Après la sortie en 2008 du génial In the Wake of Collisions, qui suivait un excellent The Machinery of Oblivion sorti deux ans plus tôt, The Arcane Order aurait dû devenir le fer de lance de la nouvelle vague MeloDeath, le nouveau titan scandinave, la relève que tout le monde attendait, sauf que rien ne s'est passé, que dalle, la faute à quoi? la poisse? le manque de soutien de son label? un public qui commençait déjà à délaisser le genre? un mauvais alignement des planètes? aucune idée, peut-être un cocktail de tout ça à la fois, The Arcane Order semble être un de ces groupes maudits condamnés à l'underground et à galérer dans son coin, c'est ainsi que les danois ont passé ces dernières années dans le néant et le flou artistique, à tel point que l'on pensait que la prochaine fois qu'ils allaient donner signe de vie serait pour annoncer leur split, partant de là, la sortie d'un nouvel album était presque inespéré, le fait que Cult of None soit absolument brillant l'est encore plus, mettons un coup de pied au cul au teasing et au suspense, The Arcane Order vient de sortir l'album de MeloDeath de l'année.
Sept putain de longues années!
C'est comme ça, les danois se sont retrouvés dans la cave avec le chef-d'oeuvre dont tout le monde se foutait, sept ans à tenter de se remobiliser, les mecs ont même galérer pour retrouver un label et c'est Massacre Records qui a raflé la mise, compliqué d'aspirer à mieux quand on a le talent et la classe mais pas le statut ni les ventes de disques qui suivent, triste réalité.
Bref, In the Wake of Collisions, c'était l’avènement d'un Death mélodique assez singulier, The Arcane Order avait conservé les aspirations thrashy du premier album, mais en développant considérablement les atmosphères, ce qui nous donnait un album plutôt épique avec des plages assez longues, avec un Melodeath apocalyptique et poignant à souhait, partant de là, il aurait été facile pour n'importe quel groupe de nous refaire le même coup, mais la facilité, ce n'est pas le genre de la maison chez les danois, avec Cult of None, The Arcane Order n'a pas essayé de faire Collisions part II, les mecs ont tout simplement essayé de faire mieux, et dans une certaine mesure, ils ont réussi à aller précisément là où ils voulaient aller, sans pour autant parvenir à surpasser leur encombrant précédent album, il était surement trop difficile de faire mieux qu'In the Wake of Collisions, Cult of None en sera d'une certaine manière un prolongement, mais en s'engageant dans une direction différente.
C'est par un très long, et diablement massif, Reviver de quasiment dix minutes que va s'ouvrir Cult of None, et ça va être un mélange de titre-fleuve et de gros parpaing dans la gueule, tant The Arcane Order va constamment naviguer entre une violence abrasive teintée de Thrash et des passages plus massifs où les claviers seront plus présents, quand ce n'est pas directement un mélange des deux par moment, autant dire que ça défouraille et qu'on est bien heureux de retrouver le combo danois à ce niveau de qualité, le vocaliste Kasper Thomsen est fidèle à lui même et va soutenir cette ambivalence, avec un chant écorché à la fois brutal et étrangement poignant, The Arcane Order joue sur ses forces histoire de se rassurer et c'est plutôt bien joué, Exo Reign sera un peu plus court, mais surement encore plus brutal dans son approche, en flirtant parfois avec le Black symphonique quand les claviers se font plus présents, c'est d'ailleurs le claviériste d'Anubis Gate qui s'occupe de tout ça, et les orchestrations vont jouer un rôle prépondérant sur cet album, faisant souvent le liant entre les différentes facettes du groupe, et apportant un très gros niveau d'epicness à la tambouille.
Avec Cult of None, The Arcane Order va se faire moins percutant, un poil moins évident, mais également bien plus ambitieux dans l'écriture de longues pièces épiques à l'intensité remarquable, du début à la fin, cette intensité sera constante, les danois sont en mode rouleau-compresseur avec des orchestrations épiques particulièrement bien intégrées aux morceaux, renforçant encore davantage la dimension apocalyptique du Death mélodique des danois, Ahab va faire parler la poudre, tout en offrant un espace à de délicieuses leads et orchestrations, alors qu'un Void Maker va explorer la facette mid-tempo des danois, un morceau massif, avec un riffing très mécanique et martial sur le passage central où les mélodies transperceront l'obscurité afin de servir de rampe de lancement à un Death bien plus speedé qui déménage, Faith Eater et Hesperian seront de la même veine, même si l'on regrettera que Faith Eater soit un build-up qui ne débouche sur rien de véritablement concret.
Il faut également parler de ce qui fâche, et sur ce point-là, on peut regretter que même si les danois tentent de proposer des morceaux ayant des identités différentes, ils font malheureusement preuve d'une certaine linéarité, les titres ont des structures souvent très similaires, les leads et la coloration des orchestrations tentent de masquer ce fait, mais ce n'est pas suffisant pour empêcher l'album de tomber dans une certaine routine, que même le chant hargneux de Thomsen ne parviendra pas à sauver, ce qui est toujours gênant pour un album aussi long qui approche des soixante minutes, bien sûr, c'est de la routine de très très haut niveau, mais plus de diversité aurait été bienvenue, le groupe a peut-être voulu parfois être un peu trop safe et n'a pas été au bout de toutes ses idées, de ce fait, à force de faire preuve de trop de constance, il manque peut-être à Cult of None un gros morceau au dessus du lot qui retienne véritablement l'attention, c'est à cause de ça qu'en fin de compte, ce nouvel album n'arrive pas à surpasser In the Wake of Collisions, l'absence d'un titre fédérateur qui puisse mettre tout le monde d'accord.
Malgré tout, quel sacré retour en force de la part des danois, un retour qu'on espérait plus trop mais qui tient malgré tout toutes ses promesses, The Arcane Order a toujours une classe et un talent déconcertant quand il s'agit de proposer un Melodeath épique plein d'emphase et d'ambiances apocalyptiques.
The Arcane Order est bien de retour et va tout casser à l'avenir... pas de bol, Kasper Thomsen vient de se barrer, laissant le groupe sans chanteur, perpétuant la longue tradition de poisse qui ne semble jamais quitter le groupe, et il va être bien difficile de le remplacer, mais on verra bien, j'espère ne pas avoir à attendre sept ans de plus pour avoir des nouvelles de The Arcane Order, qui mérite bien mieux que son statut actuel, Cult of None, malgré ses défauts, est la confirmation que le combo danois est largement au dessus de la mêlée, à condition de lui laisser sa chance, car ce nouvel album est un peu moins évident que les précédents, moins catchy mais bien plus ambitieux, on irait presque jusqu'à dire que The Arcane Order est désormais plus mature et réfléchit, et cette ambition compense un effet de surprise bien moins grand qu'en 2008.
Sept putain de longues années!
C'est comme ça, les danois se sont retrouvés dans la cave avec le chef-d'oeuvre dont tout le monde se foutait, sept ans à tenter de se remobiliser, les mecs ont même galérer pour retrouver un label et c'est Massacre Records qui a raflé la mise, compliqué d'aspirer à mieux quand on a le talent et la classe mais pas le statut ni les ventes de disques qui suivent, triste réalité.
Bref, In the Wake of Collisions, c'était l’avènement d'un Death mélodique assez singulier, The Arcane Order avait conservé les aspirations thrashy du premier album, mais en développant considérablement les atmosphères, ce qui nous donnait un album plutôt épique avec des plages assez longues, avec un Melodeath apocalyptique et poignant à souhait, partant de là, il aurait été facile pour n'importe quel groupe de nous refaire le même coup, mais la facilité, ce n'est pas le genre de la maison chez les danois, avec Cult of None, The Arcane Order n'a pas essayé de faire Collisions part II, les mecs ont tout simplement essayé de faire mieux, et dans une certaine mesure, ils ont réussi à aller précisément là où ils voulaient aller, sans pour autant parvenir à surpasser leur encombrant précédent album, il était surement trop difficile de faire mieux qu'In the Wake of Collisions, Cult of None en sera d'une certaine manière un prolongement, mais en s'engageant dans une direction différente.
C'est par un très long, et diablement massif, Reviver de quasiment dix minutes que va s'ouvrir Cult of None, et ça va être un mélange de titre-fleuve et de gros parpaing dans la gueule, tant The Arcane Order va constamment naviguer entre une violence abrasive teintée de Thrash et des passages plus massifs où les claviers seront plus présents, quand ce n'est pas directement un mélange des deux par moment, autant dire que ça défouraille et qu'on est bien heureux de retrouver le combo danois à ce niveau de qualité, le vocaliste Kasper Thomsen est fidèle à lui même et va soutenir cette ambivalence, avec un chant écorché à la fois brutal et étrangement poignant, The Arcane Order joue sur ses forces histoire de se rassurer et c'est plutôt bien joué, Exo Reign sera un peu plus court, mais surement encore plus brutal dans son approche, en flirtant parfois avec le Black symphonique quand les claviers se font plus présents, c'est d'ailleurs le claviériste d'Anubis Gate qui s'occupe de tout ça, et les orchestrations vont jouer un rôle prépondérant sur cet album, faisant souvent le liant entre les différentes facettes du groupe, et apportant un très gros niveau d'epicness à la tambouille.
Avec Cult of None, The Arcane Order va se faire moins percutant, un poil moins évident, mais également bien plus ambitieux dans l'écriture de longues pièces épiques à l'intensité remarquable, du début à la fin, cette intensité sera constante, les danois sont en mode rouleau-compresseur avec des orchestrations épiques particulièrement bien intégrées aux morceaux, renforçant encore davantage la dimension apocalyptique du Death mélodique des danois, Ahab va faire parler la poudre, tout en offrant un espace à de délicieuses leads et orchestrations, alors qu'un Void Maker va explorer la facette mid-tempo des danois, un morceau massif, avec un riffing très mécanique et martial sur le passage central où les mélodies transperceront l'obscurité afin de servir de rampe de lancement à un Death bien plus speedé qui déménage, Faith Eater et Hesperian seront de la même veine, même si l'on regrettera que Faith Eater soit un build-up qui ne débouche sur rien de véritablement concret.
Il faut également parler de ce qui fâche, et sur ce point-là, on peut regretter que même si les danois tentent de proposer des morceaux ayant des identités différentes, ils font malheureusement preuve d'une certaine linéarité, les titres ont des structures souvent très similaires, les leads et la coloration des orchestrations tentent de masquer ce fait, mais ce n'est pas suffisant pour empêcher l'album de tomber dans une certaine routine, que même le chant hargneux de Thomsen ne parviendra pas à sauver, ce qui est toujours gênant pour un album aussi long qui approche des soixante minutes, bien sûr, c'est de la routine de très très haut niveau, mais plus de diversité aurait été bienvenue, le groupe a peut-être voulu parfois être un peu trop safe et n'a pas été au bout de toutes ses idées, de ce fait, à force de faire preuve de trop de constance, il manque peut-être à Cult of None un gros morceau au dessus du lot qui retienne véritablement l'attention, c'est à cause de ça qu'en fin de compte, ce nouvel album n'arrive pas à surpasser In the Wake of Collisions, l'absence d'un titre fédérateur qui puisse mettre tout le monde d'accord.
Malgré tout, quel sacré retour en force de la part des danois, un retour qu'on espérait plus trop mais qui tient malgré tout toutes ses promesses, The Arcane Order a toujours une classe et un talent déconcertant quand il s'agit de proposer un Melodeath épique plein d'emphase et d'ambiances apocalyptiques.
The Arcane Order est bien de retour et va tout casser à l'avenir... pas de bol, Kasper Thomsen vient de se barrer, laissant le groupe sans chanteur, perpétuant la longue tradition de poisse qui ne semble jamais quitter le groupe, et il va être bien difficile de le remplacer, mais on verra bien, j'espère ne pas avoir à attendre sept ans de plus pour avoir des nouvelles de The Arcane Order, qui mérite bien mieux que son statut actuel, Cult of None, malgré ses défauts, est la confirmation que le combo danois est largement au dessus de la mêlée, à condition de lui laisser sa chance, car ce nouvel album est un peu moins évident que les précédents, moins catchy mais bien plus ambitieux, on irait presque jusqu'à dire que The Arcane Order est désormais plus mature et réfléchit, et cette ambition compense un effet de surprise bien moins grand qu'en 2008.
Track Listing:
1. Reviver 09:40
2. Exo Reign 05:36
3. Ahab 07:12
4. Void Maker 06:53
5. Waves of Trance 06:57
6. Faith Eater 07:35
7. Hesperian 07:03
8. Sun Grave 07:25