Sorti de nulle part en 2013, Secrets of the Sky avait fait très forte impression avec son premier album To Sail Black Waters, sans être forcément une grande révolution, les américains avaient accouché d'un premier effort diablement mature vue la jeunesse du projet, très justement salué par la critique et le public (pour une fois à raison...), de quoi également se faire repérer par un plus gros label, en l’occurrence Metal Blade, qui offrira surement au groupe une visibilité plus importante, encore faut-il que ce nouvel album soit bon, car après avoir tutoyé les sommets avec son premier effort, Secrets of the Sky se retrouve avec une sacré pression, l'attente d'un public qui entend bien que Pathway soit au moins aussi bon, si ce n'est meilleur que son prédécesseur.
Partant de là, il sera tout à l'honneur des américains de ne pas franchement avoir choisi la facilité en restant dans le confort des eaux noires déjà naviguées il y a deux ans, car Pathway va faire preuve d'une luminosité plutôt inattendue, assez révélatrice d'un groupe qui sort de l'underground pour se montrer au grand jour, aïe, Secrets of the Sky aurait-il vendu son cul au système? fort heureusement non, ce qui ne va pas empêcher l'album d'être malgré tout bien plus accessible.
Par bien des aspects, Secrets of the Sky va continuer dans le subtil mélange de genres qui caractérisait son premier effort, à la différence que les ingrédients seront relativement différents.
Bien sûr, vous allez trouver une forte dose de Blackened Doom, ce qui est la base du projet, mêlée à un Post-Metal atmosphérique à tendance progressive, et c'est justement sur ce côté-ci que va pencher Pathway, ce qui va nous donner un album assez couillu dans son évolution, mais également entrant dans un univers surement un peu trop codifié, je n'irai pas jusqu'à dire que Secrets of the Sky est devenu banal, mais l'évolution opérée par Pathway va emmener les américains dans les genres à la mode en ce moment, et l'on pourrait résumer l'album par, un peu de Swallow the Sun, un peu de Solstafir période Köld, et beaucoup de Post-Metal (ou post-ce que vous voulez) atmosphérique à la Neurosis, voir même Atlas Moth, et l'on notera même de fortes références à Alcest, surtout avec une utilisation massive du chant clair sur les passages les plus calmes.
Accessibilité oblige, on va dire au revoir aux longs titres de plus de dix minutes présents sur le premier album, rassurez-vous, Secrets of the Sky va toujours proposer des pièces longue durée, mais plus contenues, dans un format un peu plus ramassé oscillant globalement entre six et huit minutes, un album ne contenant d'ailleurs que six véritables titres, connectés entre eux par une foultitude d'interludes et de transitions qui vont donner un côté cinématographique à Pathway, faisant de l'album une sorte de voyage intérieur, ça tombe bien, l'album s'appelle Pathway, y'a du concept hein!
J'imagine d'ailleurs que le concept, si l'on en croit les interludes, ça doit être un type qui marche près de la mer, qui pénètre dans une grotte, ou un souterrain, pour aboutir à un truc bizarre ritualiste et obscur, bref, ça donne une petite ambiance de plus en plus étouffante pas désagréable, où l'on va suivre sans mal le fil conducteur, certains cyniques pourront éventuellement dire que les mecs n'ont torché que six morceaux et que les interludes sont une bonne idée pour meubler sept minutes d'un album qui n'en comporte que quarante-cinq, ces mêmes personnes vous diraient également que le fait de signe sur un gros label et de bénéficier d'une exposition plus importante aura pousser le groupe à adoucir le propos, mais nous n'iront pas jusque là. (un peu quand même).
Ce caractère plus accessible, il ne passe pas seulement par une dimension post-Metal et atmosphérique exacerbée, le son de l'album sera au diapason, avec une production bien moins brute de décoffrage qu'il y a deux ans, sans le côté granuleux et les aspérités de To Sail Black Waters, bien sûr, Secrets of the Sky conserve le caractère misérable de son identité Blackened Doom, mais avec une dualité plus importante, tout du moins plus visible, entre ténèbres et luminosité, le son est plus clean, plus propre, les atmosphères un peu plus éthérées et lumineuses, ce qui aura au moins l'avantage de mettre en valeur la complexité de l’enchevêtrement de textures de Pathway, la richesse des arrangements, et le dynamisme des compositions, car avec un DR7, on aura affaire à un album pas trop compressé qui rend la musique de Secrets of the Sky assez organique et chaleureuse, sans renier quelques savoureuses plongées dans les ténèbres du Doom blackisé.
Fidèle à son habitude désormais, chaque titre de Pathway sera globalement un build-up, construction patiente qui va gagner progressivement en intensité jusqu'à une sorte d'explosion émotionnelle, Three Swords est d'ailleurs assez révélateur de ce que sera l'album, le morceau est majoritairement dominé par le chant clair, le growl étant principalement utilisé sur les passages les plus durs, encore une fois, c'est principalement de dualité dont il est question ici, avec des passages calmes tout en émotion incitant à la rêverie qui rappelleront immanquablement l'univers sonore d'un Alcest qui n'aurait pas oublié ses couilles en cours de route, un Alcest dont l'ombre sera assez présente sur cette première partie d'album, avec un titre comme Angel in Vines, qui bien qu'étant encore un build up très classique et éthéré, va parvenir à proposer des passages incroyablement Heavy et chargé émotionnellement, surtout que le chant extrême sera partagé entre les cris Black et un Growl plus caverneux, répondant au chant clair aérien, c'est joli, plutôt bien foutu, mais cette première partie d'album prise indépendamment est la moins intéressante, notamment un acoustique Another Light rappelant Alcest et Anathema, qui va démarrer un petit tunnel de 5 minutes si l'on y ajoute les deux interludes qui le suivent.
Cette première partie s'intègre ici dans le cadre d'une évolution qui va emmener le groupe dans un Doom un peu plus sulfureux et obscur, suivant le chemin des interludes se faisant également plus sombres, de l'eau jusqu'au feu.
C'est ainsi que Garden of Prayers, en conservant certains atouts mélodiques et émotionnels, va nous plonger dans un Doom étouffant, dominé par le chant extrême, les rôles seront inversés et le chant clair sera utilisé uniquement pour souligner certains effets, surtout dans le seconde moitié du morceau, cette inversion de l'équilibre, elle sera encore plus palpable avec un un Fosforos en mode gros bourrin où Secrets of the Sky nous balance quasiment un Black/Death ultra Heavy et brise-nuque qu'on avait pas forcément vu venir, le build-up est d'ailleurs inversé par rapport à la première moitié de l'album, Fosforos le furibard progressant lentement vers un Doom bien plus atmosphérique vers le final; en guise de dernier titre, Secrets of the sky va tenter de nous faire avec Eternal Wolves une petite synthèse de l'album, en mêlant les deux facettes de Pathway, pour un résultat par franchement convaincant et manquant quelque peu d'une ligne directrice, où tout simplement de moments intéressants qui permettraient de relever une tambouille un peu fade, même l'apparition brutale du chant extrême va conférer au passage le plus dur du titre un petit côté téléphoné.
Album de la dualité, Pathway sera marqué par une évolution stylistique au fur et à mesure que les morceaux défilent, suivant la trame cinématographique des interludes, conférant à l'album un petit côté conceptuel pas inintéressant, malgré tout, entre la fragilité cristalline de son post-Metal atmosphérique et la robustesse de son Blackened Doom sulfureux, Secrets of the Sky travaille davantage la forme que le fond, les américains jouent sur les figures de style et les effets assez faciles, et leur musique perd quelque peu en complexité, l'ensemble s'avère parfois un peu trop accueillant et confortable, on ne retrouve plus vraiment l'intensité émotionnelle du premier album, sa rugosité non plus, les interludes sont un gadget que le groupe utilise un peu trop souvent, comme si les américains voulaient à tout prix que l'auditeur remarque que les morceaux allaient évoluer, c'est dommage, car Pathway est un album en tout point ambitieux dans ses intentions, mais qui l'est beaucoup moins dans sa réalisation, en usant de nombreuses facilités stylistiques, et de structures un peu trop simplistes par moments.
Malgré tout, Pathway reste un album diablement sympathique et bien foutu, qui a au moins le mérite de ne pas tomber dans le piège de l'excès de chant clair, même si c'est en partie ça qui confère à l'album une dualité bien trop classique, avec la traditionnelle opposition claire-obscure, et malgré toute l'ambition du groupe, Secrets of the Sky passe parfois à côté de quelque chose de bien plus grand.
Il faudra se contenter de ça, un album qui apparaît assez vite comme un disque de transition entre le Blackened Doom et un avenir qui pour l'instant est encore à inventer, le défi est de taille pour le groupe, mais Pathway dessine les prémices de ce que cela pourrait donner par la suite si le groupe évite les facilités de songwritting et les effets de style convenus et annoncés trop tôt à l'avance.
Reste un bon petit disque, moins surprenant et impactant que ne l'était le premier, bien plus orienté vers le Post-Metal atmosphérique aussi, mais Secrets of the Sky a choisi d'évoluer sans trop renier ce qu'il est à la base, reste au groupe à vite choisir dans quelle direction aller, car c'est surement ce qui fait que Pathway se morde souvent la queue à trop tourner autour du pot.
Partant de là, il sera tout à l'honneur des américains de ne pas franchement avoir choisi la facilité en restant dans le confort des eaux noires déjà naviguées il y a deux ans, car Pathway va faire preuve d'une luminosité plutôt inattendue, assez révélatrice d'un groupe qui sort de l'underground pour se montrer au grand jour, aïe, Secrets of the Sky aurait-il vendu son cul au système? fort heureusement non, ce qui ne va pas empêcher l'album d'être malgré tout bien plus accessible.
Par bien des aspects, Secrets of the Sky va continuer dans le subtil mélange de genres qui caractérisait son premier effort, à la différence que les ingrédients seront relativement différents.
Bien sûr, vous allez trouver une forte dose de Blackened Doom, ce qui est la base du projet, mêlée à un Post-Metal atmosphérique à tendance progressive, et c'est justement sur ce côté-ci que va pencher Pathway, ce qui va nous donner un album assez couillu dans son évolution, mais également entrant dans un univers surement un peu trop codifié, je n'irai pas jusqu'à dire que Secrets of the Sky est devenu banal, mais l'évolution opérée par Pathway va emmener les américains dans les genres à la mode en ce moment, et l'on pourrait résumer l'album par, un peu de Swallow the Sun, un peu de Solstafir période Köld, et beaucoup de Post-Metal (ou post-ce que vous voulez) atmosphérique à la Neurosis, voir même Atlas Moth, et l'on notera même de fortes références à Alcest, surtout avec une utilisation massive du chant clair sur les passages les plus calmes.
Accessibilité oblige, on va dire au revoir aux longs titres de plus de dix minutes présents sur le premier album, rassurez-vous, Secrets of the Sky va toujours proposer des pièces longue durée, mais plus contenues, dans un format un peu plus ramassé oscillant globalement entre six et huit minutes, un album ne contenant d'ailleurs que six véritables titres, connectés entre eux par une foultitude d'interludes et de transitions qui vont donner un côté cinématographique à Pathway, faisant de l'album une sorte de voyage intérieur, ça tombe bien, l'album s'appelle Pathway, y'a du concept hein!
J'imagine d'ailleurs que le concept, si l'on en croit les interludes, ça doit être un type qui marche près de la mer, qui pénètre dans une grotte, ou un souterrain, pour aboutir à un truc bizarre ritualiste et obscur, bref, ça donne une petite ambiance de plus en plus étouffante pas désagréable, où l'on va suivre sans mal le fil conducteur, certains cyniques pourront éventuellement dire que les mecs n'ont torché que six morceaux et que les interludes sont une bonne idée pour meubler sept minutes d'un album qui n'en comporte que quarante-cinq, ces mêmes personnes vous diraient également que le fait de signe sur un gros label et de bénéficier d'une exposition plus importante aura pousser le groupe à adoucir le propos, mais nous n'iront pas jusque là. (un peu quand même).
Ce caractère plus accessible, il ne passe pas seulement par une dimension post-Metal et atmosphérique exacerbée, le son de l'album sera au diapason, avec une production bien moins brute de décoffrage qu'il y a deux ans, sans le côté granuleux et les aspérités de To Sail Black Waters, bien sûr, Secrets of the Sky conserve le caractère misérable de son identité Blackened Doom, mais avec une dualité plus importante, tout du moins plus visible, entre ténèbres et luminosité, le son est plus clean, plus propre, les atmosphères un peu plus éthérées et lumineuses, ce qui aura au moins l'avantage de mettre en valeur la complexité de l’enchevêtrement de textures de Pathway, la richesse des arrangements, et le dynamisme des compositions, car avec un DR7, on aura affaire à un album pas trop compressé qui rend la musique de Secrets of the Sky assez organique et chaleureuse, sans renier quelques savoureuses plongées dans les ténèbres du Doom blackisé.
Fidèle à son habitude désormais, chaque titre de Pathway sera globalement un build-up, construction patiente qui va gagner progressivement en intensité jusqu'à une sorte d'explosion émotionnelle, Three Swords est d'ailleurs assez révélateur de ce que sera l'album, le morceau est majoritairement dominé par le chant clair, le growl étant principalement utilisé sur les passages les plus durs, encore une fois, c'est principalement de dualité dont il est question ici, avec des passages calmes tout en émotion incitant à la rêverie qui rappelleront immanquablement l'univers sonore d'un Alcest qui n'aurait pas oublié ses couilles en cours de route, un Alcest dont l'ombre sera assez présente sur cette première partie d'album, avec un titre comme Angel in Vines, qui bien qu'étant encore un build up très classique et éthéré, va parvenir à proposer des passages incroyablement Heavy et chargé émotionnellement, surtout que le chant extrême sera partagé entre les cris Black et un Growl plus caverneux, répondant au chant clair aérien, c'est joli, plutôt bien foutu, mais cette première partie d'album prise indépendamment est la moins intéressante, notamment un acoustique Another Light rappelant Alcest et Anathema, qui va démarrer un petit tunnel de 5 minutes si l'on y ajoute les deux interludes qui le suivent.
Cette première partie s'intègre ici dans le cadre d'une évolution qui va emmener le groupe dans un Doom un peu plus sulfureux et obscur, suivant le chemin des interludes se faisant également plus sombres, de l'eau jusqu'au feu.
C'est ainsi que Garden of Prayers, en conservant certains atouts mélodiques et émotionnels, va nous plonger dans un Doom étouffant, dominé par le chant extrême, les rôles seront inversés et le chant clair sera utilisé uniquement pour souligner certains effets, surtout dans le seconde moitié du morceau, cette inversion de l'équilibre, elle sera encore plus palpable avec un un Fosforos en mode gros bourrin où Secrets of the Sky nous balance quasiment un Black/Death ultra Heavy et brise-nuque qu'on avait pas forcément vu venir, le build-up est d'ailleurs inversé par rapport à la première moitié de l'album, Fosforos le furibard progressant lentement vers un Doom bien plus atmosphérique vers le final; en guise de dernier titre, Secrets of the sky va tenter de nous faire avec Eternal Wolves une petite synthèse de l'album, en mêlant les deux facettes de Pathway, pour un résultat par franchement convaincant et manquant quelque peu d'une ligne directrice, où tout simplement de moments intéressants qui permettraient de relever une tambouille un peu fade, même l'apparition brutale du chant extrême va conférer au passage le plus dur du titre un petit côté téléphoné.
Album de la dualité, Pathway sera marqué par une évolution stylistique au fur et à mesure que les morceaux défilent, suivant la trame cinématographique des interludes, conférant à l'album un petit côté conceptuel pas inintéressant, malgré tout, entre la fragilité cristalline de son post-Metal atmosphérique et la robustesse de son Blackened Doom sulfureux, Secrets of the Sky travaille davantage la forme que le fond, les américains jouent sur les figures de style et les effets assez faciles, et leur musique perd quelque peu en complexité, l'ensemble s'avère parfois un peu trop accueillant et confortable, on ne retrouve plus vraiment l'intensité émotionnelle du premier album, sa rugosité non plus, les interludes sont un gadget que le groupe utilise un peu trop souvent, comme si les américains voulaient à tout prix que l'auditeur remarque que les morceaux allaient évoluer, c'est dommage, car Pathway est un album en tout point ambitieux dans ses intentions, mais qui l'est beaucoup moins dans sa réalisation, en usant de nombreuses facilités stylistiques, et de structures un peu trop simplistes par moments.
Malgré tout, Pathway reste un album diablement sympathique et bien foutu, qui a au moins le mérite de ne pas tomber dans le piège de l'excès de chant clair, même si c'est en partie ça qui confère à l'album une dualité bien trop classique, avec la traditionnelle opposition claire-obscure, et malgré toute l'ambition du groupe, Secrets of the Sky passe parfois à côté de quelque chose de bien plus grand.
Il faudra se contenter de ça, un album qui apparaît assez vite comme un disque de transition entre le Blackened Doom et un avenir qui pour l'instant est encore à inventer, le défi est de taille pour le groupe, mais Pathway dessine les prémices de ce que cela pourrait donner par la suite si le groupe évite les facilités de songwritting et les effets de style convenus et annoncés trop tôt à l'avance.
Reste un bon petit disque, moins surprenant et impactant que ne l'était le premier, bien plus orienté vers le Post-Metal atmosphérique aussi, mais Secrets of the Sky a choisi d'évoluer sans trop renier ce qu'il est à la base, reste au groupe à vite choisir dans quelle direction aller, car c'est surement ce qui fait que Pathway se morde souvent la queue à trop tourner autour du pot.
Track Listing:
1. I 01:01
2. Three Swords 08:08
3. II 01:10
4. Angel in Vines 06:35
5. Another Light 03:12
6. III 01:06
7. IV 00:54
8. Garden of Prayers 08:39
9. V 01:01
10. Fosforos 05:33
11. VI 00:28
12. Eternal Wolves 07:02
13. VII 00:43