Il y a presque trente ans, en 1990, venait au monde l'un des albums les plus importants de toute l'histoire du Death Metal, bien sûr que j'exagère totalement mais on est pas si loin que ça de la vérité vu l'impact qu'à pu avoir The Key sur toute la scène Death de l'époque, une influence qui a même débordé sur d'autres genres, The Key est un disque complètement culte, une oeuvre dense et unique fruit de la vision du batteur/vocaliste Mike Browning, qui n'a malheureusement pas réussit à renouveler l'exploit avec Thresholds, dernier disque du groupe avec Browning avant qu'il ne se fasse virer de son propre groupe par des collègues ayant copyrighté le nom Nocturnus dans son dos, ce Nocturnus post-Browning continua quelques années avant de disparaître peu de temps après un troisième album anecdotique, pendant ce temps-là, Browning galérait un peu entre divers projets à durée de vie limitée et les différentes incarnations de Nocturnus AD/After Death qui jouaient principalement du Nocturnus (parfois sous le nom Nocturnus en dehors des USA pour des raisons de copyright), avant de se fixer depuis quelques années sur ce Nocturnus AD qui sort son premier album, qui officieusement serait la continuation du Nocturnus original, Paradox démontrera que ce n'est pas aussi simple que ça...
Il faut bien commencer par décrire au profane ce qu'est le son Nocturnus, globalement, c'est un mix de Techno-Thrash et de Death progressif qui prenait comme référence principal Atheist et les tous premiers albums de Morbid Angel, sur ce dernier point il faut rappeler que Browning venait tout juste de quitter Morbid Angel quand il fonda Nocturnus, vous allez me dire que ces références-là, la plupart des groupes de Death Tech/Prog de l'époque avait les mêmes, ouais, mais ce qui faisait, et fait encore, la singularité du son Nocturnus, c'est l'enrobage conceptuel SF et l'utilisation des claviers qui vont avec, ce qui a fait de The Key un disque tout aussi mythique et novateur qu'il pouvait être clivant pour les fans de Death de l'époque, tout cet attirail sera une nouvelle fois utilisé par Browning et ses potes au sein de Paradox, qui est un album bizarre dans ce qu'il veut accomplir, à savoir répliquer l'esprit et l'essence de The Key trente ans après.
Il faut bien imaginer qu'il n'y a absolument aucune progression ou volonté d'évoluer de la part de Nocturnus AD, ce n'est pas innocent si Paradox devait à la base s'appeler The Return Of The Lost Key, il pourrait même être plus judicieux d'appeler cet album Return to the Key tant le but de la manœuvre est de faire exactement là même chose qu'avant, la seule différence résidant probablement dans le fait que l'histoire racontée ici est une continuité du récit originel où l'on suivait le Dr Magus dans ses aventures aux confins de l'occultisme abscons et de l'espace-temps, musicalement c'est exactement la même chose que The Key, une sorte de célébration de cet album où Browning tentera de reproduire le son de l'époque, avec un certain succès même si l'entreprise n'évitera pas la redite malgré toutes les qualités qu'elle développe et le plaisir que l'on ressentira à écouter du "nouveau" matériel de la part de Nocturnus après tant d'années.
Paradox est autant un délicieux échec qu'il est une réussite, les deux en même temps, car si le but était de donner une suite à The Key, c'est musicalement raté, Paradox n'est qu'une évocation de tout ce qu'était The Key et rien d'autre, une sorte de réplique, un véritable paradoxe car on a affaire à deux albums qui sont identiques, qui sont issus de la même vision, mais qui existe avec trente ans d'écart, il est très rassurant de réaliser que malgré toutes les années, Browning et parfaitement capable de répliquer intégralement The Key sans se vautrer et surtout sans tomber dans l'auto-parodie et la simple copie facile malgré les nombreuses similitudes dans le design, le problème de tout ça, c'est que Paradox est un album incroyablement limité dans tout ce qu'il essaie d'accomplir, car Nocturnus AD évolue dans les limites fixes que jamais il ne va essayer de franchir, ce qui en fait un disque aussi fun qu'il peut-être frustrant, fun car on prend un putain de plaisir à écouter les neufs morceaux pour une cinquantaine de minutes de musique complètement auto-référencée, mais frustrant car on aurait bien aimé que Paradox soit une vraie suite à The Key et marque une réelle évolution dans la musique de Nocturnus, pas seulement un trip passéiste et trop confortable pour marquer les esprits dans la durée.
Paradox est un remake de The Key, qui en reprend tous les ingrédients, on avait Neolithic sur The Key, on a maintenant Paleolithic, l'intégralité de Paradox renvoie à The Key, le riffing frénétique, les changements de tempo abrupts, le chant pourri, les délires progressifs spatiaux avec des claviers qui sont parfois au centre des morceaux, les ambiances sombres, oppressantes, froides, Browning a même pris soin de recapturer le son analogique et un peu raw de l'époque, j'ai trouvé ça super cool et sympa au début, le problème est qu'un fur et à mesure des écoutes, l'album perd de sa fraîcheur et on finit par se dire à quoi bon?
Il faut bien imaginer qu'il n'y a absolument aucune progression ou volonté d'évoluer de la part de Nocturnus AD, ce n'est pas innocent si Paradox devait à la base s'appeler The Return Of The Lost Key, il pourrait même être plus judicieux d'appeler cet album Return to the Key tant le but de la manœuvre est de faire exactement là même chose qu'avant, la seule différence résidant probablement dans le fait que l'histoire racontée ici est une continuité du récit originel où l'on suivait le Dr Magus dans ses aventures aux confins de l'occultisme abscons et de l'espace-temps, musicalement c'est exactement la même chose que The Key, une sorte de célébration de cet album où Browning tentera de reproduire le son de l'époque, avec un certain succès même si l'entreprise n'évitera pas la redite malgré toutes les qualités qu'elle développe et le plaisir que l'on ressentira à écouter du "nouveau" matériel de la part de Nocturnus après tant d'années.
Paradox est autant un délicieux échec qu'il est une réussite, les deux en même temps, car si le but était de donner une suite à The Key, c'est musicalement raté, Paradox n'est qu'une évocation de tout ce qu'était The Key et rien d'autre, une sorte de réplique, un véritable paradoxe car on a affaire à deux albums qui sont identiques, qui sont issus de la même vision, mais qui existe avec trente ans d'écart, il est très rassurant de réaliser que malgré toutes les années, Browning et parfaitement capable de répliquer intégralement The Key sans se vautrer et surtout sans tomber dans l'auto-parodie et la simple copie facile malgré les nombreuses similitudes dans le design, le problème de tout ça, c'est que Paradox est un album incroyablement limité dans tout ce qu'il essaie d'accomplir, car Nocturnus AD évolue dans les limites fixes que jamais il ne va essayer de franchir, ce qui en fait un disque aussi fun qu'il peut-être frustrant, fun car on prend un putain de plaisir à écouter les neufs morceaux pour une cinquantaine de minutes de musique complètement auto-référencée, mais frustrant car on aurait bien aimé que Paradox soit une vraie suite à The Key et marque une réelle évolution dans la musique de Nocturnus, pas seulement un trip passéiste et trop confortable pour marquer les esprits dans la durée.
Paradox est un remake de The Key, qui en reprend tous les ingrédients, on avait Neolithic sur The Key, on a maintenant Paleolithic, l'intégralité de Paradox renvoie à The Key, le riffing frénétique, les changements de tempo abrupts, le chant pourri, les délires progressifs spatiaux avec des claviers qui sont parfois au centre des morceaux, les ambiances sombres, oppressantes, froides, Browning a même pris soin de recapturer le son analogique et un peu raw de l'époque, j'ai trouvé ça super cool et sympa au début, le problème est qu'un fur et à mesure des écoutes, l'album perd de sa fraîcheur et on finit par se dire à quoi bon?
J'adore Nocturnus, j'adore The Key, mais putain c'est quoi l'intérêt de refaire le même disque trente ans plus tard, ce qui était original à l'époque apparaît vite un peu suranné aujourd'hui, c'est un retour dans le passé qui semble oublier que le succès de The Key venait avant tout de son caractère novateur et expérimental au risque de cliver l'auditoire de son époque, Paradox est bien trop confortable pour dépasser le cadre du machin sympa comme pouvait l'être le premier album de Gruesome (qui pour votre information est une réplique de Death), c'est un album nostalgique qui n'est rien d'autre que ça et qui jamais ne veut être autre chose.
Je suis assez partagé sur ce disque, je le trouve vraiment fun et même si n'est qu'une reproduction de The Key, Nocturnus AD parvient à recapturer assez bien l'esprit de l'époque, mais en même temps c'est une entreprise aussi vaine que frustrante, j'aurais vraiment aimé que Paradox soit la continuation de The Key, une suite, et pas seulement un remake, que Nocturnus AD tente de faire autre chose putain, là on est en plein trip nostalgique, et même si les morceaux sont super efficaces dans un genre qui est toujours aussi unique, c'est juste de la redite et du recyclage, vous ne m'empêcherez pas de trouver ça un peu trop facile et trop limité, un disque paradoxal donc, qui porte très bien son nom.
Je suis assez partagé sur ce disque, je le trouve vraiment fun et même si n'est qu'une reproduction de The Key, Nocturnus AD parvient à recapturer assez bien l'esprit de l'époque, mais en même temps c'est une entreprise aussi vaine que frustrante, j'aurais vraiment aimé que Paradox soit la continuation de The Key, une suite, et pas seulement un remake, que Nocturnus AD tente de faire autre chose putain, là on est en plein trip nostalgique, et même si les morceaux sont super efficaces dans un genre qui est toujours aussi unique, c'est juste de la redite et du recyclage, vous ne m'empêcherez pas de trouver ça un peu trop facile et trop limité, un disque paradoxal donc, qui porte très bien son nom.