C'est marrant quand même, s'il n'y avait pas eu le grand Schisme de 2015 (avec un Abbath qui veux s'accaparer seul le nom du groupe, son départ et la formation de son groupe solo, puis l'annonce surprise de la continuité d'Immortal), on en aurait probablement pas eu grand chose à faire d'un nouvel album d'Immortal, la faute, un peu, à un dernier album All Shall Fall qui souffrait d'un songwritting en pilotage automatique navrant, faisant penser que le groupe aurait dû définitivement mettre la clé sous la porte après le chef-d'oeuvre Sons of Northern Darkness, qui remonte quand même à plus de quinze ans, et ne plus jamais sortir d'album, continuer de cachetonner en festival en ne sortant plus rien aurait été une sage décision.
Seulement voilà, après le départ d'Abbath, la sortie de son album solo tout moyen, et le retour au affaires de Demonaz en tant qui chanteur/guitariste, il y a de quoi être émoustillé par ce nouveau disque, que ce soit un putain de désastre ou un glorieux succès, ce nouvel album allait forcément être intéressant à écouter et susciter des débats passionnés afin de savoir qui a sorti le meilleur disque, Immortal ou Abbath? Je vous réponds tout de suite, Northern Chaos Gods est largement supérieur à la petite chiure que nous a servi Abbath.
Seulement voilà, après le départ d'Abbath, la sortie de son album solo tout moyen, et le retour au affaires de Demonaz en tant qui chanteur/guitariste, il y a de quoi être émoustillé par ce nouveau disque, que ce soit un putain de désastre ou un glorieux succès, ce nouvel album allait forcément être intéressant à écouter et susciter des débats passionnés afin de savoir qui a sorti le meilleur disque, Immortal ou Abbath? Je vous réponds tout de suite, Northern Chaos Gods est largement supérieur à la petite chiure que nous a servi Abbath.
Abbath après la sortie de ce nouvel Immortal |
Finalement, cet Abbath contre Immortal, c'est un peu un ego trip d'un type qui s'est construit un personnage et une personnalité sur lesquels repose toute sa carrière actuelle, contre un groupe qui joue plus le travail d'équipe et la poursuite d'un héritage, Demonaz n'a pas envie de devenir un meme sur internet, Horgh est toujours aussi discret, et le duo a plutôt décidé de laisser parler la musique plutôt que de se répandre dans les médias, quoi qu'il en soit, certains chieront sur ce disque parce que Abbath n'est pas là, d'autres le porteront aux nues en saluant le fameux glorieux retour aux sources, concernant l'absence d'Abbath, elle ne se remarque pas sur ce disque, et qualifier ce disque de géniale réussite relève de la surestimation, Northern Chaos Gods est réussi, certes, mais pas au point d'être un disque brillant, voyons ça, au mieux, comme une espèce de disque de transition rassurant pour le groupe.
Parler de retour aux sources, pourquoi pas, mais retour à quoi exactement? Pure Holocaust? Blizzard Beast? parce que bon, si vous attendez ça de la part d'Immortal en 2018, vous vous êtes sérieusement mis le doigt dans l’œil jusqu'à l'épaule hein, et franchement, on voyait mal Demonaz (puisque soyons réaliste, Immortal est désormais le groupe de Demonaz) revenir à cet âge d'or du groupe entre 99 et 2002 qui était plus du fait d'Abbath, Northern Chaos Gods est à prendre comme un certain retour à des sonorités old school du groupe, dans un esprit plus Black Metal, presque une sorte de modernisation sonore de vieilles recettes de Demonaz, ce qui nous donne un album qui sonne comme du Immortal post-2000 à qui on aurait insufflé une verve Black à l'ancienne et une certaine dimension raw, Peter Tägtgren a, pour une fois, fait un super boulot sur la production de ce disque (avec Jonas Kjellgren au mastering), c'est un peu raw mais pas trop, tout en restant très moderne avec un son assez puissant, et surtout, dans toute cette violence ambiante, car ce disque est vraiment très agressif par moments, on entends de très bonnes lignes de basses (une basse tenue ici par Peter Tägtgren) qui arrivent à se frayer un chemin entre des riffs frénétiques et la furie de Horgh à la batterie, et le résultat est carrément cool.
Le titre éponyme qui ouvre l'album ne laissera planer aucun doute sur ce que veut accomplir Demonaz pour son retour au affaires, on revient au début d'Immortal avec un bon gros son modernisé, un riffing Black et bien thrashy, foutrement direct, agressif, et un Horgh qui fracasse ses fûts à toute vitesse, ça fait bizarre d'entendre un truc qui semble tiré de Blizzard Beasts avec un son correct et audible, et c'est vraiment une réussite pour le coup, on retrouve un riffing glacial et frénétique, et pour ceux qui se demandent comment s'en sort Demonaz au chant, c'est clairement différent d'Abbath, ce n'est pas mieux ou moins bien, c'est juste différent, Demonaz a une approche plus Black de la chose, plus criard qu'Abbath d'ailleurs, ce chant plus Black Metal dans l'esprit collant bien avec l'orientation du groupe sur cet album.
Ce qui fait réellement fonctionner ce disque, c'est que cela fait bien deux décennies qu'Immortal n'avait pas sonné de manière aussi vicieuse, dans un vrai esprit Black Metal finalement, Into Battle Ride sera un poil moins speedé que le titre d'ouverture mais putain ce que ça continue d'envoyer, tout en demeurant massif sans jamais négliger les petites ambiances à la Immortal, vous n'y échapperez pas avec ce disque d'ailleurs, et c'est une des limites de l'exercice que pratique Demonaz, l'utilisation massive de tous les poncifs du groupe, que ce soit dans l'enrobage, avec des titres de morceaux où on ressort les mots-clés mythiques Blashyrkh ou Ravendark et un chant lexical à base de montagnes puissantes et machins congelés, et directement dans la musique car tous les clichés sont là, Gates to Blashyrkh est d'ailleurs un morceau foutrement fatigué dans sa structure avec sa petite séquence atmosphérique prévisible à mort avec ses petits arpèges à la con.
Grim and Dark ainsi que Called to Ice ne montreront pas non plus un Immortal flamboyant, se contentant d'appliquer une formule sans trop se faire chier, ce sont des morceaux interchangeables, alternant souvent entre le mid-tempo bien dur et les moments plus vivaces et sauvages, c'est quand même loin d'être impressionnant, Black of Worlds sera bien plus cool dans son approche, avec un vrai souffle épique qui le rend majestueux, Where Mountains Rise poussera un peu plus de ce côté là, c'est un morceau plutôt épique et grandiose qui rappellera le Immortal période Sons of Northern Darkness, c'est sans trop de surprise mais ça fonctionne pas trop mal, quant au titre-fleuve Mighty Ravendark et ses neuf minutes, c'est bien évidemment trop long et Immortal ne parviendra jamais vraiment à développer un truc véritablement épique et on va vite tourner en rond pour un morceau plus atmosphérique qui lorgne un peu du côté de Bathory dans son approche.
Malgré tout, il faut avouer qu'avec une réelle volonté de se reconnecter avec ses racines purement Black Metal, Immortal a réussi son pari de prouver qu'il pouvait largement continuer à exister sans l'encombrant Abbath, le songwritting sur Northern Chaos Gods est bien plus effectif et agressif que sur All Shall Fall ou le disque solo de son ancienne figure de proue, Immortal retrouve avec Demonaz une certaine attitude, et même si on évitera pas des kilomètres de clichés en tout genre et certaines facilités d'écriture, cet Immortal chapeauté par Demonaz envoie du lourd et Northern Chaos Gods se montre plutôt séduisant de par son caractère légèrement raw et old-school, un album rassurant qui réussi son objectif de relancer la machine, c'est sans génie ni volonté de révolutionner quoi que ce soit, mais c'est suffisamment solide et plein de violence et de vice pour relancer l'intérêt autour du groupe.
Ce qui fait réellement fonctionner ce disque, c'est que cela fait bien deux décennies qu'Immortal n'avait pas sonné de manière aussi vicieuse, dans un vrai esprit Black Metal finalement, Into Battle Ride sera un poil moins speedé que le titre d'ouverture mais putain ce que ça continue d'envoyer, tout en demeurant massif sans jamais négliger les petites ambiances à la Immortal, vous n'y échapperez pas avec ce disque d'ailleurs, et c'est une des limites de l'exercice que pratique Demonaz, l'utilisation massive de tous les poncifs du groupe, que ce soit dans l'enrobage, avec des titres de morceaux où on ressort les mots-clés mythiques Blashyrkh ou Ravendark et un chant lexical à base de montagnes puissantes et machins congelés, et directement dans la musique car tous les clichés sont là, Gates to Blashyrkh est d'ailleurs un morceau foutrement fatigué dans sa structure avec sa petite séquence atmosphérique prévisible à mort avec ses petits arpèges à la con.
Malgré tout, il faut avouer qu'avec une réelle volonté de se reconnecter avec ses racines purement Black Metal, Immortal a réussi son pari de prouver qu'il pouvait largement continuer à exister sans l'encombrant Abbath, le songwritting sur Northern Chaos Gods est bien plus effectif et agressif que sur All Shall Fall ou le disque solo de son ancienne figure de proue, Immortal retrouve avec Demonaz une certaine attitude, et même si on évitera pas des kilomètres de clichés en tout genre et certaines facilités d'écriture, cet Immortal chapeauté par Demonaz envoie du lourd et Northern Chaos Gods se montre plutôt séduisant de par son caractère légèrement raw et old-school, un album rassurant qui réussi son objectif de relancer la machine, c'est sans génie ni volonté de révolutionner quoi que ce soit, mais c'est suffisamment solide et plein de violence et de vice pour relancer l'intérêt autour du groupe.
Track Listing:
1. Northern Chaos Gods 04:25
2. Into Battle Ride 03:50
3. Gates to Blashyrkh 04:38
4. Grim and Dark 05:27
5. Called to Ice 05:06
6. Where Mountains Rise 05:51
7. Blacker of Worlds 03:43
8. Mighty Ravendark 09:14