32 ans de carrière et voici donc le seizième album des gars du New Jersey, c'est ça Overkill, de la constance, de la sueur, et de l'abnégation, les gars n'ont jamais splitté, n'ont jamais fait de breaks, et n'ont jamais succombé aux différentes modes.
Overkill, c'est du Thrash pur et simple, la recette n'a jamais véritablement varié depuis Feel the Fire en 85, une discographie impeccable, malgré bien sûr quelques petites baisses de régimes par-ci par-là, mais contrairement aux fameux groupes du 'Big 4", eux n'ont jamais sorti de bouses et n'ont jamais fait de compromis. (Ok, Slayer n'a pas sorti de bouses non plus, mais franchement, ça vous fait bander leurs derniers albums insipides?)
Overkill, c'est donc la quintessence du Thrash de deuxième division, le groupe qui est passé à côté et qui a raté le bon wagon de la popularité dans les années 80, et aujourd'hui, c'est trop tard, ils ne seront jamais plus gros, mais les types s'en foutent, ils continuent, guidés par la passion et une verve intacte même 32 ans plus tard.
Car oui, dans la même veine que le génial Ironbound sorti en 2010, qui se classait dans le haut du panier de la discographie du groupe, ce nouveau méfait, The Electric Age, est une véritable tuerie...
Overkill, c'est aussi 2 piliers inamovibles depuis 1980, Bobby 'Blitz' Ellsworth au chant et D.D. Verni à la basse, deux éléments indispensables au Son Overkill, et même si le reste du line-up a beaucoup varié au fil des années, il n'a pas bougé depuis 2005.
Contrairement à pas mal de vieilles gloires qui ont ces dernières années profité du revival Thrash pour faire un retour histoire de gratter un peu fric, Overkill transpire l'authenticité et l'intégrité, le groupe n'a plus rien à prouver, et font ce qu'ils savent faire, du Thrash de haute qualité, point barre, car n’espérez pas une quelconque évolution ni une seule innovation, Overkill fait du Overkill, rien d'autre, et quand on écoute le résultat, c'est surement mieux comme ça, autant dire que les fans du groupe seront aux anges.
The Electric Age est donc un album rassurant, qui soutient la comparaison avec Ironbound, ce sont 10 titres pour autant de mandales dans la gueule, un déferlement de Thrash old-school qui déménage, avec toujours autant d'énergie et d'adrénaline, aucun temps mort, aucune baisse de régime, le tout composé avec amour et savoir-faire.
Bref, Overkill ne s'est pas du tout calmé, et va vous le faire savoir dès le début, avec trois premiers titres qui pulvérisent tout sur leur passage, l’enchaînement Come and get it - Electric Rattlesnake - Wish you were dead va vous rassurer sur l'état de santé du groupe et sur la voix de Blitz, qui est une fois de plus magistral et toujours aussi furieux, ce type a plus de 50 balais et n'a rien perdu de ça voix, je dirais même qu'il chante mieux que jamais, on retrouve également le son de basse caractéristique de D.D. Verni, qui apporte une petite touche de violence supplémentaire au son du groupe, comme d'habitude en fait, c'est un peu la valeur ajoutée qui a toujours distingué Overkill de la masse.
Trois premiers titres dans la plus grande tradition du groupe, ça riff, ça tabasse, c'est speed, violent, sans concession, et suffisamment varié pour ne pas sombrer dans le bourrinage simpliste, Trois hymnes de Speed-Thrash à l'ancienne, avec suffisamment de mélodies pour rentre le tout facilement mémorisable.
Black Daze calme un peu les choses avec une sorte de mid-tempo, pour ce qui sera globalement le seul moment calme de l'album, personnellement je la trouve un peu plate, ce n'est pas vraiment ce que j'aime le plus chez Overkill, mais ce n'est pas grave, car juste derrière, Save Yourself reprend les hostilités avec une petite touche de Hardcore, la chanson la plus brutale et la plus speed de l'album.
Le reste? c'est facile, ce sont 5 ultimes brûlots qui vous attendent, dont un Old Wounds, New Scars ultra punchy, j'ai cru à un autre titre calme avec l'intro du dernier titre, Good Night, toute en douceur, mais non, même pas, passée la première minute ça arrache les poils, à l'image de l'album, 50 minutes tout en Speed, avec suffisamment de variations de tempo pour ne pas s'ennuyer, du grand art, comme seul Overkill sait le faire, car le son du groupe est toujours là, reconnaissable entre mille, et il n'y a pas énormément de groupes de Thrash pouvant se targuer d'avoir un son si identifiable, tout en conservant ses couilles malgré le poids des années...
The Electric Age est donc un excellent successeur à Ironblound, sans concessions, speed, catchy, toujours aussi enragé, avec un Blitz qui est toujours au top, le poids des années ne semblent pas avoir de prise sur Overkill, qui semblent même plus en forme que jamais.
Alors bien sûr, niveau originalité ou innovation, ce n'est pas ici qu'il faut chercher, et franchement on s'en cogne, si le groupe avait du changé, il l'aurait déjà fait il y a longtemps, ce n'est pas maintenant que le groupe va se mettre à faire du Djent, non, ici, Overkill fait ce qu'il sait faire, en se faisant plaisir et en faisant plaisir à ses fans, juste du Thrash, à l'ancienne, mais avec une production très moderne, du savoir-faire et de la sueur, ça bute, ça riff, ça arrache, un excellent cru...
100% Thrash, 100% Overkill
4 / 5