Comme vous le savez, j'étais en vacances la semaine dernière du côté de Barcelone, mais ce n'est pour autant que je suis resté inactif, puisque j'en ai profité pour me rendre à quelques concerts, de ce fait, je vous propose quelque chose que je fais très rarement sur ce blog, des live reports, et avant Dark Tranquillity, nous allons nous intéresser aujourd'hui au passage d'Amorphis a la Sala Apolo le mardi 12 novembre.
J'attendais ce concert avec impatience car assez inexplicablement, je n'avais jamais eu l'occasion de voir les finlandais en direct, même pas en festival, une sorte de dépucelage en fin de compte, dans le cadre de la tournée de promotion de l'album Circle, d'ailleurs chroniqué sur ce blog en début d'année, et pour une première fois, c'était plus que sympa...
Comme d'habitude, comme j'ai souvent autre chose à faire que de prendre des photos en concerts, j'ai dégainé le téléphone pour prendre mes deux photos réglementaires, une pour chaque groupe, car je ne suis pas le genre de type à vous pourrir votre concert en se mettant devant vous pour filmer l'intégralité du show ou prendre 250 clichés...
Un mot sur la salle quand même, l'Apolo, c'est grand, et les prévisions des organisateurs se sont révélées un peu trop optimistes vu que la salle était... à moitié pleine, 300 personnes à vue de nez au plus fort de la soirée, peut-être plus, je ne suis pas très bon en estimation, et cette relativement faible affluence s'explique assez facilement, en effet, c'était la troisième fois en trois ans qu'Amorphis jouait à Barcelone, cela fait beaucoup, c'était en pleine semaine, un mardi, et le mois de novembre est surchargé de concerts en ville, surement que les gens réfléchissent à deux fois avant de sortir les 27€ pour un groupe qu'ils avaient peut-être déjà vu lors de leurs deux derniers passages, et justement, 27€ pour ce qui n'est en fin de compte qu'un concert d'Amorphis, c'est un peu cher, ce n'était pas un package de plusieurs groupes renommés qui nous était présenté ici, un seul groupe en première partie, les jeunes américains de Starkill, qui viennent de sortir leur premier album cette année et qui sont quasiment inconnus dans nos contrées, tout cela additionné explique assez facilement une affluence très moyenne, pas désastreuse non plus, mais je suis persuadé qu'avec quelques euros de moins et une salle plus petite le concert aurait été blindé. (Louer ce genre de salle ne doit pas être donné non plus...)
Maintenant attaquons non au sujet qui fâche, l'escroquerie, le vol honteux, car je suis véritablement tombé sur le cul quand j'ai appris que le misérable gobelet de bière de 25cl, la bière basique de concert en plus, donc de l'eau saveur houblon, était proposé au prix de... 4,50€!!!!!!!!!!! Un foutage de gueule, une honte absolue, la sodomie décomplexée de votre porte-monnaie, de toute évidence ils ne semblent pas se rendre compte qu'ils vivent dans un pays en crise, c'est juste insensé de proposer de la bière à se prix, sachant que dans n'importe quel bar du coin la bière coûte moins de deux euros, bande de salopards!
(Notons aussi que le Merch se fait cher depuis quelques temps, jusqu'il y a encore quelques années on trouvait des Tshirts à 15€ en concert, désormais, c'est plutôt 20€ en moyenne, que voulez-vous, c'est la crise ma bonne dame...)
Bref, ce sont les jeunes américains qui sont chargés de chauffer la salle, Starkill, c'est un peu un Children of Bodom en plus jeune, du Melodeath symphonique blackisé qui arrache avec une certaine virtuosité technique, surtout dans les solos, et des solos en va en bouffer de la part du clone d'Alexi Laiho, dans sa manière de jouer et dans les attitudes, Parker Jameson, c'est bien simple, on entendait que ça, car entre les solos, on avait droit à de la bouillie sonore, sur l'album, il y a des claviers, ici, on les devinait à peine derrière le mur de basse et de batterie surmixé, au niveau des titres, cela m'avait marqué sur l'album Fires of Life, le groupe se repose sur de grosses ficelles, un riff, des batailles de solo multiples, et un refrain facile en forme d'hymne où le public peut gueuler des trucs comme Rise up your Sword! ou Sword, spear, blood and fire!, le son était plutôt médiocre et ne mettait pas vraiment en valeur des compositions aux arrangements plus fouillés sur album, notons quand même que le second guitariste a eu la brillante idée de passer son temps à boire de l'eau pour la cracher en l'air, c'était plutôt risible.
Pour leur première visite sur le territoire européen, on ne peut pas vraiment dire que Starkill ait marqué les esprits, une prestation plombée par un son brouillon, tout du moins ce soir-là, peut-être à revoir dans de meilleur condition avec une performance un peu plus rodée...
Après la longue demi-heure d'attente afin de changer le matos, voilà que déboule enfin le groupe que tout le monde attend, ça commence à pousser un peu pour se rapprocher de la scène, le décor est très sobre, avec un grand backdrop, pas trop de fioritures, le joli pied de micro un peu steampunk de Joutsen trône devant la scène, il ne l'utilisera d'ailleurs jamais, Esa Holopainen prend position sur la droite, Tomi Koivusaari sur la gauche, avec le bassiste, et plus personne ne bougera de là, car après tout, on parle d'Amorphis là, pas d'un groupe de Hardcore qui bouge dans tous les sens, la prestation est donc plutôt statique et c'est à Tomi Joutsen de faire parler le charisme et d'occuper l'espace, bon, ok, il restera toujours plus au moins au centre mais il se montre plutôt actif et communicatif.
Le groupe étant en plein promotion de son nouvel album, c'est donc avec un très brutal Shades of grey que débutent les hostilités, le groupe est en place, le show est rôdé, mais le public n'est pas vraiment dedans, même pendant Narrow Path et Sampo, il faudra attendre un brillant Silver Bride en mode décrochage de cervicales pour que le public sorte de sa léthargie, le son est vraiment excellent, peut-être les claviers un poil en retrait, mais le groupe parvient à parfaitement restituer toute la mélancolie de sa musique, Tomi Joutsen se montre à son avantage , alternant sans difficulté le growl et le chant clair, et plutôt volubile entre les morceaux, balançant souvent des vannes à l'autre Tomi du groupe, décontracté et concentré sur son sujet, même si l'on sent bien qu'il est un peu moins à l'aise quand il s'agit des vieux titres, qui n'ont pas été écrits pour lui, Against Widows ou My Kantele notamment, qui étaient un peu poussifs, le gaillard est quand même naturellement beaucoup plus à l'aise sur le répertoire post-Eclipse.
La setlist fait bien sûr la part belle au dernier album en date, avec pas moins de cinq titres, mais cela n'empêche pas le groupe d'enchaîner les tubes Silver Bride bien sûr, la balade You I Need afin de calmer un peu le jeu, The Smoke ou un Leaves Scar final mélange de violence et de mélodies, mais malgré tout, le groupe ne renie nullement son passé Death Metal car il se permettra même une première incursion dans Tales from a thousand lakes avec un Into Hiding bien bourrin, de la même manière, Nightbird's song tiré du dernier album est bien bourrin comme il faut, l'un des titres les plus violents de Circle qui passe très bien en live.
En rappel, après un Sky is Mine mélodique, véritable classique du groupe désormais, c'est surtout le vieux Black Winter Day, second titre de Tales from a thousand lakes joué ce soir, qui marque les esprits, très lourd et pesant, avant un final ou le public reprendra en chœur le refrain du génial House of Sleep, rien de mieux pour clôturer un show plus que solide de la part des finlandais.
Bien sûr on pourra toujours reprocher à Amorphis d'être un peu trop statique sur scène, les gars paraissent vissés au sol, ce qui donne le sentiment d'être un peu froid, heureusement que Joutsen se démène comme un beau diable, ce soir avec un tshirt Grave, surtout quand il fait l'hélicoptère avec ses très très longues dreadlocks, c'est presque aussi impressionnant que quand je le fais avec ma bite, c'est vous dire à quel point c'est visuellement impressionnant, je suis d'ailleurs persuadé que ses cheveux poussent de quelques centimètres à chaque fois.
En fin de compte, un sacré concert de la part des finlandais, excellent son, un frontman communicatif qui compense quelque peu le manque de mouvement de ses collègues, plutôt normal vu le style de musique pratiqué ici, une setlist très bien équilibrée, faisant la part belle au dernier album sans pour autant oublier de retourner de temps en temps dans un passé lointain, excellente soirée, sans trop de bière, car vous imaginez bien qu'à ce prix là, il vaut mieux attendre la sortie pour se prendre une bonne mousse dans un bar...
Setlist Amorphis:
1. Shades of Gray
2. Narrow Path
3. Sampo
4. Silver Bride
5. Against Widows
6. The Wanderer
7. My Kantele
8. Into Hiding
9. Nightbird's Song
10. The Smoke
11. You I Need
12. Hopeless Days
13. Leaves Scar
Rappels:
14. Sky Is Mine
15. Black Winter Day
16. House of Sleep