ENFIN!!!!!
C'est qu'il s'en est passé des trucs dans le camp de Cobalt depuis son dernier album Gin en 2009... Ah non en fait, rien, que dalle, silence radio, des annonces sporadiques d'un fameux album dans les tuyaux qui ne voyait jamais le jour, un Phil McSorley toujours occupé à botter des culs pour amener la démocratie au moyen-orient et un Erik Wunder cloîtré dans le silence, jusqu'en 2014 et le curieux split du duo, quand McSorley annonça son départ, avant de déclarer qu'il était de nouveau dans le groupe un mois plus tard, puis c'est Wunder qui annonçait en décembre de la même année que cette fois-ci, c'était la bonne, McSorley était définitivement out, laissant la porte ouverte à l'enregistrement d'un nouvel album, avec donc un nouveau chanteur, le fameux album que le monde entier attendait allait enfin sortir, il était temps putain! ... quoi que, à l'écoute du résultat, il y a de quoi être perplexe...
C'est qu'il s'en est passé des trucs dans le camp de Cobalt depuis son dernier album Gin en 2009... Ah non en fait, rien, que dalle, silence radio, des annonces sporadiques d'un fameux album dans les tuyaux qui ne voyait jamais le jour, un Phil McSorley toujours occupé à botter des culs pour amener la démocratie au moyen-orient et un Erik Wunder cloîtré dans le silence, jusqu'en 2014 et le curieux split du duo, quand McSorley annonça son départ, avant de déclarer qu'il était de nouveau dans le groupe un mois plus tard, puis c'est Wunder qui annonçait en décembre de la même année que cette fois-ci, c'était la bonne, McSorley était définitivement out, laissant la porte ouverte à l'enregistrement d'un nouvel album, avec donc un nouveau chanteur, le fameux album que le monde entier attendait allait enfin sortir, il était temps putain! ... quoi que, à l'écoute du résultat, il y a de quoi être perplexe...
Bref, ce fut la merde, annoncé pendant des années, Slow Forever est finalement là, et Wunder a récupéré un nouveau chanteur en la personne de l'ancien Lord Mantis Charlie Fell, un habitué des situations houleuses puisque l'explosion du line-up de Lord Mantis l'année dernière fut plutôt sale et mélodramatique, ce qui laisse augurer du tout bon si le couple Fell/Wunder part en couilles, ce qu'on ne leur souhaite évidemment pas, mais revenons à Cobalt et Slow Forever, puisque après tout, vous êtes là pour ça, même si vous devez peut-être vous douter que si je suis en train de tourner autour du pot et de digresser, c'est que je n'étais pas trop chaud pour vous en parler à la base, donc oui, cette chronique sera douloureuse pour moi à écrire, car pour tout ce que Cobalt représente pour moi, ça me fait un peu chier de vous dire que ce nouveau disque est profondément décevant.
Après tout, Cobalt a quand même accouché de deux albums tout simplement glorieux et indispensable, Eater of Birds et Gin, dans un genre très particulier, puisque même si affilié pleinement à la scène Black américaine, Cobalt a toujours été quelque peu à part, ne faisant jamais les choses comme tout le monde, laissant divaguer son Black dans les contrées Sludge ou Punk ou Death, ou tout à la fois, au gré des envies et de l'inspiration, c'est au moins ce qu'a réussit à conserver Wunder sur Slow Forever, le caractère unique du projet, et même quand il se vautre, on ne va pas se mentir, il le fait avec une certaine classe et un talent indéniable, ce qui l'empêche de se vautrer totalement.
Slow Forever, c'est l'histoire d'un album qui a surement été en chantier bien trop longtemps, un disque sur lequel Wunder a passé trop de temps, ce qui va nuire au résultat final, Cobalt s'est trop pris la tête avec ce disque pour qu'il soit autre chose qu'un disque bancal, le sentiment d'urgence qui émanait des deux albums précédents, cette violence crue et organique, a aujourd'hui presque entièrement disparu, Slow Forever est trop peaufiné, trop clean, et bien sûr trop prévisible pour satisfaire pleinement l'auditeur, comme si d'une certaine manière, malgré le changement de chanteur, Wunder avait voulu d'abord se rassurer lui-même, il est également vrai que la tâche qui incombait à Cobalt était presque insurmontable, donner un successeur à deux monuments du Black américain, il était presque acquis que Cobalt allait échouer, la seule inconnue étant l'évaluation du niveau d'échec atteint par Slow Forever.
On peut se rassurer, ce n'est pas un très gros échec, Slow Forever n'est pas une purge, c'est toujours ça de pris, mais l'album souffre de deux gros problèmes, qui sont liés entre eux, l'un découlant de l'autre, et vice-versa, Slow Forever n'est tout simplement pas un album de Black, enfin, il l'est un peu, par moment, l'ADN Black du groupe ressort parfois, mais on a clairement affaire au disque le moins Black Metal de toute la discographie de Cobalt, qui donne ici davantage dans le Sludge, vicieux et malsain, certes, mais assez éloigné de ce que à quoi le groupe nous avait habitué, et où, il faut bien l'avouer, il était bien plus à l'aise, l'autre problème réside dans la longueur excessive de l'entreprise, presque 85 minutes rassemblées du coup en un double album, c'est un peu comme si Wunder avait tout mis sur le disque, l'intégralité de ce qu'il a composé au cours du long processus d'écriture, sans rien élaguer, et comme c'est souvent le cas, le trop est l'ennemi du bien.
Vous allez me dire qu'après sept ans d'attente, quatre-vingt cinq minutes de Cobalt, c'est bien légitime, sauf que Wunder n'avait pas vraiment 85 minutes de bons riffs en stock, et le gaillard va surtout très souvent passer son temps à rallonger la tambouille au sein de titres bien trop longs qui vont vite finir par tourner en rond, Slow Forever est particulièrement répétitif, mais pas dans le sens délicieusement hypnotique, plutôt dans le sens vraiment très chiant, cela vient globalement de l'orientation Sludge qu'a pris le projet en court de route, Slow Forever va manquer de punch, d'instantanéité, et sans son caractère raw et violent, fait de soubresauts rageurs à la haine presque nihiliste, ce Cobalt v2.0 va rapidement nous emmener aux confins de l'ennui.
Déjà, rien que le titre d'ouverture met la puce à l'oreille, Hunt the Buffalo a beau être particulièrement massif, groovy, presque sudiste dans certaines sonorités Folk, jamais Cobalt ne parviendra à insuffler suffisamment de dynamisme pour que le morceau tienne les presques neuf minutes, il y a bien sûr quelques tentatives de montée en pression, quelques injections de violences, mais sans jamais que la sauce ne prenne, il faut dire aussi que la production semble faire tout son possible pour annihiler toutes les aspérités du groupe, le son est très propre, très lisse, la batterie manque de punch, et ce caractère lisse, il est plutôt paradoxal dans la mesure où le chant de Charlie Fell est extrêmement vicieux et dérangeant, comme ce qu'il faisait chez Lord Mantis en fait, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, la moins bonne étant que Cobalt se rapproche trop de ce que faisait Lord Mantis, au point de se perdre en route.
Juste après une interlude plutôt inutile, Ruiner sera tout aussi vain et ennuyeux, fort heureusement c'est plus court, mais putain ça rame à mort malgré la prestation brillamment dégueulasse de Fell, il faudra véritablement attendre le quatrième morceau Beast Whip pour qu'on retrouve enfin un Cobalt plus conformes à ses standards de qualité, pour le coup, le morceau en forme de build-up fonctionne, évidemment, car le groupe renoue ici quelque peu avec le Black, proposant un mix rugueux de Black/Sludge/Punk doté d'une véritable énergie brute de décoffrage, Cold Breaker aura également ce genre de dynamisme, en allant même un peu plus loin puisqu'il incorporera des mélodies surprenantes et particulièrement inspirées, assez proche du post-Black, ainsi qu'un bon petit riff Thrashy qui viendra vous frapper derrière la nuque.
Malgré les quelques fulgurances, c'est plutôt la léthargie qui prédomine sur le Disque 1 de Slow Forever, une certaine torpeur qui sera brutalement interrompue par un très intéressant Elephant Graveyard, où pour le coup, Wunder va parvenir à remplir les huit minutes du bouzin avec une redoutable efficacité, en commençant par un Black Sludge malfaisant qui rebondira sur un Black 'n' Roll bien heavy et sauvage, ça dure peut-être encore un poil trop longtemps, mais le morceau se montre plutôt versatile et varié, notamment une seconde partie pachydermique à souhait, c'est d'ailleurs ce disque deux qui sera le plus intéressant, il aurait d'ailleurs été sorti en EP sans le premier disque que j'aurais été ravi, Final Will prouvant que s'il veut s'en donner la peine, Cobalt est tout à fait capable de proposer un morceau de plus de onze minutes dynamique et intéressant, en allant d'un Black curieusement groovy et intense à une espèce de Doom atmosphérique version Cobalt, le morceau éponyme Slow Forever sera également un excellent moment, un build-up qui monte tranquillement en pression pour aboutir à un Black vicieux et d'une intense sauvagerie, en passant par un passage central mélodique que n'aurait pas renié un... Tool, ouais, Tool, d'ailleurs le dernier morceau Siege flirtera du côté de l'alternatif à la Tool, très Heavy, hypnotique, avec un Fell qui gueule comme un sauvage, et on aura même du chant clair histoire de rendre ça encore plus bizarre, dommage qu'il ait fallu attendre le second disque pour que cobalt fasse enfin quelque chose d’intéressant.
Bancal, trop long, vraiment chiant par moment, particulièrement répétitif voir rébarbatif, mais parfois touché par la grâce quand il veut bien se bouger le cul, Slow Forever n'est pas une franche réussite de la part de Cobalt, l'album du trop au détriment du bien, avec également dans les points positifs l'excellente prestation vocale d'un Charlie Fell toujours aussi vicieux et versatile qui fait oublier McSorley.
Reste donc un album bancal, qui a surement été trop longtemps en chantier, moins rugueux, plus lisse et propre que ses glorieux prédécesseurs, Slow Forever ne provoque pas la même émotion, il n'en provoque d'ailleurs parfois aucune, et malgré de très bonnes idées, placées à l'arrache dans le second disque et qui auraient surement méritées d'être davantage approfondies, difficile de trouver ce retour pleinement satisfaisant, une prochaine fois peut-être, on l'espère en tout cas, c'est pas mauvais, mais c'est pas très bon non plus...
Après tout, Cobalt a quand même accouché de deux albums tout simplement glorieux et indispensable, Eater of Birds et Gin, dans un genre très particulier, puisque même si affilié pleinement à la scène Black américaine, Cobalt a toujours été quelque peu à part, ne faisant jamais les choses comme tout le monde, laissant divaguer son Black dans les contrées Sludge ou Punk ou Death, ou tout à la fois, au gré des envies et de l'inspiration, c'est au moins ce qu'a réussit à conserver Wunder sur Slow Forever, le caractère unique du projet, et même quand il se vautre, on ne va pas se mentir, il le fait avec une certaine classe et un talent indéniable, ce qui l'empêche de se vautrer totalement.
Slow Forever, c'est l'histoire d'un album qui a surement été en chantier bien trop longtemps, un disque sur lequel Wunder a passé trop de temps, ce qui va nuire au résultat final, Cobalt s'est trop pris la tête avec ce disque pour qu'il soit autre chose qu'un disque bancal, le sentiment d'urgence qui émanait des deux albums précédents, cette violence crue et organique, a aujourd'hui presque entièrement disparu, Slow Forever est trop peaufiné, trop clean, et bien sûr trop prévisible pour satisfaire pleinement l'auditeur, comme si d'une certaine manière, malgré le changement de chanteur, Wunder avait voulu d'abord se rassurer lui-même, il est également vrai que la tâche qui incombait à Cobalt était presque insurmontable, donner un successeur à deux monuments du Black américain, il était presque acquis que Cobalt allait échouer, la seule inconnue étant l'évaluation du niveau d'échec atteint par Slow Forever.
On peut se rassurer, ce n'est pas un très gros échec, Slow Forever n'est pas une purge, c'est toujours ça de pris, mais l'album souffre de deux gros problèmes, qui sont liés entre eux, l'un découlant de l'autre, et vice-versa, Slow Forever n'est tout simplement pas un album de Black, enfin, il l'est un peu, par moment, l'ADN Black du groupe ressort parfois, mais on a clairement affaire au disque le moins Black Metal de toute la discographie de Cobalt, qui donne ici davantage dans le Sludge, vicieux et malsain, certes, mais assez éloigné de ce que à quoi le groupe nous avait habitué, et où, il faut bien l'avouer, il était bien plus à l'aise, l'autre problème réside dans la longueur excessive de l'entreprise, presque 85 minutes rassemblées du coup en un double album, c'est un peu comme si Wunder avait tout mis sur le disque, l'intégralité de ce qu'il a composé au cours du long processus d'écriture, sans rien élaguer, et comme c'est souvent le cas, le trop est l'ennemi du bien.
Vous allez me dire qu'après sept ans d'attente, quatre-vingt cinq minutes de Cobalt, c'est bien légitime, sauf que Wunder n'avait pas vraiment 85 minutes de bons riffs en stock, et le gaillard va surtout très souvent passer son temps à rallonger la tambouille au sein de titres bien trop longs qui vont vite finir par tourner en rond, Slow Forever est particulièrement répétitif, mais pas dans le sens délicieusement hypnotique, plutôt dans le sens vraiment très chiant, cela vient globalement de l'orientation Sludge qu'a pris le projet en court de route, Slow Forever va manquer de punch, d'instantanéité, et sans son caractère raw et violent, fait de soubresauts rageurs à la haine presque nihiliste, ce Cobalt v2.0 va rapidement nous emmener aux confins de l'ennui.
Déjà, rien que le titre d'ouverture met la puce à l'oreille, Hunt the Buffalo a beau être particulièrement massif, groovy, presque sudiste dans certaines sonorités Folk, jamais Cobalt ne parviendra à insuffler suffisamment de dynamisme pour que le morceau tienne les presques neuf minutes, il y a bien sûr quelques tentatives de montée en pression, quelques injections de violences, mais sans jamais que la sauce ne prenne, il faut dire aussi que la production semble faire tout son possible pour annihiler toutes les aspérités du groupe, le son est très propre, très lisse, la batterie manque de punch, et ce caractère lisse, il est plutôt paradoxal dans la mesure où le chant de Charlie Fell est extrêmement vicieux et dérangeant, comme ce qu'il faisait chez Lord Mantis en fait, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, la moins bonne étant que Cobalt se rapproche trop de ce que faisait Lord Mantis, au point de se perdre en route.
Juste après une interlude plutôt inutile, Ruiner sera tout aussi vain et ennuyeux, fort heureusement c'est plus court, mais putain ça rame à mort malgré la prestation brillamment dégueulasse de Fell, il faudra véritablement attendre le quatrième morceau Beast Whip pour qu'on retrouve enfin un Cobalt plus conformes à ses standards de qualité, pour le coup, le morceau en forme de build-up fonctionne, évidemment, car le groupe renoue ici quelque peu avec le Black, proposant un mix rugueux de Black/Sludge/Punk doté d'une véritable énergie brute de décoffrage, Cold Breaker aura également ce genre de dynamisme, en allant même un peu plus loin puisqu'il incorporera des mélodies surprenantes et particulièrement inspirées, assez proche du post-Black, ainsi qu'un bon petit riff Thrashy qui viendra vous frapper derrière la nuque.
Malgré les quelques fulgurances, c'est plutôt la léthargie qui prédomine sur le Disque 1 de Slow Forever, une certaine torpeur qui sera brutalement interrompue par un très intéressant Elephant Graveyard, où pour le coup, Wunder va parvenir à remplir les huit minutes du bouzin avec une redoutable efficacité, en commençant par un Black Sludge malfaisant qui rebondira sur un Black 'n' Roll bien heavy et sauvage, ça dure peut-être encore un poil trop longtemps, mais le morceau se montre plutôt versatile et varié, notamment une seconde partie pachydermique à souhait, c'est d'ailleurs ce disque deux qui sera le plus intéressant, il aurait d'ailleurs été sorti en EP sans le premier disque que j'aurais été ravi, Final Will prouvant que s'il veut s'en donner la peine, Cobalt est tout à fait capable de proposer un morceau de plus de onze minutes dynamique et intéressant, en allant d'un Black curieusement groovy et intense à une espèce de Doom atmosphérique version Cobalt, le morceau éponyme Slow Forever sera également un excellent moment, un build-up qui monte tranquillement en pression pour aboutir à un Black vicieux et d'une intense sauvagerie, en passant par un passage central mélodique que n'aurait pas renié un... Tool, ouais, Tool, d'ailleurs le dernier morceau Siege flirtera du côté de l'alternatif à la Tool, très Heavy, hypnotique, avec un Fell qui gueule comme un sauvage, et on aura même du chant clair histoire de rendre ça encore plus bizarre, dommage qu'il ait fallu attendre le second disque pour que cobalt fasse enfin quelque chose d’intéressant.
Bancal, trop long, vraiment chiant par moment, particulièrement répétitif voir rébarbatif, mais parfois touché par la grâce quand il veut bien se bouger le cul, Slow Forever n'est pas une franche réussite de la part de Cobalt, l'album du trop au détriment du bien, avec également dans les points positifs l'excellente prestation vocale d'un Charlie Fell toujours aussi vicieux et versatile qui fait oublier McSorley.
Reste donc un album bancal, qui a surement été trop longtemps en chantier, moins rugueux, plus lisse et propre que ses glorieux prédécesseurs, Slow Forever ne provoque pas la même émotion, il n'en provoque d'ailleurs parfois aucune, et malgré de très bonnes idées, placées à l'arrache dans le second disque et qui auraient surement méritées d'être davantage approfondies, difficile de trouver ce retour pleinement satisfaisant, une prochaine fois peut-être, on l'espère en tout cas, c'est pas mauvais, mais c'est pas très bon non plus...