Cela fait bien plus de dix ans qu'on avait pas eu de nouvelles de Dāmim, enfin, plutôt de Dām, le patronyme que le groupe utilisait lors de sa donc première incarnation jusqu'en 2016 et sa réactivation post-hiatus, Dām n'avait sorti que deux albums en 2005 et 2007, ça commence à dater, et le changement de nom signifie peut-être que des trucs se sont passés en coulisse, ou que Nathanael Underwood souhaitait donner une toute nouvelle impulsion/orientation à son projet, car c'est bien ce qu'est Dāmim, le vecteur de la vision toute personnelle d'Underwood, musicien plus connu pour ses participations sporadiques à Akercocke, lui qui s'était retrouvé temporairement bassiste sur l'excellent album come-back des anglais il y a deux ans, ça n'a pas duré et c'est donc Dāmim qui s'est retrouvé réactivé pour un troisième tour de piste, ou un premier selon la manière dont on voit les choses, une chose est sûre cependant, c'est musicalement... bizarre, mais on en attendait pas moins de la part du bonhomme.
A Fine Game of Nil ne sera pas forcément votre album de Metal conventionnel qui va se cantonner à un genre particulier, chez Underwood on aime bien les mélanges de genres et les expérimentations sonores sur fond d'explorations métaphysiques, A Fine Game of Nil c'est un peu le résultat des expériences d'Underwood, une rafraîchissante collection d'échecs et de réussites qui cohabitent dans un album bordélique comme un fourre-tout extrémiste, on pourrait qualifier ça de Blackened Thrash Death pour simplifier, et même si c'est ce mélange de trois genre parait suffisant, ce n'est malgré tout pas assez pour décrire vraiment tout ce qui se passe chez Dāmim.
Pourtant le titre d'ouverture va ouvrir l'album de sur un riff plutôt conventionnel et orienté Death Metal, le début de morceau est d'ailleurs tellement groovy que ça ressemblerait presque à du Carcass, mais vous imaginez bien que ça va bien dévier à un moment où un autre, dès l'instant où Underwood envoie valdinguer tous les codes pour la partie plus avant-gardiste du morceau, abandonnant son growl pour une sorte de chant clair plaintif et maladif, ce premier morceau In A Language They Understand, c'est un peu le résultat après qu'un malade se soit dit que ce serait vachement cool de mélanger du Carcass, du Akercocke et du Voivod, et d'une certaine manière ça l'est, cool, une fois qu'on est rentrer dedans et qu'on accepte toute la bizarrerie du truc.
Comme je vous l'avais dit plus haut, cet album sera une vraie collection de hit and miss, et dès le second titre, bah ce sera largement moins bien, ce n'est pas que Descendant Of Amalek soit un morceau médiocre hein, Dāmim utilisant son approche frontale qui va dévier vers l'avant-garde chelou, mais le morceau manque sûrement d'un riff directeur fort comme sur le premier titre, ce titre fonctionne un peu entre les passages sympa, souvent sur les accélérations, et les petits moments d'ennuis, le morceau est un peu de bric et de broc, tout les éléments n'étant pas forcément connectés entre eux, Beyond The Call Of Emptiness souffrira lui d'une structure bien trop complexe à suivre pour le commun des mortels, où tout du moins pour les gens qui n'ont pas un cerveau complètement dérangé, ce morceau est brillamment bancal, fracturé comme un esprit malade, ça fonctionne autant que ça foire au gré des pérégrinations d'un Underwood qui a souvent oublié d'instaurer une ligne directrice à ses morceaux, à moins, et c'est le plus probable, que ce soit volontaire d'interner de force l'auditeur dans un dédale sonore extrême et vindicatif.
Something For The Weakened sera un morceau bien plus accessible, et encore, c'est une façon de parler, quand je dis que c'est accessible, c'est juste que le morceau est tout à fait un dérivé d'Arkecocke, le riffing s'en rapproche, de même que les mélodies hantées et le chant malsain, même si particulièrement référencé, ça fonctionne vraiment bien du début à la fin, avec un songwritting beaucoup plus fluide et progressif, c'est à partir de là que l'album va se faire encore plus haché et fracturé, ouais c'est possible, et plutôt que d'être dans l'avant-garde complexe, on va plutôt être dans une espèce de fourre-tout de l'extrême évoluant sans direction précise, une errance qui débute par un Necrokino instrumental coupé en deux, entre des nappes de claviers qui font un peu série B des années 80 et une seconde moitié métallique bien plus convaincante où Underwood parvient à faire passer tout un tas d'émotions différentes sans avoir recours à son chant.
Body Is Broken et Rising Of The Lights sont les exemples types du manque de direction dans le songwritting de Dāmim, les deux morceaux ont cette approche très agressive et frontale, principalement du Death groove pour le premier, et une vibe plus thrashy pour le second, qui pourrait fonctionner admirablement bien si on ne passait pas constamment du coq à l'âne sans aucune transition, Dāmim est capable d'être une diabolique et efficace machine de destruction très précise, mais de manière toujours temporaire, car Underwood veut toujours un peu trop en faire et nous balancer tout un tas d'idées dans un seul morceau sans prendre vraiment le temps de tout développer, l'instrumental acoustique Existential Epiphany Within A Waking Dream est le genre d'interlude qui est probablement super important dans la vision métaphysique d'Underwood mais qui est posé là sans être connecté à quoi que soit, encore moins au dernier titre All I Want To Know Is How It Ends qui est un monument de complexité et de destruction avant-gardiste fracturée, c'est un gigantesque dédale chaotique qui, contre toute attente, va fonctionner à plein régime, c'est très erratique mais on trouve une certaine fluidité dans la structure qui va parvenir à faire plus ou moins tenir le truc sans que ça se casse la gueule.
Vous l'aurez compris, A Fine Game Of Nil n'est pas franchement un album pour tout le monde, ce n'est pas votre album de Death conventionnel, et même s'il puise allègrement ses références chez Akercocke, Dāmim est une bestiole complètement à part, un objet musical non-identifié qui gravite autour de l'avant-gardisme extrémiste, où l'approche frontale et vindicative se retrouve paradoxalement intégrée dans des structures labyrinthiques et fracturées, c'est donc un album hautement recommandable pour qui est versé dans le Metal extrême non-conventionnel, ce qui n'empêche pas que l'album demeure malgré tout particulièrement bancal et bordélique, évidemment que c'est voulu, mais Dāmim a tendance malheureusement à franchir la ligne jaune en en faisant un pu trop dans le foutoir, A Fine Game Of Nil est une expérience unique aux résultats erratiques, pas pour tout le monde donc, mais un intéressant et fascinant bric-à-brac.
Pourtant le titre d'ouverture va ouvrir l'album de sur un riff plutôt conventionnel et orienté Death Metal, le début de morceau est d'ailleurs tellement groovy que ça ressemblerait presque à du Carcass, mais vous imaginez bien que ça va bien dévier à un moment où un autre, dès l'instant où Underwood envoie valdinguer tous les codes pour la partie plus avant-gardiste du morceau, abandonnant son growl pour une sorte de chant clair plaintif et maladif, ce premier morceau In A Language They Understand, c'est un peu le résultat après qu'un malade se soit dit que ce serait vachement cool de mélanger du Carcass, du Akercocke et du Voivod, et d'une certaine manière ça l'est, cool, une fois qu'on est rentrer dedans et qu'on accepte toute la bizarrerie du truc.
Comme je vous l'avais dit plus haut, cet album sera une vraie collection de hit and miss, et dès le second titre, bah ce sera largement moins bien, ce n'est pas que Descendant Of Amalek soit un morceau médiocre hein, Dāmim utilisant son approche frontale qui va dévier vers l'avant-garde chelou, mais le morceau manque sûrement d'un riff directeur fort comme sur le premier titre, ce titre fonctionne un peu entre les passages sympa, souvent sur les accélérations, et les petits moments d'ennuis, le morceau est un peu de bric et de broc, tout les éléments n'étant pas forcément connectés entre eux, Beyond The Call Of Emptiness souffrira lui d'une structure bien trop complexe à suivre pour le commun des mortels, où tout du moins pour les gens qui n'ont pas un cerveau complètement dérangé, ce morceau est brillamment bancal, fracturé comme un esprit malade, ça fonctionne autant que ça foire au gré des pérégrinations d'un Underwood qui a souvent oublié d'instaurer une ligne directrice à ses morceaux, à moins, et c'est le plus probable, que ce soit volontaire d'interner de force l'auditeur dans un dédale sonore extrême et vindicatif.
Something For The Weakened sera un morceau bien plus accessible, et encore, c'est une façon de parler, quand je dis que c'est accessible, c'est juste que le morceau est tout à fait un dérivé d'Arkecocke, le riffing s'en rapproche, de même que les mélodies hantées et le chant malsain, même si particulièrement référencé, ça fonctionne vraiment bien du début à la fin, avec un songwritting beaucoup plus fluide et progressif, c'est à partir de là que l'album va se faire encore plus haché et fracturé, ouais c'est possible, et plutôt que d'être dans l'avant-garde complexe, on va plutôt être dans une espèce de fourre-tout de l'extrême évoluant sans direction précise, une errance qui débute par un Necrokino instrumental coupé en deux, entre des nappes de claviers qui font un peu série B des années 80 et une seconde moitié métallique bien plus convaincante où Underwood parvient à faire passer tout un tas d'émotions différentes sans avoir recours à son chant.
Vous l'aurez compris, A Fine Game Of Nil n'est pas franchement un album pour tout le monde, ce n'est pas votre album de Death conventionnel, et même s'il puise allègrement ses références chez Akercocke, Dāmim est une bestiole complètement à part, un objet musical non-identifié qui gravite autour de l'avant-gardisme extrémiste, où l'approche frontale et vindicative se retrouve paradoxalement intégrée dans des structures labyrinthiques et fracturées, c'est donc un album hautement recommandable pour qui est versé dans le Metal extrême non-conventionnel, ce qui n'empêche pas que l'album demeure malgré tout particulièrement bancal et bordélique, évidemment que c'est voulu, mais Dāmim a tendance malheureusement à franchir la ligne jaune en en faisant un pu trop dans le foutoir, A Fine Game Of Nil est une expérience unique aux résultats erratiques, pas pour tout le monde donc, mais un intéressant et fascinant bric-à-brac.