Je rappelle le principe des Chroniques en Rafale™, comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, je vous propose chaque mois (ou pas en fait, le rythme est plus erratique que ça) un bloc de mini-chroniques où je donnerai mon avis à l'arrache en survolant quelques albums, sans aller en profondeur, en tâchant d'être concis et précis sur ce que j'en pense, il n'en reste pas moins que ce seront des jugements à l'emporte-pièce où l'on sortira souvent le sulfateuse.
Chthonic - Battlefields of Asura (Spinefarm Records)
Cela faisait cinq ans qu'on avait ^pas eu un vrai album studio de Chthonic, et franchement, vue la trajectoire du groupe, qui se confirme avec cet album, ça ne manquait pas trop, Chthonic est toujours dans son trip Cradle of Filth version Kung Fu avec les mêmes intégrations folk asiatiques et le même caractère over the top épuisant, les taïwanais veulent toujours en mettre plein la vue et vont bien évidemment en faire des tonnes dans des compositions un poil plus laborieuses que d'habitude, autant le dire simplement, on s'ennuie ferme à l'écoute de Battlefields of Asura, c'est pas complètement nul, mais c'est jamais vraiment excitant, c'est la même chose en moins bien, et entre le clichés et les gimmicks on cherche en vain un petit truc nouveau, passez votre chemin, vous ne raterez rien.
(En écoute: Millennia's Faith Undone)
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LOL Evolution??? Chaque chanson de ce furoncle auditif aurait très bien pu être présente sur le premier album du groupe sorti il y a presque vingt ans, c'est dire si Evolution il y a, Disturbed sonne comme du Disturbed, où chaque morceau de Nü Metal/Alternatif crapoteux pourrait tout à fait servir de musique d'entrée à un lutteur en slip de la WWE, putain quel purge nous délivre encore Draiman et ses collègues, du consommable facile chié à la chaîne directement dans les conduits auditifs de fans débiles, parce que ouais, pour qu'un groupe aussi médiocre que Disturbed ait du succès, il faut des gens encore plus cons et médiocres pour lui permettre d'exister, même la pochette est un foutage de gueule torché en deux minutes sur photoshop, bref, de la très grosse merde.
(En écoute: Niquez-vous)
(En écoute: Niquez-vous)
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En parlant de musique de merde, les entreprises Amaranthe ont mis un nouveau produit sur le marché, fruit d'années d'études marketing destinées à trouver la formule gagnante la plus putassière possible, un genre grotesque qui mélange Metalcore, groove, Pop, electro, Nü Metal, RnB, Eurodance et Power Metal, ces gens mélangent le plus de genre possible afin de plaire au plus grand nombre de personne possible, tout est calibré, marketé, avec chaque morceau destiné à un segment spécifique de l'auditoire, ouais, c'est donc de la grosse merde, mais il faut quand même avouer que c'est malgré tout moins dégueulasse que les albums précédents, et qui sait, peut-être qu'un jour seront-ils capables de composer pour la première fois une chanson développant une authentique vision artistique.
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Revocation est un groupe qui était cool il y a une petite dizaine d'années quand son Tech-Death/Thrash sonnait frais et abrasif avec toute la démonstration technique que ça impliquait, c'était vigoureux, ça envoyait la sauce, sauf que depuis quelques albums, et le groupe tient un rythme effréné, on sent bien que Revocation veut évoluer, faire autre chose, mais n'a aucune idée de comment s'y prendre, The Outer Ones est un album globalement foiré qui mise presque tout sus ses ambiances sombres lovecraftiennes et son orientation Death Metal, le Thrash a presque disparu de la formule, et ne reste plus que des soubresauts techniques qui n'ont plus grand chose à faire dans ce genre de tambouille, The Outer Ones part dans tous les sens, avec des morceaux incohérents qui semblent mélanger trois voire quatre morceaux différents sans aucune raison particulière, donc voilà, ce nouveau Revocation est aussi frustrant qu'il est bancal, incohérent, sans direction, c'est tout simplement un gros bordel.
(Bandcamp)
(Bandcamp)
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Allons droit au but, cet album est juste là pour faire vendre du merch et permettre au groupe de partir en tournée, il n'a aucun autre intérêt, difficile de s'extasier devant une nouvelle collection de mandales Deathcore linéaire en mode bourrin avec son gros son brickwallé et son groove en plastique, le songwritting est passe-partout et les gars recyclent leur petit manuel du Br00tal Deathcore sans chercher à faire autre chose, c'est un album de routine parce qu'il faut bien une excuse pour tourner...
(En écoute: Squalor Opera & Vespertine Decay)
(En écoute: Squalor Opera & Vespertine Decay)
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Beyond Creation - Algorythm (Season of Mist)
C'est marrant la perception que l'on peut avoir de certains groupes, j'étais par exemple persuadé que les québécois de Beyond Creations existait depuis bien plus longtemps qu'en réalité, le groupe n'a ainsi produit que trois albums depuis 2011, ce qui est très peu finalement, mais il faut croire que le groupe préfère la qualité à la quantité, car y'a pas à chier, Algorythm est une nouvelle démonstration de classe de la part de Beyond Creation, ceci dit, et ça m'ennuie un peu, c'est probablement le moins bon des albums du groupe, il faut dire que le centre de gravité du groupe s'est déplacé, et qu'Algorythm est un bien meilleur album de prog qu'il n'est un album de Tech-Death, ce qui crée un nouvel équilibre qui ne me satisfait pas trop, même si certains passages sont particulièrement bluffant et que la dimension symphonique et grandiose du groupe se retrouve renforcé, Algotythm manque d'un peu de mouvement, de groove ou de dynamisme, ça reste un peu trop propre et sage, trop intellectuel peut-être, on a affaire à un bon disque, très beau, très chiadé, mais probablement trop hermétique.
(Bandcamp)
(Bandcamp)
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Terrorizer restera à jamais l'auteur du légendaire World Downfall (1989 quand même), pour le reste... bah le reste ne devrait pas exister, Terrorizer nous balance une fois de plus une tartine de grindcore plat à la brutalité stérile, Caustic Attack est aussi inspiré que sa pochette, putain vous avez vu ça bordel? C'est incroyable tellement de mauvais goût et de clichés réunis sur un seul artwork torché en cinq minutes sur un photoshop craqué, mais passons, c'est chiant, on s'emmerde, et le seul intérêt du truc est de retrouver l'ancien batteur de Morbid Angel Pete Sandoval maltraiter ses fûts comme un sauvage afin de prouver à ses anciens collègues qu'il a plus le dos en vrac, il n'y a rien de honteux dans ce que fait Terrorizer, mais il n'y a rien de digne d'intérêt non plus...
(En écoute: Infiltration)
(En écoute: Infiltration)
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Vreid - Lifehunger (Season of Mist)
Vreid - Lifehunger (Season of Mist)
Cela fait déjà quelques albums que l'on peut noter que Vreid s'écarte de plus en plus de l'influence de Windir, ce qui n'est pas un gros problème puisque si vous aimez Windir vous pouvez écouter Cor Scorpii, Lifehunger va continuer sur cette tendance et voir Vreid nous délivrer un album à la fois varié et bancal, où l'on va retrouver le son Black typique qui se rapproche d'un mix entre Windir et Dissection, mais aussi des titres particulièrement pénibles qui se traînent comme une sorte de mauvais Satyricon, le problème étant que dans les deux cas, les morceaux sont tout simplement faiblards, même au top, Lifehunger n'atteint pas un niveau de qualité acceptable, et apparaît comme un album complètement raté, manquant de direction et d'inspiration, je ne sais pas trop ce que les gars de Vreid ont essayé de faire avec cet album, mais c'est en tout point un échec.
(Bandcamp)
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Gorod - Æthra (Overpowered Records)
Fin du game, le patron est là.
Vous pensiez que jamais Gorod ne parviendrait à surpasser A Maze of Recycled Creeds? bah c'est juste insensé mais c'est bel et bien le cas avec Æthra, qui voit Gorod délivrer une véritable leçon de Tech-Death, surpuissant, technique à mort mais sans jamais trop en faire, groovy, catchy, et surtout admirablement fun, Gorod ne pète pas plus haut que son cul et met les mains dans cambouis pour nous proposer son Tech-Death le plus mature et le plus maîtrisé, avec ce qui fait la différence avec par exemple le dernier album de Beyond Creation, une musique toujours dynamique, ça rentre dans le lard, ça rebondit constamment, y'a une tonne de groove, et pour résumer, ce disque est juste bandant quoi, c'est une tonne de fun avec pas mal de surprises et d'intégrations d'éléments progressifs sans jamais rendre la musique trop complexe, bref, c'est une tuerie.
(En écoute: Bekhten's Curse)