Les américains d'Oubliette avaient fait un peu parler d'eux il y a déjà quatre ans avec Apparitions, un premier effort qui posait les bases d'un Black mélodique fougueux et classieux de très bonne qualité malgré certaines maladresses et un caractère encore hésitant, et après être passé, comme presque tous les groupes du genre, par l'obligatoire, et dans leur cas dispensable, reprise de Dissection avec Thorns of Cromson Death, revoilà la famille Low, mari et femme, Mike le guitariste (le même que chez Inferi) et Emily la vocaliste, de retour avec un nouvel album accompagnée d'un tout nouveau line-up et d'un réajustement de la tambouille qui sera, spoiler, une certaine réussite tout au long de la petite quarantaine de minutes de The Passage, avec certaines limites, certes, mais une réussite malgré tout.
C'est donc un groupe tout neuf et désormais un sextet qui se présente quatre ans après Apparitions, une section rythmique toute fraîche a rejoint le groupe et ce ne sont pas moins de deux guitaristes qui ont été recrutés afin d'épauler Mike Low, et ce ne sera pas sans conséquence, car Oubliette va utiliser au maximum les capacités de ses trois guitaristes pour développer un son bien plus riche et complexe, où cette densité de riffs va également coïncider avec le développement d'ambiances bien plus raffinées qu'il y a quatre ans, avec The Passage, Oubliette explorera une facette un peu plus atmosphérique de son Black mélodique légèrement teinté de Death et de post-Black.
Les deux premiers titres résonneront d'ailleurs comme une déclaration d'intention de la part du groupe, l'introduction instrumentale A Pale Innocence ne va pas plaisanter et démarrera pied au plancher sur une tornade de Black mélodique à la batterie véloce et un riffing féroce qui parviendra a développer un caractère grandiose et emphatique, on sent déjà que le fait d'avoir trois guitaristes a permis à Oubliette de considérablement étoffer son son, un délicieux passage acoustique connectera cette mise en bouche avec un The Curse qui ne relâchera pas la pression dans une ambiance et une construction qui rappellera bien évidemment Dissection, vélocité, densité, pour un morceau sublimé par le growl écorché d'Emily Low et une énorme performance du trio de guitaristes, bien aidé par une excellente production particulièrement dynamique qui laissera la basse s'exprimer et parviendra à trouver un équilibre entre les guitares et les très nombreux arrangements acoustiques.
Comme je vous le disais, Oubliette a considérablement étoffé sa musique, et ça ne passe pas seulement par l'utilisation au maximum des possibilités qu'offrent le fait d'avoir un trio de guitaristes, c'est bien le caractère atmosphérique qui sera renforcé, Solitude s'ouvrira sur un Black mélodique soutenu par des nappes de claviers rendant le morceau particulièrement épique et emphatique, le recours à l'acoustique est plutôt courant dans le genre, et Oubliette a bien appris sa leçon et se révélera un élève appliqué, il faut dire que, comme c'est le cas avec Solitude, tous ses arrangements et cette densité permettent de faire passer un riff principal pas forcément des plus inoubliables en détournant l'attention avec un long passage atmosphérique acoustique avec du violon, c'est un petit effet de style facile mais réalisé avec une telle maîtrise qu'on y trouvera pas grand chose à redire.
Ce qui est un peu dommage avec cet album, c'est que l'album débute tellement fort avec ce qui sera la meilleure cartouche du groupe (A Pale Innocence/The Curse) que jamais Oubliette ne parviendra à retrouver le même impact ni le même équilibre dans la tambouille, car par la suite, le groupe va diluer son agressivité dans de bien trop nombreux passages atmosphériques très proches du post-Black qui vont finir par tous se ressembler un peu, Elegy sonnera vaguement comme du vieux In Flames pendant sa première minute avant de proposer un petit fourre-tout avec des attaques Meloblack et des parties atmosphériques à la Alcest avec du chant clair féminin, d'ailleurs le morceau enchaînera avec une interlude acoustique émotive qui débouchera sur un The Raven's Lullaby qui sonne globalement comme un filler gavé d'orchestration et d'acoustique dont certaines articulations typées Melodeath sur le dernier tiers rappelleront du vieux Dark Tranquillity, je dois bien vous avouer que sur la base du premier morceau je m'attendais à quelque chose d'un peu plus ambitieux et rentre-dedans, le morceau suivant, Barren, sera d'ailleurs sur le même modèle à base d'éléments acoustiques et d'un nuage d'orchestrations qui rendent le morceau trop mou et trop enclin à l'atmosphérique, Oubliette ayant même oublié sur le titre qu'il faisait du Black mélodique.
Heureusement, l'album se termine par un morceau éponyme où l'on retrouve enfin Oubliette à l'ouvrage dans le Black teinté de Death mélodique qu'il maîtrise impeccablement, les éléments acoustique seront bien évidemment présents, mais avec retenu et sans trop en faire, il est dommage que sur tout un large passage de l'album, globalement de Elegy à Barren, Oubliette crée une dichotomie dans sa musique, soit en poussant trop dans le Black mélodique agressif, soit en errant trop longtemps dans les profondeurs de l'atmosphérique, sans jamais vraiment penser à mélanger les deux, c'est con, car ce long passage central dans l'album aurait pu être grandiose, malheureusement on retiendra davantage les longueurs et un certain ennui qui s'installe malgré un certains talent pour créer de riches atmosphères, on aurait juste aimé un peu plus de viande et moins de sauce.
Malgré tout, il faut quand même avouer que The Passage à de quoi séduire dans son genre, pour son deuxième album et avec un tout nouveau line-up, Oubliette démontre ici qu'il a progressé en quatre ans, son Black mélodique est plus raffiné, plus riche en atmosphère, dommage qu'il le soit parfois un peu trop et que l'album manque d'équilibre, quand il parvient à équilibrer violence méloblack majestueuse et raffinement atmosphérique avec une richesse dans les arrangements, c'est une vraie réussite, quand il plonge trop dans l'atmosphérique on est un peu perdu dans des paysages un peu trop monotones; Il n'en reste pas moins que The Passage est un bon disque dans l'ensemble et qu'Oubliette devient un groupe à suivre sur lequel on peut placer quelques espoirs pour la suite, c'est excellent au début, ça se termine sur une bonne note, mais on est un peu plus perplexe au milieu, un bon petit disque en somme.
Les deux premiers titres résonneront d'ailleurs comme une déclaration d'intention de la part du groupe, l'introduction instrumentale A Pale Innocence ne va pas plaisanter et démarrera pied au plancher sur une tornade de Black mélodique à la batterie véloce et un riffing féroce qui parviendra a développer un caractère grandiose et emphatique, on sent déjà que le fait d'avoir trois guitaristes a permis à Oubliette de considérablement étoffer son son, un délicieux passage acoustique connectera cette mise en bouche avec un The Curse qui ne relâchera pas la pression dans une ambiance et une construction qui rappellera bien évidemment Dissection, vélocité, densité, pour un morceau sublimé par le growl écorché d'Emily Low et une énorme performance du trio de guitaristes, bien aidé par une excellente production particulièrement dynamique qui laissera la basse s'exprimer et parviendra à trouver un équilibre entre les guitares et les très nombreux arrangements acoustiques.
Comme je vous le disais, Oubliette a considérablement étoffé sa musique, et ça ne passe pas seulement par l'utilisation au maximum des possibilités qu'offrent le fait d'avoir un trio de guitaristes, c'est bien le caractère atmosphérique qui sera renforcé, Solitude s'ouvrira sur un Black mélodique soutenu par des nappes de claviers rendant le morceau particulièrement épique et emphatique, le recours à l'acoustique est plutôt courant dans le genre, et Oubliette a bien appris sa leçon et se révélera un élève appliqué, il faut dire que, comme c'est le cas avec Solitude, tous ses arrangements et cette densité permettent de faire passer un riff principal pas forcément des plus inoubliables en détournant l'attention avec un long passage atmosphérique acoustique avec du violon, c'est un petit effet de style facile mais réalisé avec une telle maîtrise qu'on y trouvera pas grand chose à redire.
Ce qui est un peu dommage avec cet album, c'est que l'album débute tellement fort avec ce qui sera la meilleure cartouche du groupe (A Pale Innocence/The Curse) que jamais Oubliette ne parviendra à retrouver le même impact ni le même équilibre dans la tambouille, car par la suite, le groupe va diluer son agressivité dans de bien trop nombreux passages atmosphériques très proches du post-Black qui vont finir par tous se ressembler un peu, Elegy sonnera vaguement comme du vieux In Flames pendant sa première minute avant de proposer un petit fourre-tout avec des attaques Meloblack et des parties atmosphériques à la Alcest avec du chant clair féminin, d'ailleurs le morceau enchaînera avec une interlude acoustique émotive qui débouchera sur un The Raven's Lullaby qui sonne globalement comme un filler gavé d'orchestration et d'acoustique dont certaines articulations typées Melodeath sur le dernier tiers rappelleront du vieux Dark Tranquillity, je dois bien vous avouer que sur la base du premier morceau je m'attendais à quelque chose d'un peu plus ambitieux et rentre-dedans, le morceau suivant, Barren, sera d'ailleurs sur le même modèle à base d'éléments acoustiques et d'un nuage d'orchestrations qui rendent le morceau trop mou et trop enclin à l'atmosphérique, Oubliette ayant même oublié sur le titre qu'il faisait du Black mélodique.
Heureusement, l'album se termine par un morceau éponyme où l'on retrouve enfin Oubliette à l'ouvrage dans le Black teinté de Death mélodique qu'il maîtrise impeccablement, les éléments acoustique seront bien évidemment présents, mais avec retenu et sans trop en faire, il est dommage que sur tout un large passage de l'album, globalement de Elegy à Barren, Oubliette crée une dichotomie dans sa musique, soit en poussant trop dans le Black mélodique agressif, soit en errant trop longtemps dans les profondeurs de l'atmosphérique, sans jamais vraiment penser à mélanger les deux, c'est con, car ce long passage central dans l'album aurait pu être grandiose, malheureusement on retiendra davantage les longueurs et un certain ennui qui s'installe malgré un certains talent pour créer de riches atmosphères, on aurait juste aimé un peu plus de viande et moins de sauce.
Malgré tout, il faut quand même avouer que The Passage à de quoi séduire dans son genre, pour son deuxième album et avec un tout nouveau line-up, Oubliette démontre ici qu'il a progressé en quatre ans, son Black mélodique est plus raffiné, plus riche en atmosphère, dommage qu'il le soit parfois un peu trop et que l'album manque d'équilibre, quand il parvient à équilibrer violence méloblack majestueuse et raffinement atmosphérique avec une richesse dans les arrangements, c'est une vraie réussite, quand il plonge trop dans l'atmosphérique on est un peu perdu dans des paysages un peu trop monotones; Il n'en reste pas moins que The Passage est un bon disque dans l'ensemble et qu'Oubliette devient un groupe à suivre sur lequel on peut placer quelques espoirs pour la suite, c'est excellent au début, ça se termine sur une bonne note, mais on est un peu plus perplexe au milieu, un bon petit disque en somme.