Le retour de la légende!!!!
Putain de légende ouais, le top du top de la crème de la fine fleur du Death Metal français, et même du Metal tout court, avec une imposante discographie remplie d'albums géniaux! Fragments! ah non, c'était de la daube, Planet Pandemonium!!!! oups, encore raté, la pire daube du groupe, l'album du retour au premier plan en 2011 alors! Frozen Moments Between Life and Death!! raté, pétard mouillé, c'était chiant et sans aucune saveur, et même quand on jette un regard plus loin encore dans le passé, Sensorial Treatment et Disincarnate n'étaient pas franchement géniaux, on pourrait encore parlé du cultissime split Licensed to Thrash avec Agressor, mais tout ce qui est culte n'a pas besoin d'être forcement bon pour atteindre ce statut.
En fait, le seul disque de Loudblast qui mette vraiment tout le monde d'accord, c'est Sublime Dementia, là, pour le coup, on peut vraiment parler de très grand disque, un disque tellement grand qu'il a permis au groupe de vivre dessus depuis vingt ans, et le nom de Loudblast s'associe désormais à la nostalgie du géant qu'il a été le temps d'un disque en 1993, c'est un peu juste pour faire du groupe nordiste une légende, mais c'est le cas, tout du moins en France, on a les légendes qu'on mérite, quitte à se contenter de peu...
Il faut dire aussi que Loudblast a quand même eu un mérite dans sa carrière post-Sublime Dementia, non, pas leur split, mais leur volonté de ne jamais sortir le même album par la suite, en évoluant et en modifiant la teneur de leur musique au gré des albums, en continuant d'avancer malgré tout, c'est tout à l'honneur, avec un problème de taille cependant, car même en tentant de nouvelles expériences à chaque album, Loudblast s'est tout le temps vautré, sans exception, avec une incroyable abnégation dans leurs essais infructueux, mais j'imagine que c'est là le privilège du groupe "culte", on lui pardonne n'importe quelle infamie sonore du moment qu'il se contente de continuer à exister dans les cœurs de fans nostalgiques de toute façon acquis depuis longtemps à la cause, et peut importe la qualité du produit, surtout que le groupe est pote avec tout le monde dans le milieu consanguin des médias français, et les potes, ça fait toujours de bonnes critiques, d'autant plus désormais que Stephane Buriez a son émission de télé sur L'Enôrme TV, on ne va quand même pas se fâcher avec la légende... (J'ai pas la télé, j'ai jamais vu son émission, c'est bien?)
Bref, en 2011, Frozen Moments Between Life and Death marquait véritablement le retour de Loudblast en tant que "vrai" groupe, pas celui qui sort des albums studios foireux avant de disparaître pendant cinq, mais celui qui tourne et qui bat le fer tant qu'il est chaud, avec même un line-up stable depuis 2008, qui tourne beaucoup même, car pour avoir le "privilège" de vivre dans le nord de la France, je ne compte plus les fois où je me suis tapé Loudblast en concert (dernièrement, vendredi dernier...), ils ont dû visiter toutes les salles de la région depuis cinq ans, et dès qu'il y a un petit fest dans le coin, immanquablement, ils sont là, le problème est que leurs prestations scéniques sont plus en moins en adéquation avec leur album paru en 2011... c'est chiant, Loudblast propose typiquement ce genre de prestation où tu peux aller te prendre une bière, sortir fumer une clope, et quand tu reviens, rien n'a bougé, t'as rien manqué et t'as toujours l'impression qu'ils jouent le même titre.
Mais revenons à l'album, vous êtes là pour ça après tout, Loudblast va-t-il encore se ramasser avec Burial Ground? Un peu, mais moins que prévu, il est même presque bon par certains aspects, ce n'est pas l'album miraculeux de la résurrection artistique du combo nordiste, ce n'est pas un coup de génie non plus, disons que le groupe a encore essayé autre chose, mais que cette fois-ci, il s'est un peu moins vautré que d'habitude.
Bon, quand je dis que le groupe essaie autre chose, c'est un peu faux, simplement Loudblast a encore poussé davantage le côté sombre de son album précédent au titre trop long, à tel point que l'on est même plus vraiment dans le Death/Thrash originel, loin de là, Loudblast se lance dans les ambiances ténébreuses et offre une véritable dimension atmosphérique à son Burial Ground, un Death Metal mid tempo qui tire de plus en plus sur le Black, ce qui est plutôt une bonne idée, car certaines ambiances vont permettre de dissimuler le fait que la machine tourne salement à vide, c'est un peu ça Burial Ground, un disque de malins, de vieux briscards suffisamment habiles pour donner une profondeur factice à des titres souvent trop longs et pas franchement intéressants, et on ne va pas se mentir, ça fait illusion un certain temps, des malins je vous dis..
D'ailleurs Buriez a eu une bonne idée, celle de confier les clefs du camions à Alex Lenormand, ce dernier ayant composé une bonne partie du bouzin, ce qui a surement du contribuer à l'orientation blackisée de Burial Ground.
Une chose qui ne va pas trop changer, histoire de bien prouver qu'on est bel et bien dans un album de Loudblast, Burial Ground va débuter avec l'un des pires titres de la galette, après tout, c'est Loudblast là, alors il fallait bien que A Bloody Oath soit une bouse bien reloue qui ne va absolument nulle part, mon dieu que c'est plat et qu'on s'emmerde, bien sûr, c'est lent, mid tempo, heavy, le chant est monolithique au possible, sans variations, et le titre, bien que marqué par quelques accélérations, une première plus black et une seconde un peu plus Thrash mais en mode thrash de feignasse avec son passage pour headbanguer en concert, vont complètement louper leur cible, c'est un peu dommage tout ça, car le groupe tente de varier son propos avec une structure qui évolue sans cesse, pas de bol, c'est souvent fort peu cohérent et l'assemblage ne tient pas vraiment la route, seul point positif, l'on sent poindre le parti-pris atmosphérique de l'album, c'est léger pour le moment, et ce sera développé davantage par la suite, mais pas sur le second titre Darkness Will Abide, Stéphane Buriez se prend pour Peter de Vader et c'est tout le groupe qui patauge dans un Death à mi-chemin entre le Vader du pauvre et du Behemoth poussif, on est en plein dans le Loudblast ultra heavy qui nous assomme d'ennui avec son Death de tâcheron, ça commence bien ce nouvel album, non?
Et on continue sur le même ton avec Ascending Straight in Circles, premier véritable titre orienté atmosphérique, et plutôt un aveu d'impuissance du groupe a donner une véritable ampleur à sa musique, tu attends du grandiose, une plongée dans les ténèbres, c'est raté, mais tu comprends, c'est atmosphérique quoi, y'a une minute d'intro mystérieuse, ouais, curieuse conception de la chose, car la suite sera bien paresseuse et prévisible, la batterie tabasse dans le vide avec une abnégation peu commune, et même si le décalage entre la batterie qui joue vite et la lourdeur des riffs pourraient être une orientation intéressante, la sauce ne prend pas, heureusement que tout cela va un peu décoller dans la seconde moitié, où le groupe donne dans le Death plus gras et bourrin, c'est à peu près tout ce dont le groupe est capable, sortir les muscles au bon moment, avec un excellent sens du timing, après tout, on parle de vieux briscards là, et globalement, les titres, souvent ennuyeux, ont tendance à être quelque peu sauvé par une bonne accélération ou une bonne idée, Soothing Torments faisant partie des titres plutôt bons de l'album, avec un certain sens du groove qui déploie une réelle intensité, c'est bien construit, allant directement à l'essentiel, avec pas mal de changements de rythmes qui font mouche, c'est d'ailleurs à partir de là que l'album va maintenir une certaine constance dans la qualité, enfin, à condition d'aimer le Death bien lourd et pas trop rapide.
Plus qu'un album porté sur l'atmosphère, puisque c'est comme ça qu'il nous est vendu, Burial Ground est en fait presque un album de Death mélodique bourrin, le Thrash originel s'étant fait la malle, remplacé par des passages blackisés et/ou plus heavy, lourd, et ambiancés, et ce sont ces changements de rythmes qui font que Burial Ground est moins chiant et lassant que son prédécesseur, surement pas sur Abstract God, avec son Death qui en fait des caisses sans apporter aucun dynamisme sur la table, mais plus sur un The Void plutôt bien construit, proposant une réelle tension et une ambiance oppressante, et qui va serpenter de manière très heavy, afin d'amener une bonne petite accélération et un long passage mélodique avec des leads bien sympathiques, From Dried Bones, assez court, apporte lui une petite touche de Black à l'ensemble, avec une progression assez efficace et un chant profond qui colle véritablement à l'exercice, mais il faudra surtout attendre le dernier titre pour que Loudblast se sorte vraiment les doigts pour nous proposer un long titre qui allie intensité et dynamisme, The Path est une sacré torgnole dans la face, l'ambiance y est poisseuse, la tension palpable, le chant y est très varié, les atmosphères y sont présentes, rendant le groupe très menaçant, sans pour autant sacrifier à la violence et la puissance, c'est peut-être le seul titre où le groupe a tout bon, en réussissant une véritable synthèse des huit titres précédents.
Burial Ground fonctionne sur des dynamiques un peu bancales, où l'on passe d'un état à un autre sans liant, entre banalités et délicieuses hausses de tension, l'album est un peu foutraque, on a de très très bon moments, par intermittence, qui surgissent toujours avec le bon timing, le titre s'enlise dans un faux rythme où l'on s'emmerde un peu, et d'un seul coup, ça décolle, te balance une baffe dans la gueule, avant que le soufflet ne retombe et que le groupe n'en revienne à patauger dans le mid tempo, ils nous font le coup sur quasiment la totalité des morceaux, ce qui nous donne un Burial Ground très inconstant, et qui laisse un goût amer sur ce qu'aurait dû être l'album...
Burial Ground n'est pas vraiment le coup de maître de la "légende" Loudblast, disons qu'il est dans le moyen/bon plutôt que dans l'excellence, et malgré cela, sans conteste, nous avons affaire au meilleur album de Loudblast depuis 21 ans, ce qui n'est déjà pas rien.
C'est un peu Frozen Moments Between Life and Death en plus dynamique, et donc en un peu moins chiant, où c'est bien le Death qui est à l'honneur, avec un soupçon de Black par dessus, le problème, c'est que la sauce a réellement du mal à prendre et la constance n'est franchement pas la qualité première de l'album, Burial Ground brille par intermittence, avec de nombreux pics au milieu d'un océan de mid tempo redoutable de banalité (et non, on ne peut pas vraiment parler de Doom ici), avec une production tout simplement gigantesque et surpuissante qui ne fait passer aucune émotion particulière, l'album est presque trop propre sur lui pour que cela fonctionne, et les ambiances ténébreuses voulues par le groupe apparaissent vite assez factices, on aurait aimé plus de hargne, plus de croustillant, un son plus viscéral, on a ici un Burial Ground plutôt lisse qui ne va jamais au fond des choses, manquant d'ampleur et profondeur, cela fait un peu on a pas grand chose à dire mais on va faire un boucan pas possible pour le dire.
Malgré tout, Burial Ground est un bon petit disque de la part de Loudblast, meilleur que le précédent, tout en étant dans sa continuité, les nordistes proposent un album qui a au moins le mérite d'être varié, bien sûr, ça ne touche pas toujours la cible, cela passe même parfois largement à côté, mais Loudblast a eu le mérite d'essayer, cette fois-ci sans trop se louper, c'est déjà ça...
Je me demande quand même si Listenable osera le sticker Vu à la télé pour attirer le client...
Putain de légende ouais, le top du top de la crème de la fine fleur du Death Metal français, et même du Metal tout court, avec une imposante discographie remplie d'albums géniaux! Fragments! ah non, c'était de la daube, Planet Pandemonium!!!! oups, encore raté, la pire daube du groupe, l'album du retour au premier plan en 2011 alors! Frozen Moments Between Life and Death!! raté, pétard mouillé, c'était chiant et sans aucune saveur, et même quand on jette un regard plus loin encore dans le passé, Sensorial Treatment et Disincarnate n'étaient pas franchement géniaux, on pourrait encore parlé du cultissime split Licensed to Thrash avec Agressor, mais tout ce qui est culte n'a pas besoin d'être forcement bon pour atteindre ce statut.
En fait, le seul disque de Loudblast qui mette vraiment tout le monde d'accord, c'est Sublime Dementia, là, pour le coup, on peut vraiment parler de très grand disque, un disque tellement grand qu'il a permis au groupe de vivre dessus depuis vingt ans, et le nom de Loudblast s'associe désormais à la nostalgie du géant qu'il a été le temps d'un disque en 1993, c'est un peu juste pour faire du groupe nordiste une légende, mais c'est le cas, tout du moins en France, on a les légendes qu'on mérite, quitte à se contenter de peu...
Il faut dire aussi que Loudblast a quand même eu un mérite dans sa carrière post-Sublime Dementia, non, pas leur split, mais leur volonté de ne jamais sortir le même album par la suite, en évoluant et en modifiant la teneur de leur musique au gré des albums, en continuant d'avancer malgré tout, c'est tout à l'honneur, avec un problème de taille cependant, car même en tentant de nouvelles expériences à chaque album, Loudblast s'est tout le temps vautré, sans exception, avec une incroyable abnégation dans leurs essais infructueux, mais j'imagine que c'est là le privilège du groupe "culte", on lui pardonne n'importe quelle infamie sonore du moment qu'il se contente de continuer à exister dans les cœurs de fans nostalgiques de toute façon acquis depuis longtemps à la cause, et peut importe la qualité du produit, surtout que le groupe est pote avec tout le monde dans le milieu consanguin des médias français, et les potes, ça fait toujours de bonnes critiques, d'autant plus désormais que Stephane Buriez a son émission de télé sur L'Enôrme TV, on ne va quand même pas se fâcher avec la légende... (J'ai pas la télé, j'ai jamais vu son émission, c'est bien?)
Bref, en 2011, Frozen Moments Between Life and Death marquait véritablement le retour de Loudblast en tant que "vrai" groupe, pas celui qui sort des albums studios foireux avant de disparaître pendant cinq, mais celui qui tourne et qui bat le fer tant qu'il est chaud, avec même un line-up stable depuis 2008, qui tourne beaucoup même, car pour avoir le "privilège" de vivre dans le nord de la France, je ne compte plus les fois où je me suis tapé Loudblast en concert (dernièrement, vendredi dernier...), ils ont dû visiter toutes les salles de la région depuis cinq ans, et dès qu'il y a un petit fest dans le coin, immanquablement, ils sont là, le problème est que leurs prestations scéniques sont plus en moins en adéquation avec leur album paru en 2011... c'est chiant, Loudblast propose typiquement ce genre de prestation où tu peux aller te prendre une bière, sortir fumer une clope, et quand tu reviens, rien n'a bougé, t'as rien manqué et t'as toujours l'impression qu'ils jouent le même titre.
Mais revenons à l'album, vous êtes là pour ça après tout, Loudblast va-t-il encore se ramasser avec Burial Ground? Un peu, mais moins que prévu, il est même presque bon par certains aspects, ce n'est pas l'album miraculeux de la résurrection artistique du combo nordiste, ce n'est pas un coup de génie non plus, disons que le groupe a encore essayé autre chose, mais que cette fois-ci, il s'est un peu moins vautré que d'habitude.
Bon, quand je dis que le groupe essaie autre chose, c'est un peu faux, simplement Loudblast a encore poussé davantage le côté sombre de son album précédent au titre trop long, à tel point que l'on est même plus vraiment dans le Death/Thrash originel, loin de là, Loudblast se lance dans les ambiances ténébreuses et offre une véritable dimension atmosphérique à son Burial Ground, un Death Metal mid tempo qui tire de plus en plus sur le Black, ce qui est plutôt une bonne idée, car certaines ambiances vont permettre de dissimuler le fait que la machine tourne salement à vide, c'est un peu ça Burial Ground, un disque de malins, de vieux briscards suffisamment habiles pour donner une profondeur factice à des titres souvent trop longs et pas franchement intéressants, et on ne va pas se mentir, ça fait illusion un certain temps, des malins je vous dis..
D'ailleurs Buriez a eu une bonne idée, celle de confier les clefs du camions à Alex Lenormand, ce dernier ayant composé une bonne partie du bouzin, ce qui a surement du contribuer à l'orientation blackisée de Burial Ground.
Une chose qui ne va pas trop changer, histoire de bien prouver qu'on est bel et bien dans un album de Loudblast, Burial Ground va débuter avec l'un des pires titres de la galette, après tout, c'est Loudblast là, alors il fallait bien que A Bloody Oath soit une bouse bien reloue qui ne va absolument nulle part, mon dieu que c'est plat et qu'on s'emmerde, bien sûr, c'est lent, mid tempo, heavy, le chant est monolithique au possible, sans variations, et le titre, bien que marqué par quelques accélérations, une première plus black et une seconde un peu plus Thrash mais en mode thrash de feignasse avec son passage pour headbanguer en concert, vont complètement louper leur cible, c'est un peu dommage tout ça, car le groupe tente de varier son propos avec une structure qui évolue sans cesse, pas de bol, c'est souvent fort peu cohérent et l'assemblage ne tient pas vraiment la route, seul point positif, l'on sent poindre le parti-pris atmosphérique de l'album, c'est léger pour le moment, et ce sera développé davantage par la suite, mais pas sur le second titre Darkness Will Abide, Stéphane Buriez se prend pour Peter de Vader et c'est tout le groupe qui patauge dans un Death à mi-chemin entre le Vader du pauvre et du Behemoth poussif, on est en plein dans le Loudblast ultra heavy qui nous assomme d'ennui avec son Death de tâcheron, ça commence bien ce nouvel album, non?
Et on continue sur le même ton avec Ascending Straight in Circles, premier véritable titre orienté atmosphérique, et plutôt un aveu d'impuissance du groupe a donner une véritable ampleur à sa musique, tu attends du grandiose, une plongée dans les ténèbres, c'est raté, mais tu comprends, c'est atmosphérique quoi, y'a une minute d'intro mystérieuse, ouais, curieuse conception de la chose, car la suite sera bien paresseuse et prévisible, la batterie tabasse dans le vide avec une abnégation peu commune, et même si le décalage entre la batterie qui joue vite et la lourdeur des riffs pourraient être une orientation intéressante, la sauce ne prend pas, heureusement que tout cela va un peu décoller dans la seconde moitié, où le groupe donne dans le Death plus gras et bourrin, c'est à peu près tout ce dont le groupe est capable, sortir les muscles au bon moment, avec un excellent sens du timing, après tout, on parle de vieux briscards là, et globalement, les titres, souvent ennuyeux, ont tendance à être quelque peu sauvé par une bonne accélération ou une bonne idée, Soothing Torments faisant partie des titres plutôt bons de l'album, avec un certain sens du groove qui déploie une réelle intensité, c'est bien construit, allant directement à l'essentiel, avec pas mal de changements de rythmes qui font mouche, c'est d'ailleurs à partir de là que l'album va maintenir une certaine constance dans la qualité, enfin, à condition d'aimer le Death bien lourd et pas trop rapide.
Plus qu'un album porté sur l'atmosphère, puisque c'est comme ça qu'il nous est vendu, Burial Ground est en fait presque un album de Death mélodique bourrin, le Thrash originel s'étant fait la malle, remplacé par des passages blackisés et/ou plus heavy, lourd, et ambiancés, et ce sont ces changements de rythmes qui font que Burial Ground est moins chiant et lassant que son prédécesseur, surement pas sur Abstract God, avec son Death qui en fait des caisses sans apporter aucun dynamisme sur la table, mais plus sur un The Void plutôt bien construit, proposant une réelle tension et une ambiance oppressante, et qui va serpenter de manière très heavy, afin d'amener une bonne petite accélération et un long passage mélodique avec des leads bien sympathiques, From Dried Bones, assez court, apporte lui une petite touche de Black à l'ensemble, avec une progression assez efficace et un chant profond qui colle véritablement à l'exercice, mais il faudra surtout attendre le dernier titre pour que Loudblast se sorte vraiment les doigts pour nous proposer un long titre qui allie intensité et dynamisme, The Path est une sacré torgnole dans la face, l'ambiance y est poisseuse, la tension palpable, le chant y est très varié, les atmosphères y sont présentes, rendant le groupe très menaçant, sans pour autant sacrifier à la violence et la puissance, c'est peut-être le seul titre où le groupe a tout bon, en réussissant une véritable synthèse des huit titres précédents.
Burial Ground fonctionne sur des dynamiques un peu bancales, où l'on passe d'un état à un autre sans liant, entre banalités et délicieuses hausses de tension, l'album est un peu foutraque, on a de très très bon moments, par intermittence, qui surgissent toujours avec le bon timing, le titre s'enlise dans un faux rythme où l'on s'emmerde un peu, et d'un seul coup, ça décolle, te balance une baffe dans la gueule, avant que le soufflet ne retombe et que le groupe n'en revienne à patauger dans le mid tempo, ils nous font le coup sur quasiment la totalité des morceaux, ce qui nous donne un Burial Ground très inconstant, et qui laisse un goût amer sur ce qu'aurait dû être l'album...
Burial Ground n'est pas vraiment le coup de maître de la "légende" Loudblast, disons qu'il est dans le moyen/bon plutôt que dans l'excellence, et malgré cela, sans conteste, nous avons affaire au meilleur album de Loudblast depuis 21 ans, ce qui n'est déjà pas rien.
C'est un peu Frozen Moments Between Life and Death en plus dynamique, et donc en un peu moins chiant, où c'est bien le Death qui est à l'honneur, avec un soupçon de Black par dessus, le problème, c'est que la sauce a réellement du mal à prendre et la constance n'est franchement pas la qualité première de l'album, Burial Ground brille par intermittence, avec de nombreux pics au milieu d'un océan de mid tempo redoutable de banalité (et non, on ne peut pas vraiment parler de Doom ici), avec une production tout simplement gigantesque et surpuissante qui ne fait passer aucune émotion particulière, l'album est presque trop propre sur lui pour que cela fonctionne, et les ambiances ténébreuses voulues par le groupe apparaissent vite assez factices, on aurait aimé plus de hargne, plus de croustillant, un son plus viscéral, on a ici un Burial Ground plutôt lisse qui ne va jamais au fond des choses, manquant d'ampleur et profondeur, cela fait un peu on a pas grand chose à dire mais on va faire un boucan pas possible pour le dire.
Malgré tout, Burial Ground est un bon petit disque de la part de Loudblast, meilleur que le précédent, tout en étant dans sa continuité, les nordistes proposent un album qui a au moins le mérite d'être varié, bien sûr, ça ne touche pas toujours la cible, cela passe même parfois largement à côté, mais Loudblast a eu le mérite d'essayer, cette fois-ci sans trop se louper, c'est déjà ça...
Je me demande quand même si Listenable osera le sticker Vu à la télé pour attirer le client...
Track Listing:
1. A Bloody Oath
2. Darkness Will Abide
3. Ascending Straight in Circles
4. Soothing Torments
5. From Dried Bones
6. I Reach the Sun
7. Abstract God
8. The Void
9. The Path