loin, Altars par exemple touche au Gothique avec une première minute qui semble tout droit échappé d'un disque de Tristania, Foscor a également tendance à utiliser des passages plus appuyés et Heavy afin de créer une véritable dramaturgie dans ses morceaux, on pourra peut-être éventuellement regretter que le groupe n'utilise pas de growl, il le fait le temps de quelques petits hurlements lointains sur Espectres al cau et le petit effet créé est diablement efficace, surtout que le morceau est plutôt direct en proposant une dualité certaine entre son rythme mouvementé et un chant clair toujours aussi aérien, le manque de growl est un peu plus problématique sur les autres morceaux, le chant de Fiar est correct, mais il n'a qu'une seule facette et manque parfois de variété, un titre comme Encenalls de mort, bien que très orienté sur l'atmosphérique mélancolique, aurait surement gagné en intensité avec un chant un peu plus versatile, ce qui fait que l'ensemble peut s'avérer monotone sur la durée, Encenalls de mort sonne un peu comme un filler de Katatonia plutôt ennuyeux.
Foscor est bien plus intéressant quand il parvient à insuffler une certaine dose de turbulence à son post-Rock, en plus d'Espectres al cau, un titre comme De marges i matinades sort du lot, il faut dire qu'il y a un peu de growl et que ça fonctionne foutrement bien en opposition avec le chant clair, en créant un passage central plutôt obscur et très enraciné dans le post-Black, alors que Malfiança sera un très bon morceau de Rock qui semble directement renvoyer à du Solstafir, que ce soit pour l'utilisation de la basse et de l'injection de quelques leads gracieuses avec un chant qui se fait cette fois-ci plus contemplatif.
Les Irreals Visions pourrait être un excellent disque, il ne sera qu'un disque très bon où le groupe se montre perfectible, notamment à cause d'un coup de moins bien qui arrive étrangement tôt dans l'album, Altars et Encenalls de mort étant clairement au-dessous du lot qualitativement, il faut dire que l'on a affaire à deux morceaux certes très différents mais partageant le même caractère linéaire, où Foscor de parviendra jamais vraiment à rendre ça tambouille intéressante, contrairement aux six autres morceaux qui carburent à plein régime en proposant un délicat post-Rock progressif aux structures souvent tumultueuses et richement orchestrées, on est bien aidé par une production très organique qui ne souffre pas trop de la compression, ce qui est toujours appréciable.
On avait bien compris il y a trois ans que Foscor n'allait pas trop traîner dans le Black Metal encore longtemps, cette fois-ci c'est la bonne, les catalans viennent de faire le grand saut dans l'inconnu du post-Rock, et même si parfois la démarche manque encore d'assurance, Les Irreals Visions est malgré quelques errements un disque plutôt réussi, plus chargé émotionnellement, plus mélancolique aussi, et bien évidemment plus mélodique.
Le défi maintenant sera de se libérer des envahissantes références à Solstafir ou Katatonia, et de développer une personnalité plus affirmée, même s'il faut bien avouer que le fait que l'album soit chanté intégralement en catalan donne au post-Rock de Foscor une certaine dimension exotique pour qui n'est pas habitué à cette langue, un petit gimmick qui ne suffira plus la prochaine fois, il faudra faire plus messieurs.
Foscor est bien plus intéressant quand il parvient à insuffler une certaine dose de turbulence à son post-Rock, en plus d'Espectres al cau, un titre comme De marges i matinades sort du lot, il faut dire qu'il y a un peu de growl et que ça fonctionne foutrement bien en opposition avec le chant clair, en créant un passage central plutôt obscur et très enraciné dans le post-Black, alors que Malfiança sera un très bon morceau de Rock qui semble directement renvoyer à du Solstafir, que ce soit pour l'utilisation de la basse et de l'injection de quelques leads gracieuses avec un chant qui se fait cette fois-ci plus contemplatif.
Les Irreals Visions pourrait être un excellent disque, il ne sera qu'un disque très bon où le groupe se montre perfectible, notamment à cause d'un coup de moins bien qui arrive étrangement tôt dans l'album, Altars et Encenalls de mort étant clairement au-dessous du lot qualitativement, il faut dire que l'on a affaire à deux morceaux certes très différents mais partageant le même caractère linéaire, où Foscor de parviendra jamais vraiment à rendre ça tambouille intéressante, contrairement aux six autres morceaux qui carburent à plein régime en proposant un délicat post-Rock progressif aux structures souvent tumultueuses et richement orchestrées, on est bien aidé par une production très organique qui ne souffre pas trop de la compression, ce qui est toujours appréciable.
On avait bien compris il y a trois ans que Foscor n'allait pas trop traîner dans le Black Metal encore longtemps, cette fois-ci c'est la bonne, les catalans viennent de faire le grand saut dans l'inconnu du post-Rock, et même si parfois la démarche manque encore d'assurance, Les Irreals Visions est malgré quelques errements un disque plutôt réussi, plus chargé émotionnellement, plus mélancolique aussi, et bien évidemment plus mélodique.
Le défi maintenant sera de se libérer des envahissantes références à Solstafir ou Katatonia, et de développer une personnalité plus affirmée, même s'il faut bien avouer que le fait que l'album soit chanté intégralement en catalan donne au post-Rock de Foscor une certaine dimension exotique pour qui n'est pas habitué à cette langue, un petit gimmick qui ne suffira plus la prochaine fois, il faudra faire plus messieurs.