Moonsorrow est grand, Moonsorrow est le groupe le plus épique de l'univers, Moonsorrow est une légende, ouais ouais, on connait, tout le monde sort les même qualificatifs à chaque sortie d'album, des sorties d'ailleurs de plus en plus espacées dans le temps, puisque désormais il semble qu'il faille attendre quatre ou cinq ans pour avoir un nouveau disque, comme quoi en plus d'être un titan, Moonsorrow est un malin qui sait très bien une chose, c'est qu'il risque de lasser si il reprenait un rythme de production plus soutenu, ce n'est pas que l'orchestre finlandais fait toujours la même chose, mais un peu quand même, malgré tout; C'est ainsi, Moonsorrow évolue toujours largement au dessus des autres, inégalable, intouchable, mais évoluant dans toutes les limitations inhérentes à son genre, Jumanten Aika, c'est un peu ça, le roi en pleine opération de sécurisation des frontières.
Jumalten aika, l'âge des dieux en finnois, et c'est surement ça qui arrive aux finlandais, l'orchestre n'a plus besoin d'évoluer, de modifier quoi que ce soit, la légende est forgée depuis longtemps, et désormais, la seule chose à faire est de perpétuer la légende, ne pas saloper l'héritage, Moonsorrow est dans l'âge des dieux, serein, sûr de sa force, sachant pertinemment que jamais il ne sera égalé, encore moins surpassé.
On peu séparé la discographie de l'orchestre finlandais en globalement deux parties, un premier trio d'albums particulièrement teinté de Folk, qui avait évolué vers le Pagan Black par la suite, une évolution qui avait culminé avec Varjoina kuljemme kuolleiden maassa il y a cinq ans, enfin, quand je vous parle d'évolution, elle a malgré tout été très légère tant la frontière entre le Folk Black et le Pagan Black est très très mince, voir presque inexistante, mais dans le cas de Moonsorrow, cette distinction existe, et comme on parle de l'âge des dieux d'un groupe qui n'a plus rien à prouver pour son septième album, c'était presque couru d'avance, Jumalten Aika sera un subtile mélange de Folk et de Pagan, comme afin de relier les deux facettes de sa discographie, pour parler plus simplement, Moonsorrow va pratiquer un immobilisme presque total mais va tout faire pour que ça ne se voit pas trop, et évidemment, parce que l'on parle de Moonsorrow, ça va marcher et on y verra que du feu, en même temps, l’excitation d'avoir enfin un album après cinq ans d'attente servira également à faire passer la pilule.
Le format ne change pas non plus, cinq morceaux pour soixante-sept putain de minutes au compteur, et c'est précisément sur ce point que la magie Moonsorrow opère, ce groupe à une capacité à proposer de très longues pièces de quinze minutes sans jamais provoquer ne serait-ce qu'une seconde d'ennui, le groupe est devenu un maître quand il s'agit de développer des paysages épiques et atmosphériques, tout en conservant l'équilibre avec sa facette la plus Black païenne, et plus que composer de longs morceaux, Moonsorrow crée de longs albums, où chaque pièce à son importance dans la narration, le titre d'ouverture éponyme est d'ailleurs d'un classicisme dingue mais malgré tout, ça fonctionne à plein régime pendant les plus de douze minutes de l'aventure, inutile de préciser que c'est épique à mort avec des claviers particulièrement emphatiques, tous les titres de Monsorrow depuis quinze ans sont épiques de toute façon, la chorale virile et ses ohohohohoh seront de la partie, bien sûr, et Moonsorrow sonne de manière aussi massive qu'il y a cinq ans, ce n'est pas forcément le morceau le plus intéressant de l'histoire du groupe, mais son côté rentre-dedans et la capacité des finlandais à raconter des histoires et à provoquer chez l'auditeur un sentiment d'immersion totale dans sa narration.
La différence avec les deux-trois albums précédents réside principalement en un certain rééquilibrage, un petit réajustement sonore renvoyant directement à la facette plus Folk du groupe, un morceau comme Ruttolehto donne tout simplement une leçon à un Turisas en terme d'epicness, un géant qui écrase un insecte d'une pichenette, les passages atmosphériques servant de moments de repos au coin du feu pendant le long voyage sur les chemins escarpés proposés par le groupe, les arrangements sont de tout premier ordre, d'une richesse incroyable, sans que jamais cela ne nuise à la violence intrinsèque de l'aventure, quand Moonsorrow accélère le rythme, il le fait avec une classe folle et une émotion qui vous prend aux tripes et vous provoque des frissons, c'est brillant, mais on peut aussi remarquer que Moonsorrow se repose parfois sur certains acquis et quelques facilités de compositions, Mimisbrunn aura globalement la même construction que Ruttolehto, avec des instrumentations encore plus Folk, ce n'est pas forcement gênant, mais cela pose les limites d'un groupe ayant choisi de rester campé sur ses positions et de rassembler en un disque toutes les facettes développer au cours de sa discographie.
Dans le genre un peu facile également, on trouve Suden Tunti, un titre de Black Folk épique tout ce qu'il y a de plus classique, qui est également le morceau le plus court du disque avec ses sept minutes, de là à dire que le simple but de la manœuvre est de proposer un titre court histoire de promouvoir l'album avec un clip d'un morceau particulièrement accessible et étrangement banal, mettant en avant ses orchestrations Folk afin de séduire le beauf de base fan de Turisas et de Finntroll, il n'y a qu'un pas que je vais m'empresser de franchir et vous disant que ça pue quand même le racolage.
Un mot sur la production, car sur ce point-là, c'est tout simplement glorieux, un DR9 putain! en 2016! Autant dire que ça arrache sa mère avec un son très organique et franchement pas compressé qui croustille sous la dent, notamment au niveau des riffs, et il y a cette basse titanesque au son naturel, omniprésente sur un Ihmisen aika notamment, rendant le morceau encore plus massif, bien sûr, comme la section rythmique et les claviers sont ici un peu plus mis en avant, ce sont les guitares qui sont un peu reléguées à l'arrière plan, mais sans que cela nuise grandement au mur sonore caractéristique de Moonsorrow, et quand on a affaire à une production pareille, on ne va pas faire la fine bouche.
On a attendu cinq ans, et on est pas déçu par cette septième offrande de Moonsorrow, l'orchestre finlandais est toujours le roi du game du Black Folk atmosphérique, en même temps, il était difficile d'être déçu par un album aussi peu surprenant, Moonsorrow pratiquant ici, malgré tout avec classe et talent, l'art délicat de l'immobilisme, Jumalten Aika est le genre d'album d'un groupe qui n'a plus rien à prouver, le roi incontesté de son genre, qui n'a aucune raison de changer une formule gagnante, le temps n'est plus à la conquête, mais aux travaux de fortification de la forteresse Moonsorrow, et dans ce cadre-là, Jumalten Aika est une réussite en tout point, survolant habilement toute la discographie du groupe, mêlant le Black avec ses racines Folk en un excellent amalgame comme une espèce de best of avec du nouveau matériel, reste la problématique des perspectives d'évolution du projet, Moonsorrow ne répond pas à cette question pour le moment, se contentant de faire ce qu'il sait faire, avec un talent dingue quand il s'agit d'emmener l'auditeur au cœur de voyages épiques, il n'y a aucune surprise sur cet album, mais maintenir le statu quo avec un tel talent est déjà une très belle victoire, l'art de l'immobilisme, l'âge des dieux.
Jumalten aika, l'âge des dieux en finnois, et c'est surement ça qui arrive aux finlandais, l'orchestre n'a plus besoin d'évoluer, de modifier quoi que ce soit, la légende est forgée depuis longtemps, et désormais, la seule chose à faire est de perpétuer la légende, ne pas saloper l'héritage, Moonsorrow est dans l'âge des dieux, serein, sûr de sa force, sachant pertinemment que jamais il ne sera égalé, encore moins surpassé.
On peu séparé la discographie de l'orchestre finlandais en globalement deux parties, un premier trio d'albums particulièrement teinté de Folk, qui avait évolué vers le Pagan Black par la suite, une évolution qui avait culminé avec Varjoina kuljemme kuolleiden maassa il y a cinq ans, enfin, quand je vous parle d'évolution, elle a malgré tout été très légère tant la frontière entre le Folk Black et le Pagan Black est très très mince, voir presque inexistante, mais dans le cas de Moonsorrow, cette distinction existe, et comme on parle de l'âge des dieux d'un groupe qui n'a plus rien à prouver pour son septième album, c'était presque couru d'avance, Jumalten Aika sera un subtile mélange de Folk et de Pagan, comme afin de relier les deux facettes de sa discographie, pour parler plus simplement, Moonsorrow va pratiquer un immobilisme presque total mais va tout faire pour que ça ne se voit pas trop, et évidemment, parce que l'on parle de Moonsorrow, ça va marcher et on y verra que du feu, en même temps, l’excitation d'avoir enfin un album après cinq ans d'attente servira également à faire passer la pilule.
Le format ne change pas non plus, cinq morceaux pour soixante-sept putain de minutes au compteur, et c'est précisément sur ce point que la magie Moonsorrow opère, ce groupe à une capacité à proposer de très longues pièces de quinze minutes sans jamais provoquer ne serait-ce qu'une seconde d'ennui, le groupe est devenu un maître quand il s'agit de développer des paysages épiques et atmosphériques, tout en conservant l'équilibre avec sa facette la plus Black païenne, et plus que composer de longs morceaux, Moonsorrow crée de longs albums, où chaque pièce à son importance dans la narration, le titre d'ouverture éponyme est d'ailleurs d'un classicisme dingue mais malgré tout, ça fonctionne à plein régime pendant les plus de douze minutes de l'aventure, inutile de préciser que c'est épique à mort avec des claviers particulièrement emphatiques, tous les titres de Monsorrow depuis quinze ans sont épiques de toute façon, la chorale virile et ses ohohohohoh seront de la partie, bien sûr, et Moonsorrow sonne de manière aussi massive qu'il y a cinq ans, ce n'est pas forcément le morceau le plus intéressant de l'histoire du groupe, mais son côté rentre-dedans et la capacité des finlandais à raconter des histoires et à provoquer chez l'auditeur un sentiment d'immersion totale dans sa narration.
La différence avec les deux-trois albums précédents réside principalement en un certain rééquilibrage, un petit réajustement sonore renvoyant directement à la facette plus Folk du groupe, un morceau comme Ruttolehto donne tout simplement une leçon à un Turisas en terme d'epicness, un géant qui écrase un insecte d'une pichenette, les passages atmosphériques servant de moments de repos au coin du feu pendant le long voyage sur les chemins escarpés proposés par le groupe, les arrangements sont de tout premier ordre, d'une richesse incroyable, sans que jamais cela ne nuise à la violence intrinsèque de l'aventure, quand Moonsorrow accélère le rythme, il le fait avec une classe folle et une émotion qui vous prend aux tripes et vous provoque des frissons, c'est brillant, mais on peut aussi remarquer que Moonsorrow se repose parfois sur certains acquis et quelques facilités de compositions, Mimisbrunn aura globalement la même construction que Ruttolehto, avec des instrumentations encore plus Folk, ce n'est pas forcement gênant, mais cela pose les limites d'un groupe ayant choisi de rester campé sur ses positions et de rassembler en un disque toutes les facettes développer au cours de sa discographie.
Dans le genre un peu facile également, on trouve Suden Tunti, un titre de Black Folk épique tout ce qu'il y a de plus classique, qui est également le morceau le plus court du disque avec ses sept minutes, de là à dire que le simple but de la manœuvre est de proposer un titre court histoire de promouvoir l'album avec un clip d'un morceau particulièrement accessible et étrangement banal, mettant en avant ses orchestrations Folk afin de séduire le beauf de base fan de Turisas et de Finntroll, il n'y a qu'un pas que je vais m'empresser de franchir et vous disant que ça pue quand même le racolage.
Un mot sur la production, car sur ce point-là, c'est tout simplement glorieux, un DR9 putain! en 2016! Autant dire que ça arrache sa mère avec un son très organique et franchement pas compressé qui croustille sous la dent, notamment au niveau des riffs, et il y a cette basse titanesque au son naturel, omniprésente sur un Ihmisen aika notamment, rendant le morceau encore plus massif, bien sûr, comme la section rythmique et les claviers sont ici un peu plus mis en avant, ce sont les guitares qui sont un peu reléguées à l'arrière plan, mais sans que cela nuise grandement au mur sonore caractéristique de Moonsorrow, et quand on a affaire à une production pareille, on ne va pas faire la fine bouche.
On a attendu cinq ans, et on est pas déçu par cette septième offrande de Moonsorrow, l'orchestre finlandais est toujours le roi du game du Black Folk atmosphérique, en même temps, il était difficile d'être déçu par un album aussi peu surprenant, Moonsorrow pratiquant ici, malgré tout avec classe et talent, l'art délicat de l'immobilisme, Jumalten Aika est le genre d'album d'un groupe qui n'a plus rien à prouver, le roi incontesté de son genre, qui n'a aucune raison de changer une formule gagnante, le temps n'est plus à la conquête, mais aux travaux de fortification de la forteresse Moonsorrow, et dans ce cadre-là, Jumalten Aika est une réussite en tout point, survolant habilement toute la discographie du groupe, mêlant le Black avec ses racines Folk en un excellent amalgame comme une espèce de best of avec du nouveau matériel, reste la problématique des perspectives d'évolution du projet, Moonsorrow ne répond pas à cette question pour le moment, se contentant de faire ce qu'il sait faire, avec un talent dingue quand il s'agit d'emmener l'auditeur au cœur de voyages épiques, il n'y a aucune surprise sur cet album, mais maintenir le statu quo avec un tel talent est déjà une très belle victoire, l'art de l'immobilisme, l'âge des dieux.
Track Listing:
1. Jumalten aika 12:43
2. Ruttolehto incl. Päivättömän päivän kansa 15:21
3. Suden tunti 07:06
4. Mimisbrunn 15:55
5. Ihmisen aika (Kumarrus pimeyteen) 16:00