Il y a des choses dans ma vie que je ne parviendrais jamais vraiment à expliquer de manière rationnelle, mon attraction pour les nanards horrifiques de série Z, mon dégoût profond du vin et de ses dérivés, et donc, ce qui nous intéresse ici, ma fascination pour Centinex, qui doit surement être l'un des seuls groupes de Death Metal dont j'ai toute la discographie, ce qui doit faire de moi un fan du groupe, pourtant, Centinex, c'est la seconde division du Death Metal européen dans tout sa splendeur.
Centinex est-il véritablement un groupe culte? mouais, bof, pas sûr de ça, Centinex a toujours plus ou moins végété dans l'underground sans jamais vraiment faire d'éclat, livrant quand même quelques albums plutôt moyens, malgré tout, Centinex avait une chose pour lui, la volonté de faire un Death typiquement suédois en y incorporant pas mal d'éléments très audacieux et parfois à la limite du progressif, à la limite seulement hein, Centinex n'a jamais été non plus le groupe le plus novateur du genre, et après un début de carrière très influencé par Grave ou Dismember, le groupe s'est ensuite dirigé vers un Death teinté de MeloDeath et de Thrash qui fonctionnait par intermittence en fonction de leur faculté ou non à y intégrer des choses un peu plus aventureuses.
Partant de là, malgré mon amour pour le groupe, le split en 2006 ne m'avait pas troublé plus que ça, une bonne partie du groupe était parti fonder Demonical, et c'était bien comme ça, fin de l'histoire, ce qui ne m’empêcha pas d'être à la fois excité et perplexe par l'annonce du retour de Centinex en janvier dernier, malheureusement, même si je n'attendais pas de miracle de ce retour, je n'étais surement pas préparé à une telle débâcle, ne tournons pas autour du pot, Redeeming Filth est un ratage dans les grandes largeurs...
Une reformation? vraiment?
Un peu à l'image de sa discographie, le line-up de Centinex a toujours été particulièrement inconstant, avec un seul élément inamovible, le bassiste Martin Schulman, initiateur de ce retour et seul membre fondateur restant, on aurait pu pensé qu'il parvienne à rameuter quelques anciens du groupe, comme par exemple le chanteur Johan Jansson (désormais guitariste chez Entombed A.D.) ou encore le guitariste Jonas Kjellgren, voir mieux encore l'ancien pilier Kenneth Wiklund, mais ce n'est pas le cas, et le seul membre de ce nouveau Line-up de Centinex a avoir déjà connu le groupe est le batteur Kennet Englund (1999-2003), membre éphémère au sein d'un groupe ayant sorti ses meilleurs albums avec une batterie programmée au lieu d'un batteur humain, deux nouveaux venus, le guitariste Sverder Widgren, collègue de Schulman chez Demonical, et le chanteur Alexander Högbom (October Tide, spasmodic...), bref, en guise de reformation, on a donc Schulman et quelques intérimaires de luxe recrutés pour l'occasion, ça commence bien.
Là où l'on sent poindre l'entourloupe, c'est que Schulman avait annoncé dès le départ que ce nouvel album serait un véritable album à l'ancienne, une sorte de retour aux sources, con et naïf comme je suis, j'avais légitimement imaginé un retour aux sonorités à la Grave type Subconscious Lobotomy ou Malleus Maleficarum, ce qui était assez bizarre dans la mesure où c'est déjà globalement ce que Schulman fait au sein de Demonical, et que Centinex revienne à ça était d'emblée un peu redondant, et de la même manière, comme je vous l'expliquait dans la chronique du dernier Bloodbath, en pleine vague Retro-Death, il y a déjà des centaines de groupe sur ce créneau, et ce retour de Centinex apparaissait plutôt comme un moyen de capitaliser sur un nom connu, tout du moins dans l'underground.
Sauf que Redeeming Filth n'est pas un album retour aux sources pour Centinex, Redeeming Filth est une véritable négation de tout ce qu'a été Centinex dans le passé, et l'on tombe de très haut à l'écoute de cet album, car, pire encore, Redeeming Filth n'est même pas un bon disque de Death Old School.
Ah bien sûr, ça va sonner à l'ancienne, mais pas forcément du côté de Centinex, Redeeming Filth est un album de Death primitif, mais dans le mauvais sens du terme, car l'album est certes primitif, mais avant tout rudimentaire et simpliste dans son approche, un album qui donne l'impression d'écouter du Six Feet Under ou du Obituary plus que du Grave ou du Dismember, et à part dans un univers parallèle où le mauvais goût serait la norme, je ne vois absolument pas en quoi cela peut être une bonne idée.
Ce qui était bien chez Centinex, c'était la qualité des leads et leur certaine inventivité, qui permettait de vraiment texturer leur musique, vous savez combien il y a de solo sur Redeeming Filth? ZÉRO! Que dalle, rien, même pas le début d'une lead, à la place, on a un riff par titre torché à l'arrache en cinq minutes chrono, c'est vous dire la pauvreté cataclysmique des titres de l'album, surtout que malheureusement, Alexander Högbom va faire tout son possible pour livrer une partition vocale à la limite du foutage de gueule, un Growl monolithique, sorte d'aboiements groovy à la Chris Barnes, et c'est moche putain, aucune hargne, aucune variation, et que dire de Kennet Englund et de ses plans de batterie minimalistes, ce mec est une brute pourtant, mais ici, il donne dans la rythmique simpliste, et l'on en vient à regretter la boite à rythmes.
Même si cet album n'est pas véritablement du Centinex, on y croit pourtant le temps de trois titres, les premiers, When Bodies are Deformed et Death Glance font dans le bourrin et dans le brise-nuque, y'a pas une lead mais c'est envoyé avec une certaine conviction, et ce Centinex en mode bulldozer est vaguement sympa, à condition d'oublier que c'est du Centinex, faut pas pousser non plus, mais pourquoi pas, ça a au moins le mérite d'être direct, et de la même manière, Moist Purple a beau donner dans le groove bourrin à la Six Feet Under, il bénéficie d'un bon petit passage central bien lourd et poisseux, le problème, c'est que ce ne sera qu'un feu de paille, et très vite, l'album va plonger dans un Death mid-tempo très con et linéaire, des titres comme Stone of choice, Unrestrained ou Without Motives sont des monuments de médiocrité, Centinex n'a jamais été bon dans le mid-tempo, et pourtant, une bonne moitié de l'album est constitué de ce genre de titres, où tout est linéaire, simpliste, quelconque, à la limite de l'impardonnable pour un groupe de ce calibre (toute proportion gardée).
Il y a bien quelques accélérations sympa, sur Bloodraze, le final de Without Motives ou de Rotting Below, qui permettent de rompre la monotonie ambiante, et c'est triste de voir qu'un groupe comme Centinex en soit réduit à ce genre de mécanisme basique dans sa musique, structures convenues à base de mid tempo aboutissant à des passages plus speedés, et bonjour la linéarité avec un très bien nommé Dead, Buried and Forgotten, car avec un morceau aussi nul, on aurait bien aimé que Centinex soit demeuré mort, enterré et oublié, le groupe sombrant définitivement sur un rustique Eye Sockets Empty final qui fleure bon le Death n' Roll et qui sonne comme un filler minable d'un vieux Obituary, difficile de pardonner aux suédois un tel outrage à leur discographie, l'album est court, environ 33 minutes, mais jamais l'on a l'impression d'écouter un album de Centinex, ni même un bon disque de Death à l'ancienne à la suédoise, Redeeming Filth est juste un album de Death Metal basique et médiocre qui transpire la facilité, 33 minutes de pauvreté musicale abyssale que trois bons titres placés au début ne parviendront pas à sauver.
Centinex est-il véritablement un groupe culte? mouais, bof, pas sûr de ça, Centinex a toujours plus ou moins végété dans l'underground sans jamais vraiment faire d'éclat, livrant quand même quelques albums plutôt moyens, malgré tout, Centinex avait une chose pour lui, la volonté de faire un Death typiquement suédois en y incorporant pas mal d'éléments très audacieux et parfois à la limite du progressif, à la limite seulement hein, Centinex n'a jamais été non plus le groupe le plus novateur du genre, et après un début de carrière très influencé par Grave ou Dismember, le groupe s'est ensuite dirigé vers un Death teinté de MeloDeath et de Thrash qui fonctionnait par intermittence en fonction de leur faculté ou non à y intégrer des choses un peu plus aventureuses.
Partant de là, malgré mon amour pour le groupe, le split en 2006 ne m'avait pas troublé plus que ça, une bonne partie du groupe était parti fonder Demonical, et c'était bien comme ça, fin de l'histoire, ce qui ne m’empêcha pas d'être à la fois excité et perplexe par l'annonce du retour de Centinex en janvier dernier, malheureusement, même si je n'attendais pas de miracle de ce retour, je n'étais surement pas préparé à une telle débâcle, ne tournons pas autour du pot, Redeeming Filth est un ratage dans les grandes largeurs...
Une reformation? vraiment?
Un peu à l'image de sa discographie, le line-up de Centinex a toujours été particulièrement inconstant, avec un seul élément inamovible, le bassiste Martin Schulman, initiateur de ce retour et seul membre fondateur restant, on aurait pu pensé qu'il parvienne à rameuter quelques anciens du groupe, comme par exemple le chanteur Johan Jansson (désormais guitariste chez Entombed A.D.) ou encore le guitariste Jonas Kjellgren, voir mieux encore l'ancien pilier Kenneth Wiklund, mais ce n'est pas le cas, et le seul membre de ce nouveau Line-up de Centinex a avoir déjà connu le groupe est le batteur Kennet Englund (1999-2003), membre éphémère au sein d'un groupe ayant sorti ses meilleurs albums avec une batterie programmée au lieu d'un batteur humain, deux nouveaux venus, le guitariste Sverder Widgren, collègue de Schulman chez Demonical, et le chanteur Alexander Högbom (October Tide, spasmodic...), bref, en guise de reformation, on a donc Schulman et quelques intérimaires de luxe recrutés pour l'occasion, ça commence bien.
Là où l'on sent poindre l'entourloupe, c'est que Schulman avait annoncé dès le départ que ce nouvel album serait un véritable album à l'ancienne, une sorte de retour aux sources, con et naïf comme je suis, j'avais légitimement imaginé un retour aux sonorités à la Grave type Subconscious Lobotomy ou Malleus Maleficarum, ce qui était assez bizarre dans la mesure où c'est déjà globalement ce que Schulman fait au sein de Demonical, et que Centinex revienne à ça était d'emblée un peu redondant, et de la même manière, comme je vous l'expliquait dans la chronique du dernier Bloodbath, en pleine vague Retro-Death, il y a déjà des centaines de groupe sur ce créneau, et ce retour de Centinex apparaissait plutôt comme un moyen de capitaliser sur un nom connu, tout du moins dans l'underground.
Sauf que Redeeming Filth n'est pas un album retour aux sources pour Centinex, Redeeming Filth est une véritable négation de tout ce qu'a été Centinex dans le passé, et l'on tombe de très haut à l'écoute de cet album, car, pire encore, Redeeming Filth n'est même pas un bon disque de Death Old School.
Ah bien sûr, ça va sonner à l'ancienne, mais pas forcément du côté de Centinex, Redeeming Filth est un album de Death primitif, mais dans le mauvais sens du terme, car l'album est certes primitif, mais avant tout rudimentaire et simpliste dans son approche, un album qui donne l'impression d'écouter du Six Feet Under ou du Obituary plus que du Grave ou du Dismember, et à part dans un univers parallèle où le mauvais goût serait la norme, je ne vois absolument pas en quoi cela peut être une bonne idée.
Ce qui était bien chez Centinex, c'était la qualité des leads et leur certaine inventivité, qui permettait de vraiment texturer leur musique, vous savez combien il y a de solo sur Redeeming Filth? ZÉRO! Que dalle, rien, même pas le début d'une lead, à la place, on a un riff par titre torché à l'arrache en cinq minutes chrono, c'est vous dire la pauvreté cataclysmique des titres de l'album, surtout que malheureusement, Alexander Högbom va faire tout son possible pour livrer une partition vocale à la limite du foutage de gueule, un Growl monolithique, sorte d'aboiements groovy à la Chris Barnes, et c'est moche putain, aucune hargne, aucune variation, et que dire de Kennet Englund et de ses plans de batterie minimalistes, ce mec est une brute pourtant, mais ici, il donne dans la rythmique simpliste, et l'on en vient à regretter la boite à rythmes.
Même si cet album n'est pas véritablement du Centinex, on y croit pourtant le temps de trois titres, les premiers, When Bodies are Deformed et Death Glance font dans le bourrin et dans le brise-nuque, y'a pas une lead mais c'est envoyé avec une certaine conviction, et ce Centinex en mode bulldozer est vaguement sympa, à condition d'oublier que c'est du Centinex, faut pas pousser non plus, mais pourquoi pas, ça a au moins le mérite d'être direct, et de la même manière, Moist Purple a beau donner dans le groove bourrin à la Six Feet Under, il bénéficie d'un bon petit passage central bien lourd et poisseux, le problème, c'est que ce ne sera qu'un feu de paille, et très vite, l'album va plonger dans un Death mid-tempo très con et linéaire, des titres comme Stone of choice, Unrestrained ou Without Motives sont des monuments de médiocrité, Centinex n'a jamais été bon dans le mid-tempo, et pourtant, une bonne moitié de l'album est constitué de ce genre de titres, où tout est linéaire, simpliste, quelconque, à la limite de l'impardonnable pour un groupe de ce calibre (toute proportion gardée).
Il y a bien quelques accélérations sympa, sur Bloodraze, le final de Without Motives ou de Rotting Below, qui permettent de rompre la monotonie ambiante, et c'est triste de voir qu'un groupe comme Centinex en soit réduit à ce genre de mécanisme basique dans sa musique, structures convenues à base de mid tempo aboutissant à des passages plus speedés, et bonjour la linéarité avec un très bien nommé Dead, Buried and Forgotten, car avec un morceau aussi nul, on aurait bien aimé que Centinex soit demeuré mort, enterré et oublié, le groupe sombrant définitivement sur un rustique Eye Sockets Empty final qui fleure bon le Death n' Roll et qui sonne comme un filler minable d'un vieux Obituary, difficile de pardonner aux suédois un tel outrage à leur discographie, l'album est court, environ 33 minutes, mais jamais l'on a l'impression d'écouter un album de Centinex, ni même un bon disque de Death à l'ancienne à la suédoise, Redeeming Filth est juste un album de Death Metal basique et médiocre qui transpire la facilité, 33 minutes de pauvreté musicale abyssale que trois bons titres placés au début ne parviendront pas à sauver.
Pour son grand retour aux affaires, ce nouvel album de Centinex est aussi réussi que le premier voyage du Titanic, ça démarre bien, tout le monde est content, et d'un seul coup, l'iceberg de la médiocrité vient frapper le navire suédois, qui coule corps et bien pendant que l'orchestre continue de jouer son Death Metal quelconque.
Redeeming Filth est un ratage presque intégral, une négation de tout ce qu'a pu être Centinex par le passé, un Death à l'ancienne, rustique et linéaire, un monument d'ennui monolithique car jamais Centinex ne parviendra à donner du dynamisme à sa musique, une brutalité stérile et plate qui fait de Redeeming Filth un album quelconque digne d'un groupe de Death de seconde zone, et pas d'un groupe au statut vaguement culte, et putain, ça me fait mal d'écrire ça tant j'aime ce groupe, mais Schulman vient de déterrer un cadavre pour lui pisser dessus, passez votre chemin, le spectacle est indigne...
Redeeming Filth est un ratage presque intégral, une négation de tout ce qu'a pu être Centinex par le passé, un Death à l'ancienne, rustique et linéaire, un monument d'ennui monolithique car jamais Centinex ne parviendra à donner du dynamisme à sa musique, une brutalité stérile et plate qui fait de Redeeming Filth un album quelconque digne d'un groupe de Death de seconde zone, et pas d'un groupe au statut vaguement culte, et putain, ça me fait mal d'écrire ça tant j'aime ce groupe, mais Schulman vient de déterrer un cadavre pour lui pisser dessus, passez votre chemin, le spectacle est indigne...
Daube légendaire