Avec une carrière de plus de quinze ans et cinq albums studio, Insomnium a lentement mais surement changé de statut, passant de jeunes espoir de la scène Death mélodique finlandaise à désormais vétérans du genre, avec désormais des albums attendus au tournant par des fans toujours plus nombreux.
Après un One for Sorrow un peu poussif à mi-chemin entre tradition et volonté d'emmener sa musique vers une autre direction, ce sixième album, Shadows of the Dying Sun, suscitait une attente particulière, allaient-ils revenir à un MeloDeath plus frontal, continuer dans une direction de plus en plus mélodique et atmosphérique, ou tout simplement faire autre? la réponse ne sera pas ici, vous pouvez oublié, Insomnium a décidé de botter en touche et de reporter les grandes décisions quant à son avenir à plus tard, ce qui n'est jamais réellement une bonne idée, même si tout cela apparaît fort logique.
Logique, car après cinq albums, les finlandais ont choisi de proposer un album en forme de condensé de leur carrière, sans réelles nouveautés, et donc de se fourvoyer un peu dans un immobilisme forcé, bien sûr, comme l'on parle désormais de vétérans, le talent est toujours là, et c'est justement avec ce savoir-faire que le groupe va parvenir à conserver malgré tout une certaine constance dans la qualité, ce n'est pas encore aujourd'hui que le combo finnois sortira un mauvais disque, mais pour ce qui est de sortir un véritable grand disque, c'est une autre histoire, et Shadows of the Dying Sun n'est pas vraiment de cette trempe...
Le renouveau du groupe? oubliez ça tout de suite, c'est même plutôt le contraire, Insomnium évolue ici dans sa zone de confort, et pas grand chose d'autre, Shadows of the Dying Sun s'inscrit dans la continuité des deux albums précédents, avec un groupe qui a tendance à privilégier les atmosphères gothiques au détriment de son MeloDeath, une continuité dans l'évolution du groupe, et dans le changement de paradigme qui s'est opéré en profondeur dans le groupe depuis Across the Dark, là où à ses débuts, globalement les trois premiers disques, Insomnium œuvrait dans un MeloDeath ténébreux aux influences Doom et gothiques, avec éclat et panache, en proposant un redoutable sentiment de clair-obscur, c'est plutôt l'inverse désormais, et Insomnium a sacrifié l'impact de sa musique, avec un Melodeath qui se retrouve même souvent relégué au second plan, bien sûr, il explose parfois à la face de l'auditeur lors de montées en intensité rageuses, habilement disséminées au cours des albums, mais on a le sentiment que le groupe ne se base désormais plus vraiment sur le Death pour bâtir sa musique.
La recette, on la connait pourtant, l'ombre de Dark Tranquillity et d'Amorphis plane depuis le début sur le groupe, et Insomnium a eu la bonne idée de mélangé la violence froide du Death mélodique à la suédoise et les aspirations plus atmosphériques et presque naturalistes des leurs collègues finlandais, Shadows of the Dying Sun utilise globalement les même éléments, certes, avec un penchant plus assumé pour les ambiances, mais sans pour autant parler de véritable révolution, le chant clair de Ville Friman est beaucoup plus présent, occupant presque autant d'espèce que le growl agressif de Niilo Sevänen, ce dernier ayant ajouté quelques petits trucs en plus, du spoken words et des passages murmurés à petite dose, une alternance classique entre le chant clair et le growl que l'on retrouve partout dans le MeloDeath, mais qui a au moins le mérite de fonctionner ici en symbiose, sans que le chant clair ne soit utiliser uniquement comme gimmick, pourtant, il y a eu un changement de taille dans les rangs des finlandais, puisque le guitariste Ville Vänni s'est fait la malle, il faut dire qu'une carrière de musicien à plein temps était peu compatible avec son travail de tout les jours, le monsieur étant chirurgien, son remplacement n'est pas un inconnu, puisque c'est Markus Vanhala qui rejoint le navire, membre fondateur d'un autre nom bien connu des amateurs de Death mélodique, Omnium Gatherum.
On aurait pu penser que l'arrivée du guitariste d'Omnium Gatherum aurait poussé le groupe à revenir à quelques fondamentaux, ce n'est pas vraiment le cas, mais son incorporation est sans doute responsable du léger parti-pris progressif de Shadows of the Dying Sun, je dis bien léger, car Insomnium conserve sa personnalité et son savoir-faire, et Vanhala s'intègre très bien dans l'équipe, apportant également un riffing un poil plus agressif.
Ici, l'objectif d'Insomnium est de faire plaisir à tout le monde, en proposant simplement ce qu'il sait faire, et la démarche va vite s'avérer très frustrante pour l'auditeur, car le groupe donne souvent l'impression de se contenter de ça, sans aller plus loin, et pire encore, sans réelle envie d'en découdre, car Shadows of the Dying Sun manque de mordant et de panache, bien sûr, l'album explore le penchant atmosphérique des finlandais, c'était déjà le cas avec One For Sorrow, mais la sauce ne va jamais véritablement prendre, et à part quelques exceptions, à défaut de grandeur et d'épique, on va naviguer sur un flot tranquille, pépère, sans trop de remous, et le voyage va s'avérer bien trop confortable, c'est incroyablement beau, très classe, mais surement un peu trop safe pour être véritablement intéressant.
Depuis Above the Weeping World, à chaque album on y a droit, et The Primeval Dark, titre d'ouverture de l'album, fonctionne sur le même modèle que ses prédécesseurs, un titre qui démarre par une longue intro chargée d’atmosphère, et qui va progressivement monter en puissance pour une suite mélodique et heavy, c'est le titre d'ouverture bâtard habituel d'Insomnium, une sorte d'intro améliorée, sans être véritablement un titre complet, qui sert à mettre dans l'ambiance et à rassurer l'auditeur qu'on est bien sur un disque du groupe, du classique donc, mais fort heureusement, la suite sera bien meilleure.
While we Sleep est le gros single de l'album, et, on ne va pas se mentir, est un authentique win de la part des finlandais, la composition est pourtant très classique, mais le groupe est tellement talentueux et dispose d'un tel savoir-faire que ça fonctionne à chaque fois, on y retrouve la dualité entre le growl et le chant clair, avec un refrain particulièrement touchant, et le morceau allie une certaine violence typée Melodeath à des ambiances plus Doom et gothiques, notamment un délicat passage acoustique, qui d'ailleurs sonne pas mal comme du amorphis, efficace, catchy, avec un solo final qui surgit afin d'apporter une réelle touche heavy et émotionnelle, c'est l'alliage parfait de Death mélodique et d'atmosphères classieuses et grandioses, presque imparable.
Du coup, la suite sera un peu plus fade, Revelation débute de manière très MeloDeath, précédant l'arrivée d'un passage calme avec spoken words, ensuite, ce sera l'alternance classique entre le Death qui envoie et les passages calmes, ce qui nous donne juste un bon petit titre sans trop d'envergures, mais avec des ambiances toujours aussi travaillées, ce n'est pas la seule fois où les finlandais vont s'enfermer dans ce genre de structures stéréotypées, Collapsing Words joue sur le même modèle, sans chant clair, même si l'inclinaison aérienne et atmosphérique conserve un certain côté Heavy pas désagréable, The river, long titre de plus de huit minutes, va s'avérer un poil meilleur, avec un groupe qui va vraiment prendre son temps pour allier une certaine hargne à la délicatesse de passages mélodiques tirant sur le gothique, notamment un passage acoustique au chant clair particulièrement aérien.
En dehors de jouer sur cette alternance classique au sein des titres, le groupe va proposer d'autres choses, pour des résultats à géométrie variable, prenez Lose to Night, on ne peut pas vraiment parler de Death, on se croirait dans un pur filler de fin d'album d'Amorphis, du gothique pas très bon empruntant quelques mélodies à Paradise Lost, le morceau est ennuyeux et ne décolle jamais, le chant clair sur le refrain n'est pas des plus inspirés, le piano sur la fin est quand même un sacré cliché, c'est plutôt raté, et même quand le groupe hausse le ton et sort les muscles, ce n'est pas toujours une réussite, Ephemeral, titre déjà sorti sur l'EP du même nom l'année dernière, sonne comme un Dark Tranquillity direct, à la violence un peu trop forcée, on est totalement dans du Death mélodique tout ce qu'il a de plus banal, mais à contrario, Black Heart Rebellion va être une redoutable tuerie, le riffing est très agressif, un peu à la Omnium Gatherum, et c'est surtout la tonalité black des riffs qui va lui donner une réelle intensité, surtout que le petit passage atmo/Acoustique arrive au bon moment et s'intègre très bien à la composition en l'aérant au maximum.
Vers la fin de l'album, Insomnium va virer presque complètement atmosphérique et gothique, The Promethean Song est longue, bien trop longue, ok, c'est classe, les murmures sont mystérieux, les ambiances sont très belles, c'est mignon, joli, on se croirait même chez Anathema (le récent) vers quatre minutes, débordant de claviers et d'acoustique, mais on attend constamment que le groupe embraye vers quelque chose d'épique, mais ça ne vient jamais, on a juste droit à des interventions de growls pour mettre un peu de tension, ce qui est bien trop léger, et cette longueur excessive ainsi que ce manque de punch, il se retrouvera sur l'ultime titre éponyme, qui donne le sentiment de tourner assez vite en rond, encore une fois dans un registre jouant davantage sur les atmosphères, et avec ses deux derniers titres, on est quand même à treize minutes où l'on s'ennuie pas mal, et ce final renforce encore un peu plus ce sentiment amer de déception qui imprègne l'album, car une fois de plus, le groupe déploie un potentiel énorme, mais sans jamais véritablement aller au bout de sa démarche, en se contentant de ça, vous allez me dire que c'est déjà pas mal, mais je trouve cela insuffisant et parfois bien léger...
Si vous avez de l'argent à investir, Shadows of the Dying Sun fait figure de placement sans risque de bon père de famille, Insomnium est dans sa zone de confort, tranquillement, sans trop chercher à faire autre chose, en tentant de satisfaire le plus large public possible, seulement voilà, on s'emmerde un peu avec ce nouvel Insomnium, qui s'avère souvent frustrant à écouter, et qui me laisse quelque peu sur ma faim.
Cela dit, Shadows of the Dying Sun reste un bon petit disque, rien n'est véritablement mauvais, et le fait qu'il soit assez diversifié fait que vous trouverez forcement quelques titres qui vont vous plaire, mais peut-on vraiment se satisfaire de ce genre d'album de la part d'Insomnium?
C'est bien le soucis de ce genre d'album qui regarde en arrière plutôt que vers l'avenir, ça se répète souvent et ça n'avance pas d'un pouce, et sans être un échec, Shadows of the Dying Sun se contente de recycler de vieilles idées du groupe, et même si la classe naturelle d'Insomnium le maintient au dessus de la mêlée, cela ne résout en rien la question de la direction à prendre à l'avenir, va falloir arrêter de stagner et prendre de vrais risques, messieurs...
Après un One for Sorrow un peu poussif à mi-chemin entre tradition et volonté d'emmener sa musique vers une autre direction, ce sixième album, Shadows of the Dying Sun, suscitait une attente particulière, allaient-ils revenir à un MeloDeath plus frontal, continuer dans une direction de plus en plus mélodique et atmosphérique, ou tout simplement faire autre? la réponse ne sera pas ici, vous pouvez oublié, Insomnium a décidé de botter en touche et de reporter les grandes décisions quant à son avenir à plus tard, ce qui n'est jamais réellement une bonne idée, même si tout cela apparaît fort logique.
Logique, car après cinq albums, les finlandais ont choisi de proposer un album en forme de condensé de leur carrière, sans réelles nouveautés, et donc de se fourvoyer un peu dans un immobilisme forcé, bien sûr, comme l'on parle désormais de vétérans, le talent est toujours là, et c'est justement avec ce savoir-faire que le groupe va parvenir à conserver malgré tout une certaine constance dans la qualité, ce n'est pas encore aujourd'hui que le combo finnois sortira un mauvais disque, mais pour ce qui est de sortir un véritable grand disque, c'est une autre histoire, et Shadows of the Dying Sun n'est pas vraiment de cette trempe...
Le renouveau du groupe? oubliez ça tout de suite, c'est même plutôt le contraire, Insomnium évolue ici dans sa zone de confort, et pas grand chose d'autre, Shadows of the Dying Sun s'inscrit dans la continuité des deux albums précédents, avec un groupe qui a tendance à privilégier les atmosphères gothiques au détriment de son MeloDeath, une continuité dans l'évolution du groupe, et dans le changement de paradigme qui s'est opéré en profondeur dans le groupe depuis Across the Dark, là où à ses débuts, globalement les trois premiers disques, Insomnium œuvrait dans un MeloDeath ténébreux aux influences Doom et gothiques, avec éclat et panache, en proposant un redoutable sentiment de clair-obscur, c'est plutôt l'inverse désormais, et Insomnium a sacrifié l'impact de sa musique, avec un Melodeath qui se retrouve même souvent relégué au second plan, bien sûr, il explose parfois à la face de l'auditeur lors de montées en intensité rageuses, habilement disséminées au cours des albums, mais on a le sentiment que le groupe ne se base désormais plus vraiment sur le Death pour bâtir sa musique.
La recette, on la connait pourtant, l'ombre de Dark Tranquillity et d'Amorphis plane depuis le début sur le groupe, et Insomnium a eu la bonne idée de mélangé la violence froide du Death mélodique à la suédoise et les aspirations plus atmosphériques et presque naturalistes des leurs collègues finlandais, Shadows of the Dying Sun utilise globalement les même éléments, certes, avec un penchant plus assumé pour les ambiances, mais sans pour autant parler de véritable révolution, le chant clair de Ville Friman est beaucoup plus présent, occupant presque autant d'espèce que le growl agressif de Niilo Sevänen, ce dernier ayant ajouté quelques petits trucs en plus, du spoken words et des passages murmurés à petite dose, une alternance classique entre le chant clair et le growl que l'on retrouve partout dans le MeloDeath, mais qui a au moins le mérite de fonctionner ici en symbiose, sans que le chant clair ne soit utiliser uniquement comme gimmick, pourtant, il y a eu un changement de taille dans les rangs des finlandais, puisque le guitariste Ville Vänni s'est fait la malle, il faut dire qu'une carrière de musicien à plein temps était peu compatible avec son travail de tout les jours, le monsieur étant chirurgien, son remplacement n'est pas un inconnu, puisque c'est Markus Vanhala qui rejoint le navire, membre fondateur d'un autre nom bien connu des amateurs de Death mélodique, Omnium Gatherum.
On aurait pu penser que l'arrivée du guitariste d'Omnium Gatherum aurait poussé le groupe à revenir à quelques fondamentaux, ce n'est pas vraiment le cas, mais son incorporation est sans doute responsable du léger parti-pris progressif de Shadows of the Dying Sun, je dis bien léger, car Insomnium conserve sa personnalité et son savoir-faire, et Vanhala s'intègre très bien dans l'équipe, apportant également un riffing un poil plus agressif.
Ici, l'objectif d'Insomnium est de faire plaisir à tout le monde, en proposant simplement ce qu'il sait faire, et la démarche va vite s'avérer très frustrante pour l'auditeur, car le groupe donne souvent l'impression de se contenter de ça, sans aller plus loin, et pire encore, sans réelle envie d'en découdre, car Shadows of the Dying Sun manque de mordant et de panache, bien sûr, l'album explore le penchant atmosphérique des finlandais, c'était déjà le cas avec One For Sorrow, mais la sauce ne va jamais véritablement prendre, et à part quelques exceptions, à défaut de grandeur et d'épique, on va naviguer sur un flot tranquille, pépère, sans trop de remous, et le voyage va s'avérer bien trop confortable, c'est incroyablement beau, très classe, mais surement un peu trop safe pour être véritablement intéressant.
Depuis Above the Weeping World, à chaque album on y a droit, et The Primeval Dark, titre d'ouverture de l'album, fonctionne sur le même modèle que ses prédécesseurs, un titre qui démarre par une longue intro chargée d’atmosphère, et qui va progressivement monter en puissance pour une suite mélodique et heavy, c'est le titre d'ouverture bâtard habituel d'Insomnium, une sorte d'intro améliorée, sans être véritablement un titre complet, qui sert à mettre dans l'ambiance et à rassurer l'auditeur qu'on est bien sur un disque du groupe, du classique donc, mais fort heureusement, la suite sera bien meilleure.
While we Sleep est le gros single de l'album, et, on ne va pas se mentir, est un authentique win de la part des finlandais, la composition est pourtant très classique, mais le groupe est tellement talentueux et dispose d'un tel savoir-faire que ça fonctionne à chaque fois, on y retrouve la dualité entre le growl et le chant clair, avec un refrain particulièrement touchant, et le morceau allie une certaine violence typée Melodeath à des ambiances plus Doom et gothiques, notamment un délicat passage acoustique, qui d'ailleurs sonne pas mal comme du amorphis, efficace, catchy, avec un solo final qui surgit afin d'apporter une réelle touche heavy et émotionnelle, c'est l'alliage parfait de Death mélodique et d'atmosphères classieuses et grandioses, presque imparable.
Du coup, la suite sera un peu plus fade, Revelation débute de manière très MeloDeath, précédant l'arrivée d'un passage calme avec spoken words, ensuite, ce sera l'alternance classique entre le Death qui envoie et les passages calmes, ce qui nous donne juste un bon petit titre sans trop d'envergures, mais avec des ambiances toujours aussi travaillées, ce n'est pas la seule fois où les finlandais vont s'enfermer dans ce genre de structures stéréotypées, Collapsing Words joue sur le même modèle, sans chant clair, même si l'inclinaison aérienne et atmosphérique conserve un certain côté Heavy pas désagréable, The river, long titre de plus de huit minutes, va s'avérer un poil meilleur, avec un groupe qui va vraiment prendre son temps pour allier une certaine hargne à la délicatesse de passages mélodiques tirant sur le gothique, notamment un passage acoustique au chant clair particulièrement aérien.
En dehors de jouer sur cette alternance classique au sein des titres, le groupe va proposer d'autres choses, pour des résultats à géométrie variable, prenez Lose to Night, on ne peut pas vraiment parler de Death, on se croirait dans un pur filler de fin d'album d'Amorphis, du gothique pas très bon empruntant quelques mélodies à Paradise Lost, le morceau est ennuyeux et ne décolle jamais, le chant clair sur le refrain n'est pas des plus inspirés, le piano sur la fin est quand même un sacré cliché, c'est plutôt raté, et même quand le groupe hausse le ton et sort les muscles, ce n'est pas toujours une réussite, Ephemeral, titre déjà sorti sur l'EP du même nom l'année dernière, sonne comme un Dark Tranquillity direct, à la violence un peu trop forcée, on est totalement dans du Death mélodique tout ce qu'il a de plus banal, mais à contrario, Black Heart Rebellion va être une redoutable tuerie, le riffing est très agressif, un peu à la Omnium Gatherum, et c'est surtout la tonalité black des riffs qui va lui donner une réelle intensité, surtout que le petit passage atmo/Acoustique arrive au bon moment et s'intègre très bien à la composition en l'aérant au maximum.
Vers la fin de l'album, Insomnium va virer presque complètement atmosphérique et gothique, The Promethean Song est longue, bien trop longue, ok, c'est classe, les murmures sont mystérieux, les ambiances sont très belles, c'est mignon, joli, on se croirait même chez Anathema (le récent) vers quatre minutes, débordant de claviers et d'acoustique, mais on attend constamment que le groupe embraye vers quelque chose d'épique, mais ça ne vient jamais, on a juste droit à des interventions de growls pour mettre un peu de tension, ce qui est bien trop léger, et cette longueur excessive ainsi que ce manque de punch, il se retrouvera sur l'ultime titre éponyme, qui donne le sentiment de tourner assez vite en rond, encore une fois dans un registre jouant davantage sur les atmosphères, et avec ses deux derniers titres, on est quand même à treize minutes où l'on s'ennuie pas mal, et ce final renforce encore un peu plus ce sentiment amer de déception qui imprègne l'album, car une fois de plus, le groupe déploie un potentiel énorme, mais sans jamais véritablement aller au bout de sa démarche, en se contentant de ça, vous allez me dire que c'est déjà pas mal, mais je trouve cela insuffisant et parfois bien léger...
Si vous avez de l'argent à investir, Shadows of the Dying Sun fait figure de placement sans risque de bon père de famille, Insomnium est dans sa zone de confort, tranquillement, sans trop chercher à faire autre chose, en tentant de satisfaire le plus large public possible, seulement voilà, on s'emmerde un peu avec ce nouvel Insomnium, qui s'avère souvent frustrant à écouter, et qui me laisse quelque peu sur ma faim.
Cela dit, Shadows of the Dying Sun reste un bon petit disque, rien n'est véritablement mauvais, et le fait qu'il soit assez diversifié fait que vous trouverez forcement quelques titres qui vont vous plaire, mais peut-on vraiment se satisfaire de ce genre d'album de la part d'Insomnium?
C'est bien le soucis de ce genre d'album qui regarde en arrière plutôt que vers l'avenir, ça se répète souvent et ça n'avance pas d'un pouce, et sans être un échec, Shadows of the Dying Sun se contente de recycler de vieilles idées du groupe, et même si la classe naturelle d'Insomnium le maintient au dessus de la mêlée, cela ne résout en rien la question de la direction à prendre à l'avenir, va falloir arrêter de stagner et prendre de vrais risques, messieurs...
Solide, pas Brillant
Track Listing:
1. The Primeval Dark
3. Revelation
5. Lose to Night
6. Collapsing Words
7. The River
8. Ephemeral
9. The Promethean Song
10. Shadows of the Dying Sun