Un beau jour, alors que je farfouillais sur Bandcamp en mode El Gringo perdu dans les Andes à la recherche du meilleur café, et après m'être taper un nombre improbable de groupes quelconques (ouais, j'adore Bandcamp, je trouve ça génial, même si pour un bon groupe, y'en a dix de mauvais), je suis tombé sur Karas, complètement par hasard, il faut dire aussi que la pochette était jolie et dans les Tags on trouvait Death, Black, Chaos, Hardcore, Orléans, donc voici des français qui font du Death chaotique à tendance Black et Hardcore venant d'Orléans (NO SHIT!), et pour une fois, car cela n'arrive pas toujours, le ramage se rapportait au plumage du combo français, car on ne va pas tourner autour du pot, Creuse est un excellent premier EP...
Karas transpire le travail artisanal du terroir estampillé Nos régions ont du talent, un pur produit tripier, car Karas fait dans le gras, presque à l'ancienne, un Death boueux, sous-terrain et viandard, mois bas-de-plafond que prévu, pas si chaotique que ça non plus, car il n'est pas trop question de bordel ici, tant le chaos est plutôt bien organisé, Creuse, c'est du violent, du tortueux, un peu malsain, toute la brutalité du Death qui aurait macérée dans la noirceur du Black et qu'on aurait saupoudré d'une petite pincée de Hardcore pour donner un peu de dynamisme à l'ensemble, autant dire que la tambouille des gars d'Orléans tient au corps, en évitant d'être indigeste, ce qui n'est pas un mince exploit vu le style pratiqué ici.
Creuse est donc un court (un gros quart d'heure) de Death crasseux à la redoutable intensité, et cela débute... par un sample de pelle qui creuse la terre avec En Lambeaux, avant la grosse charge Death ultra lourde à la frontière du grindcore, avec un chant caverneux de chez caverneux, ça poutre sévère et l'on sent d'emblée cette énergie Hardcore qui transparaît par-ci par-là, le groupe va au charbon (désolé) et vous défonce la tête à coup de pioche, le son est tout à fait particulier, vous vous doutez bien que c'est de l'auto-production, le son est un peu étouffé, manquant un peu de pèche, mais d'un autre côté, ce son très granuleux ne fait que renforcer le sentiment d'angoisse et d'étouffement de Karas, c'est poisseux, poussiéreux, ce qui est un défaut au premier abord se révèle une qualité chez Karas, donnant à cet EP une atmosphère particulière, ce mélange d'atmosphère et d'énergie, on le retrouve dès le titre suivant, Flower Power, on est toujours dans le Death, mais cette fois-ci, le groupe y ajoute une dimension technique supplémentaire avec une basse sautillante (qui est d'ailleurs pleinement audible sur cet EP), et une musique qui se fait plus versatile, pleine de cassures, de changements de rythmes, même le solo est bon, placé juste avant le breakdown, c'est ultra lourd mais avec une énergie et une rage qui fait toute la différence, le chant est également au diapason, très diversifié, entre diatribes Hardcore et growl d'homme des cavernes, parfois écorché dans des hurlements où l'on se retrouve au bord de la folie, comme ce chant complètement cinglé sur le très noir Creuse, qui est surement le meilleur titre de la galette, toute la palette de Karas y passe, Death, Hardcore, et une petite incursion dans le Black histoire de donner au titre une profondeur supplémentaire, un titre lancinant, sombre et malsain, hypnotique, secoué de spasmes épileptiques, avec notamment un bon chant porcin qui fait gruik comme il faut, du coup, après un tel titre, Bankrupt parait un peu léger, presque trop simple et bas-de-plafond, c'est direct et brutasse comme il faut mais sans vraiment le petit truc en plus qui attire l'attention.
Malgré la courte durée du disque, le groupe y va d'un bonus track, subtilement intitulé Gros Porc, de la violence, certes, mais pas seulement, car la partie centrale vaut le détour et ralentit le tempo pour nous offrir un très bon passage atmosphérique avec un chant scandé, le final plus syncopé avec cette basse qui claque est également bien foutu.
C'est quand mal pas mal tout ça, on sent que Karas a bien bossé son affaire pour son premier EP, en proposant un Death du terroir vraiment original, à la frontière du Hardcore et qui n'hésite pas à s'engager dans des passages plus ambiancés hérités de l'art noir, ce n'est pas encore parfait, certaines transitions sont un peu trop brutales, même si j'imagine que c'est le Hardcore qui veut ça, un peu plus de fluidité ne serait pas du luxe.
Malgré tout, Karas tient vraiment le début de quelque chose, Creuse est violent, très sombre, un peu rustique, mais pas du tout bas-de-plafond dans son approche, leur tambouille se révèle plutôt diversifiée, les riffs sont versatiles, avec une certaine dimension technique, le chant est très bon, même les aboiements Hardcore passent bien alors que je déteste ça habituellement, les passages en français sont également intéressants, Karas pose des bases plus que prometteuses pour l'avenir, et j'espère qu'on aura droit à un effort longue durée, cette fois-ci avec un son un peu plus énergique et moins étouffé.
Quoiqu'il en soit, y'a du potentiel et de l'envie, quelques défauts, mais surtout de la qualité, et Karas est une excellente carte de visite, cohérent, accrocheur, hargneux, tout cela s'écoute sur Bandcamp, c'est même telechargeable gratuitement, mais n'hésitez pas à leur glisser une petite pièce si vous aimez...
http://karasdeath.bandcamp.com/
(Facebook)
Karas transpire le travail artisanal du terroir estampillé Nos régions ont du talent, un pur produit tripier, car Karas fait dans le gras, presque à l'ancienne, un Death boueux, sous-terrain et viandard, mois bas-de-plafond que prévu, pas si chaotique que ça non plus, car il n'est pas trop question de bordel ici, tant le chaos est plutôt bien organisé, Creuse, c'est du violent, du tortueux, un peu malsain, toute la brutalité du Death qui aurait macérée dans la noirceur du Black et qu'on aurait saupoudré d'une petite pincée de Hardcore pour donner un peu de dynamisme à l'ensemble, autant dire que la tambouille des gars d'Orléans tient au corps, en évitant d'être indigeste, ce qui n'est pas un mince exploit vu le style pratiqué ici.
Creuse est donc un court (un gros quart d'heure) de Death crasseux à la redoutable intensité, et cela débute... par un sample de pelle qui creuse la terre avec En Lambeaux, avant la grosse charge Death ultra lourde à la frontière du grindcore, avec un chant caverneux de chez caverneux, ça poutre sévère et l'on sent d'emblée cette énergie Hardcore qui transparaît par-ci par-là, le groupe va au charbon (désolé) et vous défonce la tête à coup de pioche, le son est tout à fait particulier, vous vous doutez bien que c'est de l'auto-production, le son est un peu étouffé, manquant un peu de pèche, mais d'un autre côté, ce son très granuleux ne fait que renforcer le sentiment d'angoisse et d'étouffement de Karas, c'est poisseux, poussiéreux, ce qui est un défaut au premier abord se révèle une qualité chez Karas, donnant à cet EP une atmosphère particulière, ce mélange d'atmosphère et d'énergie, on le retrouve dès le titre suivant, Flower Power, on est toujours dans le Death, mais cette fois-ci, le groupe y ajoute une dimension technique supplémentaire avec une basse sautillante (qui est d'ailleurs pleinement audible sur cet EP), et une musique qui se fait plus versatile, pleine de cassures, de changements de rythmes, même le solo est bon, placé juste avant le breakdown, c'est ultra lourd mais avec une énergie et une rage qui fait toute la différence, le chant est également au diapason, très diversifié, entre diatribes Hardcore et growl d'homme des cavernes, parfois écorché dans des hurlements où l'on se retrouve au bord de la folie, comme ce chant complètement cinglé sur le très noir Creuse, qui est surement le meilleur titre de la galette, toute la palette de Karas y passe, Death, Hardcore, et une petite incursion dans le Black histoire de donner au titre une profondeur supplémentaire, un titre lancinant, sombre et malsain, hypnotique, secoué de spasmes épileptiques, avec notamment un bon chant porcin qui fait gruik comme il faut, du coup, après un tel titre, Bankrupt parait un peu léger, presque trop simple et bas-de-plafond, c'est direct et brutasse comme il faut mais sans vraiment le petit truc en plus qui attire l'attention.
Malgré la courte durée du disque, le groupe y va d'un bonus track, subtilement intitulé Gros Porc, de la violence, certes, mais pas seulement, car la partie centrale vaut le détour et ralentit le tempo pour nous offrir un très bon passage atmosphérique avec un chant scandé, le final plus syncopé avec cette basse qui claque est également bien foutu.
C'est quand mal pas mal tout ça, on sent que Karas a bien bossé son affaire pour son premier EP, en proposant un Death du terroir vraiment original, à la frontière du Hardcore et qui n'hésite pas à s'engager dans des passages plus ambiancés hérités de l'art noir, ce n'est pas encore parfait, certaines transitions sont un peu trop brutales, même si j'imagine que c'est le Hardcore qui veut ça, un peu plus de fluidité ne serait pas du luxe.
Malgré tout, Karas tient vraiment le début de quelque chose, Creuse est violent, très sombre, un peu rustique, mais pas du tout bas-de-plafond dans son approche, leur tambouille se révèle plutôt diversifiée, les riffs sont versatiles, avec une certaine dimension technique, le chant est très bon, même les aboiements Hardcore passent bien alors que je déteste ça habituellement, les passages en français sont également intéressants, Karas pose des bases plus que prometteuses pour l'avenir, et j'espère qu'on aura droit à un effort longue durée, cette fois-ci avec un son un peu plus énergique et moins étouffé.
Quoiqu'il en soit, y'a du potentiel et de l'envie, quelques défauts, mais surtout de la qualité, et Karas est une excellente carte de visite, cohérent, accrocheur, hargneux, tout cela s'écoute sur Bandcamp, c'est même telechargeable gratuitement, mais n'hésitez pas à leur glisser une petite pièce si vous aimez...
http://karasdeath.bandcamp.com/
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Coup de Grisou!
Track Listing:
1. En Lambeau
2. Flower Power
3. Creuse...
4. Bankrupt
5. Gros Porc (bonus)