12 ans putain!
Ça fait 12 putain de longues années que Luc Lemay s'est enfermé dans sa grotte pourse taper la filmographie de Richard Gere lire des bouquins sur le Bouddhisme et le Tibet, une longue période de gestation avant de donner un digne successeur à From Wisdom To Hate.
Si vous ne connaissait pas Gorguts, à la limite, puisse dieu avoir pitié de votre âme, vous avez manqué le groupe le plus novateur des années 90 dans la musique, euh non, le Metal, mouais, le Death Metal alors? allez, va pour l'Underground, car soyons sérieux, malgré le fait que Obscura (1998) soit désormais considéré comme la huitième merveille du monde, on ne peut pas vraiment dire que la déflagration se soit faite ressentir en dehors des limites de l'underground, ce n'est qu'après coup qu'on s'est rendu compte de l'importance qu'a eu ce disque sur toute la scène extrême, dès que la nouvelle génération eut commencé à se servir sur la dépouille du maître.
Bref, Obscura est un monument de Death technique expérimental, novateur, révolutionnaire, si vous vous tripotez sur Deathspell Omega ou encore Ulcerate, c'est un peu grâce à Luc Lemay, et pas seulement Obscura, car Considered Dead et The Erosion of Sanity sont tout aussi inattaquables dans leur genre.
Pourtant, j'avais peur, car généralement, les petits vieux sur le retour qui ressuscitent des groupes cultes, ça a cette fâcheuse tendance à faire de la merde et chier sur la légende, mais Luc Lemay n'est pas du genre à se faire dessus, le québécois à la longue toison grisonnante est un vieux sage qui est sorti de sa grotte pour donner la leçon, faisant de Colored Sands un disque à la hauteur de la légende...
Pour le grand retour de son Gorguts, Luc Lemay s'est entouré d'une sorte de dream team du Death Technique, puisque l'on retrouve à la batterie John Longstreth d'Origin, qui n'aura même pas besoin d'un seul Blast beat sur tout l'album pour vous écraser la face sur le béton, ainsi que deux membres de Dysrhythmia, le guitariste Colin Marston ainsi que le bassiste Kevin Hufnagel, une très bonne pioche, car la basse ici sonne de manière incroyable, renforçant encore un peu plus le caractère massif et sinueux de Colored Sands, mieux encore, même si Lemay est le principal architecte de l'album, les petits nouveaux ont eu la permission du maître afin d'apporter leur contributions, Hufnagel et Marston signant même chacun un titre.
Comme l'indique le titre et la pochette, Colored Sands traite du Tibet, du Bouddhisme et du Mandala, vous connaissez le mandala vous? moi non plus, alors je suis allé voir sur wikipedia... et j'ai rien compris, une sorte de symbole obscur représentant l'univers, le genre de truc super compliqué qui me dépasse, après tout, pour moi le Tibet, le bouddhisme, c'est un peu du chinois (oups, désolé), la seule chose que je sais après de nombreuses écoutes, c'est que Colored Sands est une gigantesque mandala dans la gueule! (re-désolé).
Révolutionnaire et novateur, pourtant, Colored Sands ne l'est pas vraiment, moins surprenant et cinglé, l'album est plus comme une continuation d'Obscura, presque une relecture du style Gorguts adapté au présent, Colored Sands est MASSIF, un monolithe Death Metal dans lequel il est très difficile de rentrer, hermétique, difficile d'accès, qui demande de nombreuses écoutes avant d'en saisir touts les subtilités, le son Gorguts est toujours là, vivace, avec une incroyable densité, un album aux multiples textures qui se dévoilent progressivement, patiemment, conservant les dissonances typiques du maître en la matière Luc Lemay, Colored Sands est complexe, un bloc de violence qui écrase tout, mais bizarrement il apparaît vite particulièrement dynamique, et ceci sans cassures brutales, fluidité est le maître mot, et l'album s'écoule comme une rivière sinueuse serpentant le long des contreforts de l'Himalaya, avec ses moments de calme et ses accélérations, l'auditeur suit le courant pour un sacré voyage, une diversité et une fluidité qui donne à la musique de Gorguts une coloration presque progressive, un canevas tissé en clair-obscur, pleine de contraste, un sentiment renforcé par une production très claire, presque naturelle, assez éloignée des standards actuels, qui donne à chaque instrument la place qu'il mérite, qui fait que malgré le côté pesant de l'album, on est jamais étouffé dans ce maelstrom musical.
Le riffing est toujours aussi brutal et dissonant, avec cette constante obsession de la précision, un album d'une incroyable lourdeur, qui prend son temps, avec cette basse qui construit un véritable mur sonore, agissant même parfois comme une troisième guitare, accompagnant à merveille une batterie au diapason, sans Blast, on a même du mal à croire que c'est le batteur d'Origin qui joue ici, lui d'habitude obsédé par la vitesse et la brutalité, les guitares également sont assez éloignées des dérives du Tech-Death moderne, Gorguts ne propose pas un blizzard de notes balancées au hasard à la vitesse de la lumière, chaque note est ici à sa place, tout est calculé, précis, Lemay et Hufnagel organisent le chaos, l'apprivoisent, mais n'oublient pas les décharges ultra-techniques utilisées en fonction du mouvement désiré.
Je parlais d'un album compliqué, c'est le cas, car le bestiau s'apprivoise difficilement avec ses 62 minutes au compteur, une durée un poil excessive qui peut s'avérer rebutante à la première écoute, car Gorguts vous emmène dans un labyrinthe sans vous fournir aucun plan pour vous aiguiller, un peu comme se retrouver devant un mandala sans savoir ce que l'on a sous les yeux, il faut persévérer pour comprendre, étudier la bête, trouver le moyen de rentrer dedans, se battre, mais le résultat vaut largement l'effort fourni, constamment les structures évoluent, mutent, et les ambiances sombres et lugubres développées par le groupe rendent l'album quasiment atmosphérique, mais malgré cela, la brutalité n'est jamais loin, et Colored Sands demeure un véritable album de Death Metal.
L'album est divisé en deux parties par une interlude orchestrale, dans la première, Lemay nous emmène au Tibet, à la découverte de la beauté des paysages et de la philosophie bouddhiste, un bloc de quatre titres contemplatifs et naturalistes, Colored Sands débute par un sommet, Le Toit du Monde, un titre tout en apesanteur, particulièrement atmosphérique, chaotique également, à l'image de l'album, avec ses accélérations Tech Death admirablement maîtrisées, puis le voyage continue avec An Ocean of Wisdom, encore un titre naturaliste qui traite d'un lac perdu dans les montagnes où les moines tibétains consultent les oracles afin de trouver des signes pointant vers la réincarnation du Dalaï-lama (ou un truc comme ça, je suis nul en bouddhisme, sachez-le), la chanson a ce riff bizarrement catchy et mélodique qui vous emporte, servant de fil conducteur à un Gorguts qui vagabonde souvent hors du chemin pour constamment y revenir, avec notamment de longues plages atmosphériques et des choeurs mystiques qui se font entendre au loin, Forgotten Arrows, titre écrit par Marston, parle du Karma et de la relation entre la cause et l'effet, un titre lent, quasiment orienté Doom, avec un groove pachydermique, constamment menaçant, avec les hurlements effrayants de Lemay, un titre court et assez simple dans sa structure, qui contraste avec le labyrinthe que constitue Colored Sands, le titre qui a pour thème principal le Mandala et son rituel, titre mystique, étouffant, avec son solo déstructuré avant un final qui vous prend aux tripes, une fois de plus c'est un drôle de voyage initiatique que nous propose Gorguts.
Séparant les deux parties, se trouve la pièce orchestrale The Battle of Chamdo, qui illustre l'invasion chinoise avec un quintette à cordes, et à partir de là, Colored Sands va prendre une coloration différente, s'éloignant de la contemplation et de la méditation pour entrer en guerre dès le titre Enemies of compassion, terminées les tendances Doom, Gorguts devient violent, malsain, et parfois déshumanisé dans son approche clinique et brutale, on sent tout le dégoût et la rage dans le chant de Lemay, sur ce titre qui traite d'invasion et de massacres, le titre rapide, une charge terrible, avec son solo expédié à la vitesse du son, peut-être le meilleur titre de l'album, le plus viscéral en tout cas (bien vu, le groupe s'appelle Gorguts après tout, duh), à mettre en parallèle avec un Ember's Voice presque aussi brutal, avec une coloration presque désabusée (ben ouais quoi, les tibétains qui s'immolent, c'est moche tu vois), puis viens le petit grain de sable dans la mécanique de Colored Sands (désolé), Absconders, la chanson écrite par Hufnagel, qui voit Gorguts se perdre un peu dans des sonorités quasi-industrielles et bien trop de dissonance, surtout que le bouzin tape ses neufs minutes, et c'est au moins quatre de trop, vraiment trop abscons et chaotique, aux transitions trop brutales, pas vraiment un réussite, heureusement le groupe se rattrape avec Reduced to Silence, où Gorguts questionne la politique de la non-violence, un titre beaucoup plus classique qui nous amène à un petit défaut de Colored Sands.
En effet, certains titres ont tendance à partager des structures un peu trop similaires, accélérations Tech, passages Doom Atmosphériques, retour de la violence, avec un solo qui surgit environ deux minutes avant la fin, Gorguts suit parfois un schéma qu'il répète un peu trop souvent, ce qui fait qu'on a parfois du mal à distinguer les titres les uns des autres, mais cela contribue également à donner un effet gros bloc de 9 mégatonnes qui te tombent sur la gueule, faisant de Colored Sands un album massif et incroyablement intense.
Pour un retour, une bonne claque dans la gueule de Monsieur Lemay et ses potes, Colored Sands est écrasant, dévastateur, techniquement impressionnant, avec un groove titanesque et des passages Doom et atmosphériques particulièrement savoureux, d'une lourdeur et d'une intensité effroyable, il est malgré tout très difficile d'accès, labyrinthique, Gorguts nous délivre un Bloc de Death Metal de plus d'une heure qui ne peut pas laisser indifférent, une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie, même pour le novice.
Pas aussi novateur que ne l'était Obscura, c'est une évidence, pas non plus exempt de quelques défauts, cités plus hauts, Colored Sands est un redoutable témoignage de l'état de santé de Gorguts, un groupe qui continue d'avancer, et qui nous propose ici un album qui n'a pas à rougir par rapport à ses illustres aînés, et qui s'intègre parfaitement à la discographie du groupe...
Ça fait 12 putain de longues années que Luc Lemay s'est enfermé dans sa grotte pour
Si vous ne connaissait pas Gorguts, à la limite, puisse dieu avoir pitié de votre âme, vous avez manqué le groupe le plus novateur des années 90 dans la musique, euh non, le Metal, mouais, le Death Metal alors? allez, va pour l'Underground, car soyons sérieux, malgré le fait que Obscura (1998) soit désormais considéré comme la huitième merveille du monde, on ne peut pas vraiment dire que la déflagration se soit faite ressentir en dehors des limites de l'underground, ce n'est qu'après coup qu'on s'est rendu compte de l'importance qu'a eu ce disque sur toute la scène extrême, dès que la nouvelle génération eut commencé à se servir sur la dépouille du maître.
Bref, Obscura est un monument de Death technique expérimental, novateur, révolutionnaire, si vous vous tripotez sur Deathspell Omega ou encore Ulcerate, c'est un peu grâce à Luc Lemay, et pas seulement Obscura, car Considered Dead et The Erosion of Sanity sont tout aussi inattaquables dans leur genre.
Pourtant, j'avais peur, car généralement, les petits vieux sur le retour qui ressuscitent des groupes cultes, ça a cette fâcheuse tendance à faire de la merde et chier sur la légende, mais Luc Lemay n'est pas du genre à se faire dessus, le québécois à la longue toison grisonnante est un vieux sage qui est sorti de sa grotte pour donner la leçon, faisant de Colored Sands un disque à la hauteur de la légende...
Pour le grand retour de son Gorguts, Luc Lemay s'est entouré d'une sorte de dream team du Death Technique, puisque l'on retrouve à la batterie John Longstreth d'Origin, qui n'aura même pas besoin d'un seul Blast beat sur tout l'album pour vous écraser la face sur le béton, ainsi que deux membres de Dysrhythmia, le guitariste Colin Marston ainsi que le bassiste Kevin Hufnagel, une très bonne pioche, car la basse ici sonne de manière incroyable, renforçant encore un peu plus le caractère massif et sinueux de Colored Sands, mieux encore, même si Lemay est le principal architecte de l'album, les petits nouveaux ont eu la permission du maître afin d'apporter leur contributions, Hufnagel et Marston signant même chacun un titre.
Comme l'indique le titre et la pochette, Colored Sands traite du Tibet, du Bouddhisme et du Mandala, vous connaissez le mandala vous? moi non plus, alors je suis allé voir sur wikipedia... et j'ai rien compris, une sorte de symbole obscur représentant l'univers, le genre de truc super compliqué qui me dépasse, après tout, pour moi le Tibet, le bouddhisme, c'est un peu du chinois (oups, désolé), la seule chose que je sais après de nombreuses écoutes, c'est que Colored Sands est une gigantesque mandala dans la gueule! (re-désolé).
Révolutionnaire et novateur, pourtant, Colored Sands ne l'est pas vraiment, moins surprenant et cinglé, l'album est plus comme une continuation d'Obscura, presque une relecture du style Gorguts adapté au présent, Colored Sands est MASSIF, un monolithe Death Metal dans lequel il est très difficile de rentrer, hermétique, difficile d'accès, qui demande de nombreuses écoutes avant d'en saisir touts les subtilités, le son Gorguts est toujours là, vivace, avec une incroyable densité, un album aux multiples textures qui se dévoilent progressivement, patiemment, conservant les dissonances typiques du maître en la matière Luc Lemay, Colored Sands est complexe, un bloc de violence qui écrase tout, mais bizarrement il apparaît vite particulièrement dynamique, et ceci sans cassures brutales, fluidité est le maître mot, et l'album s'écoule comme une rivière sinueuse serpentant le long des contreforts de l'Himalaya, avec ses moments de calme et ses accélérations, l'auditeur suit le courant pour un sacré voyage, une diversité et une fluidité qui donne à la musique de Gorguts une coloration presque progressive, un canevas tissé en clair-obscur, pleine de contraste, un sentiment renforcé par une production très claire, presque naturelle, assez éloignée des standards actuels, qui donne à chaque instrument la place qu'il mérite, qui fait que malgré le côté pesant de l'album, on est jamais étouffé dans ce maelstrom musical.
Le riffing est toujours aussi brutal et dissonant, avec cette constante obsession de la précision, un album d'une incroyable lourdeur, qui prend son temps, avec cette basse qui construit un véritable mur sonore, agissant même parfois comme une troisième guitare, accompagnant à merveille une batterie au diapason, sans Blast, on a même du mal à croire que c'est le batteur d'Origin qui joue ici, lui d'habitude obsédé par la vitesse et la brutalité, les guitares également sont assez éloignées des dérives du Tech-Death moderne, Gorguts ne propose pas un blizzard de notes balancées au hasard à la vitesse de la lumière, chaque note est ici à sa place, tout est calculé, précis, Lemay et Hufnagel organisent le chaos, l'apprivoisent, mais n'oublient pas les décharges ultra-techniques utilisées en fonction du mouvement désiré.
Je parlais d'un album compliqué, c'est le cas, car le bestiau s'apprivoise difficilement avec ses 62 minutes au compteur, une durée un poil excessive qui peut s'avérer rebutante à la première écoute, car Gorguts vous emmène dans un labyrinthe sans vous fournir aucun plan pour vous aiguiller, un peu comme se retrouver devant un mandala sans savoir ce que l'on a sous les yeux, il faut persévérer pour comprendre, étudier la bête, trouver le moyen de rentrer dedans, se battre, mais le résultat vaut largement l'effort fourni, constamment les structures évoluent, mutent, et les ambiances sombres et lugubres développées par le groupe rendent l'album quasiment atmosphérique, mais malgré cela, la brutalité n'est jamais loin, et Colored Sands demeure un véritable album de Death Metal.
L'album est divisé en deux parties par une interlude orchestrale, dans la première, Lemay nous emmène au Tibet, à la découverte de la beauté des paysages et de la philosophie bouddhiste, un bloc de quatre titres contemplatifs et naturalistes, Colored Sands débute par un sommet, Le Toit du Monde, un titre tout en apesanteur, particulièrement atmosphérique, chaotique également, à l'image de l'album, avec ses accélérations Tech Death admirablement maîtrisées, puis le voyage continue avec An Ocean of Wisdom, encore un titre naturaliste qui traite d'un lac perdu dans les montagnes où les moines tibétains consultent les oracles afin de trouver des signes pointant vers la réincarnation du Dalaï-lama (ou un truc comme ça, je suis nul en bouddhisme, sachez-le), la chanson a ce riff bizarrement catchy et mélodique qui vous emporte, servant de fil conducteur à un Gorguts qui vagabonde souvent hors du chemin pour constamment y revenir, avec notamment de longues plages atmosphériques et des choeurs mystiques qui se font entendre au loin, Forgotten Arrows, titre écrit par Marston, parle du Karma et de la relation entre la cause et l'effet, un titre lent, quasiment orienté Doom, avec un groove pachydermique, constamment menaçant, avec les hurlements effrayants de Lemay, un titre court et assez simple dans sa structure, qui contraste avec le labyrinthe que constitue Colored Sands, le titre qui a pour thème principal le Mandala et son rituel, titre mystique, étouffant, avec son solo déstructuré avant un final qui vous prend aux tripes, une fois de plus c'est un drôle de voyage initiatique que nous propose Gorguts.
Séparant les deux parties, se trouve la pièce orchestrale The Battle of Chamdo, qui illustre l'invasion chinoise avec un quintette à cordes, et à partir de là, Colored Sands va prendre une coloration différente, s'éloignant de la contemplation et de la méditation pour entrer en guerre dès le titre Enemies of compassion, terminées les tendances Doom, Gorguts devient violent, malsain, et parfois déshumanisé dans son approche clinique et brutale, on sent tout le dégoût et la rage dans le chant de Lemay, sur ce titre qui traite d'invasion et de massacres, le titre rapide, une charge terrible, avec son solo expédié à la vitesse du son, peut-être le meilleur titre de l'album, le plus viscéral en tout cas (bien vu, le groupe s'appelle Gorguts après tout, duh), à mettre en parallèle avec un Ember's Voice presque aussi brutal, avec une coloration presque désabusée (ben ouais quoi, les tibétains qui s'immolent, c'est moche tu vois), puis viens le petit grain de sable dans la mécanique de Colored Sands (désolé), Absconders, la chanson écrite par Hufnagel, qui voit Gorguts se perdre un peu dans des sonorités quasi-industrielles et bien trop de dissonance, surtout que le bouzin tape ses neufs minutes, et c'est au moins quatre de trop, vraiment trop abscons et chaotique, aux transitions trop brutales, pas vraiment un réussite, heureusement le groupe se rattrape avec Reduced to Silence, où Gorguts questionne la politique de la non-violence, un titre beaucoup plus classique qui nous amène à un petit défaut de Colored Sands.
En effet, certains titres ont tendance à partager des structures un peu trop similaires, accélérations Tech, passages Doom Atmosphériques, retour de la violence, avec un solo qui surgit environ deux minutes avant la fin, Gorguts suit parfois un schéma qu'il répète un peu trop souvent, ce qui fait qu'on a parfois du mal à distinguer les titres les uns des autres, mais cela contribue également à donner un effet gros bloc de 9 mégatonnes qui te tombent sur la gueule, faisant de Colored Sands un album massif et incroyablement intense.
Pour un retour, une bonne claque dans la gueule de Monsieur Lemay et ses potes, Colored Sands est écrasant, dévastateur, techniquement impressionnant, avec un groove titanesque et des passages Doom et atmosphériques particulièrement savoureux, d'une lourdeur et d'une intensité effroyable, il est malgré tout très difficile d'accès, labyrinthique, Gorguts nous délivre un Bloc de Death Metal de plus d'une heure qui ne peut pas laisser indifférent, une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie, même pour le novice.
Pas aussi novateur que ne l'était Obscura, c'est une évidence, pas non plus exempt de quelques défauts, cités plus hauts, Colored Sands est un redoutable témoignage de l'état de santé de Gorguts, un groupe qui continue d'avancer, et qui nous propose ici un album qui n'a pas à rougir par rapport à ses illustres aînés, et qui s'intègre parfaitement à la discographie du groupe...
Guerre et Paix
Track Listing:
1. Le Toit du Monde
2. An Ocean of Wisdom
3. Forgotten Arrows
4. Colored Sands
5. The Battle of Chamdo
6. Enemies of Compassion
7. Ember's Voice
8. Absconders
9. Reduced to Silence