L'air de rien, The Crown fête cette année les 25 ans de sa formation, d'abord sous le nom de Crown of Thorns le temps de deux albums, puis à partir de 98 sous le nom avec lequel il gagnera une certaine popularité avant de splitter suite au manque d'intérêt du public pour leur musique.
Ce n'est pas le premier retour de The Crown, les suédois étaient déjà revenus dans l'indifférence générale sortir en 2010 un peu folichon Doomsday King avec au chant Jonas Stålhammar en remplacement du vocaliste originel Johan Lindstrand, un album moyen pour un groupe habitué à sortir des albums en forme de coups d'épée dans l'eau depuis le tour de force Deathrace King en 2000, le seul vrai coup de génie des suédois.
L'anniversaire de ses 25 ans, ça se fête avec un disque, peut importe l'envie de sortir un album, il faut marquer le coup, même si l'on est un authentique second couteau de la scène suédoise condamné à évoluer dans l'ombre, Death in not Dead va-t-il enfin parvenir à faire monter The Crown en première division? Non, c'est con hein, mais c'est comme ça...
D'emblée, avec un titre bizarre comme Death is not Dead, surement une énième référence surannée à Lovecraft, et surtout une pochette absolument horrible qui pue les années 90 avec un putain de flipper en feu, ça part mal, très mal, et l'on sent déjà le coup fourré qui se profile à l'horizon.
Pourtant, ce sont bien les trois piliers du groupes qui sont là, Johan Lindstrand est de retour, entouré de Magnus Olsfelt et de Marko Tervonen, ce trio, c'est la base de The Crown depuis 25 ans, auquel vient s'ajouter un petit nouveau, le guitariste Robin Sörqvist (Impious), un line-up de types compétent, pas de doute là-dessus.
Partant de là, vous savez ce qui vous attend avec Death is not Dead, l'album décrit par le groupe comme le "cette fois c'est la bonne on revient en force, ça va déchirer blah blah blah", du bon vieux Death/Thrash à la suédoise que vous avez déjà entendu mille fois avant, ce nouveau The Crown pourrait surtout être nommé Random Swedish Death/Thrash record que ça reviendrait au même, avouez que c'est motivant hein...
En plus de célébrer ses 25 ans, c'est aussi, en comptant les albums de Crown of Thorns, le dixième album de The Crown, mouais, ce qui revient à nous prendre pour des jambons dans la mesure où Crowned Unholy est simplement un cash-grab pré-split, une version réactualisée de Crowned in Terror avec Lindstrand au chant, l'original ayant été enregistré avec Tomas Lindberg.
Le point de référence de la discographie de The Crown, c'est Deathrace King, le chef d'oeuvre insurpassable des suédois, un disque tellement énorme que l'on se demande même s'il n'était pas qu'un gigantesque coup de chance tant les suédois n'ont jamais réussi à atteindre de nouveau le même niveau de qualité.
Deathrace King, c'est la quintessence du Thrash/Melodeath mélangé à du Rock n' roll, de la rage, de la fureur, une gigantesque mandale dans la gueule, le genre de disque honteusement fun et addictif, avec des tubes à la pelle, notamment un délirant Total Satan avec en guest Mika Luttinen, rien que ça.
Il serait idiot d'attendre que The Crown nous resserve la même tambouille un jour, Deathrace King II n'arrivera jamais, et ce n'est pas comme ça que j'ai abordé l'écoute de ce nouveau disque, malgré tout, j'attendais quand même une bonne louche de rage et de fureur, et c'est précisément ce qu'il manque à Death in not Dead, c'est con, c'était ce qui faisait fonctionner leur musique.
A défaut, il faudra se contenter d'un Death/Thrash correct, solide, mais qui va avoir toutes les peines du monde à susciter l'intérêt, Death is not Dead est une petite gifle sans conséquence de laquelle on se remet facilement, pas un mauvais disque, juste un effort honnête d'un groupe de seconde division, en gros, ce nouveau The Crown est aussi passionnant que les derniers At the Gates et The Haunted, ouch, ça fait un peu mal au cul quand même...
Il y a malgré tout une chose que l'on ne peut pas reprocher à The Crown, c'est cette volonté réelle d'explorer d'autres horizons, la seule bonne idée de l'album en fait, notamment l'ajout de nombreuses leads typées Death mélodique et quelques aérations bien senties, mais malheureusement avec des limites, The Crown n'allant jamais au bout de ses tentatives, et l'on se retrouve avec un album qui jouit d'une diversité appréciable, mais qui laisse constamment un petit goût d'inachevé.
On parle d'un album où le seul morceau qui retienne l'attention, le seul moment où l'on se dit qu'il se passe enfin quelque chose qui sort de l'ordinaire, est une reprise du Eternal de Paradise Lost, placé très tôt sur l'album, et c'est quasiment le meilleur titre de Death is not Dead alors que l'on parle d'une simple reprise correcte joué un poil plus rapidement, le reste sera de facture plus classique, avec quelques petites baffes au tempo speedé habituel chez les suédois comme ces Headhunter ou Iblis Bane qui démarrent l'album pied au plancher, alors qu'un Struck by Lightning va s'engager après une mise en route rapide dans un mid-tempo plutôt bien foutu.
Les morceaux sont très confortables, et l'on reconnait sans mal la patte The Crown sur chacun d'eux, malheureusement tout cela s'avère assez rapidement passe-partout malgré les quelques bonnes idées, Herd of Swine est menaçant à souhait, en intégrant entre les accélérations d'usage de succulents passages lourds et mélodiques, et l'on regrettera qu'un morceau comme Meduseld soit placé en avant-dernier titre tant il fait figure d'excellent morceau final avec ses passages acoustiques et ses arrangements judicieux, c'est une expérimentation réellement intéressante pour The Crown, et de ce fait, le Godeater qui lui fait suite apparaît comme un pauvre filler sans réel intérêt.
Au niveau du chant, Johan Lindstrand fait son show habituel, avec ses hurlements infectieux sonnant de façon toujours aussi brutale, et de la même manière, les riffs et les leads sont vraiment bien trouvés, le petit problème viendra de la batterie, car c'est le guitariste Marko Tervonen qui s'en est occupé, et l'on sent bien que ce n'est pas trop son truc, même si ça aurait pu être pire, on reste dans des plans classiques, loin de la fureur passée lorsque Janne Saarenpää était derrière les fûts.
L'autre problème, c'est le gros Brickwall pénible et usant pour l'auditeur, je ne comprendrai jamais comment on peut faire une musique tellement old school et compresser tout ça de manière aussi dégueulasse, heureusement que le mix rattrape quelque peu cette faute de goût en offrant certaines aérations et en permettant à la basse de frayer un chemin dans les interstices de ce mur sonore.
Ce n'est pas le premier retour de The Crown, les suédois étaient déjà revenus dans l'indifférence générale sortir en 2010 un peu folichon Doomsday King avec au chant Jonas Stålhammar en remplacement du vocaliste originel Johan Lindstrand, un album moyen pour un groupe habitué à sortir des albums en forme de coups d'épée dans l'eau depuis le tour de force Deathrace King en 2000, le seul vrai coup de génie des suédois.
L'anniversaire de ses 25 ans, ça se fête avec un disque, peut importe l'envie de sortir un album, il faut marquer le coup, même si l'on est un authentique second couteau de la scène suédoise condamné à évoluer dans l'ombre, Death in not Dead va-t-il enfin parvenir à faire monter The Crown en première division? Non, c'est con hein, mais c'est comme ça...
D'emblée, avec un titre bizarre comme Death is not Dead, surement une énième référence surannée à Lovecraft, et surtout une pochette absolument horrible qui pue les années 90 avec un putain de flipper en feu, ça part mal, très mal, et l'on sent déjà le coup fourré qui se profile à l'horizon.
Pourtant, ce sont bien les trois piliers du groupes qui sont là, Johan Lindstrand est de retour, entouré de Magnus Olsfelt et de Marko Tervonen, ce trio, c'est la base de The Crown depuis 25 ans, auquel vient s'ajouter un petit nouveau, le guitariste Robin Sörqvist (Impious), un line-up de types compétent, pas de doute là-dessus.
Partant de là, vous savez ce qui vous attend avec Death is not Dead, l'album décrit par le groupe comme le "cette fois c'est la bonne on revient en force, ça va déchirer blah blah blah", du bon vieux Death/Thrash à la suédoise que vous avez déjà entendu mille fois avant, ce nouveau The Crown pourrait surtout être nommé Random Swedish Death/Thrash record que ça reviendrait au même, avouez que c'est motivant hein...
En plus de célébrer ses 25 ans, c'est aussi, en comptant les albums de Crown of Thorns, le dixième album de The Crown, mouais, ce qui revient à nous prendre pour des jambons dans la mesure où Crowned Unholy est simplement un cash-grab pré-split, une version réactualisée de Crowned in Terror avec Lindstrand au chant, l'original ayant été enregistré avec Tomas Lindberg.
Le point de référence de la discographie de The Crown, c'est Deathrace King, le chef d'oeuvre insurpassable des suédois, un disque tellement énorme que l'on se demande même s'il n'était pas qu'un gigantesque coup de chance tant les suédois n'ont jamais réussi à atteindre de nouveau le même niveau de qualité.
Deathrace King, c'est la quintessence du Thrash/Melodeath mélangé à du Rock n' roll, de la rage, de la fureur, une gigantesque mandale dans la gueule, le genre de disque honteusement fun et addictif, avec des tubes à la pelle, notamment un délirant Total Satan avec en guest Mika Luttinen, rien que ça.
Il serait idiot d'attendre que The Crown nous resserve la même tambouille un jour, Deathrace King II n'arrivera jamais, et ce n'est pas comme ça que j'ai abordé l'écoute de ce nouveau disque, malgré tout, j'attendais quand même une bonne louche de rage et de fureur, et c'est précisément ce qu'il manque à Death in not Dead, c'est con, c'était ce qui faisait fonctionner leur musique.
A défaut, il faudra se contenter d'un Death/Thrash correct, solide, mais qui va avoir toutes les peines du monde à susciter l'intérêt, Death is not Dead est une petite gifle sans conséquence de laquelle on se remet facilement, pas un mauvais disque, juste un effort honnête d'un groupe de seconde division, en gros, ce nouveau The Crown est aussi passionnant que les derniers At the Gates et The Haunted, ouch, ça fait un peu mal au cul quand même...
Il y a malgré tout une chose que l'on ne peut pas reprocher à The Crown, c'est cette volonté réelle d'explorer d'autres horizons, la seule bonne idée de l'album en fait, notamment l'ajout de nombreuses leads typées Death mélodique et quelques aérations bien senties, mais malheureusement avec des limites, The Crown n'allant jamais au bout de ses tentatives, et l'on se retrouve avec un album qui jouit d'une diversité appréciable, mais qui laisse constamment un petit goût d'inachevé.
On parle d'un album où le seul morceau qui retienne l'attention, le seul moment où l'on se dit qu'il se passe enfin quelque chose qui sort de l'ordinaire, est une reprise du Eternal de Paradise Lost, placé très tôt sur l'album, et c'est quasiment le meilleur titre de Death is not Dead alors que l'on parle d'une simple reprise correcte joué un poil plus rapidement, le reste sera de facture plus classique, avec quelques petites baffes au tempo speedé habituel chez les suédois comme ces Headhunter ou Iblis Bane qui démarrent l'album pied au plancher, alors qu'un Struck by Lightning va s'engager après une mise en route rapide dans un mid-tempo plutôt bien foutu.
Les morceaux sont très confortables, et l'on reconnait sans mal la patte The Crown sur chacun d'eux, malheureusement tout cela s'avère assez rapidement passe-partout malgré les quelques bonnes idées, Herd of Swine est menaçant à souhait, en intégrant entre les accélérations d'usage de succulents passages lourds et mélodiques, et l'on regrettera qu'un morceau comme Meduseld soit placé en avant-dernier titre tant il fait figure d'excellent morceau final avec ses passages acoustiques et ses arrangements judicieux, c'est une expérimentation réellement intéressante pour The Crown, et de ce fait, le Godeater qui lui fait suite apparaît comme un pauvre filler sans réel intérêt.
Au niveau du chant, Johan Lindstrand fait son show habituel, avec ses hurlements infectieux sonnant de façon toujours aussi brutale, et de la même manière, les riffs et les leads sont vraiment bien trouvés, le petit problème viendra de la batterie, car c'est le guitariste Marko Tervonen qui s'en est occupé, et l'on sent bien que ce n'est pas trop son truc, même si ça aurait pu être pire, on reste dans des plans classiques, loin de la fureur passée lorsque Janne Saarenpää était derrière les fûts.
L'autre problème, c'est le gros Brickwall pénible et usant pour l'auditeur, je ne comprendrai jamais comment on peut faire une musique tellement old school et compresser tout ça de manière aussi dégueulasse, heureusement que le mix rattrape quelque peu cette faute de goût en offrant certaines aérations et en permettant à la basse de frayer un chemin dans les interstices de ce mur sonore.
Sans être mauvais, Death is not Dead est juste le bon petit disque d'un petit groupe, un MeloDeath Thrashy correct et solide, qui fait son petit effet un temps, sans que l'on ait envie d'y revenir souvent par la suite, les morceaux sont presque tous globalement bons, mais aucun n'est au niveau de ce que pouvait proposer le groupe au début des années 2000, et l'on est même assez loin qualitativement parlant.
On regrettera aussi la relative disparition du Death n' Roll au profit d'un Thrash/Death de facture classique qui a tendance à se prendre un peu trop au sérieux alors que c'était justement le fun et la folie rageuse qui rendait les premiers albums addictifs, Death is not Dead est surement un peu trop orienté Death mélodique, ce qui le rend très convenu en renforçant ce petit côté déjà-entendu un peu gênant.
Solide, plutôt direct et efficace, mais malgré tout pas franchement consistant ni intéressant, Death is not Dead est juste un effort honnête d'un groupe de vétérans de la scène suédoise, et pas grand chose de plus.
On regrettera aussi la relative disparition du Death n' Roll au profit d'un Thrash/Death de facture classique qui a tendance à se prendre un peu trop au sérieux alors que c'était justement le fun et la folie rageuse qui rendait les premiers albums addictifs, Death is not Dead est surement un peu trop orienté Death mélodique, ce qui le rend très convenu en renforçant ce petit côté déjà-entendu un peu gênant.
Solide, plutôt direct et efficace, mais malgré tout pas franchement consistant ni intéressant, Death is not Dead est juste un effort honnête d'un groupe de vétérans de la scène suédoise, et pas grand chose de plus.
Pinball is not Dead
Track Listing:
1. Reign
2. Headhunter
3. Iblis Bane
4. Eternal (Paradise Lost cover)
5. Struck by Lightning
6. Speed Kills (Full Moon Ahead)
7. Herd of Swine
8. Horrid Ways
9. Ride to Ruin
10. Meduseld
11. Godeater