Je rappelle le principe des Chroniques en Rafale™, comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, je vous propose chaque mois (ou pas en fait, le rythme est plus erratique que ça) un bloc de mini-chroniques où je donnerai mon avis à l'arrache en survolant quelques albums, sans aller en profondeur, en tâchant d'être concis et précis sur ce que j'en pense, il n'en reste pas moins que ce seront des jugements à l'emporte-pièce où l'on sortira souvent le sulfateuse.
Bloodbath - The Arrow Of Satan Is Drawn (Peaceville)
Bloodbath est tout à fait le genre de super-groupe qui aurait dû avoir une durée de vie limitée dans le temps, dans le genre un ou deux disque et on remballe, salut c'était cool mais c'est terminé, le fait est que Bloodbath fait du Death old school et que le délire revival nostalgique est maintenant bien cramé, The Arrow of Satan is Drawn est un album de trop, tout en étant exactement la même chose qu'avant, c'est aussi le plus moins bons des disques de Bloodbath, une sorte de machine sans âme qui tourne à vide, le groupe a récupéré le guitariste de Craft sans que l'on se rende compte d'un changement de line-up, Nick Holmes est toujours là et il polarisera les critiques comme à son habitude, les fans d'Akerfeldt feront toujours la gueule, bref, c'est business as usual, un produit Death de consommation courante complètement inutil et en panne d'inspiration qui n'a aucune volonté d'être autre chose qu'une longue litanie des clichés du genre, passez votre chemin...
(En écoute: Bloodicide)
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Arsis - Visitant (Agonia)
Alors que ses compatriotes de Revocation se sont plutôt réorientés vers le Death, il revient à Arsis de maintenir en vie le Tech-Melodeath à tendance thrashy avec un nouvel album qui met fin à cinq ans de silence radio, Visitant est déjà moins nul que le dernier Revocation, de là à dire que c'est une réussite, il y a une marge, Arsis fait un peu moins dans le tech avec ses compositions un peu moins folles et plus teintées d'atmosphères lugubres, on a toujours de bons riffs, quelques plans techniques bien fendards, et la voix toujours aussi nulle de Malone par dessus, il n'y a rien de révolutionnaire là-dedans, mais Visitant s'avère être un album plutôt solide de la part d'Arsis, après si vous attendez un retour à la flamboyance des premiers albums, vous allez forcément être déçu...
(En écoute: Hell Sworn)
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Corpsessed - Impetus of Death (Dark Descent Records)
Je m'étais superbement fait chier avec le premier album de Corpsessed sorti il y a quatre ans, j'ai voulu leur donner le bénéfice du doute en écoutant ce second album... bah non, toujours pas les gars, désolé, vous êtes ennuyeux, les finlandais ont toujours une grosse prod bien massives mais semblent incapables de produire un Death intéressant, c'est du banal, ça fait toujours déjà entendu, les atmosphères sont toujours aussi convenues, alors ouais, c'est super lourd et bien bourrin, mais à part la pochette cool, il n'y a rien de bien enthousiasmant chez un Corpsessed qui façonne toujours ses morceaux de la même manière en insérant des plans Doom dans son carnage old school, à écouter uniquement si vous n'êtes pas encore gavé d'écouter du Death lovecraftien à l'ancienne...
(Bandcamp)
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Sadist - Spellbound (Scarlet Records)
Après voir fait tremper son Tech/Jazz progressivo-Death dans de la world music à forte coloration africaine (et c'était nul), voilà que les italiens de Sadist s'attaquent à la filmographie d'Hitchcock avec un album dont chaque morceau renverra à un film du réalisateur anglais, Spellbound est largement moins confus et inutilement complexe que l'album précédent, ce qui serait un point positif si à la place on ne devait pas se farcir un véritable déluge de claviers tout nuls omniprésents sur chaque morceau de la galette, je n'ai aucune putain d'idée de ce qu'ont essayé de faire les italiens avec cet album qui semblent mélanger tout et n'importe quoi, impression de bordel renforcée par une production tout simplement ignoble, Spellbound est une monstrueuse abomination qui ne sait pas choisir entre le Tech-Death jazzy bourrin et l'expérimental atmosphérique à claviers horrifiques et qui tentent de faire les deux en même temps en se vautrant lamentablement, un album frustrant d'un groupe tout aussi frustrant, ça pourrait être génial mais c'est juste complètement raté.
(Bandcamp)
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Unearth - Exctinction(s) (Century Media)
Unearth n'est vraiment pas un groupe compliqué à appréhender, vous prenez du vieux Metalcore typiquement américain d'il y a plus de dix ans auquel vous ajoutez une bonne louche de Death mélodique et pas mal de références Nü Metal et vous obtenez une mixture à breakdown plutôt agressive mais pas trop, accessible sans être forcément trop commerciale, du vindicatif simplet si vous voulez; Le fait que ce groupe existe encore aujourd'hui est assez fascinant car j'ai du mal à voir à qui s'adresse cet album qui a de toute évidence quinze ans de retard, si Extinction(s) était sorti au début des années 2000 il aurait probablement cartonné et trouvé son public de jeunes coreux boutonneux à casquettes, là en 2018 ça n'a plus aucun intérêt, ce groupe est tellement bloqué en 2003 que ça en devient presque gênant pour eux, à réserver aux nostalgiques d'une certaine vision du Metalcore, et encore...
(En écoute: Incinerate)
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Décembre Noir - Autumn Kings (Lifeforce Records)
Les groupes de Doom/Death mélodique aiment bien l'automne, et comme Octobre et Novembre étaient déjà pris par October Tide et Novembers Doom, il ne restait plus que le mois décembre pour les allemands de Décembre Noir, qui sortent bien évidemment un troisième album qui s'appelle Autumn Kings, comme ça il n'y a aucun doute sur le genre pratiqué, ce sera ce mélange de Doom misérable et de Death mélodique particulièrement charpenté avec un peu de chant clair parce que ce sont de gros bourrins aux cœurs tendres, il faut bien avouer que c'est un genre qui colle particulièrement bien à la saison, et même sans révolutionner quoi que ce soit, Décembre Noir est un groupe qui fait le boulot consciencieusement avec de bonnes mélodies sans trop de pathos et qui sait appuyer sur le côté Death quand le besoin s'en fait sentir, c'est dont du bien bel ouvrage automnal qui devrait ravir les fans du genre.
(Bandcamp)
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Evoken - Hypnagogia (Profound Lore)
Avec Evoken on entre dans un autre genre de misérabilisme par rapport à l'album précédent, car avec le Funeral Doom des américains, c'est bien toute notion d'espoir qui disparaît, la musique d'Evoken est toujours aussi putride qu'elle peut-être atmosphérique, ténébreuse et mélancolique avec une approche qui ne sera pas sans rappeler My Dying Bride avec de très fines orchestrations, Hypnagogia se fait légèrement moins caverneux qu'un Atra Mors, plus enclin à la rêverie peut-être, Evoken explore d'autres émotions et c'est une réussite de bout en bout pour un voyage dont on ne ressortira pas indemne émotionnellement.
(Bandcamp)
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Psycroptic - As the Kingdom Drowns (Prosthetic Records)
Cela fait deux-trois albums de Psycroptic que j'écoute et que j'oublie aussitôt en me disant que de toute façon jamais ils n'allaient faire au moins aussi bien que The Scepter of the Ancients, qui est quand même un disque qui remonte à quinze ans, vous serez donc heureux d'apprendre que As the Kingdom Drowns... n'est toujours pas aussi bien que The Scepter of the Ancients, mais c'est pas grave, car malgré tout, Psycroptic vient de nous balancer son meilleur disque depuis 2003, c'est quand même pas rien, on évolue dans un Tech-Death qui s'est détaché de ce que faisait le groupe à l'époque sans dénaturer le son du groupe, un groupe qui a évolué en intégrant désormais une bonne grosse louche de groove qui semble le rapprocher un peu des premiers gojira, tout en demeurant du Psycroptic pur jus, avec sa science du riff et sa technique hors-pair, cet album est juste foutrement cool à écouter et délivre son lot de torgnoles avec une redoutable efficacité.
(Bandcamp)
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Dire Peril - The Extraterrestrial Compendium (Divebomb Records)
Malgré sa pochette superbement laide, ce premier album de Dire Peril est une bonne grosse claque de Power Metal redoutablement efficace dans un genre qui semble le rapprocher de Demons & Wizards et d'Iced Earth, un Power couillu bien thrashy sur les bords, The Extraterrestrial Compendium est bien armé d'un déluge de riffs imparables et de mélodies catchy à mort, il n'y a rien d'original là-dedans mais il n'y a absolument rien à jeter non plus, Dire Peril est un groupe particulièrement compétent dans son genre, et a même le bon goût d'avoir en guest la toujours excellente Brittney Hayes (Queen of the Galaxy) et Arjen Lucassen sur un ultime morceau naturellement un poil plus proggy que le reste, bref, c'est du tout bon, allez-y les yeux fermés.
(Bandcamp)
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Nanowar of Steel - Stairway to Valhalla (Audioglobe)
Evidemment je ne noterai pas ce nouveau chef d-oeuvre des italiens de Nanowar of Steel puisqu'ils sont hors catégorie, je vous renvoie donc sur Bandcamp où vous pourrez écouter cette merveille en intégralité et je vous laisse avec le glorieux clip réalisé pour le somptueux single Barbie MILF Princess Of The Twilight, avec en guest Fabio fucking Lione!