Pour ceux que ça intéresse, John Frum est le prophète d'un culte du cargo au Vanuatu, et si vous voulez en savoir plus, me cassez pas les couilles et allez sur Wikipedia, me connaissances en conneries polynésiennes s'arrête à Moana, donc on va plutôt se concentrer sur le groupe John Frum qui est américain, et qui sort ici son premier album, le projet est d'ailleurs un énième groupe du multi-instrumentaliste Eli Litwin, chantre du bidulecore free jazz improvisé avec notamment Intensus ou son pendant Blackisé Eskia, qui se lance ici avec ce qui semble être un vrai groupe avec un line-up à tomber à la renverse.
En plus de Litwin à la batterie, on trouve donc le guitariste de Cleric Matt Hollenberg, Liam Wilson des désormais décédé Dillinger Escape Plan à la basse, et c'est l'ancien The Faceless Derek Rydquist qui tient le micro, avouez qu'avec un line-up comme ça il y avait de quoi être émoustillé par John Frum et que le niveau de hype était plutôt élevé, A Stirring in the Noos était très attendu pas les fans de Death alambiqué, parce que ouais, je ne vous l'avez pas encore dit, mais malgré la présence d'un gars de The Dillinger Escape Plan là-dedans, John Frum ne fait pas de Mathcore ou ce genre de dérivé core, d'ailleurs le groupe décrit sa musique comme du Psychedelic Progressive Death Metal, ce qui veut à la fois tout et rien dire, à part qu'on sera dans du Death abstrait encore une fois très influencé par Gorguts comme tous les groupes de cette mouvance.
Vue l'étiquette que le groupe s'est apposé lui-même, ou un type du marketing de chez Relapse, John Frum va pratiquer un Death tout ce qu'il y a de plus claustrophobique, curieusement dissonant, serpentant, qui va faire tout son possible pour mettre l'auditeur mal à l'aise, si vous connaissez un peu cet mouvance Death abstrait, vous ne serez pas trop surpris par cette sensation de malaise que ce genre de groupe veut créer, dans le cas de John Frum, et c'est bien ça le problème, il veut tellement sonner maladif qu'il va y aller avec ses gros sabots sans aucune subtilité, A Stirring in the Noos est un album compétent, très compétent même, mais sans réellement de surprise et d'innovation, voir même, en allant plus loin, sans grande personnalité si ce n'est la propension à sonner de manière improvisée, ce qui est la marque de fabrique de presque tous les albums sur lesquels joue Litwin, ce qui impliquera un autre problème, un manque de direction flagrant qui va nuire à la lisibilité de l'ensemble en diluant l'efficacité de la musique dans un océan d'incompréhension.
Malgré ça, il ne faut pas se méprendre, A Stirring in the Noos est un disque correct, il lui manque juste la petite étincelle de génie ou de folie qui aurait relevée la tambouille, par exemple, c'est dommage que le groupe ne joue pas davantage sur l'ironie de son positionnement à l'opposé du Mathcore comme il le fait dès le premier morceau qui s'ouvre de manière particulièrement Meshuggah-esque avant d'embrayer de manière très brutale sur un Death caverneux et dissonant à mort gavé de leads vicieuses et soutenu par une rythmique diablement volubile, le combo basse/batterie sera plutôt savoureux sur l'album, on trouvera sur la première moitié de l'album trois morceaux assez courts, autour des quatre minutes, qui symbolisent la volonté de John Frum de s'ancrer dans Le Death Metal pur et dur, ce qu'il fait foutrement bien et avec un certain talent, le chant de Rydquist, utilisant un growl bien marécageux, servira d'ailleurs à développer la facette Death du projet.
Subtilement placé entre Pining Light et Through Sand and Spirit, deux morceaux fermement enracinés dans le Death dissonant de facture assez classique, on trouve le premier gros pavé de l'album, Memory Palace, un morceau-fleuve de neuf minutes dont le but va être de développer l'autre facette du groupe, la dimension schizophrénique psychédélique avec des rythmes beaucoup plus lents et une orientation Doom Sludge comprenant quelques passages improvisés, notamment sur les deux-trois dernières minutes de ce long build-up où l'on retrouve quelques frissons free jazz et une musique bien plus saturée, heureusement qu'il y a ce climax car on s'était bien emmerdé pendant les six premières minutes du bouzin.
La seconde partie de l'album sera bien plus décousue et bordélique, j'entends bien que le but est de créer le malaise et de ne laisser aucun répit à l'auditeur en attaquant directement sa santé mentale, mais John frum va tomber dans le piège de la sophistication à l'extrême doublé d'un hermétisme insensé, Lacustrine Divination souffrira d'une absence totale de direction, le groupe se regarde jouer et balance des tonnes d'informations incohérentes, le chant se fait un peu plus hurlé, le morceau avance sans réelle structure et on passe du coq à l'âne sans aucune justification, juste parce qu'ils le peuvent, ce qui n'est jamais une bonne chose, He Come est une sorte d'interlude dérangée à base d'improvisation Death Jazz qui connecte avec un autre pavé, Assumption of Form, sorte de néant bordélique informel qui s'étire pendant huit minutes d'une visite déconcertante dans un asile psychiatrique sur fond de Doom Death expérimental qui encore une fois va s'avérer bien pénible et fatiguant, c'est dommage que le groupe veuille trop en faire dans le bizarre à tout prix en développant des pavés informes et grotesques par leur vacuité, car il est bien plus efficace dans le format court comme avec Wasting Subtle Body, où le groupe se montre tumultueux et diablement flippant sans pour autant avoir besoin d'étirer le bouzin sur huit minutes.
Il partait plutôt bien cet album, avec quatre premiers morceaux bien sympa qui auraient pu constituer un EP de très bonne qualité, sauf qu'il y a une seconde partie, qui provoque un certain sentiment de malaise, pas le genre de malaise que voulait créer le groupe malheureusement, le malaise que provoque le fait d'assister à un groupe qui se noie dans des improvisations foireuses et des dérivations hasardeuses, qui développe des morceaux inutilement longs sans aucune direction précise, juste du bordel sans queue ni tête où personne ne comprend rien, le groupe veut tellement intellectualiser sa musique qu'il perd tout le monde en route et qu'il devient pédant et prétentieux, ou quand la démarche artistique prend le pas sur tout le reste.
C'est dommage tout ça, A Stirring in the Noos ne tient pas toutes ses promesses malgré un bon départ et un line-up qui pue le talent, bref, écoutez plutôt le dernier Artificial Brain ou l'excellent premier album de Sunless sorti il y a quelques semaines, vous m'en direz des nouvelles.
En plus de Litwin à la batterie, on trouve donc le guitariste de Cleric Matt Hollenberg, Liam Wilson des désormais décédé Dillinger Escape Plan à la basse, et c'est l'ancien The Faceless Derek Rydquist qui tient le micro, avouez qu'avec un line-up comme ça il y avait de quoi être émoustillé par John Frum et que le niveau de hype était plutôt élevé, A Stirring in the Noos était très attendu pas les fans de Death alambiqué, parce que ouais, je ne vous l'avez pas encore dit, mais malgré la présence d'un gars de The Dillinger Escape Plan là-dedans, John Frum ne fait pas de Mathcore ou ce genre de dérivé core, d'ailleurs le groupe décrit sa musique comme du Psychedelic Progressive Death Metal, ce qui veut à la fois tout et rien dire, à part qu'on sera dans du Death abstrait encore une fois très influencé par Gorguts comme tous les groupes de cette mouvance.
Vue l'étiquette que le groupe s'est apposé lui-même, ou un type du marketing de chez Relapse, John Frum va pratiquer un Death tout ce qu'il y a de plus claustrophobique, curieusement dissonant, serpentant, qui va faire tout son possible pour mettre l'auditeur mal à l'aise, si vous connaissez un peu cet mouvance Death abstrait, vous ne serez pas trop surpris par cette sensation de malaise que ce genre de groupe veut créer, dans le cas de John Frum, et c'est bien ça le problème, il veut tellement sonner maladif qu'il va y aller avec ses gros sabots sans aucune subtilité, A Stirring in the Noos est un album compétent, très compétent même, mais sans réellement de surprise et d'innovation, voir même, en allant plus loin, sans grande personnalité si ce n'est la propension à sonner de manière improvisée, ce qui est la marque de fabrique de presque tous les albums sur lesquels joue Litwin, ce qui impliquera un autre problème, un manque de direction flagrant qui va nuire à la lisibilité de l'ensemble en diluant l'efficacité de la musique dans un océan d'incompréhension.
Subtilement placé entre Pining Light et Through Sand and Spirit, deux morceaux fermement enracinés dans le Death dissonant de facture assez classique, on trouve le premier gros pavé de l'album, Memory Palace, un morceau-fleuve de neuf minutes dont le but va être de développer l'autre facette du groupe, la dimension schizophrénique psychédélique avec des rythmes beaucoup plus lents et une orientation Doom Sludge comprenant quelques passages improvisés, notamment sur les deux-trois dernières minutes de ce long build-up où l'on retrouve quelques frissons free jazz et une musique bien plus saturée, heureusement qu'il y a ce climax car on s'était bien emmerdé pendant les six premières minutes du bouzin.
La seconde partie de l'album sera bien plus décousue et bordélique, j'entends bien que le but est de créer le malaise et de ne laisser aucun répit à l'auditeur en attaquant directement sa santé mentale, mais John frum va tomber dans le piège de la sophistication à l'extrême doublé d'un hermétisme insensé, Lacustrine Divination souffrira d'une absence totale de direction, le groupe se regarde jouer et balance des tonnes d'informations incohérentes, le chant se fait un peu plus hurlé, le morceau avance sans réelle structure et on passe du coq à l'âne sans aucune justification, juste parce qu'ils le peuvent, ce qui n'est jamais une bonne chose, He Come est une sorte d'interlude dérangée à base d'improvisation Death Jazz qui connecte avec un autre pavé, Assumption of Form, sorte de néant bordélique informel qui s'étire pendant huit minutes d'une visite déconcertante dans un asile psychiatrique sur fond de Doom Death expérimental qui encore une fois va s'avérer bien pénible et fatiguant, c'est dommage que le groupe veuille trop en faire dans le bizarre à tout prix en développant des pavés informes et grotesques par leur vacuité, car il est bien plus efficace dans le format court comme avec Wasting Subtle Body, où le groupe se montre tumultueux et diablement flippant sans pour autant avoir besoin d'étirer le bouzin sur huit minutes.
Il partait plutôt bien cet album, avec quatre premiers morceaux bien sympa qui auraient pu constituer un EP de très bonne qualité, sauf qu'il y a une seconde partie, qui provoque un certain sentiment de malaise, pas le genre de malaise que voulait créer le groupe malheureusement, le malaise que provoque le fait d'assister à un groupe qui se noie dans des improvisations foireuses et des dérivations hasardeuses, qui développe des morceaux inutilement longs sans aucune direction précise, juste du bordel sans queue ni tête où personne ne comprend rien, le groupe veut tellement intellectualiser sa musique qu'il perd tout le monde en route et qu'il devient pédant et prétentieux, ou quand la démarche artistique prend le pas sur tout le reste.
C'est dommage tout ça, A Stirring in the Noos ne tient pas toutes ses promesses malgré un bon départ et un line-up qui pue le talent, bref, écoutez plutôt le dernier Artificial Brain ou l'excellent premier album de Sunless sorti il y a quelques semaines, vous m'en direz des nouvelles.