Cela fait déjà quelques années que la Grèce est en quelque sorte devenue le pays le plus Metal d'Europe, pas forcément en quantité, pour cela il y a la Finlande, où quantité ne rime malheureusement plus vraiment avec qualité depuis des années, mais c'est bien de qualité dont il est question avec les groupes grecs, qui ont tendance à squatter de plus en plus régulièrement les listes de fin d'année, notamment sur les sites de bons goûts, comme ce blog. (LOL)
La qualité de l'industrie métallurgique hellénique est indéniable, mais ce n'est pas nouveau, puisque déjà dans les années 90, quelques groupes, depuis devenus pour la plupart cultes, ont défriché le terrain, même si c'était de manière un peu plus underground qu'aujourd'hui, et l'on va s'intéresser aujourd'hui au passé, puisque c'est de cela qu'il s'agit avec le nouveau venu Katavasia, dont le but est de vous emmener dans un trip nostalgique au fin fond du Black Metal grec des années 90...
Un nouveau groupe, certes, mais pas du tout un groupe de perdreaux de l'année, car composé de véritables vétérans de la scène grec, et c'est du lourd, avec le chanteur de Varathron, Necroabyssious, en compagnie du batteur des doomeux d'Agnes Vein, Foivos, ainsi que deux Aenaon, le guitariste/bassiste Achilleas C. (également chez Varathron) et Astrous, qui délaisse le micro pour s'occuper d'une six cordes sur cet album, sachez également pour en terminer avec le line-up que l'on retrouve avec plaisir le claviériste Haris (Hail spirit Noir, Transcending Bizarre?), en charge d'apporter des ambiances occultes et étranges au Black du combo.
Bref, c'est du très gros line-up de vieux routiers expérimentés qui sait précisément ce qu'il a à faire, peut-être un peu trop justement, ce qui sera l'un des seuls problèmes majeurs de Sacrilegious Testament, un album tellement référencé pour un groupe qui veut tellement sonner comme du vieux Rotting christ ou du vieux Varathron qu'il va finir par n'être qu'une copie de ses maîtres, une excellente copie, certes, mais avec toutes les limitations que cela implique, notamment un désagréable sentiment de déjà-entendu.
Sacrilegious Testament renvoie directement à des albums très précis du black préhistorique grec, His Majesty at the Swamp de Varathron, les Triarchy Of The Lost Lovers ou A Dead Poem de Rotting Christ, mais également certaines bizarreries à la Septic flesh, notamment par les nappes de claviers qui apportent ici une bonne vibe d'occultisme et d'étrangeté éthérée, Katavasia nous propose une madeleine de Proust qui vous renverra immanquablement au beau milieu de la scène Black grecque des années 90, le problème étant que sur chaque titre proposé par Katavasia, on a plus envie de se replonger dans la discographie des maîtres que de continuer l'aventure avec une espèce de tribute band, ce qu'est Katavasia en quelque sorte, un trip nostalgique qui n'apporte rien de neuf sur la table, juste un hommage à la scène Black hellénique, ce qui réduit considérablement l'intérêt du projet.
Même si le projet était biaisé depuis le début, par la volonté proclamée des gars de vouloir remettre au goût du jour ce qui se faisait il y a vingt ans, Katavasia demeure malgré tout du bon côté de la barrière séparant l'hommage de la contrefaçon, ce qui est gênant est que Katavasia ne transcende pas le matériel d'origine et se contente de recycler et de dépoussiérer le travail des maîtres du genre, et l'on peut davantage voir Sacrilegious Testament comme une porte d'entrée au genre à destination de la nouvelle génération plutôt qu'un projet pertinent, de la même manière, avoir deux membres de Varathron dans le groupe, dont le chanteur, n'aide pas à éviter l'écueil de la comparaison, on pourra juste regretter que le groupe ne fasse rien pour l'éviter.
Partant de là, on a affaire ici à du retro Black hellénique, certes très très référencé, mais malgré tout de très bonne qualité, en suivant les vielles recettes, il y avait peu de chances de se tromper, surtout quand le talent des membres du groupe n'est plus à démontrer, Katavasia propose donc un mix particulièrement solide entre les références citées plus haut, pas bandant, mais très efficace, et qui fait malgré tout passer un bon moment.
Le Retro Black de Katavasia va donc naturellement fonctionner de manière très classique, alternant au sein des morceaux entre le mid-tempo et les passages plus speedés à la double pédale, le tout saupoudré de merveilleuses leads mélodiques apportant un petit côté catchy à la tambouille, comme le titre d'ouverture Cosmic Nightmare, c'est du classique, ça varie les tempo, pour un résultat diablement efficace et entraînant, avec une petite plus value, les délicieuses nappes de claviers mystiques et un peu glauques que l'on retrouvera sur presque tous les titres de l'album, discrets sur un Visions of the Misty Night aux mélodies lancinantes, davantage présent sur un Adoration of Darkness où les sonorités occultes rappelleront ce que fait Haris au sein d'Hail Spirit Noir.
En parlant d'atmosphères (notons que deux interludes assez réussies sont au programme), Katavasia ne va pas hésiter non plus à parfois ralentir le tempo, notamment sur un Symphony des Gravens qui après un début en fanfare plutôt rageur va nous emmener tranquilement vers une dernière partie bien plus orientée Doom teintée de vieux Paradise Lost ou de Septic Flesh, d'ailleurs en parlant de ces derniers, c'est ce bon vieux Sotiris Vayenas qui viendra poser un solo sur un Virgin Blood qui prendra une tournure bien bizarre et distordue vers la fin, un morceau à la fois diablement Heavy et porté sur les ambiances avec un surplus de claviers, encore une fois, le titre est très référencé, et le groupe poussera même le vice jusqu'à inviter Sakis Tolis de Rotting Christ à pousser la chansonnette sur le titre fleuve The Chariot of Emperor, sorte de melting pot d'influences entre le Black, le Doom, et le Heavy à l'ancienne, et c'est plutôt épique comme fin d'album...
Tout ce que vous allez entendre chez Katavasia, vous l'avez déjà entendu avant, ce qui était le but du projet à la base, et l'on pourra regretter que justement Sacrilegious Testament ne soit que ça, un hommage au Black hellénique et un trip nostalgique, qui ne transcende pas le matériel d'origine.
Malgré tout, Katavasia réussit à proposer une tambouille à la fois Heavy et atmosphérique particulièrement efficace, appliquant consciencieusement la recette historique du genre, Sacrilegious Testament s'avère donc sympathique, en proposant une quarantaine de minutes de bon retro Black à la grecque d'où il n'y a rien à jeter, mais un peu trop référencé pour être pertinent sur la durée, reste un bon disque sympa qui donne envie de se replonger dans la Grèce des années 90, faute de mieux...
La qualité de l'industrie métallurgique hellénique est indéniable, mais ce n'est pas nouveau, puisque déjà dans les années 90, quelques groupes, depuis devenus pour la plupart cultes, ont défriché le terrain, même si c'était de manière un peu plus underground qu'aujourd'hui, et l'on va s'intéresser aujourd'hui au passé, puisque c'est de cela qu'il s'agit avec le nouveau venu Katavasia, dont le but est de vous emmener dans un trip nostalgique au fin fond du Black Metal grec des années 90...
Un nouveau groupe, certes, mais pas du tout un groupe de perdreaux de l'année, car composé de véritables vétérans de la scène grec, et c'est du lourd, avec le chanteur de Varathron, Necroabyssious, en compagnie du batteur des doomeux d'Agnes Vein, Foivos, ainsi que deux Aenaon, le guitariste/bassiste Achilleas C. (également chez Varathron) et Astrous, qui délaisse le micro pour s'occuper d'une six cordes sur cet album, sachez également pour en terminer avec le line-up que l'on retrouve avec plaisir le claviériste Haris (Hail spirit Noir, Transcending Bizarre?), en charge d'apporter des ambiances occultes et étranges au Black du combo.
Bref, c'est du très gros line-up de vieux routiers expérimentés qui sait précisément ce qu'il a à faire, peut-être un peu trop justement, ce qui sera l'un des seuls problèmes majeurs de Sacrilegious Testament, un album tellement référencé pour un groupe qui veut tellement sonner comme du vieux Rotting christ ou du vieux Varathron qu'il va finir par n'être qu'une copie de ses maîtres, une excellente copie, certes, mais avec toutes les limitations que cela implique, notamment un désagréable sentiment de déjà-entendu.
Sacrilegious Testament renvoie directement à des albums très précis du black préhistorique grec, His Majesty at the Swamp de Varathron, les Triarchy Of The Lost Lovers ou A Dead Poem de Rotting Christ, mais également certaines bizarreries à la Septic flesh, notamment par les nappes de claviers qui apportent ici une bonne vibe d'occultisme et d'étrangeté éthérée, Katavasia nous propose une madeleine de Proust qui vous renverra immanquablement au beau milieu de la scène Black grecque des années 90, le problème étant que sur chaque titre proposé par Katavasia, on a plus envie de se replonger dans la discographie des maîtres que de continuer l'aventure avec une espèce de tribute band, ce qu'est Katavasia en quelque sorte, un trip nostalgique qui n'apporte rien de neuf sur la table, juste un hommage à la scène Black hellénique, ce qui réduit considérablement l'intérêt du projet.
Même si le projet était biaisé depuis le début, par la volonté proclamée des gars de vouloir remettre au goût du jour ce qui se faisait il y a vingt ans, Katavasia demeure malgré tout du bon côté de la barrière séparant l'hommage de la contrefaçon, ce qui est gênant est que Katavasia ne transcende pas le matériel d'origine et se contente de recycler et de dépoussiérer le travail des maîtres du genre, et l'on peut davantage voir Sacrilegious Testament comme une porte d'entrée au genre à destination de la nouvelle génération plutôt qu'un projet pertinent, de la même manière, avoir deux membres de Varathron dans le groupe, dont le chanteur, n'aide pas à éviter l'écueil de la comparaison, on pourra juste regretter que le groupe ne fasse rien pour l'éviter.
Partant de là, on a affaire ici à du retro Black hellénique, certes très très référencé, mais malgré tout de très bonne qualité, en suivant les vielles recettes, il y avait peu de chances de se tromper, surtout quand le talent des membres du groupe n'est plus à démontrer, Katavasia propose donc un mix particulièrement solide entre les références citées plus haut, pas bandant, mais très efficace, et qui fait malgré tout passer un bon moment.
Le Retro Black de Katavasia va donc naturellement fonctionner de manière très classique, alternant au sein des morceaux entre le mid-tempo et les passages plus speedés à la double pédale, le tout saupoudré de merveilleuses leads mélodiques apportant un petit côté catchy à la tambouille, comme le titre d'ouverture Cosmic Nightmare, c'est du classique, ça varie les tempo, pour un résultat diablement efficace et entraînant, avec une petite plus value, les délicieuses nappes de claviers mystiques et un peu glauques que l'on retrouvera sur presque tous les titres de l'album, discrets sur un Visions of the Misty Night aux mélodies lancinantes, davantage présent sur un Adoration of Darkness où les sonorités occultes rappelleront ce que fait Haris au sein d'Hail Spirit Noir.
En parlant d'atmosphères (notons que deux interludes assez réussies sont au programme), Katavasia ne va pas hésiter non plus à parfois ralentir le tempo, notamment sur un Symphony des Gravens qui après un début en fanfare plutôt rageur va nous emmener tranquilement vers une dernière partie bien plus orientée Doom teintée de vieux Paradise Lost ou de Septic Flesh, d'ailleurs en parlant de ces derniers, c'est ce bon vieux Sotiris Vayenas qui viendra poser un solo sur un Virgin Blood qui prendra une tournure bien bizarre et distordue vers la fin, un morceau à la fois diablement Heavy et porté sur les ambiances avec un surplus de claviers, encore une fois, le titre est très référencé, et le groupe poussera même le vice jusqu'à inviter Sakis Tolis de Rotting Christ à pousser la chansonnette sur le titre fleuve The Chariot of Emperor, sorte de melting pot d'influences entre le Black, le Doom, et le Heavy à l'ancienne, et c'est plutôt épique comme fin d'album...
Tout ce que vous allez entendre chez Katavasia, vous l'avez déjà entendu avant, ce qui était le but du projet à la base, et l'on pourra regretter que justement Sacrilegious Testament ne soit que ça, un hommage au Black hellénique et un trip nostalgique, qui ne transcende pas le matériel d'origine.
Malgré tout, Katavasia réussit à proposer une tambouille à la fois Heavy et atmosphérique particulièrement efficace, appliquant consciencieusement la recette historique du genre, Sacrilegious Testament s'avère donc sympathique, en proposant une quarantaine de minutes de bon retro Black à la grecque d'où il n'y a rien à jeter, mais un peu trop référencé pour être pertinent sur la durée, reste un bon disque sympa qui donne envie de se replonger dans la Grèce des années 90, faute de mieux...