A une époque où le Black Metal est de plus en plus aseptisé (certains diront de plus en plus nul mais c'est un autre débat), les petits teigneux finlandais d'Archgoat semblent bien décidés à maintenir intact une certaine conception du Black, blasphématoire, sans aucune concession, dégueulasse aussi, Archgoat, c'est plus Trve que Trve, ces mecs n'en ont rien à branler, et ne craignent nullement le ridicule, car sinon, pourquoi utiliser des noms de scène hilarants comme Lord Angelslayer, Ritual Butcherer, et Sinisterror? Typiquement le genre de pseudonyme qu'un gamin de 13 ans qui vient de découvrir Dimmu Borgir prendrait sur le net pour commenter des vidéos de ses héros peinturlurés sur youtube.
Archgoat, c'est un peu des feignasses aussi, le groupe existe depuis plus de vingt ans, mais n'a sorti son premier vrai disque qu'en 2004, Whore of Bethlehem, qui était particulièrement croustillant, The Light-Devouring Darkness trois ans plus tard était même meilleur, enfin, à condition d'aimer le Black ultra punitif, primitif et dégueulasse, Archgoat semblait enfin lancé, et puis plus grand chose à part un EP et quelques splits afin de rappeler au monde que le groupe existait, de ce fait, cela va sans dire que ce troisième album était particulièrement attendu par des fans en mode pucelles qui attendaient impatiemment de se faire déflorer l'anus par ces légions de l'enfer finlandaises, 6 ans c'est long, mais The Apocalyptic Triumphator est là, reste à voir si Archgoat ne va pas nous la jouer petite bite et nous envoyer la sauce dans la gueule...
Petite curiosité, caution Old School oblige, l'album est parfaitement divisé en deux parties afin de coller au format vinyle, on aura donc Left Hand Path en Side 1, et Right Hand Path en side 2, par contre, ne cherchez pas vraiment de concept à cette division, Archgoat proposera la même tambouille que ce soit sur la première ou la seconde partie, les paroles sont juste plus orientées über evil pro-Satan sur Left Hand Path, et ce sera plus blasphématoire dans la seconde partie, on remarque ça assez vite avec les deux intro, la première étant particulièrement caverneuse et lugubre, alors que sur la seconde, ce seront des chants de messe qui laisseront leur place à... des cochons qui se font massacrer, ouais, c'est du bon gros Lol, et si vous voulez chipoter on pourra dire que la première partie est légèrement plus lente que la seconde, mais ça se joue à peu.
En dehors de ça, c'est du Archgoat classique ma bonne dame, du bourrin, de la violence, du crade, et ça va chier, quoique, crade? pas trop en fait, et c'est bien là la première chose que l'on remarque dès les premières minutes de l'assaut, la production s'est grandement améliorée, peut-être ce sont-ils rendus-compte qu'il était absolument impossible de faire plus crade et dégueulasse que leurs compatriotes de Beherit et qu'il ne servait à rien de continuer cette course à la noirceur, est-ce pour autant qu'Archgoat est devenu mainstream? nope, ni même plus accessible, Archgoat se fait juste ici plus audible sans pour autant sacrifier quoi que ce soit à la fureur de leur Black.
J'insiste bien sur Black, et non Black/Death, ce n'est pas parce que Archgoat a un son ici un poil plus musculeux que ça devient automatiquement du Black/Death, on m'a d'ailleurs récemment menacé de mort si j'utilisais le terme Death dans cette chronique, Archgoat fait dans l'Apocalyptic Crushing Black Metal, un Black à l'ancienne, destructeur et punitif, ultra bourrin avec ses blasts, ses riffs in your face assez catchy, et quelques leads bien malsaines sans pour autant vouloir être mélodiques, la mélodie, ce n'est pas le genre de la maison.
Archgoat se fait audible, mais demeure suffisamment Raw pour ne pas trop froisser la branche la plus orthodoxe de son public, et en fin de compte, rien n'a vraiment changé dans la tambouille occulte finlandaise, après la petite intro, on se retrouve plongé dans un Nuns, Cunts and Darkness ultra malsain et lourd avec quelques chœurs et des sons de cloches pour l'ambiance, le tout entrecoupé de soubresauts violents, c'est très pesant et le groupe maîtrise assez bien désormais ce genre de morceaux low-tempo qui prennent tout leur temps pour développer une ambiance lugubre à souhait, comme c'est le cas sur Grand Luciferian Theophany, sauf que la noirceur absolue et la lourdeur devient plutôt comique à mi-titre quand Lord Angelslayer prend sa plus grosse voix des enfers, un peu bidouillée d'ailleurs, pour gueuler Hail Lucifer, Hail Satan, et déclamer une espèce d'incantation, c'est un peu tout le charme désuet des groupes satanistes qui se prennent bien trop au sérieux.
La lenteur et la lourdeur, c'est bien gentil, mais on veut du punitif et de la mandale dans la gueule, ça tombe bien, y'en a, et Archgoat va distiller habilement ses coups de pieds au cul pour notre plus grand plaisir, par exemple la sauvagerie d'un Phallic Desecrator of Sacred Gates ou d'un Congregation of Circumcised directs dans la gueule sans pression, le groove infâme d'un Sado-Magical Portal, Archgoat maîtrise son affaire et nous assène ses assauts avec intensité et savoir-faire, même si bien sûr, il n'y a rien de neuf ici, les structures sont finalement très simples, parfois répétitives aussi, le coup de morceau bien bourrin qui prend un petit détour plus lourd et ambiancé pour revenir à du matraquage en règle, c'est plutôt classique, d'ailleurs, Those Below (Who Dwell in Hell) et Funeral Pyre of Trinity, les deux morceaux qui concluent les deux parties de l'album, sont construits sur le même modèle, du gros bourrin bien méchant qui s'engouffre dans la lourdeur malfaisante, avec des chœurs liturgiques pour le premier, et un crépitement de bûcher pour le second.
L'originalité, ce n'est pas vraiment ce qu'on recherche dans un album d'Archgoat, on veut du malsain, du blasphématoire, de la violence gratuite, et c'est précisément ce que fournit The Apocalyptic Triumphator, Archgoat a toujours le même dynamisme, apportant une diversité nécessaire pour ne pas lasser, et l'on a affaire à un album tout ce qu'il y a de plus solide dans le genre, la production plus "audible" est un bon point qui permet de donner une saveur particulière à ce troisième méfait, la basse est d'ailleurs pleinement mise en valeur et contribue au sentiment de lourdeur qui se dégage du disque, The Apocalyptic Triumphator n'est pas trop usant, grâce à un DR8 plutôt sympa et pas trop compressé, et une production suffisamment croustillante et Raw pour ne pas trahir l'identité du groupe, ça reste fondamentalement du Archgoat et c'est bien le principal.
Archgoat, c'est un peu des feignasses aussi, le groupe existe depuis plus de vingt ans, mais n'a sorti son premier vrai disque qu'en 2004, Whore of Bethlehem, qui était particulièrement croustillant, The Light-Devouring Darkness trois ans plus tard était même meilleur, enfin, à condition d'aimer le Black ultra punitif, primitif et dégueulasse, Archgoat semblait enfin lancé, et puis plus grand chose à part un EP et quelques splits afin de rappeler au monde que le groupe existait, de ce fait, cela va sans dire que ce troisième album était particulièrement attendu par des fans en mode pucelles qui attendaient impatiemment de se faire déflorer l'anus par ces légions de l'enfer finlandaises, 6 ans c'est long, mais The Apocalyptic Triumphator est là, reste à voir si Archgoat ne va pas nous la jouer petite bite et nous envoyer la sauce dans la gueule...
Petite curiosité, caution Old School oblige, l'album est parfaitement divisé en deux parties afin de coller au format vinyle, on aura donc Left Hand Path en Side 1, et Right Hand Path en side 2, par contre, ne cherchez pas vraiment de concept à cette division, Archgoat proposera la même tambouille que ce soit sur la première ou la seconde partie, les paroles sont juste plus orientées über evil pro-Satan sur Left Hand Path, et ce sera plus blasphématoire dans la seconde partie, on remarque ça assez vite avec les deux intro, la première étant particulièrement caverneuse et lugubre, alors que sur la seconde, ce seront des chants de messe qui laisseront leur place à... des cochons qui se font massacrer, ouais, c'est du bon gros Lol, et si vous voulez chipoter on pourra dire que la première partie est légèrement plus lente que la seconde, mais ça se joue à peu.
En dehors de ça, c'est du Archgoat classique ma bonne dame, du bourrin, de la violence, du crade, et ça va chier, quoique, crade? pas trop en fait, et c'est bien là la première chose que l'on remarque dès les premières minutes de l'assaut, la production s'est grandement améliorée, peut-être ce sont-ils rendus-compte qu'il était absolument impossible de faire plus crade et dégueulasse que leurs compatriotes de Beherit et qu'il ne servait à rien de continuer cette course à la noirceur, est-ce pour autant qu'Archgoat est devenu mainstream? nope, ni même plus accessible, Archgoat se fait juste ici plus audible sans pour autant sacrifier quoi que ce soit à la fureur de leur Black.
J'insiste bien sur Black, et non Black/Death, ce n'est pas parce que Archgoat a un son ici un poil plus musculeux que ça devient automatiquement du Black/Death, on m'a d'ailleurs récemment menacé de mort si j'utilisais le terme Death dans cette chronique, Archgoat fait dans l'Apocalyptic Crushing Black Metal, un Black à l'ancienne, destructeur et punitif, ultra bourrin avec ses blasts, ses riffs in your face assez catchy, et quelques leads bien malsaines sans pour autant vouloir être mélodiques, la mélodie, ce n'est pas le genre de la maison.
Archgoat se fait audible, mais demeure suffisamment Raw pour ne pas trop froisser la branche la plus orthodoxe de son public, et en fin de compte, rien n'a vraiment changé dans la tambouille occulte finlandaise, après la petite intro, on se retrouve plongé dans un Nuns, Cunts and Darkness ultra malsain et lourd avec quelques chœurs et des sons de cloches pour l'ambiance, le tout entrecoupé de soubresauts violents, c'est très pesant et le groupe maîtrise assez bien désormais ce genre de morceaux low-tempo qui prennent tout leur temps pour développer une ambiance lugubre à souhait, comme c'est le cas sur Grand Luciferian Theophany, sauf que la noirceur absolue et la lourdeur devient plutôt comique à mi-titre quand Lord Angelslayer prend sa plus grosse voix des enfers, un peu bidouillée d'ailleurs, pour gueuler Hail Lucifer, Hail Satan, et déclamer une espèce d'incantation, c'est un peu tout le charme désuet des groupes satanistes qui se prennent bien trop au sérieux.
La lenteur et la lourdeur, c'est bien gentil, mais on veut du punitif et de la mandale dans la gueule, ça tombe bien, y'en a, et Archgoat va distiller habilement ses coups de pieds au cul pour notre plus grand plaisir, par exemple la sauvagerie d'un Phallic Desecrator of Sacred Gates ou d'un Congregation of Circumcised directs dans la gueule sans pression, le groove infâme d'un Sado-Magical Portal, Archgoat maîtrise son affaire et nous assène ses assauts avec intensité et savoir-faire, même si bien sûr, il n'y a rien de neuf ici, les structures sont finalement très simples, parfois répétitives aussi, le coup de morceau bien bourrin qui prend un petit détour plus lourd et ambiancé pour revenir à du matraquage en règle, c'est plutôt classique, d'ailleurs, Those Below (Who Dwell in Hell) et Funeral Pyre of Trinity, les deux morceaux qui concluent les deux parties de l'album, sont construits sur le même modèle, du gros bourrin bien méchant qui s'engouffre dans la lourdeur malfaisante, avec des chœurs liturgiques pour le premier, et un crépitement de bûcher pour le second.
L'originalité, ce n'est pas vraiment ce qu'on recherche dans un album d'Archgoat, on veut du malsain, du blasphématoire, de la violence gratuite, et c'est précisément ce que fournit The Apocalyptic Triumphator, Archgoat a toujours le même dynamisme, apportant une diversité nécessaire pour ne pas lasser, et l'on a affaire à un album tout ce qu'il y a de plus solide dans le genre, la production plus "audible" est un bon point qui permet de donner une saveur particulière à ce troisième méfait, la basse est d'ailleurs pleinement mise en valeur et contribue au sentiment de lourdeur qui se dégage du disque, The Apocalyptic Triumphator n'est pas trop usant, grâce à un DR8 plutôt sympa et pas trop compressé, et une production suffisamment croustillante et Raw pour ne pas trahir l'identité du groupe, ça reste fondamentalement du Archgoat et c'est bien le principal.
Archgoat ne sera jamais un génie du songwritting, il est surement un peu trop bas-de-plafond pour ça, mais quand il s'agit d'envoyer le pâté et de faire mal, les finlandais sont toujours là avec leur Black punitif et dégueulasse qui sait manier vélocité, férocité, et lourdeur malsaine, The Apocalyptic Triumphator n'est pas l'album de l'année, mais c'est un bon cru d'Archgoat.
La brutalité du Black old school primitif qui vient se mêler aux atmosphères poisseuses et dégueulasses, Archgoat maîtrise et cette nouvelle offrande s'avère particulièrement gouttue et bien charpentée, malgré le recyclage évident quelque peu planqué derrière une production un peu plus lisible.
Archgoat est toujours aussi Trve et versé dans le satanisme rigolo, du bourrin avec de l'atmosphère poisseuse pour un rituel bestial et démoniaque, tellement trve que si ça trouve, en faisant tourner le vinyle à l'envers vous arriverez peut-être à invoquer le grand cornu dans votre salon...
La brutalité du Black old school primitif qui vient se mêler aux atmosphères poisseuses et dégueulasses, Archgoat maîtrise et cette nouvelle offrande s'avère particulièrement gouttue et bien charpentée, malgré le recyclage évident quelque peu planqué derrière une production un peu plus lisible.
Archgoat est toujours aussi Trve et versé dans le satanisme rigolo, du bourrin avec de l'atmosphère poisseuse pour un rituel bestial et démoniaque, tellement trve que si ça trouve, en faisant tourner le vinyle à l'envers vous arriverez peut-être à invoquer le grand cornu dans votre salon...