Malgré déjà deux albums sous le bras et une petite dizaine d'années d'existence, on ne peut pas dire que la carrière d'Horizon Ablaze ait véritablement décollé, il faut dire que bien qu'évoluant dans le Black/Death, les norvégiens en ont toujours eu une conception quelque peu excentrique et à la limite du non-conventionnel, sans que l'on puisse véritablement appeler ça progressif, leur second album Dødsverk marquait cependant une réelle évolution par rapport à Spawn, leur Black/Death restait particulièrement obscur et sauvage mais plus tortueux, plus enclin à quelques expérimentations aussi, de quoi penser que le groupe n'avait peut-être pas envie de s'éterniser dans ce genre-là et de s'enfermer dans certains carcans qui pourraient s'avérer réducteurs, quatre ans après Dødsverk, voici The Weight of a Thousand Suns, qui s'était annoncé curieusement le mois dernier par un single complètement à l'opposée de ce qu'on aurait pu attendre du groupe, le genre de morceau disruptif qui annonçait un album qui allait forcément être différent...
Si vous attendiez du Black/Death obscur et sauvage de la part d'Horizon Ablaze pour son troisième album, vous risquez de tomber de haut tant The Weight of a Thousand Suns marque une évolution énorme de la part des norvégiens, le Black/Death est toujours là évidemment, mais dans une forme différente, car Horizon Ablaze embrasse désormais pleinement son caractère progressif et presque une propension pour l'avant-garde à la norvégienne, The Weight of a Thousand Suns emprunte autant d'éléments à la carrière solo d'Ihsahn qu'à Gojira, en passant par Zyklon, Obscura, Der Weg einer Freiheit, ou Enslaved, en fait, si vous vous êtes déjà demandé ce que ça pourrait donner si Gojira (Celui de From Mars to Sirius hein) se décidait à faire du Black Metal, on devrait globalement arriver à The Weight of a Thousand Suns.
Du coup, on pourra se demander si on peut toujours appeler ça du Black Metal, la réponse est probablement non, et même si le Black forme une partie intégrante et importante de la recette, ce n'est qu'un ingrédient parmi d'autres, une composante d'un plan beaucoup plus large, Horizon Ablaze donne désormais dans le Blackened Death Prog, ou alors du Blackened Gojiracore™, un groupe désormais ouvert à beaucoup plus d'influences que par le passé, qui va mettre ses couilles sur la table avec aplomb et un talent certain pour la composition de pièces particulièrement denses et touffues, l'album débutera d'ailleurs par un morceau à la structure plutôt simple qui sert d'une certaine manière à faire la transition entre ce qu'était le groupe il y a quatre ans et sa nouvelle orientation, Sleep Is the Brother of Death offre une approche très blackisée du Death, rageuse, frénétique, centrée sur les riffs et les trémolo qui va progressivement ralentir le rythme pour s'engager dans une espèce de Black/Doom superbement lourd qui prend aux tripes.
Le changement sera bien plus notable quand résonneront les premières notes de Delusions of Grandeur, avec son riffing qui ressemble à Gojira ou le Black/Death norvégien à la Zyklon, et surprise, un vrai chant clair qui vient transpercer la tornade de trémolo pour un effet plutôt grandiose à la Enslaved, Horizon Ablaze fera d'ailleurs quelques emprunts à Emperor période Prometheus (l'officieux premier album solo d'Ishsahn), et des références à Ihsahn, il y en aura pas mal disséminées tout au long de l'album, par exemple le petit chant clair à la King Diamond qu'affectionne Ihsahn en solo sera utilisé sur She Who Walks upon the Sea, le chant clair dominera un The End of a Dream particulièrement progressif et tumultueux qui semble être le rejeton d'une copulation entre Enslaved et Ihsahn.
Très progressif certes, mais ce n'est pas pour autant que Horizon Ablaze va oublier d'où il vient, il est capable de soubresauts fougueux à l'énergie primitive même sur les morceaux les plus mid-tempo, et aussi d'envoyer du très très lourd dans les gencives quand il en a envie, Behind the Veil introduira davantage de Death Metal pour un morceau bien charpenté et massif, où le Black diaboliquement frénétique cédera petit à petit la place à un mid-tempo lourd et émotif à la Gojira, My Soul Divided sera également marqué par des turbulences et des changements de rythmes, Horizon Ablaze propose d'ailleurs souvent ce genre de structure tumultueuse, et c'est par moment ultra brutal et vindicatif, le single Insidious proposera un Black progressif nuancé en chant clair, traversé de spasmes énergiques formant un build-up à l'intensité redoutable, Ghost of a Previous Nightmare sera un morceau foutrement féroce qui envoie une tornade Black/Death bien sauvage, mais les norvégiens parviendront à nuancer le propos en introduisant du progressif et presque du post-Hardcore dans une tambouille comportant également quelques contorsions Tech-Death, pour un morceau de six minutes, c'est quand même pas mal.
Difficile de caser The Weight of a Thousand Suns dans un genre en particulier, on va arrondir au Black/Death progressif tout en oubliant pas que c'est bien plus que ça et que l'album représente un vrai pas de géant de la part des norvégiens, une évolution stylistique majeure qui se fait également bien plus accessible que par le passé, même si la musique du groupe reste souvent sauvage et féroce, la nouvelle esthétique progressive vient contraster le propos et ces nouvelles nuances offrent à Horizon Ablaze de très nombreuses possibilités d'évolutions, on regrettera cependant une production étrange, le groupe a désormais un son moderne, plus clair, qui manque d'un peu de punch, le son de batterie n'est pas terrible non plus, et globalement, le mix manque de dynamisme, ce qui est contre-productif pour une musique qui fonctionne sur les changements de rythmes et les contorsions stylistiques.
Quoi qu'il en soit, malgré ces problèmes de production et quelques petites longueurs par moment, The Weight of a Thousand Suns reste un excellent disque de la part d'un groupe qui semble bien décidé à passer à la vitesse supérieure, Horizon Ablaze a pris une direction particulièrement couillue, embrassant sa dimension progressive tout en conservant un Black/Death toujours aussi féroce mais évidemment bien plus raffiné, le groupe à également progressé dans le songwritting, les transitions étant bien plus naturelles et moins abruptes qu'avant, surtout, Horizon Ablaze parvient à proposer quelque chose de cohérent et digeste malgré l'injection d'un nombre invraisemblable de nouvelles références, si vous aimez Emperor, Gojira, Enslaved, Zyklon, Der Weg einer Freiheit, Ihsahn, et que vous vous demandez ce que ça pourrait donner si on mélangeait tout ça, Horizon Ablaze à la solution, et ça s'appelle The Weight of a Thousand Suns.
Si vous attendiez du Black/Death obscur et sauvage de la part d'Horizon Ablaze pour son troisième album, vous risquez de tomber de haut tant The Weight of a Thousand Suns marque une évolution énorme de la part des norvégiens, le Black/Death est toujours là évidemment, mais dans une forme différente, car Horizon Ablaze embrasse désormais pleinement son caractère progressif et presque une propension pour l'avant-garde à la norvégienne, The Weight of a Thousand Suns emprunte autant d'éléments à la carrière solo d'Ihsahn qu'à Gojira, en passant par Zyklon, Obscura, Der Weg einer Freiheit, ou Enslaved, en fait, si vous vous êtes déjà demandé ce que ça pourrait donner si Gojira (Celui de From Mars to Sirius hein) se décidait à faire du Black Metal, on devrait globalement arriver à The Weight of a Thousand Suns.
Du coup, on pourra se demander si on peut toujours appeler ça du Black Metal, la réponse est probablement non, et même si le Black forme une partie intégrante et importante de la recette, ce n'est qu'un ingrédient parmi d'autres, une composante d'un plan beaucoup plus large, Horizon Ablaze donne désormais dans le Blackened Death Prog, ou alors du Blackened Gojiracore™, un groupe désormais ouvert à beaucoup plus d'influences que par le passé, qui va mettre ses couilles sur la table avec aplomb et un talent certain pour la composition de pièces particulièrement denses et touffues, l'album débutera d'ailleurs par un morceau à la structure plutôt simple qui sert d'une certaine manière à faire la transition entre ce qu'était le groupe il y a quatre ans et sa nouvelle orientation, Sleep Is the Brother of Death offre une approche très blackisée du Death, rageuse, frénétique, centrée sur les riffs et les trémolo qui va progressivement ralentir le rythme pour s'engager dans une espèce de Black/Doom superbement lourd qui prend aux tripes.
Le changement sera bien plus notable quand résonneront les premières notes de Delusions of Grandeur, avec son riffing qui ressemble à Gojira ou le Black/Death norvégien à la Zyklon, et surprise, un vrai chant clair qui vient transpercer la tornade de trémolo pour un effet plutôt grandiose à la Enslaved, Horizon Ablaze fera d'ailleurs quelques emprunts à Emperor période Prometheus (l'officieux premier album solo d'Ishsahn), et des références à Ihsahn, il y en aura pas mal disséminées tout au long de l'album, par exemple le petit chant clair à la King Diamond qu'affectionne Ihsahn en solo sera utilisé sur She Who Walks upon the Sea, le chant clair dominera un The End of a Dream particulièrement progressif et tumultueux qui semble être le rejeton d'une copulation entre Enslaved et Ihsahn.
Difficile de caser The Weight of a Thousand Suns dans un genre en particulier, on va arrondir au Black/Death progressif tout en oubliant pas que c'est bien plus que ça et que l'album représente un vrai pas de géant de la part des norvégiens, une évolution stylistique majeure qui se fait également bien plus accessible que par le passé, même si la musique du groupe reste souvent sauvage et féroce, la nouvelle esthétique progressive vient contraster le propos et ces nouvelles nuances offrent à Horizon Ablaze de très nombreuses possibilités d'évolutions, on regrettera cependant une production étrange, le groupe a désormais un son moderne, plus clair, qui manque d'un peu de punch, le son de batterie n'est pas terrible non plus, et globalement, le mix manque de dynamisme, ce qui est contre-productif pour une musique qui fonctionne sur les changements de rythmes et les contorsions stylistiques.
Quoi qu'il en soit, malgré ces problèmes de production et quelques petites longueurs par moment, The Weight of a Thousand Suns reste un excellent disque de la part d'un groupe qui semble bien décidé à passer à la vitesse supérieure, Horizon Ablaze a pris une direction particulièrement couillue, embrassant sa dimension progressive tout en conservant un Black/Death toujours aussi féroce mais évidemment bien plus raffiné, le groupe à également progressé dans le songwritting, les transitions étant bien plus naturelles et moins abruptes qu'avant, surtout, Horizon Ablaze parvient à proposer quelque chose de cohérent et digeste malgré l'injection d'un nombre invraisemblable de nouvelles références, si vous aimez Emperor, Gojira, Enslaved, Zyklon, Der Weg einer Freiheit, Ihsahn, et que vous vous demandez ce que ça pourrait donner si on mélangeait tout ça, Horizon Ablaze à la solution, et ça s'appelle The Weight of a Thousand Suns.
Blackened Gojiracore™