Vous saviez que Mo'ynoq (ou Муйнак en russe ou Moynak en karakalpak) était une ville d’Ouzbékistan? ouais, un ancien port de la mer d'Aral, qui a eu un petit souci, qui explique le terme ancien port, avec la-dite mer qui s'est retirée, laissant à la ville un joli cimetière de bateau et des carcasses rouillées en plein désert comme vestiges de sa richesse passée, autant dire que c'est pas franchement la fête du côté de Mo'ynoq, et qu'après une telle catastrophe environnementale, il n'en fallait pas plus pour que des américains se disent que c'était un super nom pour un groupe de Black Metal, et plus précisément de Black Metal qui navigue dans l'atmosphérique et le Death progressif.
Cette appétence pour l'atmosphérique et le Death progressif n'est pas franchement une surprise quand on apprend que les trois-quart de Mo'ynoq viennent de feu-Grooms of the Stool, groupe de Death/Prog ayant mis la clé sous la porte après un seul album en 2015, c'est sans doute à partir de cette base que s'est articulée la réorientation vers le Black Metal du projet, une nouvelle direction qui, il faut bien l'avouer, va coller plutôt bien avec l'histoire qui se cache derrière le nom du groupe, la décrépitude, l'abandon, le désespoir, sont des thèmes assez récurrents dans ce genre de musique, ouais, ça va pas vraiment rigoler pendant les trente-sept minutes de ce premier album album, sorti en indépendant, et qui fait suite à un premier EP deux titres sortis il y a deux ans.
Dreaming in a Dead Language va développer un genre de Black cauchemardesque assez particulier dans son genre, qui va autant emprunter au Black atmosphérique, avec de gros clins d’œil à Agalloch, qu'à la scène américaine de Death abstrait progressif, tout ce que veut faire le groupe sera particulièrement bien rassemblé dans l'impressionnant morceau d'ouverture Empyreal Decay, c'est une véritable tornade de trémolo qui s'abat sur une structure qui tend vers certains degrés d'abstraction tout en maintenant une ligne directrice claire, diffus mais jamais confus, avec un groove certain qui rend le morceau très dynamique, la batterie est efficace et officie en conjonction d'une basse pleinement audible et galopante, le groupe utilise trois chanteurs pour offrir différentes textures, et on se laisse vite entraîner dans ce Black oppressant qui flirte avec des éléments empruntés à Gojira ou Ulcerate, et en évoquant ce dernier, difficile de ne pas voir le lien quand on écoute le long passage introductif du titre suivant The Collector.
Au premier abord, et après les deux-trois premiers morceaux, dont un excellent et diaboliquement acéré These Once-Tranquil Grounds aux trémolos glaciaux qui malgré la violence va parvenir à développer une ambiance désespérée qui incorporera quelques leads bien senties, on se dit qu'on est face à un putain de bon disque, sauf que... la suite va vite démontrer toutes les faiblesses du Black de Mo'ynoq, notamment le caractère très répétitif de ses structures et de ses atmosphères, en fait, tout ce que fait Mo'ynoq est bon, mais ce n'est jamais excellent ou véritablement bandant, on a vite l'impression, surtout dans la seconde partie qui fait suite à l'interlude centrale au piano, que les américains se contentent d'appliquer la formule qu'ils ont développé avec Empyreal Decay, chaque morceau n'étant qu'une variation de cette formule, sans forcément y ajouter quoi que ce soit, ce à quoi s'ajoute un autre petit problème, et autant j'aime bien entendre de la basse, autant là c'est surement un peu trop présent dans le mix, ce qui a tendance à rendre le son un peu trop dense et inutilement surchargé, il y a un problème d'équilibre entre la section rythmique et les guitares, rendant l'album très vite fatiguant.
Malgré tout, pour un premier album, Dreaming in a Dead Language est en tout point solide, même s'il n'est pas un excellent disque, c'est une très bonne livraison de Black sauvage flirtant avec l'atmosphérique et le Death progressif, Mo'ynoq maintient un incroyable niveau d'agression dans un ensemble qui parvient à développer d'excellentes atmosphères sordides et glaciales, on regrettera bien évidemment que c'est parfois un peu trop dense et que les structures s'avèrent trop répétitives, mais l'album est pas aidé par un mix un peu bizarre.
Il y a beaucoup de potentiel dans ce premier album de Mo'ynoq, et avec un songwritting un peu plus aventureux, Dreaming in a Dead Language aurait pu vite atteindre des sommets, en attendant, ce n'est qu'un bon disque, honnête, solide, et efficace, ce qui est déjà pas mal pour un premier essai, pas parfait mais prometteur...
Dreaming in a Dead Language va développer un genre de Black cauchemardesque assez particulier dans son genre, qui va autant emprunter au Black atmosphérique, avec de gros clins d’œil à Agalloch, qu'à la scène américaine de Death abstrait progressif, tout ce que veut faire le groupe sera particulièrement bien rassemblé dans l'impressionnant morceau d'ouverture Empyreal Decay, c'est une véritable tornade de trémolo qui s'abat sur une structure qui tend vers certains degrés d'abstraction tout en maintenant une ligne directrice claire, diffus mais jamais confus, avec un groove certain qui rend le morceau très dynamique, la batterie est efficace et officie en conjonction d'une basse pleinement audible et galopante, le groupe utilise trois chanteurs pour offrir différentes textures, et on se laisse vite entraîner dans ce Black oppressant qui flirte avec des éléments empruntés à Gojira ou Ulcerate, et en évoquant ce dernier, difficile de ne pas voir le lien quand on écoute le long passage introductif du titre suivant The Collector.
Au premier abord, et après les deux-trois premiers morceaux, dont un excellent et diaboliquement acéré These Once-Tranquil Grounds aux trémolos glaciaux qui malgré la violence va parvenir à développer une ambiance désespérée qui incorporera quelques leads bien senties, on se dit qu'on est face à un putain de bon disque, sauf que... la suite va vite démontrer toutes les faiblesses du Black de Mo'ynoq, notamment le caractère très répétitif de ses structures et de ses atmosphères, en fait, tout ce que fait Mo'ynoq est bon, mais ce n'est jamais excellent ou véritablement bandant, on a vite l'impression, surtout dans la seconde partie qui fait suite à l'interlude centrale au piano, que les américains se contentent d'appliquer la formule qu'ils ont développé avec Empyreal Decay, chaque morceau n'étant qu'une variation de cette formule, sans forcément y ajouter quoi que ce soit, ce à quoi s'ajoute un autre petit problème, et autant j'aime bien entendre de la basse, autant là c'est surement un peu trop présent dans le mix, ce qui a tendance à rendre le son un peu trop dense et inutilement surchargé, il y a un problème d'équilibre entre la section rythmique et les guitares, rendant l'album très vite fatiguant.
Malgré tout, pour un premier album, Dreaming in a Dead Language est en tout point solide, même s'il n'est pas un excellent disque, c'est une très bonne livraison de Black sauvage flirtant avec l'atmosphérique et le Death progressif, Mo'ynoq maintient un incroyable niveau d'agression dans un ensemble qui parvient à développer d'excellentes atmosphères sordides et glaciales, on regrettera bien évidemment que c'est parfois un peu trop dense et que les structures s'avèrent trop répétitives, mais l'album est pas aidé par un mix un peu bizarre.
Il y a beaucoup de potentiel dans ce premier album de Mo'ynoq, et avec un songwritting un peu plus aventureux, Dreaming in a Dead Language aurait pu vite atteindre des sommets, en attendant, ce n'est qu'un bon disque, honnête, solide, et efficace, ce qui est déjà pas mal pour un premier essai, pas parfait mais prometteur...