On peut toujours compter sur Dark Descent pour ambiancer nos débuts d'années, le reste de l'année aussi d'ailleurs, puisque ce petit label du Colorado a pris la bonne habitude de sortir régulièrement de véritables perles issues du meilleur de l'underground extrême et occulte.
Bref, après Lvcifyre et son Svn Eater en janvier dernier, Dark Descent est bien décidé à nous balancer une fois encore la première grosse baffe extrême de 2015, dans la mesure où l'autre sortie ce mois-ci du label est le premier album de Ghoulgotha, et qu'il n'est pas question que je perde mon temps à le chroniquer, c'est ainsi que nous allons nous intéresser au troisième album des mystérieux finlandais de Desolate Shrine (rien que le nom ça donne envie), The Heart of the Netherworld, et quand on voit le titre et la pochette, il y a peu de doute sur le contenu, ce sera du Death, du sale, du punitif, du malsain, du Death misanthropique qui ne lésine pas sur les atmosphères pour vous envoyer définitivement dans les ténèbres, et bonne nouvelle, Desolate Shrine s'est encore amélioré et surpasse largement ses deux prédécesseurs déjà pas vilaine du tout, avec une dose de raffinement supplémentaire malgré le caractère tout naturellement hideux du propos...
Desolate Shrine, c'est ce groupe mystérieux dont on sait peu de chose, notamment l'identité de son maître à penser omnipotent qui s'occupe de tous les instruments, de la composition, des artworks et de la production, un certain LL, voilà, nous voilà bien avancé; Le reste du "groupe"? deux chanteurs, RS et ML (les acronymes, c'est trve m'voyez), vocalistes de pas mal d'autres groupes underground finlandais complètement inconnus, le fait d'avoir à disposition deux chanteurs va avoir une certaine importance dans la musique de Desolate Shrine, car on va se balader entre le Growl dégueulasse et caverneux et des hurlements plus criards d'obédience Black Metal, plus quelques passages incantatoires pour le fun, pas de chant clair, faut pas trop pousser non plus, utiliser toute la palette du chant extrême va s'avérer largement suffisant ici.
Je vous parlais d'un certain raffinement un peu plus haut, c'est au niveau du son que ça se passe, car après un Tenebrous Towers et un The Sanctum of Human Darkness bien ancrés dans une certaine idée de la production old school granuleuse et cradingue, Desolate Shrine a décidé de nettoyer un peu tout ça et d'apparaître avec un son un poil plus clair, mais ne vous inquiétez pas, ça reste suffisamment extrême pour ne pas faire fuir les trve, de la même manière, un gros boulot a été fait pour offrir du dynamisme avec une production aux petits oignons et un DR9 qui permet d'aérer quelque peu le propos sans impacter la brutalité du propos.
Heureusement que ce n'est pas un brickwall surcompressé à la con, car le bouzin fait une bonne heure et qu'il va falloir patience et abnegation tant la bête ne s'apprivoise pas facilement, The Heart of the Netherworld est de la trempe des albums de Death oppressif et incroyablement dense, où pas grand chose n'est fait pour mettre l'auditeur à l'aise, avec un autre petit changement par rapport aux albums précédents, Desolate Shrine donne ici l'impression de vouloir se focaliser davantage sur ses atmosphères plutôt que sur la violence brute et son riffing agressif, ça n'a l'air de rien comme ça, mais c'est une vraie progression pour les finlandais, qui vont parvenir ici à allier toute la violence d'un Death particulièrement punitif à des atmosphères occultes et malsaines, c'est un peu comme écouter un Teitanblood en plus lisible, ce qui est plutôt une bonne chose.
Le premier morceau s'appelle... Intro, ouais c'est subtil, sauf que ce n'est pas vraiment une intro mais plutôt un morceau de plus de quatre minutes de Death quasiment instrumental (y'a un mec qui hurle dans le fond de manière sporadique) qui envoie le pâté après deux minutes de bruitages liturgiques lugubres, c'est bien foutu, notamment la seconde partie où déjà derrière la brutalité et les blasts on devine tout un tas d'arrangements glauque qui lui confère une certaine dimension atmosphérique, mais on regrettera surement que cette intro n'amène pas le premier véritable morceau de l'album, non, l'intro s'arrête bêtement, ce qui est un peu dommage de mettre une introduction qui ne sert pas du tout de rampe de lancement au titre suivant, quoi qu'il en soit, Black Fires of God, ça va envoyer du bon gros Death de méchant avec de nombreuses subtilités, une palette de voix très variée qui offre à chaque partie de la chanson une personnalité particulière comme différents tableaux qui se succèdent pendant quand même 7'30, mais aussi de très nombreux arrangements atmosphériques ainsi que des leads presque mystiques, on entre dans un véritable dédale cauchemardesque où la violence prédomine, avec en sus un certain sentiment de malaise, le titre se fait parfois assez mélodique, sans renier quoi que ce soit de la violence générale, c'est quand même une réussite et une marque de l'amélioration du songwritting des finlandais, notamment au niveau des transitions très fluides qui rendent sa musique dynamique, et qui lui permettent de proposer des morceaux très longs et, cette fois-ci, intéressants du début à la fin, c'est le cas sur le très originalement nommé Desolate Shrine, un pièce d'une petite dizaine de minutes qui va jouer sur l'alternance entre le bourrinage monstrueux et les passages ambiancés über glauques, avec une variété dans le chant ainsi qu'une certaine maîtrise de la dissonance qui donnent au morceau une bonne vibe Black bien poisseuse; Une autre petite chose regrettable, c'est l'extrême originalité des titres des morceaux, déjà avec Intro et Desolate Shrine, c'était pas glorieux, mais avec Death in You et Leviathan (putain...) on touche un peu le fond, fort heureusement, musicalement c'est bien plus passionnant, surtout Death in You brutal et à fond dans le Blackened Death qui joue pas mal sur la répétition avec un certain sens du Groove avec son riff central Morbidangelien.
Preuve de l'assurance du groupe sur ce nouvel album, deux gros pavés sont au programme, We Dawn Anew, c'est quasiment un quart d'heure de Death atmosphérique d'une implacable lourdeur sans que l'on ne soit jamais véritablement dans le Doom, car la violence est constamment sous-jacente et va ressortir dans la seconde partie comme une éruption de fureur, la construction est simple mais pas trop linéaire, la première partie, malgré sa longueur, parvient à demeurer intéressante par la somme de détails, ses leads dissonantes, ses notes de piano et ses quelques éléments acoustiques qui viennent s’agréger pour bâtir un édifice cauchemardesque, l'éponyme final de presque treize minutes Heart of the Netherworld est construit à l'inverse de We Dawn Anew avec une première partie violente et sulfureuse teintée de Black, avec quelques incursions dans les ténèbres le temps de quelques passages lourds et ambiancés, qui nous amène à une sorte d'outro atmosphérique, et c'est un peu à l'image de l'album, Desolate Shrine prend tout son temps pour développer ses atmosphères, son Death furieux et ses inclinaisons Black ne sont jamais très loin, mais on sent bien qu'en développant son caractère atmosphérique, Desolate Shrine s'offre pas mal de perspectives d'évolution dans l'avenir.
Bref, après Lvcifyre et son Svn Eater en janvier dernier, Dark Descent est bien décidé à nous balancer une fois encore la première grosse baffe extrême de 2015, dans la mesure où l'autre sortie ce mois-ci du label est le premier album de Ghoulgotha, et qu'il n'est pas question que je perde mon temps à le chroniquer, c'est ainsi que nous allons nous intéresser au troisième album des mystérieux finlandais de Desolate Shrine (rien que le nom ça donne envie), The Heart of the Netherworld, et quand on voit le titre et la pochette, il y a peu de doute sur le contenu, ce sera du Death, du sale, du punitif, du malsain, du Death misanthropique qui ne lésine pas sur les atmosphères pour vous envoyer définitivement dans les ténèbres, et bonne nouvelle, Desolate Shrine s'est encore amélioré et surpasse largement ses deux prédécesseurs déjà pas vilaine du tout, avec une dose de raffinement supplémentaire malgré le caractère tout naturellement hideux du propos...
Desolate Shrine, c'est ce groupe mystérieux dont on sait peu de chose, notamment l'identité de son maître à penser omnipotent qui s'occupe de tous les instruments, de la composition, des artworks et de la production, un certain LL, voilà, nous voilà bien avancé; Le reste du "groupe"? deux chanteurs, RS et ML (les acronymes, c'est trve m'voyez), vocalistes de pas mal d'autres groupes underground finlandais complètement inconnus, le fait d'avoir à disposition deux chanteurs va avoir une certaine importance dans la musique de Desolate Shrine, car on va se balader entre le Growl dégueulasse et caverneux et des hurlements plus criards d'obédience Black Metal, plus quelques passages incantatoires pour le fun, pas de chant clair, faut pas trop pousser non plus, utiliser toute la palette du chant extrême va s'avérer largement suffisant ici.
Je vous parlais d'un certain raffinement un peu plus haut, c'est au niveau du son que ça se passe, car après un Tenebrous Towers et un The Sanctum of Human Darkness bien ancrés dans une certaine idée de la production old school granuleuse et cradingue, Desolate Shrine a décidé de nettoyer un peu tout ça et d'apparaître avec un son un poil plus clair, mais ne vous inquiétez pas, ça reste suffisamment extrême pour ne pas faire fuir les trve, de la même manière, un gros boulot a été fait pour offrir du dynamisme avec une production aux petits oignons et un DR9 qui permet d'aérer quelque peu le propos sans impacter la brutalité du propos.
Heureusement que ce n'est pas un brickwall surcompressé à la con, car le bouzin fait une bonne heure et qu'il va falloir patience et abnegation tant la bête ne s'apprivoise pas facilement, The Heart of the Netherworld est de la trempe des albums de Death oppressif et incroyablement dense, où pas grand chose n'est fait pour mettre l'auditeur à l'aise, avec un autre petit changement par rapport aux albums précédents, Desolate Shrine donne ici l'impression de vouloir se focaliser davantage sur ses atmosphères plutôt que sur la violence brute et son riffing agressif, ça n'a l'air de rien comme ça, mais c'est une vraie progression pour les finlandais, qui vont parvenir ici à allier toute la violence d'un Death particulièrement punitif à des atmosphères occultes et malsaines, c'est un peu comme écouter un Teitanblood en plus lisible, ce qui est plutôt une bonne chose.
Le premier morceau s'appelle... Intro, ouais c'est subtil, sauf que ce n'est pas vraiment une intro mais plutôt un morceau de plus de quatre minutes de Death quasiment instrumental (y'a un mec qui hurle dans le fond de manière sporadique) qui envoie le pâté après deux minutes de bruitages liturgiques lugubres, c'est bien foutu, notamment la seconde partie où déjà derrière la brutalité et les blasts on devine tout un tas d'arrangements glauque qui lui confère une certaine dimension atmosphérique, mais on regrettera surement que cette intro n'amène pas le premier véritable morceau de l'album, non, l'intro s'arrête bêtement, ce qui est un peu dommage de mettre une introduction qui ne sert pas du tout de rampe de lancement au titre suivant, quoi qu'il en soit, Black Fires of God, ça va envoyer du bon gros Death de méchant avec de nombreuses subtilités, une palette de voix très variée qui offre à chaque partie de la chanson une personnalité particulière comme différents tableaux qui se succèdent pendant quand même 7'30, mais aussi de très nombreux arrangements atmosphériques ainsi que des leads presque mystiques, on entre dans un véritable dédale cauchemardesque où la violence prédomine, avec en sus un certain sentiment de malaise, le titre se fait parfois assez mélodique, sans renier quoi que ce soit de la violence générale, c'est quand même une réussite et une marque de l'amélioration du songwritting des finlandais, notamment au niveau des transitions très fluides qui rendent sa musique dynamique, et qui lui permettent de proposer des morceaux très longs et, cette fois-ci, intéressants du début à la fin, c'est le cas sur le très originalement nommé Desolate Shrine, un pièce d'une petite dizaine de minutes qui va jouer sur l'alternance entre le bourrinage monstrueux et les passages ambiancés über glauques, avec une variété dans le chant ainsi qu'une certaine maîtrise de la dissonance qui donnent au morceau une bonne vibe Black bien poisseuse; Une autre petite chose regrettable, c'est l'extrême originalité des titres des morceaux, déjà avec Intro et Desolate Shrine, c'était pas glorieux, mais avec Death in You et Leviathan (putain...) on touche un peu le fond, fort heureusement, musicalement c'est bien plus passionnant, surtout Death in You brutal et à fond dans le Blackened Death qui joue pas mal sur la répétition avec un certain sens du Groove avec son riff central Morbidangelien.
Preuve de l'assurance du groupe sur ce nouvel album, deux gros pavés sont au programme, We Dawn Anew, c'est quasiment un quart d'heure de Death atmosphérique d'une implacable lourdeur sans que l'on ne soit jamais véritablement dans le Doom, car la violence est constamment sous-jacente et va ressortir dans la seconde partie comme une éruption de fureur, la construction est simple mais pas trop linéaire, la première partie, malgré sa longueur, parvient à demeurer intéressante par la somme de détails, ses leads dissonantes, ses notes de piano et ses quelques éléments acoustiques qui viennent s’agréger pour bâtir un édifice cauchemardesque, l'éponyme final de presque treize minutes Heart of the Netherworld est construit à l'inverse de We Dawn Anew avec une première partie violente et sulfureuse teintée de Black, avec quelques incursions dans les ténèbres le temps de quelques passages lourds et ambiancés, qui nous amène à une sorte d'outro atmosphérique, et c'est un peu à l'image de l'album, Desolate Shrine prend tout son temps pour développer ses atmosphères, son Death furieux et ses inclinaisons Black ne sont jamais très loin, mais on sent bien qu'en développant son caractère atmosphérique, Desolate Shrine s'offre pas mal de perspectives d'évolution dans l'avenir.
Malgré tout, ce n'est pas parfait pour autant, l'album est long, et certains riffs sont un peu trop répétitifs, mais j'imagine que c'était d'une certaine manière le but des finlandais que de proposer un album long et cohérent, un peu comme une sorte de très long titre divisé en sept tableaux distincts.
The Heart of the Netherworld est loin d'être évident au premier abord, et il convient de s'y émerger pour en saisir toutes les subtilités, notamment au niveau des arrangements très riches qui demandent une certaine attention, heureusement qu'au sein de cette musique assez uniforme, l'utilisation de divers types de chants apporte une diversité appréciable.
Desolate Shrine vient de nous pondre pour son troisième opus son meilleur travail, le plus abouti et le plus travaillé, avec une véritable idée directrice, ainsi que des partis-pris sonores intéressants, bref, malgré ses petits défauts, The Heart of the Netherworld est quand même une sacré baffe et une bonne grosse bestiole qui ne s'apprivoise pas facilement, une grosse heure de Death atmosphérique blackisé très dense et occulte qui saura rassasier les plus fins gourmets d'entre-vous...
The Heart of the Netherworld est loin d'être évident au premier abord, et il convient de s'y émerger pour en saisir toutes les subtilités, notamment au niveau des arrangements très riches qui demandent une certaine attention, heureusement qu'au sein de cette musique assez uniforme, l'utilisation de divers types de chants apporte une diversité appréciable.
Desolate Shrine vient de nous pondre pour son troisième opus son meilleur travail, le plus abouti et le plus travaillé, avec une véritable idée directrice, ainsi que des partis-pris sonores intéressants, bref, malgré ses petits défauts, The Heart of the Netherworld est quand même une sacré baffe et une bonne grosse bestiole qui ne s'apprivoise pas facilement, une grosse heure de Death atmosphérique blackisé très dense et occulte qui saura rassasier les plus fins gourmets d'entre-vous...